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Chapitre 18 : Tourments et solution multiple.

Chapitre 18 :

Les couleurs de l'automne semblaient de plus en plus prendre possession de la nature. Des nuances divers d'orange, de jaune et de marron, venaient se poser ici et là, et doraient ainsi les feuilles des arbres qui venaient lentement s'accumuler sur le sol. Parfois un coup de balais un peu sec passait par là, afin de les retirer du bitume, où elles étaient à elles seules une grande source de glissade.

Lundi était donc là, avec un temps gris et humide. Un vent un peu malin venait s'ajouter au tout, et faisait frissonner tous ceux qui n'avaient pas pris soins de s'habiller un peu plus chaudement.

La veille Livaï avait reçu ceux qu'il percevait déjà comme étant ses beaux-parents. Et même si avant qu'ils n'arrivent, il avait eu une sorte de petit moment d'absence, où son passé lui était revenu en pleine figure, telle une porte prise dans un courant d'air. Il eut malgré tout la satisfaction de passer un bon après-midi, sans que cela ne revienne.

Ils avaient beaucoup discuté et énormément rit, car comme toujours quand il était en société, Eren n'avait pu s'empêcher de faire l'andouille, jusqu'à provoquer des fous rires. Mais les faits étaient là, dans cette simple vérité. La journée avait été tranquille, et bien loin de voir à nouveau ses souvenirs sombres rappliquer sur le devant de la scène.

En cours d'après-midi, tandis qu'une éclaircie assez discrète avait été la bonne occasion pour Armin et son grand-père, de passer du temps juste ensemble en une balade paisible. Ils avaient de leurs côtés discuté un peu plus du mariage. Recevoir de l'aide ainsi qu'autant de générosité, était quelque chose dont Livaï avait toujours aussi peu l'habitude. Néanmoins, et ceux afin de ne pas jouer les grognons qui refuse toujours tout. Il s'était rappelé des paroles simples de son jeune amant.

" Tous parents souhaitent aider ses enfants pour un tel événement en général."

Oui, c'était sans doute là, la vérité la plus simple à comprendre. Et Livaï s'était répété ça encore et encore, à chaque fois que son envie pleine de réflex de dire " non merci, on se débrouillera," avait faillit franchir le barrage de ses lèvres. Ils avaient donc fini par trouver ensemble une sorte d'accord. Et cela au final, lui fit plaisir bien évidement. Mais voir le sourire tout simplement heureux de Grisha et Carla, lui avait assuré qu'il avait pris là, la bonne décision.

A un moment donné, il avait commencé à discuter avec son futur beau-père de chose divers et banale. Non loin d'eux sur une feuille de papier blanc, Eren notait dans une petite écriture pressée et penchée, les adresses postales des différents membres de sa famille, qu'ils comptaient inviter. Livaï plus organisé, se disait qu'il donnerait directement en main propre, les invitations de Hansi et Mike. Cependant une petite question pleine de curiosité, lui vient à un moment donné. Viendraient-ils seuls où bien accompagné ? Le mystère à ce sujet, restait pour le moment entier. 

Le soir venant, ils s'étaient tous comme à chaque fois,  séparé en se faisant des promesses de se revoir très vite.

A présent lundi débutait sur un temps pour le moins lugubre, et qui à lui seul retirait toute envie de se balader, et même de sortir de son lit. Certainement était-ce pour cela, qu'encore une fois Eren trainait au lit ? Surement même.

 À l'heure du petit déjeuner, Armin qui avait cru être le seul à se lever, puisque c'était une journée de congé pour Livaï, avait été surpris de le voir debout à préparer le thé. Le tout avait été fait chez ce dernier, en lançant un coup d'oeil fataliste en direction de cette météo déprimante. Avant qu'il ne remarque sa présence, Armin l'avait entendu râler en disant :

- Quel temps sérieux...

- Tu ne profites pas de ton congé, pour dormir un peu plus ? S'étonna franchement le blondinet lorsqu'ils furent tous deux assis autour de la table.

- J'aurai bien voulu, mais...je ..j'ai mal dormi cette nuit...je n'ai fait que des petits sommes ici et là, expliqua t-il avant d'ajouter. Mais ce n'est rien, ça passera. J'ai l'habitude.

Cette dernière précision fit comprendre à Armin, qu'il n'était peut-être pas nécéssaire d'insister trop sur le sujet, et surtout sur le pourquoi de cette insomnie. Comprenant cela, ce dernier n'alla pas plus loin dans sa curiosité, et reprit la conversation sur une toute autre discussion.

- Passer du temps avec ton grand-père a dû te faire le plus grand bien, j'imagine ?

