Mon Idole
Je l'admirais. Il était mon idole. Ca faisait maintenant six ans que je l'admirais. Je contemplai son poster au-dessus de mon lit. J'étais fan de ski alpin depuis ma naissance, quasiment. Mon père était un ancien champion de Corée du Sud. Je skiais aussi mais pour le plaisir. Une blessure au genou m'avait arrêté alors que je visais les Jeux Olympiques. Mon rêve, c'était ça. Mais il s'était effondré. J'en avais un nouveau : le rencontrer. A seulement dix-huit ans, il était champion national à plusieurs reprises. Il avait une technique parfaite. Il avait un style bien à lui et une maitrise irréprochable de la neige. Je voulais le rencontrer pour lui dire à quel point il était fantastique. Je voulais qu'il réalise mon rêve et qu'il aille jusqu'au Jeux Olympiques pour décrocher sa médaille d'or.
_ « JungKook ! Descends ! Cria ma mère.
_ J'arrive ! »
Je le regardai une dernière fois et je descendis les escaliers en courant.
_ « Tu vas te faire mal à les descendre aussi vite ! Me dit-elle, toujours inquiète pour mon genou.
_ Ca va... Vous regardez quoi ? Demandai-je en m'installant sur le canapé avec mes deux parents.
_ Les qualifications pour le championnat du monde. J'espère qu'il va y être... Me dit mon père.
_ Bien sûr qu'il y sera ! Il est trop fort pour ne pas y arriver. » Lui assurai-je.
Je croisai les doigts. C'était son tour. J'étais de tout cœur avec lui.
_ « Allez gamin ! Dit mon père en parlant à la télé.
_ S'il n'est pas qualifié, je pleure...
_ Tu ne pleureras pas ! Park Jimin est le plus doué de sa génération ! »
Il avait totalement raison. Il partit. Il slalomait comme un Dieu. J'étais tellement admiratif. Je ne respirais plus le temps de la descente. Il allait être premier... Oui !! Je sautai de joie.
_ « Haaa !! S'exclama mon père, de satisfaction. Ca, c'est du bon boulot !
_ J'ai envie de chialer... » Dis-je en souriant comme un gamin.
Jimin enleva ses skis pour sauter dans les bras de son coach. Il était vraiment heureux. Il allait participer au championnat mondial. J'allais rester derrière ma télé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'était sûr et certain. J'étais trop content ! J'allais avoir la pèche pour aller au lycée. Mon père éteignit la télé. Je voulais encore voir les larmes de joie de Jimin, moi...
_ « J'ai quelque chose à te proposer, me dit-il sérieusement.
_ Quoi... ?
_ Ta mère et moi, on a bien réfléchi. On sait à quel point tu aimes le ski et que tu admires Park Jimin. Alors, j'aimerais te demander si ça te plairait d'aller au Canada pour assister au championnat. »
Mon cœur s'était arrêté. C'était à moi qu'il proposait ça ? Il était sérieux.
_ « Y aller ? En vrai ? Voir les épreuves et les descentes ? Lui demandai-je pour être sûr.
_ Oui. On irait tous les trois, me dit-il en souriant.
_ Je... Je vais voir Park Jimin skier en vrai ?
_ Oui, dit-il en souriant en voyant ma joie.
_ On part quand ?!! Lui demandai-je en sautant sur mes jambes.
_ Du calme... On part dans une semaine, alors. »
Je courus dans ma chambre. Je sortis ma valise et je jetai des fringues dedans. J'étais le mec le plus heureux du monde. Je pris toutes mes affaires de ski, même si je n'en faisais plus vraiment. Une fois ma valise faite, je m'allongeai sur mon lit.
_ « Tu te rends compte que je vais te voir en vrai ?! Je sais que tu ne me connais pas et que tu ne me connaitras jamais mais je vais crier ton nom et t'encourager de toutes mes forces ! Dis-je à mon poster. T'as intérêt à gagner, sinon je ne suis plus fan de toi ! »
Je regardai l'heure. J'étais en retard. Je pris mon sac de cours et je descendis en courant.
_ « Doucement, me dit ma mère en soupirant.
_ Je suis en retard !! Criai-je en mettant mes chaussures.
_ Ce n'est pas une raison pour courir !
_ Je t'aime ! A ce soir ! » Criai-je à ma mère en sortant.
Je courus dans la rue. Le métro était plein à cette heure, je préférais courir. J'y arrivai enfin. Je montai dans ma classe. Par chance, le professeur avait aussi du retard. Je m'installai à ma table.
_ « Yo ! Quoi de neuf ?! Me demanda TaeHyung, mon meilleur ami.
_ Il est qualifié ! Lui dis-je en reprenant mon souffle.
_ C'est vrai ?! En même temps, ce n'est pas trop étonnant.
_ Et, je pars au Canada pour le voir, lui dis-je avec un grand sourire.
_ Sérieux ?!! Cria-t-il. Woh ! La chance !
_ Kim TaeHyung, retournez-vous face au tableau ! Lui dit la prof.
_ Oui, M'dame. »
Je ne pouvais pas suivre le cours. C'était impossible. Trop d'excitation ! J'avais envie de le crier à tout le monde et de partir maintenant. La semaine allait être longue.
L'heure du déjeuner. On allait à la salle informatique, avec TaeHyung. On s'installa devant un PC. Je sortis ma boite repas faite par ma mère. TaeHyung allait sur le site du jeu auquel on jouait tous les midis.
_ « Je te jure qu'aujourd'hui, je lui défonce sa race ! Me dit TaeHyung en parlant d'un adversaire qu'on n'arrivait pas à battre.
_ Je suis sûr que c'est un Japonais ! Ils sont trop forts à ces jeux... Lui dis-je en mangeant.
_ Il n'est pas connecté, dit-il tristement. Il se fout de nous ?! Il était connecté tous les jours !
_ Il t'a entendu et il a eu peur de toi, riais-je.
