Le jour où Holmes jeta la solution à 7%
Holmes sortit de sa chambre et s'étira longuement. Il avait encore sommeil. Il avait mal à la tête. Il était courbaturé.
Bref, il était de mauvaise humeur.
Il grommela quelque chose à propos du soleil qui brillait trop fort (on devait être en fin de matinée) et se laissa tomber sur son fauteuil. Il caressa un instant l'idée de sonner madame Hudson pour une tasse de thé, mais renonça. Ça ne valait pas la peine de rassembler l'énergie nécessaire pour aller jusqu'au cordon de la sonnette, et sa gorge lui semblait trop enrouée pour crier dans les escaliers (ce qui était son habituel moyen de communication avec la pauvre logeuse).
Son état misérable n'était pas tout à fait normal, il le savait.
Ses yeux tombèrent sur la petite boite noire, posée sur la cheminée. Il l'avait ouvert, hier soir. Il avait utilisé la seringue. Il avait vraiment besoin de distraire son esprit, après deux semaines d'inaction. Deux semaines ! Mais que faisait la pègre de Londres ? Où s'étaient terrés les bandits ? Que quelqu'un commette un crime, pour l'amour de Dieu ! Sinon, il serait bien obligé de se resservir de sa seringue, même s'il n'aimait pas ça. Enfin, c'était surtout le regard de Watson à ce moment-là qu'il n'aimait pas.
D'ailleurs, où était-il ?
Holmes promena son regard tout autour de lui.
Sur la table, une lettre était ouverte. Watson n'aurait jamais ouvert le courrier de son ami, bien sûr, elle devait donc lui être destinée. Un autre regard appris au détective que Watson avait embarqué sa trousse médicale. Certainement la demande d'un des quelques patients particuliers que le brave docteur veillait toujours, même après avoir vendu son cabinet. Il faut dire qu'il passait bien plus de temps à courir les rues de Londres, un revolver à la main, que les malades...
Il soupira. Il avait envie de voir son Watson.
Prenant son mal en patience, il se releva, s'étira de nouveau, et se décida enfin à demander (crier) du thé à madame Hudson, qui lui répondit du même ton aimable, comme c'était la coutume entre eux.
Puis il s'attela derrière ses alambics et décida de se lancer dans une analyse qui permettrait de déterminer l'âge des rognures d'ongle. Une tache ardue et délicate.
Une heure plus tard, la porte s'ouvrit, et Holmes entendit le pas familier de son très cher colocataire dans les escaliers. Occupé à tester un réactif particulièrement sensible, il ne bougea pas lorsque la porte du salon s'ouvrit dans son dos.
De toute façon, il connaissait son Watson par cœur. Rien qu'à l'oreille, il pouvait le visualiser à la perfection tandis qu'il retirait son manteau et son chapeau, posait par terre sa trousse de médecin, posait les yeux sur lui et s'approchait doucement...
-Bonjour, Holmes, dit Watson en posant un baiser dans le creux de son cou.
Le détective ne répondit pas, ne bougea pas d'un poil, mais son ami ne s'en formalisa pas. Il descendit demander à leur logeuse un déjeuner - il était bientôt 14 heures - et remonta au salon pour se laisser tomber dans son fauteuil.
Holmes l'entendit soupirer avec une extrême lassitude.
-Votre patient n'était pas très coopératif ? Demanda-t-il brusquement continuant ses manipulations.
La respiration de son ami trahit un sursaut, et il sourit. Surprendre Watson, même de la plus triviale des façons, restait son passe-temps favori.
-Oh, non, répondit Watson d'une voix étrange. Je suis juste un peu fatigué.
Quelque chose fit tiquer le détective. Ses éprouvettes à la main, il se retourna sur sa chaise.
Le docteur était enfoncé dans son fauteuil, les yeux clos, la tête rejetée en arrière.
-Watson ! s'exclama Holmes, catastrophé, en posant ses éprouvettes n'importe où.
-Hein ? Sursauta de nouveau l'écrivain en rouvrant les yeux. Quoi ? Où ?
Holmes était juste à côté de lui. Les longs doigts du détective - ceux qu'il aimait tant contempler - se posèrent sur sa joue avec une infinie douceur. Puis ils glissèrent jusqu'à la base de sa mâchoire, où de nombreuses lignes rouges, couvertes de croûtes de sang, étaient visibles.
-Que s'est-il passé ? Demanda le détective.
-Vous ne vous en souvenez pas ? s'étonna Watson, une lueur de douleur dans le regard.
