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10 - Jalousie

La période adolescente est reconnue comme une étape difficile à passer. Même pour un fey, même pour un prince. Surtout pour Askasleikir, quelques semaines avant ses quarante-cinq ans, qui sonneraient son arrivée officielle dans l’âge adulte. Il venait de confirmer la dépression de sa mère.

Depuis la mort de son deuxième époux, quatre ans auparavant, Othilie délaissait de plus en plus ses obligations – y compris Tomteniss, le fils né de cette union. Maintenant âgé de six ans, le bébé savait à peine parler. Il venait de quitter ses langes et Askasleikir avait dû le confier aux soins de domestiques… parce que leur mère ne regardait plus ses enfants. Elle ne sortait même plus de sa chambre, au dernier étage de la plus haute tour du palais.

Tomteniss, le nouveau et minuscule duc de Reden, était reconnu comme la fée la plus puissante de la planète. Son taux de magie naturelle dépassait l'imagination ! En venant au monde, il avait privé son demi-frère de sa position, de l'attention de leur mère, ainsi que du peu d’insouciance qu'il était resté au prince aîné. La mort de son père, près de vingt ans auparavant, puis celle de son père de cœur, avaient sonné la fin prématurée de l’enfance d'Askasleikir.

Son beau-père avait menti. Il devait vivre et assurer leur bonheur, mais il était mort si peu de temps après ! Seule la colère empêchait Askasleikir de le pleurer jour et nuit. De plus, d'autres urgences réclamaient son attention. Des responsabilités dont il n’avait même pas idée avant d'y être confronté. Contraint et forcé.

Peu à peu, le jeune homme avait dû improviser des excuses pour les absences de la reine, de plus en plus nombreuses. Obligé malgré lui de s'occuper d'affaires bien plus importantes que prévu, bien plus tôt que prévu, le jeune homme inexpérimenté avait travaillé dans l'ombre, sans relâche, pendant la lente déchéance de sa mère. L'angoisse quotidienne n'était supportable que grâce à la présence et au soutien de Domhilda. Quand il pensait à sa belle amie, la boule dans son estomac frémissait et s'envolait comme une nuée de papillons.

La souveraine du territoire féerique le plus influent ne pouvait bénéficier du secret médical pour sa maladie mentale. Par la menace, son fils aîné avait donc obtenu du médecin le maintien du secret d’État. Facile de promettre la décapitation pour désobéissance, lorsqu'on cumulait les qualités de prince de sang royal et deuxième fey le plus puissant au monde ! Deuxième… À cette pensée, la jalousie revint dans le cœur de l’adolescent. Il grogna.

— On va trouver une solution pour le royaume. Compte sur moi !

Askasleikir se tourna vers la voix amie à ses côtés. Sa chère Domhilda avait cru qu'il s’inquiétait à nouveau pour son peuple. Avec un sourire tordu, il proposa :

— Un mariage serait la solution. Avec une épouse aussi intelligente et puissante que toi à mes côtés, j’aurais une raison valable de déclarer que Mère nous a transmis le trône.

— Arrête ! intima-t-elle en roulant des yeux vers le ciel. Tu sais bien que ce n’est pas possible. C’est bien trop risqué. À cause de mes origines, les aristocrates pourraient… Non ! Je ne veux pas compromettre ta position !

— Domi, tu sais que l’accession au trône n’est pas mon seul but…

Le prince fixa ses chaussures pendant que les deux fées cheminaient côte à côte. Sans regarder sa compagne, il saisit délicatement sa main dans la sienne, puis conclut sa phrase :

— Je veux aussi me marier avec toi parce que je t’aime.

Le silence habituel suivit cette énième déclaration. La mélancolie s'agrippa aux épaules du jeune homme. Seule la paume de Domhilda, douce chaleur contre sa peau, le sauvait des griffes du désespoir. Il entrelaça ses doigts avec ceux de son amie. La main de la jeune femme glissa prestement hors de sa portée.

— Aska, je t'en prie, arrête. Jamais je ne permettrais qu’on te fasse du mal ! Surtout pas à cause de moi.

Le prince couvrit sa déception avec une plaisanterie qui prit des allures ironiques :

— Je ne vois pas quelles objections la famille royale et le peuple pourraient soulever. Nous ne parlons que de l'union entre le prince héritier et la fille de la cuisinière au service de son petit frère.

Jamais ils ne surent si l’évocation de l’enfant l’avait téléporté devant eux. Les deux jeunes gens s’arrêtèrent net quand Tomteniss apparut à quelques pas de son demi-frère. Comme d’habitude, en reconnaissant le visage de son aîné, le bébé lui adressa un sourire lumineux. Agacé, l’adolescent fronça les sourcils au-dessus de ses yeux, aussi sombres que son humeur.

Trop puissant, trop jeune, Tomteniss ne maîtrisait pas ses pouvoirs. Le problème principal était qu'il en détenait bien plus que quiconque. Même Askasleikir devait se reposer après l’énorme dépense d’énergie qu'impliquait une téléportation. Et le bébé faisait cela, à répétition, quand l'envie le prenait ! Une raison supplémentaire pour l’adolescent de détester son petit frère. Cet enfant lui avait tout volé. Il constituait une charge de plus sur les épaules d'Askasleikir. Ce gamin était dangereux et incontrôlable… et collant !

Sans un mot, le prince aîné se transforma en corneille. Il s’envola aussitôt. Paniquée, Domhilda adressa une rapide révérence au deuxième prince. Elle balbutia :

— Votre Altesse, il faut que vous appeliez Kerry… S'il vous plaît ! Je… je suis désolée, je ne peux pas rester jouer avec vous, je dois partir !

Elle leva un regard angoissé vers la forme qui s'éloignait dans le bleu du ciel.

— Aska, attends !

Un faucon s’élança à la poursuite du corbeau pour le raisonner.

Resté seul dans une plaine désertique, loin de chez lui, le bébé sentit les larmes monter. Il hurla sa peine, ainsi que le prénom de son majordome. Par la volonté de Tomteniss, Kertasníkir apparut sans sommation devant son jeune maître. Le serviteur s'écria, ses yeux d'or écarquillés :

— Votre Altesse ! Que… que faites-vous à l’extérieur ? Vous savez que vous n’êtes pas autorisé à sortir ! Et… nous sommes si loin du manoir !

— Aska, méchant !

L’enfant pleura de plus belle. En le prenant dans ses bras, le majordome consola le petit prince avec des paroles douces. Il le berça avec beaucoup de patience, pendant qu'il rentrait à pied au domaine de Reden. Tomteniss s’accrocha au col du domestique. Il pleurnicha.

— Papa…

— Je ne suis pas votre père, Votre Altesse, mais il vous a confié à moi, répondit la voix grave du jeune homme. Soyez assuré que je serai toujours à vos côtés.

Calmé, le petit garçon s'endormit, des perles salées encore accrochées aux cils.


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