_ Ferme-la ! »
Je mangeai tranquillement, mes pieds sur une autre chaise. Je me frottai le genou.
_ « T'as mal ? Me demanda-t-il.
_ Un peu... Lui dis-je en souriant.
_ Ca fait pourtant trois ans...
_ Je sais. »
Je ne devais plus y penser. Je regardais TaeHyung s'arracher les cheveux en jouant. C'était un jeu de stratégie. Le « Japonais » était enfin arrivé. Il avait réussi à détruire l'armée de TaeHyung. Je rigolai car il déprimait. « Tu es foutu. Hahahaha. » Fit le message de l'adversaire.
_ « Raaah ! Je vais le tuer !! Cria TaeHyung.
_ Ha ! Il est coréen, lui fis-je remarquer.
_ Hoooo ! Je vais lui faire sa fête. « Si tu es coréen, j'espère que tu ne vis pas à Séoul, sinon je te refais le portrait. » » Lui répondit TaeHyung.
« Tu ne me fais pas peur, petit scarabée ! Hahahaha. » TaeHyung péta son câble. Ca me fit rire. L'autre devait bien rire derrière son ordinateur. Je donnai le reste de mon repas à TaeHyung. Je pris sa place dans le jeu. Je me concentrai pour essayer de venger mon pote.
_ « Si tu y arrives, je te vénère jusqu'à la fin de mes jours ! Me dit TaeHyung.
_ Je vais y arriver alors. »
J'y étais presque. J'avais détruit ses bâtiments où il créait ses armées. Il ne me manquait plus qu'à l'attaquer en face. Je me dirigeai avec mes troupes vers les siennes. « Est-ce toujours toi qui joue ? Tu es devenu fort d'un coup ? Petit scarabée. »
_ « S'il continue à nous appeler petit scarabée, je lui écrase sa tête ! Me dit TaeHyung.
_ Du calme ! J'y suis presque.
_ Vas-y Kookie !! »
Je l'attaquai. Je perdais beaucoup d'hommes mais lui aussi. J'allais gagner quand... Il fit revivre tous ses hommes. Je lâchai le clavier et la souris. Il venait de me tuer ! Je n'en revenais pas... Ce mec devait passer des jours sur ce jeu. J'éteignis l'ordi à cause de la colère. Je repris mon repas des mains de TaeHyung.
_ « T'as vu, c'est énervant de perdre.
_ C'est clair ! Sale type ! » Dis-je en parlant de l'autre.
On termina de manger en repensant à notre défaite. On n'allait jamais y arriver. On retourna ensuite en cours.
Pendant la semaine, on essayait à chaque fois de le battre, mais c'était impossible, ce type était beaucoup trop fort pour nous. Puis, le vendredi avant que je parte, il ne se connecta pas. On était déçu...
L'heure était venue. Nos valises étaient prêtes, on allait enfin partir pour l'aéroport. J'étais surexcité. Ma mère ne pouvait pas venir finalement. Son travail lui demandait beaucoup de temps. Je partais donc seul avec mon père. J'en étais content car il avait de très bonne relation dans le ski. Peut-être que j'allais pouvoir rencontrer Park Jimin en vrai. C'était mon rêve. Qu'est-ce que je lui dirais si j'étais en face de lui ? Est-ce que j'arriverais à parler au moins ? Les heures d'avion étaient horribles. J'étais comme une pile électrique. Je débordais d'énergie. Après de longues heures, on arriva enfin sur le territoire canadien. Il faisait froid mais j'étais équipé pour. Mon père avait emmené ses skis. Il comptait en profiter pour reprendre un peu. On prit un taxi pour aller à la station où on avait réservé une chambre d'hôtel. Pendant la prochaine semaine, j'allais dormir dans la même pièce que mon paternel... J'avais prévu les bouchons !
La neige. Tout était blanc. Ca me rendait nostalgique. J'avais tellement envie de skier. On arriva enfin. On descendit et on monta nos affaires à l'hôtel. On était aux pieds des pistes. On monta dans notre chambre. Mon père avait un très bon anglais, donc c'était bien pratique. Notre chambre était plutôt grande. L'immense fenêtre donnait sur les pistes. Des gens skiaient. Je les regardai en gardant mon sac sur mon dos.
_ « JungKook, range tes affaires, me dit-il.
_ Oui... »
Je rangeai vite fait. Il râla contre ma manière de ranger mais il savait que je voulais être dehors à regarder les skieurs. Les pistes où se déroulaient les épreuves étaient dans une station à dix minutes en voiture. Mon père prit ses skis et il me dit de venir. Je le suivis. On alla dehors. Mon gros blouson me tenait bien au chaud. On marcha dans la neige et on s'approcha des pistes. Je regardai les experts, les enfants qui apprenaient et ceux qui en faisaient pour le plaisir. Rien que pour le plaisir, j'aimerais en refaire. Mais la peur de chute et de blessure surpassait cette envie. Mon père me regarda en souriant tristement.
_ « Tu veux en faire ? Me demanda-t-il.
_ ... Je ne préfère pas. Mais vas-y. »
Il soupira. Le ski était bien plus important pour lui que pour moi. Je le regardai partir au téléski. Je restai en bas, en plein milieu. Mon cœur battait vite quand je me souvenais de toutes les sensations qu'une descente me procurait. L'adrénaline, la liberté, le bien-être, l'envie de remonter pour redescendre encore et encore. Je vis mon père descendre. Il était aussi doué que Park Jimin, mais ses gestes étaient moins fluides à cause de l'âge. J'admirais aussi mon père. Il m'avait transmis son amour pour ce sport. Il s'arrêta devant moi, en me jetant de la neige à la tronche. Je m'essuyai et je fis une boule pour lui jeter, comme un gamin. Je partis en courant car son regard noir me dit que j'allais payer. Je courus dans la neige, poursuivi par mon père. Mais il allait bien plus vite avec ses skis.