- Oh ça oui. C'était très réconfortant de passer du temps avec lui. J'ai pu en profiter pour le rassurer, en lui disant que j'avais du boulot pour au moins un an. Et lui montrer aussi que j'étais bien installé ici. Enfin tout ça, tout ça....

Sans rien dire d'autre le jeune homme but une gorgée de son thé, puis plongea vaguement son regard dans le lointain. Lorsqu'il se rendit compte de cela, il revient rapidement dans le présent et remarqua que Livaï l'observait, avec ses yeux digne d'un radar. D'un geste un peu gêné, il glissa la main sur sa nuque puis avoua..

- Je ne me suis pas senti le courage de lui raconter...tout...tout ce qui s'est passé avec...enfin..bredouilla t-il en sentant son coeur se pincer. Le reste de sa phrase sembla mourir au bord de ses lèvres. Je lui ai juste dit que Jean m'avait aidé dans le déménagement...rien de plus.

Il y eut une courte pause de quelques secondes, puis il reprit.

- " C'est très gentil à lui." C'est ce qu'il a dit, souffla Armin le regard mélancolique...c'est vrai que c'était gentil de sa part...

- Tu ne te sentais sans doute pas encore prêt à parler de tout ça, répondit Livaï de sa voix calme et posée. C'est encore assez frai pour toi. Après tout c'est assez compréhensible.

- Oui, c'est vrai. C'est encore très frais..j'en suis encore parfois..à espérer que...que Jean m'envoie des SMS comme avant, afin qu'on discute comme on le faisait jusque-là. Mais après je réalise que tout ça, c'est fini et....

Et ? Et rien ? Armin ne voulut pas aller plus loin dans la confidence, car à nouveau il sentait son coeur se serrer et sa peine venir lui monter à la gorge. Il serra donc les lèvres et acheva sa tasse en quelques gorgées. Sans avoir besoin de s'expliquer d'avantage sur son attitude, et son envie de ne pas creuser d'avantage ce sujet de conversation. Livaï parut comprendre sa réaction, et le laissa garder le silence tel qu'il le souhaitait.

Voyant que le jeune homme basculait tout doucement dans la mélancolie, Livaï l'avait donc laissé agir selon ses envies, sans chercher à le contraindre à quoique ce soit. Si besoin, il aurait prêté une oreille attentive à Armin ,si vraiment le trop plein de sa tristesse avait eu besoin d'un confident. Mais tout comme lui parfois lorsque ça n'allait pas, Armin avait visiblement plus envie d'être seul avec ses pensées, que de toujours chercher à les confier. Il le laissa donc aller se préparer pour le travail, tandis que lui s'occupait de faire le peu de vaisselle qu'il y avait.

Vaguement il regarda la chaine info, histoire de laisser quand même son compagnon dormir un peu. Et là une information attira son attention. Elle avait été annoncée par ce qui semblait être une quelque sorte une chroniqueuse sur certain type de fait divers. Jeune, les cheveux noir assez long et raide. Elle se tenait droite comme un i sur sa chaise. Entre deux mots, elle jetait parfois un coup d'oeil en direction du journaliste principal de l'émission.

" Vous vous souvenez sans doute, de cette terrible histoire sur l'orphelinat Clair matin..qui s'est passée, il y a quelques années de cela ? "

A peine avait-elle dit ça, que Livaï sentit un frisson courir tout le long de son dos. D'un geste preste il se redressa dans le divan, où il avait pris une position à demi avachi, puis appuya ses coudes sur ses genoux. Son regard bleue nuit fixait avec intensité l'écran de télévision, où le journaliste hochait la tête de haute en bas en guise de réponse.

" Comme vous le savez, il y eut durant des années, certaines rumeurs sur des disparitions d'enfants, et sûr certains types de sévices pratiqué là-bas, et qui ont couru ici et là. Ce qui à fait qu'il y a de cela quelques années, les autorités ont jugés préférable de fermer l'établissement et de le raser. Enfin seulement une partie. Comme vous le savez aussi, les travaux pour raser entièrement ce lieu, avaient été annulé pour des raisons plutôt obscure, et encore inconnu à ce jour. De se fait, il est possible de nos jours de voir encore, certaines parties encore présentes.

- C'est pas vrai...murmura dans un souffle l'homme à la sombre chevelure noir.

Le regard de Livaï qui était intensément fixé sur l'écran de télé, s'écarquilla d'avantage. Là au court d'un reportage, il reconnu à la perfection les murs de briques rouge extérieures, ainsi que l'immense porte d'entrée, qu'il avait traversé à quatre ans à la mort de sa mère. Avec difficulté, il avala sa salive et vit la parti à moitié détruite, et qui ressemblait presque à un bâtiment éventré durant un conflit de grande envergure. Un peu plus tard, il reconnu les affreux sous-sols éclairé par la lumière blafarde du jour. Le tout était envahi de gravas de déchets, et de graffiti. Les murs quand à eux semblaient tenir debout que par la chance. 

