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6 - Mariage féerique

Réfugié sous une table, Askasleikir retenait ses larmes de rage. Ce jour était important pour sa mère, pour son peuple, et même pour les relations avec les autres royaumes. Alors on avait certainement envoyé des domestiques le chercher, mais il ne se montrerait pas. Son absence retarderait les cérémonies… tant mieux ! Ils ne le trouveraient pas facilement : une longue nappe blanche recouvrait la table jusqu’au sol. Elle dissimulait le garçon aux yeux inquisiteurs.

Le mois passé, la reine lui avait fait part de son remariage avec le duc de Reden, propriétaire d'un petit domaine prospère accolé au royaume du Sud. Askasleikir n’avait rien contre cet homme. Depuis des années, le garçon se rendait régulièrement dans le duché pour voir sa meilleure amie, Domhilda. Le duc lui avait toujours semblé gentil. Ce qui avait surtout plu au prince était la prévenance de Sa Grâce envers Domhilda. Le garçon appréciait ceux qui prenaient parti pour son amie !

Askasleikir avait conscience que l’alliance de sa mère avec ce magicien réputé, cet aristocrate respecté, était profitable pour la lignée de la Couronne. Elle permettait aussi d'agrandir les terres du royaume grâce à l’intégration du duché. Cependant, à trente-quatre ans, à peine entré dans l’adolescence, Askasleikir n’avait cure des considérations politiques ou économiques ! Tout ce qu'il voyait, c’était cette lueur de joie dans les yeux de sa mère lorsqu’elle parlait de son fiancé… Il aurait voulu être heureux pour elle : il l'aimait sincèrement. Cependant, la jalousie dévorait son cœur. Ainsi que la colère qu'il s'obligeait à ressentir à la place de son défunt père, comme s'il fallait s'offusquer d'une trahison. Puis la honte vint, enlacée dans une danse macabre avec tous les mauvais sentiments que le garçon ne parvenait plus à contrôler.

Dans le tourbillon des préparatifs, plusieurs semaines avaient passé, pendant lesquelles la reine n'avait pas eu l’occasion de reparler à son enfant après cette annonce si brutale. Le prince s'était senti délaissé, incompris. Pour être fidèle à la mémoire de son père, il devait considérer les noces de sa mère comme une trahison ! Ses parents, d’abord unis par un mariage de raison, avaient, avec le temps, développé une réelle affection l’un pour l’autre. Askasleikir le savait, il l'avait vu. Et sept ans après les funérailles de son premier époux, la reine se remariait déjà ! La période de deuil moyenne pour les fées était de cinq ans. Askasleikir ignorait cette donnée. Même s’il l’avait su, sa réaction aurait été identique : un mélange de rage, d’incompréhension et d'une grande tristesse due à sa peur toute enfantine d’être abandonné au profit du nouveau mari de sa mère.

En reniflant, et en dépit de tout protocole, le jeune prince s’essuya les yeux avec la manche de sa veste de cérémonie. Au même moment, un pan de la nappe se leva.

— Ouf ! souffla une voix masculine. Je suis trop vieux pour ces acrobaties…

Dans ses habits de marié, le duc de Reden se tortilla jusqu’à se retrouver agenouillé sous la table avec Askasleikir. La nappe retomba et cacha les deux fugitifs. Étranglé par la surprise et l’exaspération, le garçon balbutia :

— Vous… Que… Comment m'avez-vous retrouvé ?

— Mes sources resteront anonymes, plaisanta le duc avec un clin d’œil.

— Allez vous marier et laissez-moi tranquille ! bouda Askasleikir.

— Sa Majesté serait très attristée de votre absence, Votre Altesse. Elle souhaite partager la joie de ce jour avec vous.

En mordillant sa lèvre inférieure, le prince grogna. Le duc continua sa plaidoirie :

— L’annonce de notre union semble précipitée. C’est une surprise pour beaucoup de monde, pas uniquement vous. Cependant, vous connaissiez déjà l’amitié qui me lie à Sa Majesté. Ces liens remontent à une époque encore plus lointaine que vous ne le pensez. Bien avant votre naissance. Bien avant l’arrivée de votre père… Rassurez-vous, cela a toujours été une amitié sincère, platonique, sans arrière-pensée. Les circonstances, le hasard, les malentendus… ont fait que nous n'avons que récemment découvert qu'il s’agissait d'une autre forme d’affection que l’amitié…

Ses yeux défiant le duc, Askasleikir grimaça.

— Je n’ai pas envie de savoir tout ça ! jappa-t-il.

— Excusez les élucubrations d'un vieil homme, Votre Altesse. Retenez simplement que mon vœu le plus sincère est de soutenir votre mère en toutes occasions. Je l'aime. L'aveu est un peu tardif, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire les choses. Sa Majesté est importante pour moi. Et vous êtes important pour elle. Par conséquent, vous êtes important pour moi aussi. Votre présence à nos côtés en ce jour serait une bénédiction.

Calmé, le garçon gardait la tête baissée depuis un moment.

— Votre Altesse, je vous prie de me laisser une chance de vous prouver mes bonnes intentions. Je jure de tout faire pour le bonheur de votre famille. Ma famille.

Avec une solennité bien éloignée de son jeune âge, le prince releva le menton.

— Votre Grâce, ces paroles vous rendent redevable envers moi.

— Bien entendu, Votre Altesse.

— Alors vous avez intérêt à tenir votre promesse !

Le duc se retint de rire. Sous ses airs princiers, Askasleikir n’était encore qu'un enfant. Adorable !

Apaisés, tous deux s'extirpèrent de leur repaire indigne. À quelques pas de là, les mains jointes, Domhilda les regardait avec nervosité. D’un hochement de la tête, le duc la rassura. Puis il retourna auprès de ses invitées. La petite fée lâcha un soupir de soulagement.

— Allons-y ? proposa-t-elle en tendant une main vers Askasleikir.

Le garçon aurait dû être fâché contre son amie : c’était certainement elle qui avait indiqué au duc sa cachette. Cependant, à ce moment-là, il oublia tout ressentiment. Domhilda était apprêtée comme il ne l'avait jamais vue, habillée dans une robe à volants, coiffée de pierreries, et surtout auréolée d'une lumière que seule Askasleikir pouvait percevoir. Il attrapa la paume de la jeune fille et ressentit… une autre forme d’affection que l’amitié ?


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