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Chapitre 5 ~ "Commande et soirée tranquille"

Un vrai ninja. Je crois que c'est comme ça que j'ai vu, tout à l'heure. Parce que pour disparaître aussi vite, il y a forcément un truc. Je ne suis pas dans un roman de fantasy où on va m'annoncer que j'ai vu un ange, quand même ! L'enfant de la prophétie, tout ça, non merci !

Je les connais, leurs délires, moi. On est tranquille posés, y a un éclair, et on t'apprend que tu dois aller sauver le cul du monde parce que tes parents ne sont pas tes vrais parents et que t'es l'élu d'une terre sacrée paumée. Oui, bah non. Ils doivent bien avoir une agence d'intérim chez les héros, non ? Moi, je suis en vacances.

Le con qui me fera bouger mon cul pendant mes vacances avant que je ne l'ai décidé n'est pas encore né, c'est moi qui vous le dis !

Je suis là pour me reposer, pas pour sauver le monde ! En plus, désagréable comme elle l'a été lors de notre premier contact visuel, hors de question que je sois un de ses éventuels compagnons. 

Vu comment elle traitait son pauvre frère... Ou compagnon, d'ailleurs. Je ne sais pas quelle était leur relation, mais en tout cas, ils avaient l'air proche. Ils sont sûrement de la même famille. J'en mettrais ma main à couper !

C'est ce qui m'occupe l'esprit quand je finis de commander à manger pour ce soir. Killian est vautré dans le petit canapé et me regarde, l'air surpris, comme si c'était le truc le plus improbable du monde. Je sens qu'il me dévisage, alors je me retourne et lui annonce :

— Ce soir, j'ai commandé chinois.

— Ah, okay.

Niveau "je m'en bats les couilles" : level maximum !

— Quoi ? lui dis-je après un instant.

— Non, j'ai cru que t'allais me faire le coup du vieux con qui n'allait faire que des légumes et des trucs sains. Genre, on allait bouffer de la salade.

— Un, la salade, c'est très bon, surtout accompagnée. Deux, les légumes, c'est bon pour la santé, genre, les fibres, ça t'aide à faire caca. Et apparemment, les carottes, ça rend aimable. Tu devrais en manger plus souvent. Trois, le vieux con va t'en coller une si tu continues à mal lui parler. Quatre, maman et papa tiennent le même discours que moi. Donc tu les traites de vieux cons. Donc si tu ne veux pas que je t'éclate, parle autrement, morveux. Compris ?

— Un, j'aime pas les légumes, deux, maman et papa sont vieux et toi aussi. Trois, t'as cru que j'étais une tortue ou quoi pour kiffer la salade ?

— Bon, toujours est-il que ce soir, j'ai commandé.

Je m'avance vers le canapé. J'ai toujours été plus grand que la moyenne, même si je n'étais pas un géant non plus. En revanche, mon cadet est clairement assez chétif. Je m'accroupis donc à son niveau, comme on le ferait pour un enfant en bas âge, ce qui a le don de vexer mon frère.

Je lui prends le menton et l'oblige à relever la tête. Sachant que je peux m'énerver à tout moment, il finit par capituler et m'écoute :

— Mais que ce soit clair : je roule pas sur l'or alors ce sera rare, donc pas de caprices. Sinon c'est moi qui te roule dessus. Compris ?

Alors que je m'attends à une réponse favorable, il plante ses yeux dans les miens et un petit sourire se met à flotter sur son visage :

— Vu comment tu conduis, tu me raterais.

J'ignore comment réagir. Est-ce que je lui prouve tout de suite que j'en suis capable ?

— Une heure.

— Quoi, une heure ? répète-t-il.

— T'iras te coucher une heure plus tôt. Maman t'ayant autorisé à te coucher à minuit, ce sera onze heures.

— Non mais t'es pas bien ? T'as craqué !

— Deux heures. Continue et c'est tout de suite, et je mangerai ta part.

— Mais...

— Je peux appeler maman. Ou alors tu t'excuses.

Oh oui, continue, s'il te plaît. J'ai la dalle.

