Le lendemain, le Jeudi 20 octobre 2020.

Le cirque du Crépuscule s'est installé dans la ville de Lorth. Les différents spectacles (numéros de clowns, combats d'Hybrides...), au nombre total de 20, s'enchaînent. Plus les prestations se jouent au fil des jours, plus il y a du monde pour venir au cirque. Entre temps, Zero a amélioré son chant, pour le grand plaisir de Migvo.

    Ce dernier apprécie de plus en plus le chacal, voire même de le considérer comme un « fils » (ce comportement est-il innocent ?). Zero est soulagé de voir que les tensions qu'éprouvait le directeur à son égard se soient dissipées. Heureux, il en parle à son amie Naïla (ils sont dans leurs chambres, allongés sur leur lit) :

— C'est bien, dit-t-elle. Je suis contente que tu aies trouvé ta place ici.

— Oui, c'est un grand soulagement. sourit Zero. Mr. Le directeur m'a même félicité pour le show de ce soir.

— Tu le mérite, applaudit Naïla. Cependant, restes prudent. N'oublies pas qu'à la moindre faute, il risque de t'exclure (son visage s'est assombrit).

— Ne t'inquiètes pas, je serais très vigilant. Et si nous dormions ? Il est tard, et nous devrons être en forme pour la journée de demain.

— Bonne idée, sourit la louve. Par contre, je vais aller faire un tour. Je n'arrive pas à trouver le sommeil.

— D'accord, alors à demain. lâche le chacal, tout en s'allongeant dans son lit, et en mettant sa couette sur lui. Au fait, je te considère un peu plus chaque jour comme une amie proche.

     La louve sourit et se lève de son lit. Elle se dirige vers la porte, l'ouvre, puis la ferme tout doucement. Dehors, la nuit est noire d'encre. Des lampadaires éclairent les alentours. Naïla déambule dans le camp. A un moment, elle arrive au niveau du bureau du directeur. Une lumière rouge émane des fenêtres de la caravane, et la voix de Migvo se fait entendre :

— Rubis Fantôme, bientôt tu feras partie de ma tournée, ou bien, tu serviras pour mes plans. Je t'ai déjà trouvé un hôte parfait : Zero. Il a l'air naïf. Son esprit se fera facilement contrôler par ton pouvoir. Sois patient.

— J'en été sûre, songe Naïla (collée contre la caravane, agenouillée, en dessous de la fenêtre ouverte). Il veut profiter de la naïveté de Zero. Il faut que je le prévienne discrètement, et le plus rapidement possible.

La louve se tourne vers sa droite. Elle marche agenouillée sur quelques mètres, puis marche rapidement vers sa caravane. Hélas, son coude gauche cogne contre la loge de Migvo (au moment où elle se tournait). Son chef se lève d'un bond, cache la gemme dans un tiroir de son bureau, et se dirige vers sa fenêtre. Au loin, il voit la silhouette de Naïla courir. Il sourit tout en fermant ses volets. Il a une idée malsaine derrière la tête. Migvo prend son téléphone, et appelle quelqu'un.

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   Le lendemain matin, dans la loge des hétérochromes. La louve raconte la « conversation » de Migvo à Zero. Ce dernier n'en croit pas ses oreilles :

— Es-tu sûre de tes dires ? questionne un Zero dubitatif. Tu as pu mal entendre.

— Je suis certaine de ce que je dis. s'emporte Naïla. J'étais « près » de lui, comme je le suis de toi. Il faut que l'on parte de ce cirque le plus rapidement possible avant qu...

Elle ne peut pas continuer. Leur chef est arrivé dans leur chambre. Il est accompagné d'un homme blond aux yeux noirs, et balafré à la joue gauche. Il se tient derrière le directeur, et ne dit pas un mot. La parole est prise par Migvo :

— Naïla, est-ce que tu pourrais venir avec nous, dans mon bureau ? Je dois te parler, en privé.

— Bien sûr, même maintenant si vous voulez. répond la cornue (Je n'ai pas envie d'être en privé avec lui, mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas contester ses ordres. pense-t-elle).

— Dans ce cas, allons-y. lâche Migvo.

