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1 - L'art de recevoir des compliments

Sous le scintillement des cristaux du lustre, le liquide doré pétillait. Piano élégant et violon lancinant : la musique d’ambiance habillait les conversations mondaines d'une parure discrète. Aucune démesure non plus dans l’ameublement de cette salle. Les bijoux des dames constituaient un ornement bien suffisant !

En dépit de tout bon sens œnologique, Maewon remuait distraitement l'Espumosa dans sa flûte. Le vin luxueux perdit de son piquant, le jeune diplomate conserva son sourire commercial devant son interlocuteur. Après les banalités politiques d'usage, Monsieur le comte dévoilait enfin son objectif.

— L’excellence de votre parcours est renommée ! minauda l’aristocrate. Ma nièce elle-même rêve d’intégrer l’Université des Gardiens l’été prochain...

Son rictus devenu ironique, Maewon fixait en silence le comte d’Abailard. Grand, mince, affreusement beau, ce dernier portait haut les signes ostentatoires de la noblesse elfique. Il n'avait donc pas l'habitude de demander des faveurs. Il se contentait souvent de les recevoir avec grâce.

Sans atteindre la puissance du clan des Carnil, qui contrôlaient officieusement le sud de la Confédération centralienne, la famille Abailard affichait à son actif : richesses, connexions et charisme naturel. Des choses qui imposaient le respect auprès des humains impressionnables. Pour un Abailard, quelle vilenie de s’abaisser et quémander l'aide d'un semi-elfe ! Cependant, le comte donnait priorité à son sens de la famille. Les études de sa nièce exigeaient son intervention. Sous prétexte de quotas et de niveaux académiques, l'école convoitée avait refusé le dossier de la petite. La sœur du comte le tannait depuis des semaines pour obtenir la recommandation d'un diplômé de cette université, seul moyen d’amadouer son administration...

Soudain mal à l'aise face au regard pénétrant de Maewon Innsprucke, le comte serra les poings. Puis son sourire enjôleur plissa ses grand yeux clairs. Il avança la tête, la pencha ; une mèche écarlate tomba sur son front d'albâtre. Avec douceur, il posa une main sur l’avant-bras du diplomate.

— Ce serait un honneur pour ma famille de recevoir les conseils d'un alumnus de l’Université.

Cette voix était aussi caressante que les doigts qui glissaient sur son poignet. Maewon réprima un frisson. Il étouffa le feu qui montait en son sein. En pleine réception dans les locaux de l'ambassade principale de Centrale, transformer Monsieur le comte en brochette grillée… était hors de question. Son statut de Délégué aux Affaires Extérieures conférait à Maewon l’immunité en de nombreuses circonstances. Pas en cas d'homicide. De plus, la loi centralienne interdisait aux civils l'utilisation en intérieur de magie offensive de haut niveau. Une mesure raisonnable de sécurité contre les incendies et autres dégâts thaumaturgiques. Devant le comte, Maewon masqua aisément son dégoût derrière un ton monocorde.

— Je suis persuadé que votre nièce pourra atteindre son but. Le soutien de sa famille est plus important pour une enfant que les élucubrations d'un ancien élève. Il y a bien longtemps que j’ai quitté les bancs de l’Université.

— Vous êtes trop modeste ! Votre parcours personnel autant que la situation de vos parents…

Le semi-elfe coupa court à l’insistance invasive.

— Je serai heureux de transmettre vos hommages à ma mère. Rappelez-moi les circonstances dans lesquelles elle a eu le privilège de vous rencontrer… ?

Des claquements secs sur le marbre suranné évita au comte plus d’embarras. Dame Jinhua, Gouverneur élu par l’Alliance Ujung au début de l’année, s’avançait vers eux. La pointe de ses chaussures à talons émit des éclats d'émeraude. Des pierres assorties à la couleur de ses iris ornaient ses souliers et sa tenue. La représentante des communautés extérieures à Centrale soutint le regard de Maewon. Elle sourit en dévoilant une canine. Sa robe longue ondulait, aussi seyante sur ses hanches amples que les entrelacs d'or fin et de diamants déposés sur le haut de son crâne. Entre les chaînettes emmêlées dans sa coiffure sophistiquée, se dressaient deux oreilles pointues. Elles frémirent sous leur pelage noir et aussi doux que le velours.

Se courber face à un métis à moitié humain passait encore... pas côtoyer une sauvage de greffier ! Après un vague salut vers Maewon, le comte s’éclipsa en oubliant qu’à peine un millénaire auparavant, des elfes reconnaissants avaient engagé leur peuple dans un pacte d'amitié avec les ancêtres du Gouverneur.

Sans un regard vers l'aristocrate, la diplomate se planta devant son homologue centralien. Avec une grâce toute féline, elle avança le dos de sa main droite. La manucure était d'une douloureuse perfection. Maewon abaissa son visage. Il le maintint à quelques centimètres au-dessus du poignet tendu ; le protocole habituel à respecter avant de pouvoir s'adresser au Gouverneur de l’Alliance.

— Votre Excellence, je suis enchanté de vous revoir.

— Tout le plaisir est pour moi, ronronna la femme. Vous êtes un régal pour les yeux !

Au grand soulagement de Maewon, le Gouverneur n’entretenait pas l’habitude de palper les choses qu'elle admirait. Paupières mi-closes, elle plissa le nez de contentement. Sa queue s’enroula autour d'un mollet que sa robe fendue dévoilait. Sous des cils épais, une lueur passa dans ses yeux.

— Monsieur l’Ambassadeur est-il ici ? demanda-t-elle comme si de rien n'était. J’aurais tant souhaité le saluer.

— Il vient d'être appelé pour une urgence qui le retiendra loin d'ici quelques jours. Je suis navré de devoir pallier aussi maladroitement à son absence. Je sollicite l’indulgence de Votre Excellence.

— Cessez donc vos simagrées, jeune homme ! Je n'attendrai pas le retour de votre supérieur pour discuter de la question qui nous préoccupe. Vous pourrez vous en charger, nous connaissons l’étendue de vos compétences.

Un ton doucereux accompagnait les réprimandes flatteuses. Maewon anticipa des difficultés. Son interlocutrice continua :

— L'ambassadeur a-t-il évoqué devant vous la négociation en cours ?

— S’agit-il des pourparlers concernant l’isthme d'Almamaru ?

— Vous voulez certainement parler du passage Tonglo, rectifia le Gouverneur avec un sourire glacial. Ainsi que du péage inacceptable mis en place par la Confédération près de la frontière orque.

Maewon avait eu raison de se préparer au pire. Il fit un signe de la main à son assistant, pour lui demander de divertir les autres invités pendant son absence. Puis d’une voix neutre, il prononça :

— Votre Excellence, je suis tout à vous. Si vous voulez bien me suivre dans la salle d’à côté…

— Allons-y !  conclut avec satisfaction le Gouverneur.


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