Dans ma cécité permanente,
Mon inconscience constante,
Et mon déni incessant,
J'ai levé les yeux.

Mon menton s'est penché,
Mon dos s'est courbé
Et ma bouche s'est entrouverte.

L'immensité du ciel m'a éveillée. L'infinité de bleu m'a réanimée.

Je vis le bonheur, puis la douleur
Je vis la colère, puis l'amour
Je vis l'absence, puis la présence
J'ai vu tant, et tant, que je m'y perdis.

Mon cœur voulait en faire partie. Jamais mon esprit
Ne s'est senti si libre,
Et pourtant si contraint.

Peut-être avais-je le droit.
Peut-être était-ce ma place,
Cet immense vide
Si nécessaire à mes yeux.
Pourquoi devrais-je rester si aveugle
Quand une telle lucidité s'offre à moi?

Pourquoi ne pas enjamber la rambarde,
Se pencher un peu,
Prendre une grande inspiration,
Et tout lâcher ?

Se laisser tomber,
Fermer les yeux,
Tout lâcher,
Et laisser les eaux m'emporter,
Loin de toute cette obscurité.