Plissant des yeux, Livaï remarqua bien vite lors d'un plan fixe de la caméra, quelques mots gravés directement dans la pierre, et dont l'écriture maladroite démontrait qu'il s'agissait là des mots d'un enfant.

"Je veux retrouver maman...."

C'était ses mots...ses mots d'enfant qui s'étalaient là devant son regard d'adulte. Il se souvenait parfaitement de les avoir écrit à l'aide d'un gros cailloux pointu, qu'il avait tenu à deux mains. La lumière nécessaire pour faire cela, n'avait pas été coupée comme à chaque fois qu'il avait été puni. Un oubli sans doute ? Il ne savait plus. Pourquoi avait-il écrit ça ? Pour tuer le temps certainement, mais aussi cracher cette vérité toute simple, et toute cruelle. Il avait voulu sa mère, afin qu'elle le console de la misère de son sort.

Il avait presque oublié, à quel point il l'avait appelée.

La caméra resta un long moment fixé sur ses quelques mots. Ou alors c'est lui qui crut l'espace d'un instant que le temps s'était figé dessus. Ses mains dont les coudes étaient appuyés sur ses cuisses, voyaient ses doigts se croiser entre eux, telle une prière inutile. Sa jambe droite s'était mise à s'agiter nerveusement, tandis que la chroniqueuse reprenait.

" Des paroles bien tristes.." Lâcha le journaliste dans un souffle compatissant.

" Il y a eu à l'époque une enquête assez vague, qui n'avait menée à aucune inculpation, malgré les nombreuses rumeurs de violence. Certains témoignages n'avaient pas vraiment été pris en compte, parce qu'à l'époque aussi...et ça c'est assez terrible à dire,...on écoutait peu les paroles, de personnes provenant des quartier gris. "

- Tu m'étonnes, ironisa d'une voix étouffée Livaï. À l'époque les autorités s'en foutaient des gamins pouilleux qu'on était...on n'avait aucune valeur pour eux...qu'on crève, ce n'était pas leurs soucis.

" Et bien apprenez qu'hier l'un de ses dirigeants, à été  retrouvé mort pendu au beau milieu de son appartement. On a appris dans une lettre de suicide qu'il a laissé, qu'il reconnaissait un certain nombre de sévice pratiqué sur des jeunes orphelins, et dont la liste n'a pas été révélée... Il semblerait qu'il impliquerait même d'autres membres du personnels ayant travaillé là-bas. "

" Nous ne pouvons laisser impuni les crimes dont on était victimes, tous les enfants ayant passé par ce triste bâtiment. L'état se doit d'enquêter sur ce qui s'est réellement passé là-bas, afin que de telles horreurs ne se reproduisent plus jamais. " C'est ce qu'a déclaré Monsieur Smith.

" D'autres raisons expliqueraient-elles la réouverture d'une telle enquête ?" Demanda le journaliste principal.

" Il semblerait, enfin c'est à prendre avec des pincettes, je tiens à la préciser, que dans sa lettre d'aveux. Mr ..... ait reconnu le meurtre d'un jeune garçon, qu'il appel Thibaut L...on n'en sait pas plus sur son nom de famille,.... et dont le corps aurait été caché dans l'une des caves. "

- Thibaut...répéta à voix basse Livaï qui n'avait pas bougé de position.

Vaguement, il répondit au, au revoir d'Armin et lui souhaita bon courage pour la journée, comme dans un reflex conditionné. Après cela, il reprit le file de ses pensées, en gardant le regard braqué sur la télévision. Prit dans d'intense réflexion, il songeait tout en fronçant des sourcils, à tout ce qu'il venait d'apprendre.

 - Thibaut...Thibaut...ça me dit vaguement quelque chose...mais rien de plus précis.

Se laissant tomber à nouveau dans le font du canapé, Livaï ne fit même pas attention au simple fait, que l'actualité du jour était passé sur tout autre chose. Le regard braqué devant lui comme dans le vide, il tentait de se rappeler de qui était ce fameux Thibaut L... Ce nom ne lui paraissait pas inconnu, mais il n'avait pas le souvenir qu'un enfant portant ce nom ait disparu.

Peut être que sa mémoire parfois capricieuse, ne voulait pas lui délivrer la moindre information à ce sujet ? Afin de le laissa seul avec ses interrogations, sans que la moindre réponse ne lui vienne

Lorsqu'il remonta de ses songes après un certain temps écoulé, Livaï se fit la réflexion qu'il était temps que ceux qui avaient tant fait de mal dans cet orphelinat de merde, payent pour leurs crimes.