_ « C'est de la triche ! Lui dis-je en m'arrêtant.
_ Qui a commencé ?! Me dit-il en me jetant des boules.
_ Haaa ! Arrête ! » Lui criai-je en mangeant la neige.
Je me remis à courir.
_ « JungKook ! Attention !! » Cria mon père.
Mais c'était trop tard. Je rentrai dans un skieur qui arrivait à toute vitesse. Je ne savais pas trop ce qu'il s'était passé mais j'étais allongé. J'ouvris les yeux. Je me mis sur mes coudes car j'étais sur le dos. Je regardai le skieur. Il était au sol aussi mais il y avait du monde autour de lui. Mon père arriva. Il enleva ses skis et se mit à genoux.
_ « Ca va ?! Me demanda-t-il.
_ Oui, je crois... »
Je voulus me relever, mais mon genou me fit souffrir. Je retombai au sol. Mon père mit de la neige sur mon jean, au niveau de mon genou. Il faisait passer la douleur avec le froid.
_ « Vous ne pouviez pas faire attention ?! Cria un type en coréen.
_ Ca va, je n'ai rien, dit le skieur en se relevant.
_ Quand même ! Ton épreuve est bientôt ! Ce gamin a failli te blesser ! »
Mon père se retourna vers le type qui criait. Le gars s'arrêta. Apparemment, il l'avait reconnu.
_ « ... ! ... Jeon MinKook... Dit l'homme en bégayant.
_ Jeon MinKook ? Demanda le skieur en enlevant son casque et ses lunettes. Le célèbre skieur coréen ?
_ Park Jimin ? » Dit mon père.
Je tournai la tête vers eux. Mon dieu ! C'était lui ! Il était là ! Devant moi... C'était vraiment lui, je ne rêvais pas ! Je me relevai malgré la douleur. Je me courbai devant Park Jimin. J'étais surexcité. Je n'y croyais. J'étais rentré dans Park Jimin ! Le vrai Park Jimin !!
_ « JungKook... Ton genou, me dit mon père.
_ Ca va. Mais... C'est Park Jimin... Lui dis-je en souriant.
_ Je suis heureux de vous rencontrer, dit Jimin à mon père en se courbant. Vous êtes mon modèle ! Dit-il en m'ignorant totalement.
_ ... Vous êtes celui de mon fils, lui dit mon père en me désignant.
_ Vraiment ? Dit-il en me regardant enfin.
_ Bonjour.
_ Jimin, on doit y aller ! Intervint l'autre type.
_ J'ai été ravi de vous rencontrer, dit-il à mon père.
_ J'espère que vous n'êtes pas blessé... Votre épreuve est importante, lui dit mon père.
_ Oui... A bientôt, peut-être. »
Il partit. Et moi ? J'étais où dans tout ça ? Je n'avais pas imaginé ma rencontre avec lui comme ça. J'étais déçu. Mon père le vit. Il se sentait coupable.
_ « On rentre.
_ Hum... »
On rentra à l'hôtel. Je boitai à cause de mon genou. Je me déshabillai et mon père mit de la glace sur ma blessure. Ca faisait trois ans que je souffrais. Trois ans que je ne pouvais plus skier en club. J'étais allongé sur mon lit. Je ressentis une grande tristesse. Mais j'aurais dû m'en douter qu'il n'aurait d'yeux que pour mon champion de père. Je ne lui en voulais pas. Il m'avait emmené ici et même si j'étais déçu par Park Jimin, j'étais heureux de pouvoir assister à ce championnat. Peut-être que j'allais découvrir de nouveaux talents et avoir un nouvel idole. Je l'espérais un peu.
Le lendemain. Les épreuves commençaient. Mon genou allait mieux. On assistait à toutes celles qu'on pouvait. Bien sûr, on était surtout venu pour le ski alpin. Mon père jouait de son statut d'ancien champion pour avoir les meilleures places. J'étais comme un gosse dans un magasin de jouet. J'admirais les américains. Ils étaient vraiment forts. Les français avaient de bonnes techniques. Les norvégiens avaient la vitesse qui manquait aux Français. Mon père trouvait que je faisais un très bon commentateur sportif. Ca me faisait rire.
_ « Ce soir, je suis invité à une soirée, tu veux bien venir ? Me demanda-t-il.
_ Oui, lui dis-je en souriant.
_ Il y aura les plus grands du ski. »
J'étais vraiment impatient. Mais je gardais cette petite amertume pour Park Jimin. Je me sentais minable et invisible. Mais bon... On se prépara pour la soirée. La journée avait été intense. On avait enchainé toutes les épreuves qu'on pouvait. La soirée se déroulait dans un hôtel à la station du championnat. On y alla en taxi. Mais père allait revoir des amis. Et moi ? J'allais faire la potiche pendant toute la soirée. Mais j'allais pouvoir manger tranquillement. On arriva. On entra dans l'hôtel. La soirée se déroulait dans le hall, chiquement décoré pour l'occasion. Mon père saluait un nombre impressionnant de personnes. Il me présentait à chaque fois. Lui... Il s'avança vers nous en ne regardant que mon père.
_ « Monsieur Jeon ! Dit-il tout content.
_ Park Jimin... Répondit mon père. Ravi de vous revoir.
_ Moi aussi ! Je suis impressionné de vous voir ici....
_ C'est grâce à JungKook, dit-il en me regardant.
_ Votre fils ? Demanda-t-il.
_ Oui. Il est tellement fan de vous qu'il m'a forcé à l'amener ici, dit-il en souriant. Ho ! Je dois vous laisser, discutez un peu tous les deux... Je reviens ! Dit-il en s'éclipsant.
_ ... Ha... Enchanté, je m'appelle Park Jimin », dit-il en souriant.
Il était con ou quoi ? Mon père lui avait dit que j'étais fan de lui et il croyait que je ne connaissais pas son prénom ?
_ « Jeon JungKook, me présentai-je en me courbant.
_ Alors, t'es fan de moi ?
