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Chapitre LVIII : Pincer des cordes

Nous sommes en Allemagne, dans la meute des Eberhardt.
C'est une immense famille de plusieurs générations encore en vie dont l'alpha et l'héritier, respectivement Hans-Peter et Alexander, un jeune lycanthtrope blond aux fins yeux noisette aussi jeune qu'Alexis et moi, ou d'un an seulement notre cadet.
J'ai encore pu partir sous prétexte de partir en week-end avec Alexis et sa famille, il faut donc que cette affaire soit résolue entre ce vendredi soir et dimanche après-midi.
Quand nous arrivons chez les Eberhardt, ils nous accueillent chaleureusement. Il n'y aucun signe de doute ou d'animosité chez eux, aucun membre de la meute, sauf Alexander qui se tient à l'écart, bras croisés et adossé à un mur, l'air méfiant et assez sombre.
Je l'observe, comme toutes les personnes que je rencontre, syndrome d'agent de renseignements. Il a des cheveux blonds et des lèvres fines. Ses yeux bruns très clairs en deviennent presque surnaturels de par leur couleur et leur éclat à la lueur de la pièce. Il porte bêtement une chemise dont le col est fortement ouvert et on distingue sa maigreur. Il est vraiment maigre, comme s'il ne mangeait pas à sa faim, alors que les Eberhardt sont une meute prospère, ils ne devraient pas à avoir de souci quant à la nourriture et son approvisionnement.

L'alpha Hans-Peter et Yegram se mettent à discuter en allemand. Il y a aussi Renfir qui est avec nous, Valentino et Georges, qui est peu nerveux.
Mimosa reste au pays pour gérer temporairement les autres meutes. Il en va de cette manière quand un alpha s'absente quelques temps, c'est la compagne ou la femelle qui prend les rênes et dirige. Un peu de la manière qui est arrivée chez lui Minuit, pour Fabrizia à la mort prématurée de son mari.
Comme j'aime bien l'allemand, cela ne me pose pas de problème pour l'entendre et le comprendre plus ou moins quand les termes ne sont pas trop techniques ou compliqués, mais je sais qu'Alexis, bien qu'il comprenne sans trop de problèmes, n'aime pas cette langue. Comme les nonante pourcents de la population qui est obligée d'apprendre cette langue.

Nous passons la soirée tous ensemble. Le but de se trouver ici est de ne jamais laisser un membre important des Eberhardt tout seul, surtout l'alpha, sa compagne et son héritier.
J'ai beaucoup l'impression de me retrouver à une soirée mondaine, c'est assez terrible, alors qu'entre les deux amis de longue date que sont Yegram et Hans-Peter, l'ambiance est très décontractée et loin de l'atmosphère lourde qui pèse sur nos têtes depuis le premier meurtre des Minuit sur Lilas Lupus.

-Ich bin so glücklich für dich, dass dein Enkel endlich seine erste Verwandlung hat ! dit alors Hans-Peter, enjoué.
-Ja, danke, répond Yegram en allemand, un peu gêné.

J'imagine que cela a dû lui valoir quelques moqueries dans le passé et peut-être même toujours maintenant que son héritier le plus potentiel se soit transformé si tard. Tout cela à cause d'un simple et bête refoulement de pulsions, un peu de désir, sauvages...
Je vois Alexis un peu triste, mélancolique à mes côtés et je pose ma main sur sa cuisse, sous la nappe, pour le rassurer. Il a un petit sursaut avant de serrer ma main dans la sienne avec une force qui me montre son trouble actuel.

-Et toi ? Ça va, avec l'apprentissage d'Alexander ? demande alors Yegram en français.
Les alphas se doivent de savoir quelques langues basiques, en particulier le français, l'allemand, l'anglais et l'italien en ce qui concerne notre partie de l'Europe. Après, l'espagnol et la portugais sont des options mais pour l'alpha des Primus, qui dirige une bonne partie des meutes de l'Europe, c'est plus avantageux pour ta survie de maîtriser plusieurs langues...Hans-Peter répond alors en français à son tour, mais avec un petit accent allemand, pas trop déplaisant à entendre :
-Oui, ça va. Mais depuis quelques semaines, il ronchonne pour tout ce qui concerne les loups-garous, je ne sais que faire...
Je regarde Alexander qui boude à son bout de table. Effectivement, il n'a pas l'air content. Dans tous les cas, ce sera à Alexis et moi de veiller sur lui tant que la menace ne sera pas écartée. Yegram s'occupera de l'alpha Hans-Peter, qui n'est quand même pas sans défense, et Georges et Valentino de sa femelle Ann.