- Ce n'est pas parce que les années passent que les crimes commit en deviennent moins graves....se fit t-il comme réflexion. Peut-être....peut-être que je devrais....témoigner...murmura t-il en sentant à nouveau un frisson courir le long de son dos.

Face à cette réaction physique quand à l'idée de révéler auprès d'inconnu, les horreurs qu'il avait vécu enfant. Livaï secoua la tête et sentit malgré sa solidité naturelle, une peur presque enfantine l'envahir. Et sans doute, se serait-il plongé beaucoup plus loin dans ses angoisses, si la porte de sa chambre ne s'était pas mise à grincer sous son ouverture des plus molle. Écarquillant les yeux comme si on venait de lui faire peur, le souffle qui avait paru lui manquer jusqu'ici, revient dans ses poumons telle une grosse prise d'air. D'un revers virtuel de la main, il tenta de balayer toutes cette histoire de sa tête, et se releva du canapé après avoir éteint la télévision. 

- Bien dorm..Faillit demander Eren dont les petits yeux encore plein de sommeil démontraient qu'il était réveillé depuis peu. Surpris, il avait vu son compagnon lui foncer dessus, les bras tendu comme si un besoin urgent d'être pris dans les bras l'avait saisi. Ça va ? Demanda t-il d'une voix enrouée, parce qu'il avait encore une fois dormi la bouche ouverte. Livaï ?

- Je...j'ai juste besoin de recharger mes batteries en petits câlins, essaya de plaisanter celui-ci.

- Ah vraiment ? Questionna Eren en le serrant d'avantage dans ses bras, tout en mouvant lentement de droite à gauche. Si il y a que ça pour te faire plaisir, ajouta t-il en déposant tout un tas de petits bisous sur le visage du brun.

- Eren..tu es le meilleur des remèdes, souffla d'aise Livaï, les yeux fermés

- Tu es vraiment sûr que ça va ? S'étonna Eren en le sentant étrangement fébrile dans ses bras, ce qui pour lui était toujours assez surprenant à constater. Depuis hier tu me parais...un peu...hum.. disons perdu ?

- Oui, non, bredouilla Livaï avant de lever son regard en direction d'Eren....enfin c'est juste....c'est juste.. des vieux cauchemars du passé qui viennent à nouveau m'envahir, avoua t-il en parti.

- Tu ne veux pas en parler ? Proposa Eren en le sentant s'échapper de ses bras, pour aller lui servir un thé bien chaud. Tu sais que tu peux tout me dire hein ? Que je te soutiendrais toujours..

- Oui, je sais bien, répondit Livaï en chassant les derniers tremblement de sa voix, tout en servant deux grandes tasses de sa boissons préférées. Mais...je..n'ai pas envi de parler de ça. Ou plutôt...je crois que je n'y parviens pas....parce que ça risque d'ouvrir trop de chose en moi.

- Tu, hésita Eren en pinçant des lèvres. Tu as peur de...comment dire...t'effondrer ? Supposa t-il en se demandant si il avait bien choisi ses mots.

D'un geste lent, il avait tirée une chaise sur lequel il alla s'assoir. Cependant, en voyant la réaction que sa supposition provoqua chez son fiancé, Eren regratta sur le coup ce qu'il venait de dire. Avec rapidité Livaï s'était retourné et l'avait fixé droit dans les yeux, comme si il venait d'être insulté. Son regard avait une pointe d'indignation mêlée à une sorte de petite vexation..

- Je ne suis pas un peureux.....

- Tu sais bien, que je ne remets pas en cause ta force de caractère, répondit calmement Eren. Mais avec tout ce que tu as vécu, personnellement je trouve normal d'avoir peur d'ouvrir à nouveau...certaines blessures....Tu as le droit d'avoir peur...tu n'as pas jouer les invincibles devant moi.

- Je sais bien, murmura Livaï en baissant la tête de telle façon, que ses yeux couleur de la nuit furent cachés par quelques mèches de cheveux noirs. Je ne veux plus me sentir mal...alors que..enfin... , chercha t-il ses mots. Je veux dire, je me sens enfin bien et heureux dans ma vie...

Il y eut un court silence durant lequel, le propriétaire des lieux prit place en face d'Eren qui calme et posé, préférait le laisser venir à lui si besoin, plutôt que de le contraindre à parler. Toujours à moitié nerveux, l'index de Livaï tapotait avec une certaine vigueur la bois de la table.

- Parfois je me demande si ma mémoire, ne me cache pas des choses, murmura t-il avant d'expliquer ce qu'il avait appris un peu plus tôt aux infos.