_ De ta technique et de ta façon de glisser sur la neige...
_ Merci, dit-il en souriant. Au fait ! Hier, tu ne t'es pas fait mal ? Me demanda-t-il enfin.
_ Ha... Non, ça va, lui dis-je en me détendant un peu.
_ Je suis rassuré alors... Tu skies ? Demanda-t-il après un petit blanc.
_ Hum... Dis-je sans vouloir répondre.
_ Je vois... Tu n'es pas très bavard, dit-il avec gêne.
_ D'habitude, je parle beaucoup, voir trop.
_ Je t'intimide ? Me demanda-t-il en souriant.
_ Je ne sais pas...
_ D'accord... »
La conversation prit fin. On attendit sans se parler. Pourquoi il restait avec moi ? Ha oui... Il attendait mon père. Son idole. Le manager de Jimin se ramena. Il mit sa main sur mon épaule.
_ « Alors comme ça tu es le fiston du grand Jeon MinKook ! Je suis curieux de voir ce que tu donnes sur des skis ! Une course ! Cria-t-il. Tu veux en faire une avec Jimin ?!
_ Heu... Je ne pense pas que...
_ J'ai envie de te voir skier ! Je suis sûr que ton père t'a appris. Jimin, va te préparer. »
Je n'avais pas mon mot à dire. Mon père revint avec nous.
_ « T'as des skis ? Me demanda le manager.
_ Heu... Non, mais...
_ Ne t'inquiète pas, on va t'en donner ! »
Il me prit par le bras. Mon père ne comprit pas ce qu'il se passait. Il m'emmena dans le fond du hall pour prendre un équipement. C'était du matériel de professionnel. Il me dit de me changer et de me préparer. Je l'écoutai sans savoir ce que je faisais. Il fit une annonce comme quoi la battle du siècle était ce soir. Tout le monde sortit pour se diriger vers les pistes. On me donna des skis, une fois que je fus changé. Mon père vint me voir.
_ « JungKook, tu fais quoi là ? Me demanda-t-il.
_ Je n'en sais rien... Je vais skier, je te promets de faire attention, lui dis-je car il était inquiet.
_ ... Tu me le promets ? Dit-il en me tendant son petit doigt.
_ Oui », dis-je en le prenant en souriant.
On monta en haut de la piste. Il y avait Jimin, son manager, mon père et moi. On avait tous les quatre des skis. Ca me fit bizarre d'en mettre. Mais je retrouvai la sensation de glisse. Jimin et moi, on était en combinaison. Je savais que je n'avais aucune chance face à lui. Je ne me souvenais même plus comment j'étais arrivé ici. Tout le monde nous attendait en bas. Je pris une grande inspiration. On était prêt à partir. Je soufflai comme mon père me l'avait appris. On se mit en place et le manager donna le coup d'envoi. Je partis rapidement. J'étais plus rapide que lui sur le départ. Le ski, c'était comme le vélo, ça ne s'oubliait pas. Je descendis comme un fou. Je retrouvai toutes les sensations qui m'avaient tant manqués. J'étais heureux. Je skiai avec plaisir et joie. Premier virage. Je le maitrisai. Des flashs me revinrent en tête à ce moment-là. Non... Ca ne pouvait pas me revenir maintenant. Je revis la bosse sur laquelle je m'étais blessé. La peur. La peur me vint au ventre. Je ne contrôlai plus rien. Je voulais m'arrêter mais je n'y arrivais pas. Mes jambes tremblaient. Je perdis le contrôle de mes skis. Je partis sur le côté, dans la forêt. Je me pris des branches au visage, puis un tronc arrêta net ma course. Je perdis mes skis et mon corps glissa, pour être rattrapé par un autre arbre. J'avais mal partout. Je repris peu à peu mes esprits. Tout s'était passé rapidement. Je n'avais rien pu faire. Je n'arrivai plus à bouger. Je sentis le tronc d'arbre dans mon dos. Je regardai autour de moi. Il faisait nuit mais la lune éclairait les sapins. Je vis que j'avais le vide après le tronc du sapin. Si je bougeais, je tombais. J'entendis quelqu'un arriver.
_ « JungKook ? Cria la personne. JungKook ?!
_ Là ! Criai-je.
_ ... Bon sang ! Tu vas bien ?! Me demanda Jimin en se tenant au sapin un peu plus haut que le mien.
_ ... Je ne sais pas. Mon genou me fait mal... » Dis-je en faisant la grimace.
Il s'agrippa bien puis il me tendit sa main.
_ « Attrape la, me dit-il.
_ ... Oui. »
J'essayai de l'attraper. Nos doigts se frôlèrent. Je n'y arrivai pas. Je devais faire un effort. Dans un élan, je me grandis d'un coup. J'attrapai enfin sa main. Il me tira de toutes ses forces pour me remonter. Il cria pour réussir à me remonter. Il m'attrapa par le pantalon et je me tins à son tronc. Il avait réussi. J'étais dans la neige. Il avait réussi à me remonter. Il m'avait sauvé. Je rampai dans la neige pour être à plat. Il vint s'agenouiller à côté de moi.
_ « Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Me demanda-t-il sans comprendre.
_ ... Je ne sais pas.
_ ... Tu gagnais... J'ai eu l'impression que tu t'es mis à paniquer, d'un coup...
_ J'ai repensé à un accident, lui avouai-je.
_ Grave ?
_ Je ne dois plus skier normalement... »
Il me regarda tristement.
_ « Pourquoi t'as accepté alors ?!
_ Le ski... C'est tout pour moi, dis-je avec les larmes aux yeux. Et, tu es mon idole donc, je voulais skier avec toi... C'était mon rêve.
_ ... T'aurais dû refuser et me dire que c'était ton rêve. On serait allé skier tranquillement. Allez, viens. »
Il me prit par le bras pour me relever. Mon genou était douloureux.
_ « Monte sur mon dos, me dit-il.
_ Quoi ?
