Des chats?!?
On ne peut pas franchement dire que le quotidien des voyageurs soit ce qu'on pourrait appeler insipide. Tous les jours ou presque, ils ont affaire à des dragons, des intrigues de pouvoir, des combats épiques ou des bulles de savon vivantes, pas toujours tout en même temps. Mais disons que parfois, c'est plus animé que d'habitude.
Lina allait d'ailleurs en avoir un parfait exemple aujourd'hui, en devenant le héros du jour de sa confrérie, juste parce qu'aujourd'hui, par un exceptionnel concours de circonstances, elle s'était réveillée quatre heures plus tard que d'habitude...
Laissez-moi vous remettre dans le contexte. Quotidiennement, Lina est ce qu'on appelle une lève-tôt. Ayant besoin que de très peu de sommeil et d'une tasse de café bien noir, elle se levait souvent bien avant son mari, grand adepte de la grasse matinée, qu'elle ne se gênait ensuite pas pour réveiller. Mais aujourd'hui, on ignore pourquoi, elle dormit d'un sommeil de plomb jusqu'à onze heures du matin. Coup de barre ou blague de Baku? Personne ne le saura jamais.
Dernière levée, elle récriminait donc contre elle-même tout en s'habillant rapidement, regrettant, sans doute, de ne pouvoir emmerder son dormeur de compagnon cette fois. Histoire de rattraper son retard, elle ne fit que le strict nécessaire pour s'apprêter : ainsi ses cheveux ressemblaient encore à un après-séjour dans une prise électrique lorsqu'elle se précipita en bas, s'exclamant :
"Qui veut aller bosser avec moi, je me suis réveillée en retard et j'ai besoin de défoulem.... C'est quoi ce bordel, nom d'un kikoo mal baisé?!?"
Car ce n'étaient pas les petits bruits habituels de la confrérie qui l'accueillirent à son arrivée dans le salon principal, non. C'était un véritable concert de miaulements de toutes sortes à en casser les oreilles de Baku. Et à la place de ses confrères et consœurs voyageurs, une horde de chats de toutes les couleurs qui se jetaient sur elle avec force plaintes piaulées au vent, si bien qu'elle faillit s'en retrouver par terre.
Il apparaîtra plus tard que c'était un membre d'une confrérie rivale qui avait voulu leur faire une petite blague, en s'introduisant dans le salon alors que tout le monde était réuni (sauf, bien sûr, Lina) et en les transformant en chats pour la journée avec son pouvoir, mais la pauvre Lina qui ne pouvait vraiment pas s'en douter en était baba et n'y comprenait rien.
Et en attendant, elle ne pouvait pas y faire grand-chose. Elle pouvait se métamorphoser elle-même sans le moindre problème, mais même les plus obscurs rituels de son église ne lui donnaient pas la clé pour inverser une métamorphose imposée... Tout juste pouvait-elle sentir qu'ils ne s'agissait pas de chats normaux. Et la vue d'une touffe de poils ébouriffée et plus jaune que jamais un chat ne le fut la renseigna sur le sort de ses camarades. Raiju pouvait se féliciter d'avoir causé le déclic.
La brunette grommela et s'assit au sol. Encore une sale journée qui commençait.
"Bon! Vous êtes sans doute pas devenus aussi sourds au langage parlé que les chats normaux, alors vous allez être de gentilles bestioles et m'écouter attentivement. Je vais commencer par essayer de vous identifier. Tous en rang et qu'ça saute!"
L'autorité naturelle de la jeune femme de vingt-cinq ans eut un effet bœuf sur la troupe féline qui se mit instantanément en ligne. Au moins ça. Elle commença par les compter, avec soin, histoire de voir combien exactement avaient été victimes de cet étrange coup du sort. Elle en était arrivée à dix lorsque deux chatons au poil noir bousculèrent brutalement la file, entraînant un chat turquoise à l'air renfrogné dans un roulé-boulé propre à faire fuir toute une foule d'animaux. Ce qui arriva avec le reste des chats. Lina s'en serait arraché les cheveux.
"Korrin! Lamia! Cessez de faire les chatons insupportables et laissez votre oncle tranquille!"
Le chat turquoise feula de mécontentement. Ah oui, il ne fallait pas le désigner comme l'oncle de ces deux charmantes bestioles. Ça l'énervait. Remarque, comme les chats ne semblait pas disposer de leurs pouvoirs, pourquoi ne pas en profiter pour s'amuser un peu...?