- Si les flics pouvaient choper tous ces salopards, et les enfermer en taules pour le reste de leurs vies, ça serait formidable. Mais aussi une réelle justice pour tout ceux qui comme toi, sont passé par là-bas...lâcha Eren avant de reprendre. Dit moi, tu..tu crois avoir oublié des choses de ton passé ?

Un haussement d'épaule répondit dans un premier temps puis..

- Je ne sais pas vraiment...Tu sais parfois, j'ai l'impression que...comment dire ? Hésita t-il encore en oscillant de la tête. Que mes souvenirs sont fragmentés comme les pièces d'un puzzle. Sauf que certaines de ces pièces sont toutes noires, et sans images dessus....Et parfois je me dis, " suffit juste de nettoyer " et le tour est joué...Mais je ne....veux pas faire ça.

- Tu as peur de ce que tu y verrais ? Demanda Eren prêt à s'excuser pour avoir utilisé le mot " peur". A nouveau Livaï le fixa, puis hocha lentement la tête de haute en bas. Tu ne penses pas que tu devrais...aller voir les flics pour parler de tout ça ? Ça les aideraient surement à mettre, les salopards qui ton battue en prison...

" C'est un vrai animal sauvage ce gamin, c'est pas possible....J'vais te corriger tu vas voir ! Que tu le veuille ou non, tu feras tout ce que j'te dis. "

Un claquement de langue se fit entendre, et par réflexe ses mains remontèrent sur son crâne où elles se crispèrent un instant. Ses yeux se fermèrent tandis qu'avec vigueur, il chassait cette vision du passé. Alarmé de le voir ainsi, Eren se releva de son siège puis s'approcha de son petit ami.

- Ok, je vois, murmura t-il en décrispant les mains sur le crâne sombre. On va aller à ton rythme d'accord ? On va avancer petit à petit...

- Si j'ouvre cette " porte"...J'ai peur de m'effondrer..et de faiblir..avoua à demi Livaï. Si je parle, ça va ouvrir en moi, expliqua t-il en frappant brièvement sa poitrine du plat de la main. Quelque chose..que je ne suis pas sûr de vouloir voir...j'ai travaillé trop dure pour avoir tout ce que j'ai...je ne veux pas tout perdre à cause.....à cause du passé qu'on aura trop remué ....

- Je crois comprendre, murmura Eren d'un air désolé et compatissant. Mais tu ne crains pas que, tout garder encore en toi, risque de ....de te noyer un jour ?!

Il y eut de nouveau un court instant de silence durant lequel, le plus jeune prit son fiancé dans ses bras. Doucement tendrement, il embrassa plusieurs fois la joue de Livaï, et qui semblait réfléchir à mille à l'heure.

- J'ai besoin de réfléchir..j'ai besoin de mettre les choses en ordre dans mon esprit, murmura t-il comme un secret qui ne devait pas être entendu. Ses mains étaient croisés dans le dos de son jeune amant, ses doigts sans qu'il n'en prenne conscience s'étaient crispés sur le t-shirt de ce dernier.

- Pas de problème, assura Eren qui garda tout du long une voix calme et mesurée.

Comment l'aider d'avantage, alors qu'il se sentait si mal ? Comment, retirer de son coeur toute cette peine et cette misère passée, qui avait laissé dans son âme des marques semblable à des cicatrices ?

Avec amertume, Eren réalisait que son rêve d'ados qui avait été de retirer tout le vide du regard de Livaï, était encore loin d'être accomplie. Pourtant, et ça sans doute parce qu'il était extrêmement têtu, Eren n'abandonnait pas l'idée d'y parvenir un jour. Pour l'aider à avancer et à être enfin en paix avec son passé, le jeune homme renouvela sa promesse de le soutenir quoi qu'il arrive. Il lui promit d'être son pilier de soutient, ainsi que le réceptacle de ses peines.

A nouveau un souffle long et calme s'échappa des lèvres de Livaï en l'entendant lui faire de telles promesses. Un sourire léger comme les ailes d'un papillon, vinrent à se perdre son visage chamboulé par toutes ces nouvelles, qui remuaient la pourriture du passé. Cet amas immonde qui le suivait depuis qu'il était entré à l'orphelinat, ne l'avait jamais vraiment quitté, et était toujours resté plus ou moins là, en lui. Mais si il voulait avancer, et vivre plus tard ce que certain pouvait nommer  "un mariage heureux". Il devait enfin l'affronter pour assainir le tout, et le clôturer une bonne fois pour toute.

Et pourtant au coeur même de son âme, celle qui gardait la part enfant en lui, et qui n'avait jamais eu le loisir de se développer, tremblait de peur et pleurer de trouille. Se sentir mal, voila bien une chose qu'il ne voulait plus vivre. Se sentir pire que le plus dégueulasse des détritus, c'était là aussi quelque chose qu'il ne voulait plus ressentir.