-Je devrais ? Quand est-ce arrivé ? Les blessures ont l'air récentes. Hier ? Cette nuit ? Qui vous as fait ça ?
Sa voix s'était maintenant chargée de colère. Qui avait touché à son Watson ?
Le brave docteur rit et posa sur lui un regard plein d'affection.
-Personne que vous puissiez arrêter, mon très cher ! Hier soir vous... Vous vous êtes drogué, et j'étais furieux contre vous... Alors je suis sortit. Je suis allé dans un pub, pour me calmer, et, comme je suis assez idiot, je me suis fait agressé par un soûlographe à la sortie.
-C'est faux, dit gentiment Holmes. Vous n'êtes pas idiot.
Watson rougit. Les témoignages d'estime du détective étaient assez rares pour le toucher.
-Ne bougez pas ! Intima Holmes d'une voix telle que Watson ne pus faire qu'obéir.
Il se rendit jusqu'à la porte, la verrouilla discrètement, et se saisit de la trousse de son ami.
Puis il retourna à ses côtés, lui fit ouvrir les jambes, et s'agenouilla devant lui, de telle façon que son visage arrive à peu près à la hauteur de son menton.
Ses doigts ouvrirent le col de son amant.
-Peut-on savoir ce que vous avez en tête ? s'amusa Watson.
-Il faut désinfecter ces plaies, répondit très sérieusement Holmes.
-Je pourrais très bien...
-Vous m'en croyez incapable ? Souffla le détective en posant sur les lèvres de son colocataire un baiser qui coupa la fin de sa phrase.
-Ce n'est pas ça, reprit maladroitement Watson, c'est juste que...
-Mon cher Watson ! s'exclama Holmes en ouvrant totalement le col de son ami.
De longues traces violacées courraient autour du cou du docteur. Holmes s'y connaissait bien assez pour savoir qu'on avait essayé de l'étrangler.
Mais quelque chose, dans le regard de son cher biographe, lui fit dire que ce n'était pas tout. Il déboutonna sa chemise, faisant taire d'un regard les protestations de son patient.
Ses yeux se voilèrent un instant.
Watson portait, sur son épaule, une cicatrice blanche, légèrement en relief, souvenir de la guerre. De chaque côté étaient dessinées dans la chair de longues entailles, comme si on avait voulu détourer l'ancienne plaie par de nouvelles.
-Un seul homme vous a fait ça ? Dit-il entre ses dents. Et vous ne vous êtes pas défendus ?
-D'accord, abdiqua Watson, ils étaient peut-être plusieurs. Et peut-être étais-je aussi un peu soul. Peut-être même que je les ai cherchés. Mais bon, il n'y a pas de quoi en faire un drame, Holmes. Ce ne sont que des égratignures.
-Ce ne sont pas juste des égratignures, John. Je vais les retrouver, déclara distinctement le détective, et je leur ferais payer.
-Non, dit Watson en posant ses mais sur ses joues. Promettez-moi que vous n'en ferez rien.
-Mais je...
-Je suis un grand garçon, Holmes. Je n'ai pas besoin que vous me materniez. Promettez-moi que vous en mènerez pas d'enquête là-dessus.
-Je ne...
-Holmes !
-D'accord, soupira le détective. À une condition.
Une lueur lubrique s'alluma dans son regard.
-Vous me laissez vous nettoyer et vous soigner, docteur Watson... Et vous inspecter... Bien en détail. On ne sait jamais...
Le docteur rit, pris reprit son visage entre ses mains et l'embrassa passionnément. Holmes y répondit avec un désir égal. Il n'avait peut-être pas d'affaire, mais il avait Watson. C'était le principal.
Ils étaient à un stade plutôt avancé de nudité, pressés l'un contre l'autre sur le sofa, lorsque trois coups furent frappés à la porte.
-L'inspecteur Lestrade ! Annonça madame Hudson.
-La peste soit de Scotland Yard, ronchonna Holmes en se relevant.
Watson lui vola un baiser et se rhabilla en riant, heureux de voir son détective retrouver la forme.
~
Deux mois plus tard, retour au point de départ.
Holmes sortit de sa chambre en grognant et s'étira, en pestant cette fois contre le froid. L'hiver était vraiment précoce cette année. Ce qui aurait dû le réjouir, puisque c'était la saison favori des malfrats. Mais avait résolu quatre jours plus tôt, une enquête particulièrement intéressante, et le contraste avec sa présente inactivité le mettait sur les nerfs.