    Les deux hommes et la chanteuse quittent la chambre, laissant Zero seul. Ce dernier ne comprend pas, et s'inquiète pour son amie. Pour chasser les mauvaises pensées, il décide d'aller voir les autres membres, afin de parler avec eux. Zero discute avec cinquante personnes (le nombre total de « monstres » du cirque).

Le chacal fait également la connaissance des Lions (une sœur et un frère, jumeaux et adeptes du couteau), avec qui il sympathise.

( La sœur)

(Le frère)

    L'heure de 18h est arrivée (à cause de certains « soucis », tous les spectacles des chanteurs ont été annulés), et Naïla n'est toujours pas arrivée. Zero est inquiet, mais il doit monter sur scène. Les spectateurs prennent place dans les estrades. Le balafré est sur scène. Des rideaux le cachent. Derrière eux, les lumières s'éteignent. Les rideaux se lèvent : le Show commence. Zero tente de chanter, mais aucun son ne sort de sa bouche. Il tente de garder son calme, et essaie de chanter « Circus Monster », en vain. Sans Naïla, il ne peut pas chanter.

Derrière lui, le directeur est énervé. Pour ne pas décevoir son auditoire, il rejoint Zero, met sa main droite sur son épaule droite. Migvo prend son micro dans sa main gauche, et annonce :

— « Mesdames, Messieurs, nous avons quelques soucis techniques ce soir. Je m'en excuse, au nom de tout le Cirque du Crépuscule. Pour remplacer cette prestation, je vous propose un jonglage de couteaux des Lions. ». Ces derniers font leur entrée sur scène.

    Le directeur murmure d'une voix menaçante à Zero un : « Tu viendras dans mon bureau après le spectacle. J'ai quelques mots à te dire ». L'hétérochrome tremble, il sait à peu près à quoi s'attendre. Le show se poursuit, jusqu'à 22h00. Le cirque se vide petit-à-petit. Les artistes ont regagnés leur caravane.

Tous, sauf Zero qui est dans le bureau de son boss. Ce dernier est très énervé. Il demande :

— Peux-tu m'expliquer la médiocrité de ta prestation de ce soir ?

— Je ne peux pas. Il n'y a aucune explication quant à mon chant. répond Zero.

— J'en étais sûr, tu n'es qu'un incapable. Tu as de la chance que je t'apprécie, malgré tout. soupire Migvo, en tenant sa tête dans sa main droite (entre temps, il s'est calmé).

— Mr. Le directeur, est-ce que vous savez où est partie Naïla ?

— Je n'en ai aucune idée. dit simplement le brun. Ah, si. Un certain Hiel l'a emmené avec lui, c'est l'homme de ce matin.

— Pourquoi il a emmené Naïla avec lui ? réclame le chacal.

— Tu n'as pas à le savoir, ce ne sont pas tes affaires. Au fait tant que tu es là, j'ai quelque chose à te montrer.

    Migvo se dirige vers son bureau. Il ouvre le premier tiroir du haut, à droite. Le Rubis Fantôme est dedans. Le directeur prend la pierre, ferme le tiroir et la montre à Zero. Ce dernier est à la fois impressionné par la gemme, et en même temps méfiant :

— Quelle est cette pierre ? demande-t-il.

— Il s'agit du Rubis Fantôme. Une pierre aux pouvoirs immenses. rétorque Migvo, un sourire du diable aux lèvres.

— Est-ce que l'on connaît son origine ? questionne Zero, de plus en plus terrifié par l'attitude de son boss (de peur, il recule).

— Son origine est inconnue. En revanche, elle a besoin d'un porteur le plus rapidement possible. Sinon, elle va perdre ses pouvoirs.

— Qui est ce porteur ? réclame le chacal, tremblant de peur.

— Toi ! crie le directeur, son visage déformé par la folie.

Zero, horrifié court vers la porte. Il s'apprête à tourner la poignée pour sortir de la pièce ; Lorsqu'une aura rouge l'entoure, et le fige sur place. Son chef marche dans sa direction. Il le prend par la nuque, et le jette au travers de la pièce. Zero est violemment projeté contre le mur perpendiculaire à la fenêtre. Le chacal est presque inconscient sur le sol. Migvo se dirige vers lui, sa diabolique pierre dans sa main.