Comment affronter ça, sans craindre que son esprit ne bascule dans la déprime ? Comment ?

Cette réponse, Livaï le savait il devait la trouver et surtout, surtout ne plus la mettre de côté. Il devait la chercher et la subir quelque qu'en soit la difficulté. Son regard nuit paraissait stagner dans l'obscurité nocturne. Pourtant quand plus tard après s'être un peu remué, il parvient à reprendre son quotidien comme à ses habitudes. Ses iris noircie de soucie, parurent s'éclairer en voyant son amant jouer comme toujours les exubérants dans l'espoir de lui décrocher au moins un sourire. Il observa son visage naturellement jovial, et se moqua de cette bouche propres à dire mille bêtises à la seconde. Son coeur enfermé dans sa poitrine remua de l'amour inconditionnelle qu'il ressentait pour lui.

Il parlait comme le bavard qu'il était, et semblait raconter à la fois tout un tas d'histoire qui n'avait pas forcément de lien entre elles. Mais son regard s'accrochant à lui, car après s'être noyé dans la gadoue du passé, il sortait petit à petit de ce tas immonde et dégoûtant, qui avait manqué de l'engloutir.

- Et alors j'ai dis...

Histoire banal pour certain, histoire sans intérêt pour d'autre, mais celle-ci étrangement lui colla un fou rire qui ne lui était pas venu depuis longtemps. Et bientôt la mélancolie qui l'avait attrapé et furieusement saisie, s'opposa à ce simple rire. Ce dernier poussé sans retenue et sans envie de se contrôler pour une fois, arriva à repousser le sombre sentiment bien au loin. Des larmes qui n'avaient rien à voir avec des pleures, se pointèrent au coin des yeux de Livaï qui sentait son ventre lui faire mal à force de rire ainsi.

- Tu vas me tuer un jour, souffla t-il quand enfin un calme, peut-être un peu relatif revient enfin prendre place.

L'une de ses mains était crispée sur son ventre tandis que des petits souffles compliqué apportaient les dernières touche de calme.

Plus tard ce jour-là, et ceux même si Eren avait demandé à Livaï, si il était sûr de vouloir faire ça, plutôt que de rester tranquillement au calme. Ils allèrent dans une papeterie située à quelques rues du quartier historique. Le temps bien qu'étant gris et un peu fraie ne les empêchas pas de faire le chemin à pied, car au moins cela leurs faisaient une agréable et simple balade.

Avant d'arriver à bon port Eren avoua tout ses espoirs d'avoir son permis avant la fin de l'année.

- Franchement, ça serait parfait. Ainsi je pourrai débuter l'année en ayant beaucoup plus de possibilité dans mon travail, car je pourrai me déplacer où je veux.

- Faudra donc que je pense, à changer les conditions de mon assurance, songea Livaï.

Ils marchèrent encore quelques instants en ondulant entre les passants bien présent en ce jour, puis arrivèrent enfin devant la boutique. La façade avait un petit coté ancien, qui prouvait à elle seule combien les locos étaient âgés. Malgré tout, cela n'enleva pas au couple l'envie d'y entrer bien au contraire, et d'y faire ce pourquoi ils étaient venu.

Ailleurs, dans une des nombreuses tours du quartier financier de la capital, un jeune homme s'efforçait d'assumer sa journée, malgré la migraine monumental qu'il se tapait. Depuis la veille bien des choses avaient remuée sa vie, et transformait son paisible quotidien en un gigantesque bazar.

La veille il avait osé dire à ses parents, le trouble qui animait son coeur depuis quelques semaines, pour pas dire des mois. Ces derniers bien loin d'avoir le bon caractère de Carla et Grisha Jeager, avaient pris cela comme une insulte. Après bien des reproches, des pleures, et de la culpabilisation sur une faute totalement imaginaire, car en rien elle n'existait, ils avaient décidé tout simplement de mettre leurs fils dehors. Comme si en faisant cela, ils se débarrassaient d'une tâche.

Celui-ci abasourdit, s'était bien évidement attendu à quelques prises de bec, quelque frictions sans aucun doute, mais pas du tout à ça. Et pourtant, Jean n'avait perçu aucun remord chez eux, à l'idée de le jeter à la rue. Stupéfait, perdu et malheureux, car cette réaction violente bien qu'il l'avait craint, il avait espéré ne jamais la vivre, l'avait fait pleurer comme un enfant abandonné.

En quelques minutes, il avait donc rassemblé quelques affaires, et prit ce dont il avait besoin le plus dans son quotidiens.

Encore à présent, il entendait les grelots de sa voix, quand il avait dit en plantant son long regard pointu dans celui de sa mère, qui de son côté ne voulait même plus le regarder.

- Je viendrais chercher le reste plus tard.