Quand il est l'heure d'aller se coucher, on se salue tous de la main, avec des sourires mais qui sont très crispés quand on les regarde plus longuement que deux secondes.
-Gute Nacht !
-Danke, gleichfalls !
-Gute Nacht !

Alexis et moi nous couchons sur des matelas dans la chambre d'Alexander. Nous sommes le noir presque complet mais je distingue encore la forme des choses. Il nous dit alors d'un ton agressif :
-Sie können uns nicht helfen. Sie sind schwach.
-Bleib höflich ! je dis avec un ton sur la défensive. Ich bin menschlich und ich bin sicher schwächer als die Werwölfe, das ist wahr, aber sag nicht, dass Alexis schwach ist ! Er ist sehr mutig, das alles zu machen !

Alexander me toise, je le sens bien. J'ai réagi de manière assez virulente et je ne sais pas si Alexis a tout compris à cause de mon débit de paroles assez rapide pour une francophone qui n'est pas bilingue mais je ne peux pas laisser cet imbécile heureux dire ça. C'est vrai, Alexis a beaucoup de courage, d'être entré dans le monde des loups-garous comme ça à l'improviste et pour tout le reste.
Alexander lâche un bruit de désapprobation la plus totale, ce qui m'horripile, avant de se tourner dans son lit sans lâcher un seul mot. Je pince mes lèvres dans le noir et j'imagine qu'Alexis a vu, mais il ne fait aucun commentaire dessus. En revanche, il me chuchote :
-Amaryllis, j'ai une question à te poser...
-Oui ?
-On peut juste sortir de cette chambre deux minutes ?
Je jette un coup d'œil avec anxiété à Alexander, ou plutôt en direction de son lit que je distingue avec peine dans l'obscurité, et je dis à mon tour :
-C'est dangereux...
-Ça ira. J'ai mes sens de loup en alerte.
-D'accord, je finis par céder.

Nous sortons. Je suis sûre qu'Alexander nous regarde sortir de sa chambre plongée dans le noir comme tout le reste de la maison. Alexis me prend aux épaules avec ses deux grandes mains et dit :
-J'ai complètement oublié ça depuis qu'on s'est enfuis de ce fameux territoire hostile...
Il utilise des sous-entendus pour que moi seule comprenne ou quelqu'un au courant de notre escapade en France chez les Minuit, au cas où quelqu'un qui parlerait français nous entendrait. J'espère qu'Alexander n'est pas aussi bon que ça dans notre langue...
-Oui ? incitais-je Alexis à continuer.
-Tu as vu quelque chose sur une vieille machine rouillée, juste avant de partir de chez eux. Qu'était-ce donc ?
Je déglutis. Je me rapproche de lui pour lui chuchoter à l'oreille, pour minimiser nos risques d'êtres entendus par des oreilles indiscrètes :
-C'était gravé sur le métal Anna Mitror...
Alexis ouvre grand ses yeux.
-Sérieusement ? Comme le prénom de son héritière ?
-Oui...confirmais-je. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens mal, tout cela...
-Je suis là. Je serai là pour te protéger, me dit Alexis en me serrant dans ses bras avec force et tendresse mêlées.
Nous retournons nous coucher dans la chambre d'Alexander. Il n'a pas bougé d'un cil...Nous nous recouchons sans un bruit.

Plus tard, dans la nuit, je me réveille après avoir fait un rêve bizarre et dénué de sens, comme souvent.
Je me rend compte qu'Alexander n'est plus dans son lit et ça m'inquète. Mue par une raison quelconque, je ne réveille pas Alexis et je m'extirpe de mes draps avant de sortir de la pièce, mon épée à la main.
Les couloirs sont sombres et inquiétants et la Lune gibbeuse dans le ciel est sinistre de par sa lueur forte mais fantômatique. Je continue à avancer presque silencieuse dans mes chaussettes dans ces longs couloirs noirs jusqu'à ce que mon corps entier se fige brusquement.
J'entends ses accords de musique, des cordes pincées et une douce mélodie de violon. Je me dirige vers cette musique agréable à entendre et arrive alors devant une pièce dont la porte est entrouverte de quelques centimètres. Je regarde à l'intérieur par la fine rainure qui s'offre à moi.

Je vois alors avec une certaine surprise que c'est Alexander de dos qui, debout dans la grande pièce, la colonne vertébrale bien droite, qui joue de son instrument en bois avec un archet manié avec des doigts précis, habiles et soigneux.
Je l'écoute finir son morceau quand il laisse tomber ses épaules. Du profil que je vois depuis ici, il a l'air dépité, détruit, presque sans âme. Il redresse son instrument tout comme son archet qu'il prépare avec un doigté gracieux pour probablement recommencer un autre morceau mais il relève la tête puis la tourne vers la porte avec un regard haineux et suspicieux à la fois.

