Mon nom ? Satan
Merci à Pikachu_680 pour sa couverture magnifique :)
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- Lenny ? J'ai une proposition, bouge toi un peu !
Plus qu'un véritable appel, c'était un hurlement furieux qui avait retentit dans la petite et misérable bicoque plantée 12 rue du Moulin à Vent, dans la minuscule ville d'Arausio. Le garçon appelé se trouvait à l'étage.
Assis sur une vieille malle pour atteindre la haute fenêtre en forme de losange de l'étrange bâtiment, ses yeux regardaient sans voir les nuages filant dans le ciel, poussés par le vent. Les mains enfoncées dans les poches de son large sweat noir, dix fois trop grand pour lui, il avait rabattu sur sa tête la capuche du vêtement. On pouvait tout de même apercevoir ses cheveux ébouriffés d'une singulière couleur rouge. Une teinture assez mal faite, car des mèches reprenaient ça et là une couleur se rapprochant du noir. Écouteurs dans les oreilles, il semblait totalement perdu dans la contemplation du ciel.
Des pas lourds retentirent bientôt dans les escaliers, et le parquet se mit à grincer. La porte de la pièce où était assit le jeune homme s'ouvrit à la volée.
- Bordel, t'écoutes quand on te parles, Lenny ? s'énerva celui qui venait de faire irruption.
Avec un soupir à peine perceptible, le garçon retira ses écouteurs et se tourna vers son interlocuteur. Un de ses pieds pendant dans le vide commença à battre la mesure contre la malle lui servant de siège. Pendant quelques minutes, le jeune homme toisa avec un ennui évident celui qui venait de le déranger. Ses yeux, intrigants, étaient une sorte de mélange de couleurs donnant une teinte ocre/orangée.
Face à lui se tenait un homme dans la quarantaine. Les cheveux poivre et sel, mi longs et un peu gras, il portait un jean gris troué et un t-shirt rouge taché de peinture blanche. Il avait une liasse de billets dans la main droite.
- Tu veux quoi, encore ? finit par lâcher le plus jeune, avisant l'argent tenu par l'autre.
- Sech à demandé à ce qu'on lui amène un certain "Low". Personne ne l'a vu depuis trois-quatre ans. Mais je suppose que toi, tu sais où il est... ? répondit l'homme, tendant prudemment devant lui la monnaie, comme on nourrit une bête affamée.
Sautant à bas de son perchoir en un mouvement agile et félin, l'adolescent arracha presque l'argent des mains de son interlocuteur. Il compta rapidement la somme qu'on lui offrait.
- Low, tu dis ? C'est possible que je le connaisse. Mais c'est assez vague.
Les yeux orangés dévisageaient l'individu, le scrutaient comme si, rien que par la force de son regard, Lenny eut souhaité avaler tout entier son interlocuteur.
Ce dernier soupira. Il savait ce que le jeune homme attendait.
- Combien ? interrogea t-il.
- Cent. Pas un centime de moins, décréta l'adolescent.
Le quadragénaire eut un mouvement de recul. La somme entre les mains du garçon aux cheveux rouges était déjà considérable. A peu près un mois de son pauvre salaire de peintre, en tout. Mais il en demandait encore cent en plus ?!
Non, pas "demander" se reprit il. "Exiger", conviendrait mieux.
Si on ne lui donnait pas l'argent, l'adolescent ne bougerait pas le petit doigt.
- Qu'est ce que tu crois, Hugo ? S'offrir mes services est un luxe. C'est pas donné à tout le monde. Et je sais que cet enfoiré de Sech en a les moyens, ricana le jeune homme, avant de tendre la main et d'ordonner, autoritaire :
« Donne »
Aux oreilles de l'homme, ça sonna comme une condamnation. Brusquement, sans aucune raison, il se sentit menacé. Étais ce à cause de ce regard singulier, qui ne le quittait pas ? De ce ton brusquement devenu froid ? C'était pourtant ridicule, ce môme devait avoir dans les seize ans. Lui même avait plus du double de son âge ! Mais il dégageait quelque chose, une présence étrange, lourde, pesante. Menaçante.
Presque automatiquement, sa main plongea dans la poche de son pantalon pour en ressortir une liasse de billets. Son propre argent. Il le tendit à Lenny sans le quitter des yeux, comme si il avait peur que le jeune homme lui saute dessus.
- J'ai ta promesse que Low sera conduit à Sech ? Tu es sûr de le trouver ? interrogea t-il, une fois l'argent accepté.
Avec un nouveau ricanement, à la fois méprisant et amusé, l'adolescent fourra ses écouteurs dans ses poches, et rabattit sa capuche sur sa tête.
- Voyons, Hugo. Tu sais bien que quand on passe un pacte avec le diable, il tient toujours ses engagements...
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