Là encore il avait espéré, qu'elle lui dise un truc du genre...

" Je suis désolée. Même si je te comprends pas..j'vais essayer car tu es mon fils unique."

Mais non, elle avait secouée la main comme on le fait pour chasser un moustique en pleine été. Il avait baissé la tête, mordu sa lèvre inférieure puis s'était saisi de ses quelques bagages qu'il fourra en vrac dans sa voiture pour rejoindre, ses deux meilleurs amis dans leurs appartements.

Au final, la soirée n'avait été qu'explication sur tout cette merde colossal qui lui tombait dessus. Parfois il avait bien perçu dans le regard de Sasha et Connie une profonde surprise mêlée à une certaine incrédulité. Pas qu'ils remettaient sa parole en doute non, pas du tout. Mais l'extrémité avec lequel avait agis la mère de Jean, les laissa sans voix. Sans parler, du " pourquoi " de tout cette histoire. Là, il avait fallu à Jean répéter encore, et encore le nœud de ce problème, qui était tout simplement " l'amour."

- Si je m'attendais à ça..lâcha plusieurs fois Connie en se grattant le crâne sans grande conviction.

Et quand enfin les deux amis fusionnel parurent  comprendre tout le contenant de cette histoire, ils compatirent bien évidement avec lui. Apportant ainsi un soutient des plus rassurant. L'idée d'être ainsi rejeté, les avaient révolté comme jamais. Et sans doute ce soir là, fut la seule et unique fois, où Jean s'était mis à sourire. Les entendre râler en boucle en disant parfois quelques petites bêtises grosses comme eux, avaient eu au moins le dont de le détendre un peu. 

Étrangement le fait que son intérêt amoureux se porte sur Armin les surpris plus que ne les choqua, car comme  toujours chez ces deux jeune gens, rien ne pouvait les déranger. Sauf peut-être un frigo vide. Malicieusement, Sasha avait lâchée un commentaire loin d'être idiot, et que Jean réfuta, même si en rien cela ne le blessa, ni ne le dérangea réellement.

- C'est pour ça que tu es toujours jaloux, quand Armin est du côté d'Eren quand vous vous disputez tous les deux.  Pas vrai ? Je comprends mieux.

- N'importe quoi, ça n'a rien à voir. Eren est un vrai saint aux yeux d'Armin...et c'est juste agaçant.

- Ah la jalousie, souffla Sasha avec fatalité en donnant un coup de coude à Connie, qui en fit de même.

- Aah la jalousie, répéta t-il en riant franchement.

- C'est pas de la jalousie, réfuta une nouvelle fois Jean en croisant les bras. Pff..sérieux....

Néanmoins malgré se soutient quasi bénéfique, sa peine restait là soudée à son coeur, et avait transformé sa nuit sur le canapé bancale, en une nuit quasiment blanche. Ses inquiétudes et ses soucies n'avaient cessé d'agiter son esprit, telle une centrifugeuse. Lui refusant ainsi le simple loisir de se reposer un peu.

Au boulot, il avait affiché une mine fermé et palote, qui laissait croire qu'il avait chopé une grippe, ou toute autre maladie venant avec l'hiver en approche. Et comme pour se calquer à l'impression première de ses collègues, une légère toux commença à s'attacher à ses poumons, et le rendit presque fiévreux. Au court de l'après-midi, son supérieur dont il serait officiellement l'assistant le mois prochains, lui conseilla de prendre quelques jours de répit, plutôt que de prendre le risque de refiler sa crève à tout le monde.

Cela en vérité tomba plutôt bien, du moins pour ces sortes de congés, car de son rhume, Jean s'en serait bien passé. Il était donc rentré chez Connie et Sasha qui travaillant très tôt le matin, étaient donc déjà présent à son retour. Sur son passage, il avait pris à la pharmacie de quoi calmer son rhume.

-  Tu as une sale tête, l'accueillie Connie en le voyant arriver, avec un air un peu maladif.

- Désolé, je suis né comme ça, faudra faire avec, plaisanta Jean. Mon supérieur m'a filé quelques jours de congés, pour me remettre sur pied, expliqua t-il en se laissant tomber sur le divan après avoir poussé un long souffle fatigué.

- Tu veux du lait chaud, avec du miel  ? Proposa Sasha. Ça te fera du bien.

- Si tu veux...

- Moi aussi j'en veux, s'exclama Connie.

Il y eut un court silence durant lequel, Jean observa l'écran de télévision. A ses côté, Connie martyrisait une manette de jeu vidéo, dont les boutons semblaient grandement souffrir.  Dans la cuisine, il entendait vaguement Sasha s'affairer.