Bon, on verrait plus tard l'amusement. Lina décida de changer de tactique. Ses deux chatons dans son giron, elle appela chaque voyageur par son nom.
"Raiju?"
Le chat jaune au poil ébouriffé poussa un miaulement que Lina, qui avait quelques rudiments en mode de communication félin, pouvait traduire comme étant une flopée d'insultes à l'égard d'un quelconque jeteur de sorts. Rien de très poli.
"Selky?"
Cette fois, un adorable petit minou bleu émit un petit cri de surprise avant de se coller à Raiju-chat. Lina sourit.
"Restez comme ça, vous deux, ça va peut-être me détendre de jouer avec des chats. Asura?"
Le somptueux félin rayé rouge et noir, reconnaissable à sa cicatrice à l'œil gauche et ses marques en forme de lunettes carrées étrangement semblables à celles de la sous-chef sur le museau, enroula sa queue autour de ses pattes et inclina sa tête allongée. La brunette inclina la tête en se passant une main dans les cheveux, non sans soulagement.
"Au moins tu vas pouvoir m'aider avec tout ce fatras. Je ne sais absolument pas gérer une troupe de chats... Ça m'énerve un peu. Est-ce que tu pourrais... Aïe! Par les saintes culottes de Zeus!"
Ce cri indigné était dû à un soudain coup de dents sur sa main droite, qui pendait encore dans le vide. Le propriétaire de ces dents très pointues, un adorable chat blanc aux yeux bleus, miaulait visiblement avec désespoir depuis le début de tout ce schmilblick pour avoir de l'attention. Sa victime se pencha vers lui et l'attrapa par la peau du cou, faisant fi de ses crachotements indignés et de son adorable air de chaton désespéré. Elle soupira. Déjà que la forme humaine de Baku était très douée pour ce regard de chat battu, que dire de cette boule de poils?
"Cesse de m'emmerder, sale bestiole, ou je te fous dehors avec Mairù, non mais.
-Maaaaaow!
-Ne me miaule pas dessus, vilain petit vicieux!"
Et la bagarre verbale aurait continué longtemps, très longtemps si Asura-chat n'avait pas joué de ses griffes sur le genou de la voyageuse. Celle-ci soupira et reposa son chat de mari.
"D'accord, Asura, tu as gagné, compte les pour moi et dis-moi si il en manque. Moi, j'en ai marre et j'ai deux chatons dans le tee-shirt qui n'attendent que mes câlins."
Et, sur ces sages paroles, elle se mit à caresser avec douceur ses deux gamins transformés tandis qu'Asura-chat mettait en rang la troupe de félidés (avec une certaine violence à l'égard d'un Mairù-chat ronchon tout de même) et que Baku-chat miaulait de désespoir, ignoré comme jamais un chat ne le fut.
Il apparut qu'il ne manquait que Jiro, le bébé d'Asura, né il y a à peine quelques mois. Ce dernier se trouvait dans la couveuse, sous sa forme humaine, en train de dormir comme un bienheureux. Par chance pour les heureux parents désormais félidés, le gamin n'avait jamais été un enfant difficile. Il faisait ses nuits, buvait au biberon, ne criait pas, le bonheur. Lina en était presque jalouse, vu qu'il arrivait à Korrin de pleurer juste pour le vicieux plaisir de voir au dessus de son berceau la figure épuisée, voire, dans un ou deux cas, frustrée de l'un ou l'autre de ses parents... Ah, les gosses.
Mais bref, revenons à notre petite histoire. Chaque chat était désormais libre de s'amuser comme il voulait, Lina ne voulait juste pas qu'ils sortent du salon. Sauf pour pisser. Et ce fut un dur moment pour les non métamorphes pour apprendre les règles d'hygiène du matou moyen. Imaginez. Lina dut même se transformer pour enseigner à plusieurs de ses camarades qu'est-ce qu'un chat doit faire de ses déchets excrémentiels... La pauvre, je crois que rien que ça constituait une rude journée pour elle.