_ Allez ! »
Je montai. Je passai mes bras autour de son cou et mes jambes autour de sa taille. Il remit ses skis. Il comptait me descendre en skiant ? C'était dangereux. Mon père nous rejoignit à ce moment là. Finalement, Jimin me laissa descendre de son dos.
_ « JungKook !!
_ Papa... Je suis désolé.
_ Tu es blessé ?! Me demanda-t-il.
_ Il a mal à un genou. Il faut l'emmener voir le médecin à mon hôtel... Lui dit Jimin.
_ D'accord, viens là. »
Mon père me prit sur son dos. On descendit tous les trois. Jimin allait doucement derrière nous au cas où je tomberais. On arriva enfin en bas. On passa entre la foule pour glisser jusqu'à l'hôtel. Mon père retira ses skis en me gardant sur son dos. On prit l'ascenseur. On entra dans une chambre, celle de Jimin apparemment. Il y avait des chaussures de skis partout, des feuilles avec la descente, des bonnets, des gants... Il devait faire de la pub pour des marques coréennes. Mon père me posa sur le lit. Jimin prit le téléphone puis il appela quelqu'un. Mon père vint me voir.
_ « JungKook... C'est ton genou ? Me demanda-t-il.
_ Hum... Je suis désolé, je t'ai promis que je ferais attention mais je n'ai rien contrôlé.
_ Je m'en doute, ne t'inquiète pas. »
Jimin nous dit que le médecin arrivait. Je m'allongeai.
_ « Je suis désolé pour les skis... Ils sont tombés et...
_ Ce n'est rien, me dit-il en souriant. Je réglerais ça avec mon manager.
_ Je vais le faire, dit mon père. Je reviens. »
Il partit pour parler au manager de Jimin. Ce dernier s'asseyait sur une chaise, à côté du lit. Il semblait inquiet.
_ « Ca doit être horrible de ne plus pouvoir faire de ski... Se dit-il à lui-même.
_ Oui. Je confirme. J'étais dans le club national junior. Mon rêve était d'aller jusqu'aux Jeux Olympiques.
_ De ce que j'ai vu t'étais vraiment bon... C'est du gâchis, dit-il tristement.
_ C'est comme ça, souriais-je.
_ T'es vraiment venu jusqu'ici seulement pour me voir ?
_ Aussi pour voir les descentes... Mais, oui, principalement. »
Je ne le regardai plus car je devais rougir. Je n'étais pas à l'aise, seul avec lui.
_ « T'as quel âge ? Me demanda-t-il.
_ Seize ans. Pourquoi ?
_ Tu n'es pas le premier fan que je rencontre mais... J'ai envie d'en apprendre plus sur toi. Je ne sais pas trop pourquoi, c'est bizarre. Ton histoire me touche et j'ai envie de pleurer face à ce qu'il t'est arrivé. Et juste pour skier avec moi, tu t'es blessé... Tu n'es pas comme les autres fans. »
Pourquoi il était si triste et touchant ? Je voulus lui répondre mais le médecin entra enfin. Il s'installa à la place de Jimin. Il me dit d'enlever ma combinaison. Je l'écoutai. Je n'étais plus qu'en t-shirt et boxer. Il vit ma cicatrice.
_ « Une opération ? Me demanda-t-il.
_ Oui et non, lui dis-je.
_ Que vous est-il arrivé ?
_ Je skiais quand je suis tombé, et... Une barre en fer qui servait de drapeau, je crois, m'a transpercé le genou... »
Je vis la grimace dégouté de Jimin. Il devait imaginer la scène et la douleur. Il avait raison. Ca avait été horriblement douloureux. J'avais passé un mois à l'hôpital.
_ « Vous avez toujours mal ? Ca fait combien de temps ?
_ Ca fait trois ans, bientôt quatre. Mais j'ai mal tous les jours.
_ Je vois... Je peux faire quelque chose ? Pour soulager votre douleur.
_ Heu... Oui. »
Il se mit sur le lit. Il prit ma jambe et il me la tordit dans tous les sens. J'entendis un craquement qui me fit mal. Il reposa doucement ma jambe. Je n'osai pas la bouger.
_ « Bougez-la », me dit-il.
Je serrai les dents à cause de la peur. Je la bougeai. Je fus surpris. Je pliai et dépliai mon genou, un nombre incalculable. Je n'avais pas mal ! Je ne ressentis plus aucune gêne. C'était la première fois en trois ans que je me sentais bien. Sans douleur. J'eus un grand sourire. Je m'asseyais.
_ « Tu as mal ? Me demanda Jimin.
_ Non ! C'est trop bien ! Dis-je en voulant pleurer.
_ Marchez un peu », me dit le médecin.
Je me levai et je marchai. Plus rien. Il était comme neuf. Je pouvais sauter, courir normalement.
_ « Est-ce qu'il peut reprendre le ski ? Demanda Jimin au médecin.
_ ... Le mieux serait de faire des séances de kiné pendant... Un an, je dirais. Et selon la douleur, il pourra peut-être reprendre le ski en professionnel. »
Voilà. C'était plus fort que moi. Je pleurai. J'étais heureux. Je devais le dire à mon père. Je sortis de la chambre en courant. Jimin me suivit.
_ « JungKook ! T'es à moitié nu ! Me cria-t-il.
_ M'en fou !! »
Je courus. Je descendis tous les étages. J'arrivai dans le hall. Mon père discutait avec le manager.
_ « Papa !! Criai-je en courant.
_ JungKook ? Mais... ! Et ton genou ?! » Dit-il en me voyant courir.
Je m'arrêtai devant eux. Ma tenue les mit mal à l'aise.
_ « JungKook, qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?! Me demanda mon père.
_ Je n'ai plus mal ! Lui dis-je en souriant.
_ Quoi ?
_ Mon genou ! Il est guéri ! Je n'ai plus mal, je vais pouvoir reprendre le ski ! Lui dis-je avec un immense sourire.
