Lorsque les rayons du soleil chatouillèrent mes paupières me sortant de ma torpeur William était déjà debout en train de réviser.

- Toi tu révises ?

- Et oui que veux tu... Ce serait bien que l'on continue nos études en même temps non ? Je ne vais pas rester indéfiniment en première année quand même ! Au fait j'ai deux petits quelques choses pour toi.

Il me tendit un polaroid de la soirée d'hier et un paquet.

- Il fallait bien garder un souvenir de ton premier shoot... et puis... Tu avais l'air si heureux à ce moment, tes yeux brillaient après cette bière de trop... et le paquet, vas y ouvre le.

Je rougis. C'est fou comme il était doué pour les compliments. Dans l'emballage postal se trouvait un nouveau binder. Le même que celui que je m'étais acheté sur GC2B... Une larme coula sur mes joues, j'avais l'impression de beaucoup pleurer ces derniers temps. J'étais de nouveau de plus en plus à cran.

Nous allions rentrer dans notre dernière semaine avant les premiers partiels mais aussi des fêtes de Noël... Je n'avais pas reparlé à mes parents depuis plus d'un mois. Ils continuaient de payer mon appartement mais j'avais tout de même commencé à travailler à la BU, juste au cas où. Ma charge de travail s'était vue bien augmentée mais je gérais plutôt bien... Les partiels allaient être le moment de vérité.

J'avais aussi enfin pris rendez vous avec une association LGBT de la ville. C'était un peu une bouteille à la mer. Je n'en attendais rien et pourtant, je sais qu'il sera décisif.

10h à la maison des associations. Voilà ce qu'annonçait le mail. Ni plus ni moins. Il ressemblait presque à un message dans un film d'espionnage peu original. Comment s'habiller pour ce genre d'occasion ? Classique ? Pas trop chic ? Pas de règles ? Les vêtements que j'avais sur moi de la veille n'étaient pas sales et étaient plutôt neutres... Un sweat sombre, un jean et une vieille veste en cuir de Will...

Au moment où je me décide à quitter l'appartement William m'attrapa le bras.

- Pizza à L'Entracte ce midi ?

Je lui répondis positivement en lui souriant. C'est lui qui m'avait poussé à les contacter, pour m'aider à trouver ma place dans la communauté LGBT+, une place active, pour les autres comme pour moi même.

Lorsque j'arrivai dans le grand hall de la maison des associations une grande dame blonde m'accueillit avec un grand sourire.

- Bonjour ! C'est avec toi que l'on a rendez vous ? Génial ! Tu es un peu en avance, on va commencer sans mon collègue il nous rejoindra !

Je répondis par un simple hochement de tête et la suivi dans une belle salle, meublée d'une table et de quelques chaises empilées dans un coin. Des vitraux recouvraient les fenêtres à la manière des halls de gare inspirée d'églises et nos pas résonnaient. Nous nous assîmes près des radiateurs d'appoints pour discuter. Après avoir échangé quelques banalités elle voulut en apprendre plus sur moi et mon parcours.

Enfin son collègue arriva, Rémi, et ils en profitèrent pour se présenter. Monique était la mère d'un jeune homme gay et c'était engagé pour aider les parents à dédramatiser le coming out de leur enfant, mais aussi pour apporter une présence maternelle à des jeunes parfois couper de leur famille. Rémi lui était gay. Il avait connu les années sida, le climat de peur omniprésent, puis les grandes avancées comme le mariage pour tous et la haine que cela avait engendrée.

Ma petite vie m'avait alors paru bien insignifiante... Je leur racontais la réaction de mes parents, mon agression, ma relation avec William, avec mes amis... Rémi me dit une chose qui résonna extrêmement juste à mes yeux : «nous ne sommes pas tributaires des réactions des gens, ils sont seuls maîtres de leurs émotions». Certes plus facile à dire qu'à faire.

Notre entretien dura bien 2 heures au terme desquelles ils conclurent que j'étais quelqu'un d'atypique, le genre de personne zigzagant dans l'herbe alors qu'il y a un chemin bien net. Malgré les problèmes que j'avais surmontés ils furent touchés de me rencontrer sûrement autant que je l'étais moi même à leur égard.

Ils m'invitèrent à participer fin juin à la marche des fiertés à laquelle leur association allait participer.

Ils me demandèrent aussi si je souhaitais bien donner mon numéro à un jeune transgenre de mon âge, pour l'aider en cas de besoin, parler entre concerner, se soutenir ensemble...

Nous nous quittâmes ainsi sous le perron de la maison des associations, en nous promettant de rester en contact en cas de besoin.

Je rejoignis William devant le petit cinéma proche de la pizzeria. J'aimais cet endroit qui renfermait une culture souvent ignorée ou délaissée du grand public.

Après ce repas agréable je me replongeai dans mes révisions jusqu'aux jours J...

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Bim un nouveau chapitre !

La vie associative, c'est un grand pas. Les asso sont importantes dans notre communauté, car c'est souvent un endroit où l'on se sent en sécurité, qu'on se sent écouté, qu'on se retrouve entre nous. Alors voilà le petit Julien vient d'y mettre un pied...

Vous n'avez pas été très actif.ve sur les derniers chapitres ... dites moi pourquoiiiiii ? (please 🥺)

On se rapproche de la fin de ce premier acte, vous êtes prêt.e ???