Ce fut également un grand moment lorsque le chat de la maison, Kaena, décida de rentrer pour la première fois en une semaine. Tant d'intrus sur son territoire en si peu de temps, et pire que tout, un qui puait le chien par tous les poils de sa peau! Je crois que ce jour-là, Cyno gagna une de ses plus profondes cicatrices. Et si vous trouvez que les bagarres entre félins épiques et que vous souhaitez plus de détails, voici un petit déroulé de la situation:
Kaena est rentrée par la porte de derrière, avec la féline majesté qui sied à un chat noir aux yeux verts et un miaulement dédaigneux qui porte le poids du "nourris moi, j'ai faim", tout ça pour voir qu'elle venait de perdre son statut d'unique et vénéré chat de la maison au profit de toute cette bande d'intrus. Son miaulement s'étranglant dans sa gorge, son premier acte fut d'aller renifler tous ces inconnus, car après tout: "Connais ton ennemi!"
Les chats-voyageurs ayant conservé sensiblement la même odeur, à l'exception d'un petit ajout de relent de poils et d'animal pas bien lavé, elle miaulait de surprise lorsqu'elle en reconnaissait certains qu'elle côtoyait depuis assez longtemps, notamment Asura qui avait longtemps été victime du "merde, j'ai oublié de foutre le chat dehors, désolé chéri!" Mais il y en avait un, un en particulier, qui ne sentait pas le voyageur, loin de là.
Cyno sentait le chien.
Tragédie pour l'honorable félidé, la vue ou plutôt l'odeur d'un de ses congénères passant à l'ennemi la remua profondément. Dans son petit cerveau de félin, la suite était évidente: Elle avait le devoir de nettoyer l'honneur des félins et de punir cette trahison. Son sang ne fit qu'un tour, et elle se jeta sur sa malheureuse victime qui, fidèle à lui-même, tentait de renifler quelques derrières féminins. Après tout, il profitait bien, c'était un acte commun chez la gent féline!
Un véritable tourbillon de griffes et de croc attira l'attention des autres chats de la pièce et ils s'attroupèrent autour de la bagarre. Cyno, peu habitué à un corps de chat, recevait moult coups de griffes et de crocs tandis que son vaillant adversaire était à peine égratigné. Mais il se défendait bien. Du moins, jusqu'à ce que la longue griffe de son opposante s'enfonce profondément dans ses flancs, déchirant les chairs, et répandant le sang jusque sur le parquet du salon.
Affligée par le sort de son pauvre plancher, Asura vit rouge et se précipita au milieu de la mêlée pour séparer les deux opposants. Impressionnée par tant de féline majesté, Kaena se rétracta immédiatement et Cyno se retira dans un coin pour lécher ses plaies. On raconte même que la seule personne qui poussa un miaulement apitoyé fut le chat noir qui abritait le cerveau de Phoebe, mais ça, c'est juste une rumeur...
Les chats étant privés de leurs pouvoirs, Lina s'improvisa vétérinaire, et pansa tant bien que mal les plaies de Cyno après cet incident, guidée on se sait trop comment par les pattes blanches de Baku qui même doté de griffes rétractiles difficilement maîtrisables pour un non-chat restait doué d'une certaine habileté pour foutre ses coussinets là où il fallait. Et aussi là où il ne fallait pas. Ce fut d'ailleurs une grande partie du faible reste de matinée de Lina: Empêcher son putain de mari transformé de tenter de lui enfoncer ses vicieuses petites pattes dans la bouche, les yeux ou autres endroits bien chiants. Voyons combien de pervers vont s'imaginer des choses.
Baku était un chat très malin, on ne peut pas lui enlever ça. Il attendit au mons que Korrin et Lamia soient endormis dans le panier de Kaena pour grimper sur sa femme qui profitait d'un peu de repos bien mérité sur le canapé et lui d'une place libre sur sa poitrine, et lui ronronner dans l'oreille jusqu'à ce qu'elle décide, ENFIN, de se lever. Sale petit vicieux.
Lina était bien de cet avis. Combien de fois elle le souleva par la peau du cou en récriminant contre "ce chieur à poils longs", tandis qu'il la regardait avec ces putains d'yeux de chat battu et retournait remettre toujours plus profond le museau dans son T-shirt.
N'empêche, je crois qu'ils se sont bien amusés. Du moins jusqu'à ce que sonne midi.