_ Attends... Explique-moi calmement. »
Je lui expliquai clairement. Il n'en revenait pas. Il me prit dans ses bras. Mais il voulait que je fasse bien ce que le médecin m'avait dit. Je ne pouvais pas reprendre le ski maintenant, du moins en professionnel. Finalement, cette course avait eu un point positif.
Le lendemain.
_ « Sois mon porte-bonheur.
_ Comment ça ? Lui demandai-je.
_ Je veux t'entendre crier quand je descendrais, me dit-il.
_ Je serais là. » Lui dis-je en souriant.
C'était aujourd'hui. Il se préparait. Il devait être au calme. On était sous une grande tente. Il avait tout son matériel. Il se concentrait mentalement. Il refaisait sa descente dans sa tête, des centaines de fois. Son manager était partit lui chercher une boisson énergisante. Je restai assis sur une chaise en plastique. Je le regardai se préparer. Je l'enviai mais d'un côté, non. Il devait stresser. Il avait la pression.
_ « Raconte-moi une histoire drôle ! Me dit-il en venant s'asseoir à côté de moi.
_ Heu... Quel est le gâteau le plus dur du monde ?! Dis-je avec fierté.
_ ... Je ne sais pas, dit-il en réfléchissant.
_ La bûche de noël !...
_ ...
_ Ok, c'est nul... Boudai-je.
_ T'es mignon, dit-il en souriant.
_ Ne dis pas des trucs comme ça, ça pourrait être mal interprété !
_ C'est ce que je veux, dit-il en gardant son sourire.
_ Comment ça ? » Demandai-je sans comprendre.
Il s'approcha de moi. Mon cœur me fit mal. Il posa un baiser sur ma joue. Il souriait. Il était content.
_ « Bon ! Je dois y aller, dit-il en se levant.
_ Attends ! Lui dis-je en le tenant par le poignet. Déchire tout. »
Je lui rendis son baiser. Il fut surpris mais il eut un grand sourire. C'était la première fois que j'embrassais un mec sur la joue. Ca faisait bizarre dans mon petit ventre. Il prit ses affaires et il partit. Je sortis de la tente. Son manager arriva enfin.
_ « Il est où ?! Me demanda-t-il.
_ Il est partit, avec son coach.
_ Je lui avais dit de m'attendre !! »
Il partit. J'allai rejoindre mon père qui avait une bonne place au pied de la piste.
_ « Pourquoi tu souris comme un idiot ? Me demanda-t-il.
_ Hein ? Je ne souris pas ! Lui dis-je en rougissant.
_ Qu'est-ce que vous avez fait ? Me demanda-t-il avec un air suspect.
_ Mais rien ! Qu'est-ce que t'insinues là ?
_ Juste que... Il est ton idole et que maintenant vous avez l'air amis, ou plus, je n'en sais rien... Dit-il en souriant.
_ Plus ?! On est des mecs !
_ Et alors ? Deux hommes peuvent s'aimer, tu sais...
_ Oui, je sais. Mais... Tu crois qu'il peut m'aimer ?
_ Pourquoi ?! Il s'est passé quoi ? Me demanda-t-il, curieux.
_ Mais rien ! Lâche-moi. »
Il rigolait. Il me connaissait par cœur. La relation avec mon père était forte. Il était la personne que j'aimais le plus au monde. C'était le moment. On vit sur les écrans géants, Jimin qui était prêt à partir. Je devais crier son prénom. Mais il n'allait pas m'entendre, bien sûr. Je croisai les doigts. Il devait gagner. S'il ne gagnait pas... Je ne reprendrais pas le ski en club. Le bip de départ. Il partit à toute vitesse. On suivit tout sur l'écran géant, mais on pouvait l'apercevoir en haut de la piste. Il était rapide. Bien plus que d'habitude. S'il gagnait aujourd'hui, il allait partir avec pas mal d'avance pour demain, la finale. Je ne respirai plus. Je voulais qu'il gagne à tout prix. Mais malheureusement, il avait quelques centièmes de secondes de retard sur un américain. Il arriva. Il était troisième... Comment c'était possible ? Mon père vit ma déception. Il me prit par les épaules pour aller sous la tente où Jimin retourna.
_ « Il est troisième, c'est déjà bien, sois heureux pour lui... Ne va pas le démoraliser, me dit mon père sur le chemin.
_ Hum... Je vais essayer. »
On y arriva. Je fis un grand sourire. J'allai le féliciter mais il n'était pas content de lui.
_ « J'ai fait que de la merde, me dit-il tristement.
_ Tu feras mieux demain ! Lui dit mon père en souriant.
_ Je t'avais dit de voir le kiné pour ton épaule, lui dit son coach.
_ Mais ça va !
_ Ton épaule ? Lui demandai-je.
_ Hum...
_ Depuis quand ?
_ Depuis qu'il t'a sauvé, me dit son manager.
_ Mais c'est rien, ça sera passé demain ! Et arrêtez de me foutre la pression tous les deux ! Dit-il à son coach et à son manager.
_ Je peux te donner un conseil ? Lui demanda mon père.
_ Oui ?
_ Plis un peu plus tes genoux. Et ais confiance en toi, parce que c'est ce qui te manquait aujourd'hui.
_ Merci. »
Jimin souriait. Il aimait les conseils de mon père. Ils rentrèrent à leur hôtel. Je restai seul avec mon père. Il s'était blessé par ma faute... Et je n'avais rien remarqué.
_ « Ces types lui mettent trop de pression. Ils oublient qu'il n'a que dix-huit ans ? Me dit mon père en sortant.
_ Je les trouve nul. Son manager est complètement con et son coach ne pense qu'à la victoire et pas à Jimin...
_ Ton langage... »
On marchait tous les deux. On discutait de Jimin.
_ « Pourquoi... Tu ne deviendrais pas coach ? Lui demandai-je.
_ ... J'ai mon travail.