Son regard tomba sur la boite ouverte, sur la cheminé. Ah, oui, ça, aussi.
Il n'aurait pas dû se servir de sa solution à 7 %, hier soir. Il n'en avait pas réellement besoin. Mais dans un moment d'égarement...
Un peu en colère contre lui-même, il s'attabla devant le petit déjeuner que venait de monter madame Hudson. Apparemment, il ne se réveillait pas trop tard, cette fois-ci.
Une heure plus tard, Watson sortit de sa chambre.
Son pas traînant fit se relever les yeux du détective.
-Mal dormit ? Déduisit-il.
Watson lui jeta un regard douloureux. Holmes sursauta.
En dehors des cernes sous les yeux de son ami, il venait de remarquer les longues lignes rouges qui striaient ses joues.
-John ? s'inquiéta le détective en se levant pour aller à sa rencontre.
-Laissez-moi deviner, soupira le docteur, vous ne vous souvenez de rien ?
Il n'attendit pas sa réponse pour prendre Holmes dans ses bras et le serrer contre lui, fort, comme pour se rassurer. Puis il le relâcha et s'assit à la table du petit déjeuner.
-Du bacon ! s'exclama-t-il, enthousiaste.
-Watson, déclara Holmes d'une voix grave, qui vous a fait ça ?
-Je ne veux pas en parler, répondit distraitement le docteur en se servant du thé.
-Qui vous a fait ça ? Insista Holmes en s'approchant de lui.
-J'ai dit que je ne voulais pas en parler.
Holmes aurait dû faire attention à l'intonation menaçante qui s'était glissé dans la voix de Watson. Pour sa défense, arguons qu'il était inquiet, et qu'il n'avait pas l'habitude que son ami lui garde des secrets.
Il se saisit de son toast au moment où l'autre allait le porter à sa bouche, le reposa dans l'assiette, puis attrapa sa chaise pour la tourner brusquement face à lui.
-Watson, dites-moi...
Cette fois-ci rouge de colère, le docteur se releva, arracha sa serviette et la jeta sur la table.
-J'AI DIT QUE JE NE VOULAIS PAS EN PARLER.
Ses yeux s'emplirent soudain de larmes. Surprit, Holmes eut un mouvement de recul.
-Le problème, Holmes, lança Watson, c'est que vous ne m'écoutez jamais.
Il contourna son ami et sortit en claquant la porte.
La première pensée qui vint à l'esprit du détective c'est qu'il n'avait pas pris son manteau. Il allait avoir froid.
La deuxième fut que quelque chose n'allait pas.
La troisième fut qu'évidemment que quelque chose n'allait pas, et qu'il était idiot de ne pas s'en être rendu compte plus tôt, lui qui se targuait de posséder un don d'observation bien supérieur à la moyenne. La pensée l'effleura que Mycroft aurait bien rit de sa position, mais il la chassa aussitôt.
Il devait se concentrer.
Il était hautement improbable que quelqu'un ait agressé deux fois Watson par hasard en lui infligeant les mêmes blessures. C'était donc un attentat voulu.
Mais pourquoi ? Pour le viser lui ? Et pourquoi ces blessures en particuliers ? Il n'avait pas pu vérifier, cette fois, mais il avait remarqué la gêne du docteur à l'épaule. Pourquoi le blesser à cet endroit ? Pourquoi le griffer au visage ?
Bien trop de pourquoi, pas assez de réponses.
Holmes s'admonesta. Il prenait le problème à l'envers. Il devait faire comme dans n'importe quelle enquête : recueillir des faits avant de théoriser.
Watson avait été blessé deux fois en l'intervalle de deux mois. Le seul point commun entre ces deux occasions étaient qu'il ne s'en souvenait pas personnellement. Parce qu'il s'était piqué.
C'était rare que la drogue altère autant sa mémoire, mais ça arrivait. Watson allait-il dans un endroit spécifique lorsque son colocataire avait un peu trop usé de sa solution à 7 %?
Holmes fronça les sourcils. La non plus, ça ne collait pas. Ce n'était pas le genre de Watson de le laisser alors qu'il était dans un bad trip.
Une sorte de malaise s'empara de lui. Il avait la solution, au fond, tout au fond de son esprit. Mais c'était comme si la partie consciente de son esprit l'empêchait de l'atteindre.
Il descendit les escaliers, et trouva madame Hudson en pleine lecture, dans son fauteuil.