Mais, ô rage, ô désespoir, ô famine ennemie, il ne continue pas, capitule, finit par murmurer un pardon et s'en va bouder dans la chambre. Tant mieux, je me dis que ça me fera des vacances. Oh, des vacances pendant les vacances ! Que ceci est cocasse !

Une demie-heure et un concert offert par mon estomac plus tard, notre commande arrive enfin. Je paye le livreur qui s'en va aussitôt. J'appelle aussitôt mon frère qui rapplique en quatrième vitesse. L'appel de l'estomac, c'est plus fort que tout, même que son caractère de cochon.

Pour une fois, nous mangeons dans le calme, sur la terrasse. Enfin, le calme, c'est vite dit. Malheureusement, trois gosses jouent non loin de notre terrasse, et l'agréable chant de leurs insupportables voix aiguës nous parvient aux oreilles.

Putain, ils sont plus bruyants qu'un troupeau d'étudiants quand il y a des réductions au Restaurant Universitaire.

Heureusement, ça ne dure pas. Le soleil ne décline pas tout à fait encore dans le ciel. La douce odeur de la nourriture, elle, ne fait que grimper dans les airs, envahissant tout l'espace, ce qui appâte ces petites créatures miniatures dans leur campement.

A côté de moi, je vois Killian les regarder s'éloigner. Il soupire, la tête posée sur sa main. Malpoli, on ne t'a donc jamais appris à ne pas mettre tes coudes sur la table ? Vraiment, les parents, de nos jours... 

Oh, attendez...

— Melvin... Dis... m'interpelle-t-il entre deux bouchées de porc au caramel.

— Quoi ?

— Est-ce que je pourrais aller jouer au ballon avec eux, après, s'ils reviennent ? S'il te plaît...

Il penche la tête sur le côté, les yeux brillants. Mon dieu. La tête du chien battu. Non, tu ne m'auras pas ! Je serai plus fort que ça.

— Mais tu ne les connais même pas !

— Justement ! Ce sera l'occasion de faire connaissance !

— Tu ne me donnes pas trop envie de faire des efforts. T'es insupportable depuis qu'on est arrivé.

— S'il te plaît... Promis, je serai sage.

Il se fout de ma gueule, complètement. Je veux dire, il le sait, je le sais, nous le savons, vous le savez très bien, le monde entier le sait très bien. Mais que voulez-vous ? On ne se refait pas.

En même temps, j'ai toujours été du genre à accepter n'importe quoi en échange d'un carré de chocolat. Je suis faible.

— Bon, d'accord. Mais vous restez à portée de regard, c'est clair ?

— Bah oui. Et on parle à personne d'autre que nos parents ou toi.

— Ouais, grogné-je en avalant la dernière bouchée de mon assiette.

Quand nous finissons de manger, je débarrasse rapidement la table, et, ayant un sursaut de tendance maniaque, je fais la vaisselle. Je m'assois ensuite dans le petit canapé et prends ma sacoche contenant mon ordinateur.

Ce soir, soirée Wattpad !

Comme d'habitude, quoi...

Mon dieu, pourquoi ai-je une conscience aussi pénible ? Est-ce que ça n'arrive qu'à moi ? On dirait qu'on m'a mis une fusion de la taupe d'Animal Crossing et de Jiminy Cricket !

Je t'entends, connard.

Oui, je sais. Se parler à soi-même, c'est bizarre. Je suis bizarre, je l'accepte.

C'est bien vrai.

Mais ferme-la ! Pourquoi est-ce qu'on m'a donné cette conscience ? J'ai dû être très vilain dans une autre vie, c'est pas possible, sinon ! Pour faire taire cette rébellion intracrânienne, je regarde ailleurs.

Le ciel se pare d'une jolie teinte violacée aux reflets orangés. La nuit est tombée, mais pas tout à fait encore. Un ciel d'été d'après-jour se profile au-dessus de nos têtes éphémères. Dehors, on entend presque les grillons chanter, et les graviers couiner sous les pas des amoureux qui font leur promenade digestive. C'est beau, c'est grand, c'est poétique, c'est...