-Wer ist da ? dit-il en montrant ses crocs devenus apparents.
-Ich bin es...je dis en entrant dans la pièce, un peu piteuse. Du spielst wirklich gut, das war sehr schön !
Il me regarde, toujours aussi méfiant et suspicieux. Je lui dis alors encore avec mon ton le plus léger possible :
-Im ernst, das war wunderbar ! Du bist begabt, sehr begabt !
Il reste silencieux mais il a l'air moins méfiant à mon égard. Il a à présent un regard neutre. Je regarde alors son instrument qu'il tient du bout de ses doigts et dirigé vers le bas, tout comme son archet.
-Seit wann spielst du dieses Instrument ?
-Meine Geige ? dit-il alors d'un ton posé. Seit langem...Vielleicht zwölf oder dreizehn Jahre ?
-Ach ja...je dis avec des yeux écarquillés pour montrer ma surprise. Effektiv, du spielst seit langem...Wie alt bist du ?
-Achtzehn.
-Du bist ein Jahr älter als Alexis und ich ! je souris en souriant. Kannst du mir ein bisschen zeigen, wie du spielst ?
Il a l'air surpris de ma demande et de mon air enjoué. Il balbutie alors, les joues rougissant un peu :
-Ja...Wenn...Wenn du willst...

Alexander me montre alors comment il joue du violon de manière la plus simple possible. Je ris. J'aime bien les intruments de musique. Je lui dis que pendant des années, j'ai joué du piano et qu'une amie faisait de la guitare.
Mine de rien, Alexander semble moins agressif qu'avant à mon égard. On passe en tout cas trente minutes ainsi, à discuter de musique et à me montrer comment faire. Le violon est un instrument complexe et si on ne pince pas bien la corde, ça fait un bruit atrocement strident, faux et dissonant quand on passe l'archet sur la corde.

Je fini alors par lui poser une question qui semble le gêner, le mettre mal à l'aise et le rendre triste :
-Warum spielst du während der Nacht ? Das ist schade, wenn niemand dich hört.
Il regarde par terre. Il s'assied sur un siège rembourré et il me dit en relevant ses yeux jaunes de lycanthropes vers moi :
-Mein Alpha, Hans-Peter, will nicht mehr, dass ich spiele...Er sagt, dass es eine Zeitverschwendung ist...
-Nein ? je dis, indignée. Im ernst ?
-Ja...Er hat nur die Werwölfe im Kopf ! grogne-t-il avec un seul côté de sa lèvre supérieure relevé sur une canine devenue un croc. Aber er versteht nicht, dass es meine Leidenschaft ist. Und das macht mich wütend und traurig.
-Ich verstehe es...je lui dis, compatissante. Ich verstehe, dass es schwer ist...Aber du hast Talent, du bist begabt, so musst du weiterspielen, wenn es das ist, was du magst !
Il me sourit sincèrement, même si c'est d'une façon un peu triste.
-Danke für deine Ermutigungen. Danke Amaryllis.
-Bitte, Alexander ! je dis en souriant gentiment.

On échange nos numéros de natel pour rester en contact, et surtout en tant que musiciens plus ou moins amateurs, vu que je me considère comme bien plus amateure que lui, et nous retournons dans sa chambre. Je me couche de nouveau aux côtés d'Alexis.
J'entends Alexander me souhaiter une bonne nuit avant de se tourner dans son duvet de plumes bien chaud et douillet.
Je sens et j'entends bien qu'Alexis dort encore à sa respiration trop régulière pour qu'il soit réveillé mais dans son inconscience du sommeil, il passe un bras autour de ma taille et me tire vers lui. Mon dos se retrouve collé à son torse et je souris dans l'obscurité et dans ma couveture. Je chuchote alors gentiment :
-Tout va bien, Alexis, je vais bien. Continue à dormir paisiblement...Je suis là. Dors bien...

******
Merci d'avoir lu et j'espère que vous avez aimé !
J'ai mis et mettrai dans les chapitres suivants les traductions des passages en allemand dans les commentaires au cas où vous en avez besoin. Ce ne sont pas des traductions littérales mais ce que ça donnerait plus ou moins si on écrivait ces phrases en français. Je ne suis qu'une étudiante donc soyez indulgents et encore merci pour votre fidélité !

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