-Monsieur Holmes ? s'étonna-t-elle. C'est rare de vous voire descendre jusqu'ici. Vous avez cassé quelque chose ? Brisé un mur ? Déchiré le papier peint ?
-Qu'allez-vous penser là, ma chère madame Hudson... répliqua le détective avec une pointe d'ironie. C'est peut-être une visite de courtoisie.
Le sourcil gauche de la logeuse grimpa jusqu'en haut de son front en une mimique si sceptique que le détective en aurait rit, dans un autre contexte.
-Je voudrais savoir si vous vous souvenez à quelle heure Watson est sortie, hier soir.
-Hier soir ? Répéta la logeuse, surprise. Mais il n'est pas sortit du tout.
Elle lui jeta un regard accusateur.
-Vous devriez le savoir. Le pauvre était si triste pour vous ! On a pas idée de se mettre dans de pareille états ! Il m'a payé une place de théâtre et m'a dit de sortir. Il n'aime pas qu'on vous voie dans cet état-là. Mais je ne pense pas qu'il soit sortit après. Lorsque je sus revenu, vous dormiez, et il vous veillait.
Une pointe de culpabilité perça le cœur de Holmes, qui se racla la gorge et sortit de la pièce sans plus de commentaire.
Il essaya de ne pas penser.
Le temps de monter les marches jusqu'au salon.
Il essaya de toutes ses forces de ne pas raisonner, de ne pas analyser les donnés que Madame Hudson venait de lui remettre...
Mais nul ne pouvait repousser éternellement sa nature.
Le cœur du détective se tordit effroyablement. Il s'adossa à un mur et cacha son visage derrière ses mains.
Watson n'était pas sortit, ces soirs-là.
Une seule personne aurait pu lui faire du mal.
La seule autre personne présente dans l'appartement.
Lui.
-Holmes ? Dit soudain une voix familière. Ça ne va pas ?
Holmes releva la tête. L'objet de ses pensées s'était matérialisé devant lui, une expression inquiète sur le visage. Le bout de son nez et de ses joues étaient rougies par le froid. Holmes espéra distraitement qu'il n'ait pas attrapé de rhume.
Ils échangèrent un long regard.
-Oh, Watson... gémit Holmes en s'approchant de lui.
Il voulut le prendre dans ses bras, mais s'arrêta au dernier moment, incertain. Sa main se tendit. Il tremblait. L'idée qu'il avait blessée Watson, l'idée que Watson devait lui en vouloir... Et comment aimer quelqu'un qui vous blesse puis vous traite comme si de rien n'était ?
Comment exiger que le docteur reste à ses côtés s'il lui faisait du mal ?
Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, issues d'une de ses peurs les plus enfuies. Être abandonné. Abandonné par lui.
-Je suis désolé, dit-il enfin. John, je suis tellement désolé...
Le visage de Watson se teinta de tristesse.
-Vous vous en souvenez ?
-Non, mais je n'ai pu que déduire... Racontez-moi.
Le docteur hésita.
-Vous êtes sûr ?
-Oui. Racontez-moi.
Watson soupira et se laissa tomber sur le sofa. Il tourna la tête de manière à ne pas voir Holmes en parlant, tandis que le détective détaillait chaque centimètre de son visage, incapable de se détacher, terrifié à l'idée d'apercevoir, ne serait-ce que fugitivement, des reproches, du mépris, voire de la haine. Mais il n'y avait rien de tout cela sur le visage du docteur.
-Au début, c'était vos délires habituels, raconta enfin Watson, le ton monocorde. Vous parliez de Moriarty, vous déambuliez dans le salon, vous m'envoyiez paître, vous commenciez une expérience avant de changer d'avis dans la seconde... Mais cette fois-ci, ces deux fois-là, vous avez fait une mauvaise prise. Un bad trip. Peut-être votre drogue était-elle mal coupée ? Toujours est-il que vous avez été pris de paranoïa aiguë. Ça arrive assez souvent, avec la cocaïne. Vous le savez sûrement. Vous avez pris votre revolver et vous avez tiré sur toutes les ombres en criant que Moriarty était caché là, prêt à vous attaquer. Je vous ai maîtrisé - je suis désolé, j'ai dû faire usage de la force - et je vous aie arraché votre arme. C'est là que vous avez commencé à me soupçonner. Vous m'avez accusé d'être Moriarty. Vous m'avez sommé de vous révéler l'endroit où j'avais caché le véritable John Watson. Et comme je répétais que c'était vraiment moi, vous vous êtes jeté sur moi pour m'arracher mon masque.