Je referme la porte et m'installe confortablement dans le canapé, doigts de pieds en éventail.

Bon, c'est pas tout ça, Wattpad, à nous deux !

Je vais donc sur mon site orange préféré. Dommage qu'il partage sa couleur avec celle des cheveux d'un certain président. J'ouvre une page et commence à lire un roman. Lire sur son canapé, alors qu'il y a un filet d'air frais qui nous caresse et qu'il fait encore beau à une heure tardive, c'est vraiment le pied.

Suis-je un salaud si je pense à ces pauvres lycéens en train de passer leur bac, tandis que moi j'ai les doigts de pieds en éventail ?

Ah, mon bac ! Voilà trois ans que j'ai décroché sésame. Qu'est-ce que j'en ai retenu ? Pas grand chose. En même temps, la seule chose que certains de mes anciens camarades méritaient d'avoir, c'est un bac d'eau dans la gueule, donc ça n'aide pas.

Je reste bien deux bonnes heures à lire des histoires bourrées de clichés. Et franchement, il n'y a pas photo : sur l'échelle du bonheur, je classerais cette activité hautement plaisante en haut du panier. 

Bon, ça ne détrône pas la pizza, mais voir Sky, qui, comme on l'aura deviné, est évidemment française, vouloir choper le beau gosse basketteur français, qu'on nommera évidemment Jason — sinon ce n'est pas drôle, vous comprenez — sous le regard de la pompon-girl nommée sobrement April, ou Summer, enfin bref, ça dépend de la saison d'écriture du roman, qui va tout faire pour empêcher la pauvre Sky de s'envoyer au septième ciel avec son Jason.

Septième ciel... Sky... T'as rien trouvé de mieux ?

Oh, on fait ce qu'on peut ! T'es aussi en vacances, je te signale, stupide cerveau !

Eh, tu te rends compte que tu t'insultes toi-même, mou du bulbe ?

Je soupire. Ah, et ça y est, Sky a fini par embrasser l'autre tête à claques ténébreuse de basketteur ! Youpi ! Sortons le champagne ! Ou plutôt le jus de raisin, ils sont encore au lycée.

— Oh putain ! Allez, crève ! Putain mais laisse-moi... Merde ! En...

— Killian, ton vocabulaire ! Si t'es pas foutu de jouer tranquillement, t'arrêtes ! Et puis baisse le son de ton jeu stupide, je ne peux pas lire correctement !

— Eh bah mets un casque !

Je vais éviter de lui proposer de se fourrer ce casque dans le fondement, c'est quand même mon cadet... Mais ce n'est pas l'envie qui me manque ! En même temps, je vais essayer de me montrer sympa. Ses copains ne sont pas sortis après le repas, donc il est resté à l'intérieur, à jouer à la console.

On va dire que ça le console !

Je peux le comprendre, en même temps. Quoi de mieux qu'une bonne partie, pour commencer les vacances ?

Après un long moment, je sens que je commence à fatiguer. Je ferme donc mon ordinateur et me lève, pour m'étirer comme une panthère.

— Bon, allez, au dodo, petit monstre !

Pas de réponse.

Oh, ça commence à me saouler, là ! J'aimerais bien qu'on me réponde quand je parle, nom d'une étoile de mer atrophiée !

Je vais voir dans la chambre. C'est moi, ou je me suis téléporté dans une gare ? C'est juste impossible de ronfler aussi fort ! Et pourtant...

Killian est affalé sur le lit, en position étoile de mer, la manette encore dans les mains. Il dort à poings fermés. C'est dingue ! Le seul moment où il est mignon, en fait, c'est quand il dort. Je lui enlève doucement la manette et le recouvre dans sa couverture.

Une chance qu'il soit déjà en pyjama !

J'éteins la console et la lumière, avant de le laisser à ses doux rêves. Je rejoins à mon tour mon lit, la douce place de mon sommeil, satisfait de cette soirée. Je n'ai pas trop à me plaindre de Killian. Mais pour combien de temps ?

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