- Je ne vais pas stagner, marmonna Jean au bout d'un certain temps. Lentement il se redressa puis posa la main devant sa bouche lorsqu'une légère quinte de toux le saisie. J'vais pas végéter et me plaindre en me regardant le nombril....se rebiffa t-il soudainement, comme si à cet instant il revivait le drame de la veille.

- Tu vas faire quoi ? Questionna Connie en gigotant autant que son personnage dans le jeux vidéo. Putain !! Jura t-il, encore ratée !

- J'vais profiter de ce repos forcé, pour prendre entièrement mon indépendance. J'vais montrer à mes parents, qu'au final ils m'ont rendu service en me foutant dehors...Je veux dire, je gagne assez bien ma vie, je peux me prendre un appartement sans aucun soucie....et le meubler même...Si je me laisse aller,...j'ai l'impression que je les laisserai gagner...enfin ..même si ce n'est pas une bataille.....et ça je refuse. Ils ne veulent plus de moi,..et bien je n'ai pas besoin d'eux...

-T'as bien raison, affirma son meilleur ami à ses côté en mettant le jeu sur pause. Après avoir fait cela, il colla une grande claque dans le dos de Jean. Je savais bien que malgré les choses difficiles que tu vies, tu ne te laisserais pas aller. En tout cas, en attendant tu peux rester ici autant de temps que tu le souhaites.

 - Merci, sourit simplement Jean en rendant tout de même la claque qu'il venait de recevoir dans le dos.

-  Hey, j'ai pas frappé si fort ! S'insurgea Connie.

- Tout ça c'est très bien, assura Sasha qui les observait se donner des petites claques. Levant les yeux aux ciel, elle les laissa faire puis posa sur la table basse située devant le canapé trois tasses de lait au miel, avec en plus une assiette de biscuit. Mais sinon, reprit-elle après s'être installée à son tour dans le divan....Pour Armin tu vas faire quoi ?

Aussitôt l'agitation cessa et les grands yeux doré de Connie se tournèrent avec une certaine curiosité en direction de Jean. Celui-ci, baissa les yeux et imprima son visage d'un air franchement malaisé. Un certain temps s'écoula durant lequel, Jean observa la fumée légère s'échapper de sa tasse..

- Je sais pas encore, lâcha t-il comme un aveu honteux....la dernière fois...je lui ai fait si mal, qu'il a souhaité qu'on ne se voit plus pendant un temps.

- Mais ça, c'est parce qu'il pensait que tout était fichu entre vous, argumenta Sasha en croquant dans un biscuit chocolaté. Où est le frein à présent ? Qu'est-ce qui t'empêche d'aller vers lui, et de vivre peut-être une grande histoire d'amour ?

Un haussement d'épaule fut à cet instant la seule et unique réponse à ces questions. Pourtant ce qu'elle disait été loin d'être idiot, mais avant de décider quoi que ce soit, Jean avait bien trop de chose à gérer dans sa vie personnel. Comme se trouver un appartement, et le meubler un minimum, faire des changements d'adresses et gérer tout un tas de paperasse qui par avance le faisait souffler d'agacement.

Sa migraine en songeant à tout cela parut s'accentuer, et lui donna des envies de fermer les yeux, afin qu'au moins la clarté de la lumière ne lui donne plus l'impression de lui vriller le crâne.

- Chaque chose en son temps, marmonna t-il en buvant le lait qui avait fini par tiédir à force de tergiverser. 

Que faire ? Tant d'éléments s'agitaient dans son cerveau un peu pris par ce vilain rhume qui le saisissait. Malgré tout. Le fait simple qu'à présent, il n'y avait en un sens plus aucune crainte de perdre qui que ce soit commençait à prendre une certaine forme dans ses réflexions. Ses parents avaient fait le choix de lui tourner le dos, pour des raisons qu'il savait parfaitement être injuste.  Pensait cela lui faisait mal, mais il le savait il n'avait pas à se sentir coupable d'être juste amoureux, car en rien se n'était un crime.

Une grimace d'inconfort déforma ses lèvres minces. Réfléchir là-dessus lui demandait une énergie qu'il n'avait pas ce jour-là. Quand il irait mieux, et quand tout serait un peu plus stable dans l'agitation de sa vie, peut-être...peut-être trouverait-il le courage d'aller le revoir, pour lui dire clairement et sincèrement..combien il l'aimait, et combien il tenait à lui. Combien il était prêt à assumer se changement dans sa vie, et à dire un gigantesque MERDE à ceux qui ne seraient pas d'accord avec sa manière d'agir. Et surtout..surtout..

Combien il était désolé de lui avoir fait tant de peine.

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Voila, pour le chapitre 18 que j'ai eu un peu de mal à écrire.

J'espère qu'il n'est pas décevant. Sinon merci pour votre lecture.

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