Il désigna les marques rouges, sur son cou et sa mâchoire.
-Comme vous n'y arriviez pas, vous avez opté pour un autre moyen de prouver l'imposture. Vous m'avez à moitié assommé - lorsque vous êtes furieux, vous avez la force d'un taureau ! - et vous avez enlevé ma chemise. Voyant la cicatrice, vous en avez déduit qu'elle était fausse...
-Et j'ai essayé de la retirer, continua Holmes, s'enfonçant dans l'horreur. Puis j'ai voulu vous étrangler.
Watson acquiesça tristement.
Holmes se laissa tomber à genoux devant le docteur. Ses mains tremblantes se posèrent sur ses genoux.
-Watson... Je suis tellement désolé... Tellement... Tellement désolé... Si vous saviez comme je m'en veux ! Je me déteste, d'avoir pu vous faire ça. Et vous... vous avez agit normalement, alors que j'avais essayé de vous tuer ! Vous auriez dû partir, et me laisser là... Vous devriez partir.
Les mots lui arrachaient la gorge. Il se força à les dire quand même.
-Qui serait assez fou pour habiter avec quelqu'un qui a voulu le tuer deux fois ?
Watson sourit tendrement et pris les mains du détective dans les siennes pour les porter à ses lèvres.
-Mon cher Holmes, dit il avec un sourire qui illumina la pièce, vous devriez savoir, à présent, que l'amour est source de bien des folies...
-Encore un de vos délires romantiques, Watson, ne put s'empêcher de plaisanter Holmes.
Watson ne partait pas. Il restait avec lui.
Et il avait plus ou moins dit qu'il l'aimait.
Il sourit, le cœur inondé de chaleur.
-Maintenant, Holmes, vous allez devoir vous faire pardonn...
Watson n'eut pas le temps de finir sa phrase. Holmes s'était jeté sur lui. Ils basculèrent en travers du sofa, et le détective embrassa fiévreusement les lèvres de son amant. Watson referma ses bras autour de lui et le serra, le plus fort possible.
-Je ne vous ferai plus jamais de mal, mon cher Watson... souffla Holmes dans son oreille. Je vous le promets.
-Ne faites pas des promesses que vous ne pouvez pas tenir, darling, répondit affectueusement Watson. Mais je m'en remettrais, ne vous en faites pas.
-Darling ? Répéta le détective en se surélevant légèrement pour voir le visage du médecin.
Watson rougit furieusement.
-Je... Heu...
Holmes l'embrassa à nouveau. Et encore une fois, pour faire bonne mesure.
-Mon cher, très cher Watson, dit-il. Que ferais-je sans vous ?
Il fit une pause et conclut, très sérieusement :
-Darling.
Watson rougit encore plus, le cœur en fête.
Holmes lui prit d'autorité la main et le guida jusqu'à la chambre, qu'il verrouilla derrière eux.
Puis il entreprit de déshabiller le docteur, en prenant garde à ce que chaque nouveau centimètre de peau exposé reçoivent son lot de baisers. Watson gémissait doucement, les mains glissées dans les cheveux noirs du détective, qui s'attardaient tout particulièrement sur ses blessures.
Puis ils s'allongèrent sur le lit...
~
Une main secoua doucement l'épaule de Watson, qui grogna dans son sommeil.
-Mon cher Watson, souffla une voix familière, il est largement temps de vous lever...
-Quelheurilé ? Marmonna le docteur en attrapant instinctivement le bras du détective pour se lover autour.
-Dix-sept heures trente, répondit Holmes. Juste le temps de vous habiller, puis d'attraper le cab qui nous mènera au Simpson's...
Leur restaurant favori.
Un quart d'heure plus tard, le docteur était au salon, habillé, lavé, de nouveau frais.
Son regard se posa sur la cheminée.
-Holmes ! s'exclama-t-il. Où est...
-J'avais besoin de place pour exposer la statuette de Jade que nous a offert Monsieur Peng-Sue, l'année dernière.
-Mais la...
-J'ai dû jeter la vieille boite qui traînait là. Vous n'y étiez pas sentimentalement attaché, j'espère ?
Watson s'approcha de lui pour l'enlacer par-derrière et murmura dans son oreille :
-J'adore cette statuette.
Holmes lui jeta un regard complice. Il prit son bras, et descendit les escaliers à ses côtés.
Il allait s'appliquer à se faire pardonner.
Et, à partir de ce jour-là, Sherlock Holmes plus jamais n'usa de solution à sept pourcents.
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