_ Qui ne te plait pas. Je ne suis pas idiot. Je vois que tu y vas à reculons. Le ski, c'est ta vie, alors pourquoi tu ne deviens pas entraineur ou manager ?
_ Même si j'ai de l'expérience en ski, je n'ai pas les diplômes de manager ou coach sportif.
_ ... Je suis sûr que ça te plairait...
_ Bien sûr, mais je ne peux pas... » Me dit-il tristement.
J'étais persuadé qu'il pourrait y arriver sans diplôme. Il donnait toujours de bon conseil. On retourna à notre station. On se reposait sur nos lits, à l'hôtel. Mon père lisait quand je reçu un message. Jimin... « Tu veux skier ? » J'en avais bien envie, mais... Le temps commençait à se couvrir. Mais il devait avoir besoin de parler à quelqu'un.
_ « Papa ? Est-ce que je peux aller voir Jimin ? Lui demandai-je.
_ Oui, mais rentre avant qu'il neige.
_ Il va neiger ? Lui demandai-je.
_ Oui... Ca va encore compliquer les choses pour la course de demain...
_ ... Mais, oui, je rentrerais avant. A tout à l'heure ! »
Je sortis après m'être équipé. Je pris un taxi et j'allai à l'hôtel de Jimin. Je l'attendis dans le hall. Il arriva avec deux paires de skis.
_ « Tiens, me dit-il en souriant et en me donnant une paire.
_ Je vais essayer de ne pas les abimer cette fois, lui dis-je en souriant.
_ Oui ! »
Il semblait plus décontracté que tout à l'heure. On alla prendre le téléphérique. Une fois en haut, on mit nos skis.
_ « Mon père a dit qu'il allait neiger, en fin d'après-midi... Lui dis-je.
_ Vraiment ? On essayera d'être rentré avant. »
On skiait sur des petites pistes pour moi. Pendant des heures, je retrouvais toutes les sensations de la glisse. Puis, vers dix-huit heures, il commença à neiger.
_ « On va descendre par un petit coin sympa. Il y a une petite auberge... On pourra s'arrêter, me dit-il.
_ Merci. »
Je le remerciai car j'avais envie d'aller aux toilettes. J'avais dû manger quelque chose qui ne passait pas. On prit la piste, où il n'y avait personne. On vit enfin sa petite auberge, dont il m'avait parlé. On s'arrêta alors que la neige tombait de plus en plus.
_ « Allez, dépêche-toi... Me dit-il.
_ Oui ! ».
J'enlevai mes skis et je courus dans l'auberge. Il n'y avait personne ? Pourtant, il y avait un feu dans la cheminée. Je criai en demandant si quelqu'un était là. Mais rien.
_ « Il n'y a personne... Dis-je en sortant.
_ ... Va quand même aux toilettes ! Me pressa-t-il.
_ Mais... Il fait noir.... Lui dis-je avec une bouille triste.
_ T'as peur ? Me demanda-t-il en souriant.
_ ... »
Il enleva ses skis et il entra avec moi. L'endroit faisait cabane abandonnée, sauf le feu dans la cheminée. Je marchai derrière Jimin. Il trouva les toilettes. J'y entrai en lui demandant d'attendre devant. Il me souriait pour me dire que oui. J'y restai au moins dix minutes. Je me lavai les mains et je sortis. Plus aucune lumière. Jimin n'était plus là. Mon ventre me fit mal à cause du stress.
_ « Jimin... ? » Dis-je à voix basse.
Je n'osai pas m'aventurer dans les couloirs sombres.
_ « BOUHH ! Cria-il en rigolant.
_ YAH !! Criai-je en le frappant. T'es con ! Tu m'as fait peur !! Dis-je avec les larmes aux yeux.
_ Le petit JungKook est peureux ? Me dit-il en souriant.
_ La ferme ! Ce n'est pas drôle....
_ ...Heu... Tu pleures ? Me demanda-t-il.
_ Non ! Lâche-moi... Lui dis-je en reniflant.
_ Excuse-moi... »
Il me prit dans ses bras. Il était vraiment désolé. Je reniflai encore. Il me tenait fermement donc je passai mes bras dans son dos pour m'accrocher à son blouson. Après quelques secondes, il me lâcha.
_ « Allez, viens, on sort d'ici, me dit-il en me prenant par la main.
_ ... Hum... »
Je regardai sa main dans la mienne. Il me tira vers la sortie. Il faisait pratiquement nuit. Il ouvrit la porte... La neige nous arrivait aux genoux. Nos skis étaient ensevelis. Je le regardai. On ne pouvait pas skier et descendre avec toute cette neige, qui ne s'arrêtait pas de tomber.
_ « ... Ca, c'est la merde... Me dit-il.
_ Comment on va faire ?!
_ Rentre... »
On retourna dans l'auberge. Il sortit son portable. Il eut un petit rire nerveux.
_ « Pas de réseau...
_ Moi non plus... Mon père va me tuer... Dis-je en lâchant sa main.
_ On dirait que cette maison nous attendait.
_ Ne dis pas des trucs comme ça !
_ On a plus qu'à attendre demain matin... »
Il avait raison. Je regardai le feu. Il y avait un stock de bois. Il partit dans une autre pièce. Dès qu'il n'était plus là, je ne me sentais pas bien. J'avais peur.
_ « Il y a plein de boites de conserve... Dit-il en revenant. On ne mourra pas de faim, dit-il en souriant.
_ ...Hum. »
Il s'asseyait devant le feu. Je fis pareil. La chaleur nous fit du bien. On ne se parlait pas mais c'était un silence reposant.
_ « Ca fait combien de temps que t'es fan de moi ? Me demanda-t-il en regardant le feu.
_ Six ans, je crois ...
_ Six ?! Je n'avais que douze ans, à l'époque.
_ Quand t'as commencé le ski en club... Mon père m'a parlé de toi, et il m'a montré tes performances... Dès que je t'ai vu, je t'ai admiré. J'étais un peu jaloux car tu étais plus fort que moi, lui dis-je en souriant.