Je vous avais parlé de Lina, héroïne du jour nan? Eh bien c'est maintenant. Il faut savoir que le monde des confréries n'est pas exactement un monde de paix et d'amour. L'argent n'existe pas et ne sert à rien dans les zones proches de la capitale, mais la rivalité pour obtenir les faveurs du roi et la garde d'une partie de plus en plus importante du multivers, donc de notoriété, de membres et de toujours plus de faveurs, est extrêmement féroce, faut pas croire. Ça ne se limite pas à une petite blague entre rivaux, nan. Surtout quand on sait que la confrérie de Lina est la deuxième plus grande d'Azilis.
Sans doute l'idée de départ était la blague, tout le monde n'est pas méchant non plus. Mais en tout cas, lorsque l'auteur de la plaisanterie rapporta son coup d'éclat à ses collègues, le chef eut la sublime idée d'en profiter. Et c'est ainsi que Lina dut faire face à une bonne vingtaine de voyageurs armés jusqu'aux dents, arborant des sourires cruels sur le visage, parés pour faire un véritable massacre animalier. Monstres.
La jeune femme se leva à l'arrivée de ses futures victimes, qui pilèrent en la voyant, bien en forme humaine, se tenir dans la pièce. Je crois que le chef eut le temps de crier à son subordonné "Je croyais qu'ils étaient tous transformés!" avant que l'enfer ne se déchaîne.
Le style de combat de Lina n'est pas franchement très propre et tout le monde s'en doutait. Lorsqu'elle s'élança, katana à la main, pour se jeter sur l'ennemi, le réflexe de la première ligne fut de battre en retraite. Aucun n'y arriva cependant, et les membres se mirent à voler alors que la brunette tranchait dans le tas, un sourire fou aux lèvres, sous les cris de ses victimes. L'un après l'autre, les ennemis tombèrent sous les coups de la combattante qui riait aux éclats, possédée, comme à chaque fois, par la folie du combat.
Lorsque ses troupes furent décimées, le chef, dernier encore intact, décida d'agir. Il fit apparaître entre ses doigts sa propre arme attitrée, une immense chaîne bordée d'épines, et la fit cingler l'air, faisant reculer brusquement les chat qui s'en étaient approchés. Lina n'eut pas le temps d'esquiver, et un glapissement de douleur fit vibrer l'air alors qu'une gerbe de sang giclait sur le sol. Blessée au bras gauche, la combattante recula en pressant sa main sur la zébrure rouge. Dans un coin, un chat blanc miaula de désespoir, frustré devant son impuissance.
Cependant, Lina ne se démonta pas. Son katana changea de main et une intense lumière l'irradia. Lorsqu'elle s'évanouit, elle était vêtue d'une peau d'ours et de vêtements de cuir à la mode viking, et d'étranges tatouages typiques de sa forme Berserker ornaient son visage et ses bras. Le sang qui gouttait sur le sol lui était bien égal désormais. Elle se jeta sur le chef en poussant un intense hurlement de rage et ce dernier recula brusquement, envahi par la pointe de terreur irrationnelle que savaient si bien inspirer ces guerriers nordiques.
L'échange de coups dura assez longtemps, le temps qu'il fallut aux chats pour traîner chaque débris de voyageur dehors sous le bruit d'entrechoquement du métal du katana de Lina et de la chaîne de cet homme d'âge mur, aux cheveux poivre et sel, qui se faisait appeler le chef. Aucun des deux ne s'avouait vaincu, bien que le sang qui volait dans tous les sens signalait un affaiblissement des deux combattants.
Et puis, enfin, juste avant la fin des dix minutes qui étaient accordées à Lina sous cette forme très gourmande en énergie, un de ses coups porta. Son katana s'enfonça profondément dans le torse de l'homme qui recula en crachant le sang, haletant de fatigue et de douleur. Deux sensations dont son adversaire ne semblait absolument pas souffrir. Vaincu devant son apparente toute-puissance, il battit en retraite, se traînant avec peine sur le sol déjà marbré de sang, ne laissant derrière lui qu'un vague parfum de transpiration et des relents de fluides vitaux et de défaite.
Victorieuse, Lina laissa la magie de sa forme Berseker s'évaporer dans l'air, la rendant à sa forme voyageuse, et se laissa glisser au sol, épuisée à la limite du coma. Sous les acclamations des autres chats, très fière de leur consœur, un Baku fou d'inquiétude se précipita vers elle, faisant caracoler ses petites pattes sur le sol sans se préoccuper du sang répandu ni du bruit de ses griffes sur le parquet, et entreprit de passer consciencieusement ses pattes sur les blessures. Il eut même l'instinct tout félin de nettoyer les plaies de lui même, en les léchant avec soin, ce qui fit doucement rigoler sa femme. Elle lui gratta la tête en le fixant avec des yeux remplis d'affection et d'amusement alors que ce dernier, parfaitement capable de comprendre qu'on se moquait, bien que gentiment, de lui, feulait en guise de désaccord avant de se recentrer sur sa lourde tâche. Lui alors. Toujours dans l'excès.
La journée s'acheva avec une Lina entourée de bandages étalée sur le canapé, en train de jouer avec un des chats (vous devinez tous lequel) tandis que d'autres s'étiraient dans leur coin, jouaient à se courser, où, dans le cas de Makhai et Garm, se grimpaient un peu dessus.
Toute occupée à câliner son félin de mari, la jeune femme ne remarqua pas les petits "pop" qui commençaient à envahir la pièce. Jusqu'à ce que le pelage blanc et doux dans lequel elle était entrain de presser son nez se remplace par de la chair relativement dénuée de poils, qu'un poids soudain ne pèse sur elle et que l'intense ronronnement ne soit troquée contre quelques mots doux murmurés à l'oreille. Ah ça, il avait bien choisi le moment pour se retransformer, le Baku.
Lina grogna de mécontentement. Elle le préférait nettement en forme de chat. Rien de personnel hein, c'est juste que, qui est capable de résister à une de ces bestioles? Certainement pas elle. Surtout qu'un moment qui devait transpirer le calme et la sérénité d'un câlin à un chat se transformait en une position quelque peu embarrassante avec un voyageur, si on considère que Lina se retrouvait la tête enfouie dans le creux de la nuque de son mari, qui lui était à califourchon sur son estomac. Une chance que la transformation ait inclus leurs habits, sinon c'aurait été pire encore.
Le médecin sourit, absolument pas gêné, lui.
"Je comprends mieux pourquoi tu aimes me monter sur le ventre en forme de chat, chérie."
Sa phrase arracha un soupir à sa femme, qui lui ébouriffa les cheveux avec une grimace évocatrice du sort qui attendait l'importun si il ne descendait pas tout de suite de son estomac. Ce qu'il fit, mais sans avoir glissé une dernière fois ses lèvres dans son cou, une expression sereine sur le visage. Puis, très galant, il l'aida à se relever, et ils contemplèrent ensemble le monstrueux bordel créé par l'arrêt du sort de transformation en chat.
Et ça, du bordel, il y en avait. Makhai et Garm, transformés au pire moment, étaient étroitement mêlés l'un à l'autre, dans une position à la fois gênante et inconfortable. Oh, je vous rassure, rien de vraiment chelou. Disons juste que la bagarre, ça ne profite pas à tout le monde. Cyno était ressorti de cet épreuve le museau à deux centimètres du fessier de Phoebe, qui n'a pas franchement apprécié la sensation de quelqu'un qui respirait à distance irraisonnable de son derrière. Et ne parlons pas du groupe de filles qui jouait à on ne sait trop quoi et s'était retrouvé en gros tas couleur chair et parcouru d'éclairs. Raiju, on avait dit pas l'électricité statique.
Asura, seule à avoir l'air un peu digne dans tout ce bordel, frappa dans ses mains et ce fut le retour de la débandade, alors que le bâtiment, fidèle aux ordres de la sous-chef, rangeait tout ce que le combat de Lina avait dérangé. Les seuls épargnés furent Lina et Baku, qui, encore assis sur le canapé, contemplaient le spectacle des collègues terrifiés par des débris de chaise volante en éclatant de rire.
Le jeune homme passa un bras autour de Lina et profita de son hilarité pour, discrètement, soigner ses blessures. D'ici peu, toutes les traces de cette folle journée serait effacées et cette dernière reléguée à l'état de souvenir. Tout était bien.
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L'idée me fut proposée par Corblanc et @AmbreChandra lors de ma recherche désespérée de sujets d'écriture.
Et c'était bien marrant à écrire. (Et Baku-chat est trop mignon à imaginer. :3)
Alors du coup, merci pour le tuyau, les gens!
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