_ T'es très doué. J'espère que tu pourras reprendre et aller jusqu'aux J.O.
_ Je ne sais pas... Après les J.O, il y aura quoi ? Mon père est champion mais, maintenant, il a un boulot qui ne lui plait pas. Je me dis que je ferais mieux de faire des études dans le sport que de me lancer à la conquête des J.O...
_ T'as le temps... Tu n'es qu'un jeune scarabée encore, dit-il en rigolant.
_ Scarabée ? Scarabée... Dis-je en réfléchissant.
_ Quoi ? Ce n'est pas méchant, dit-il en souriant.
_ Oui, je sais. C'est qu'il n'y a qu'une personne qui m'a déjà appelé comme ça, dis-je en souriant.
_ ... Je dois être jaloux, c'est ça ?!
_ Jaloux ? Celui qui m'appelle comme ça est un démon ! Tous les midis avec mon meilleur ami, on joue à un jeu et le type nous appelle comme ça ! Il nous tue à chaque fois, impossible de l'avoir !
_ Un jeu ? En ligne ? Me demanda-t-il.
_ Oui... Je sais on passe pour des gros geeks, mais TaeHyung adore y jouer...
_ Tae... ? TaeKook ? Se dit-il.
_ Comment tu connais notre pseudo ? Lui demandai-je en boudant.
_ ... T'es TaeKook ??! Cria-t-il.
_ Yah ! Ne cris pas !!
_ Je suis PJMin !! »
PJMin... PJMin...PJMin ??!!
_ « Hein ?!! Criai-je en réalisant, et en me levant d'un coup. Démoonn ! C'est toi ?! C'est toi le démon qui nous tue à chaque fois ?!!
_ Assis-toi, me dit-il calmement.
_ Haaaaaaa ! TaeHyung va me tuer ! Comment t'as pu nous faire ça ?! Criai-je.
_ Mais vous êtes nuls ! Ce n'est pas en fonçant dans le tas que vous allez y arriver ! Mais, c'est toi qui m'as dit que tu voulais me refaire le portrait ?!
_ Non... C'était TaeHyung. Haaaa, je n'y crois pas..., dis-je en me tirant les cheveux.
_ ... Vous n'êtes encore que des petits scarabées, souriait-il.
_ Arrête ! TaeHyung était vraiment en colère... Lui dis-je en boudant.
_ Je pourrais te donner des cours, si tu veux, dit-il en souriant.
_ Si on sort d'ici un jour... »
Il remit une bûche dans le feu. Je n'arrivais pas à réaliser que pendant tout ce temps, je jouais avec mon idole, sans le savoir. Comment j'avais pu passer à côté de ça ? Jimin était bien trop fort à ce jeu. Il me surpassait en tout ! Je boudai. Je ne voulais plus lui parler. Il le remarqua. Il retira alors son blouson.
_ « Tu fais la tête ? Me demanda-t-il. Tu m'en veux ? La prochaine fois, je vous laisserez gagner, si tu veux, me dit-il en souriant.
_ ...
_ Allez, Kookie, me dit-il en me donnant un coup d'épaule.
_ ... »
Je me levai. Il soupira. Je regardai dans la pièce. Il y avait une pile de magazine. Je la pris et je revins m'asseoir à côté de Jimin. Il regarda les couvertures, comme moi. J'en trouvai un intéressant.
_ « C'est quoi ? Me demanda-t-il.
_ ... Des filles en sous-vêtements, lui dis-je avec un sourire en coin.
_ T'es trop jeune pour ça ! Dit-il en me l'arrachant des mains et en l'ouvrant.
_ Yah ! C'est le mien ! Rends-le-moi », lui dis-je en voulant le reprendre.
Il refusa de me le rendre. Je le sentis me basculer en arrière. Mon dos frappa le sol. Je fermai les yeux. J'étais allongé mais mes jambes pliées. J'ouvris doucement les yeux. Je tombai sur le beau visage de mon poster. Pourquoi j'étais gêné ? Parce que c'était une position un peu... Ambiguë. Je voulus bouger mes jambes, mais une était entre les siennes, et malheureusement, je l'avais relevé trop haut.
_ « Hum... Gémit-il à cause de ma cuisse entre les siennes.
_ ... Jimin, tu peux... Te relever ? Lui demandai-je en ayant chaud.
_ Hum ?... Ha, oui... »
Il se releva doucement. Je me redressai en raclant ma gorge à cause de la gêne. Je me remis devant le feu. Il reprit sa place, aussi. Il me rendit mon magazine en souriant. Je le remerciai. Je l'ouvris. Je le regardais sans vraiment faire attention aux filles. Je gardais un œil sur Jimin. Pourquoi l'ambiance était embarrassante ? Je fermai le magazine parce que ça ne servait à rien. Je n'arrêtais pas de penser à lui. A son gémissement vachement bandant. D'ailleurs, j'avais bien senti son matériel contre ma cuisse. Il était vraiment plein... Merde ! Deux mecs... Impossible, pas moi. Je ne pouvais pas être attiré par un autre type.
_ « JungKook...
_ Jimin... »
On avait parlé en même temps. J'eus un sourire parce que c'était marrant. Il rigola aussi, d'une manière mignonne. Je baissai la tête parce que je le trouvais mignon...
_ « Parle en premier, me dit-il.
_ Non, vas-y...
_ Je ne t'ai pas fait mal ? Me demanda-t-il, gêné.
_ Quand ?
_ ... Bah... En te tombant dessus.
_ Ha !... Heu, non. Et toi ? Lui dis-je en rougissant.
_ Quoi ? Dit-il surpris.
_ Ha ! Rien. »
Je tournai le visage dans la direction opposée. C'était horrible. Je me sentais trop mal, d'avoir sentis «ça ».
_ « Si tu restes avec ton blouson, tu vas mourir de froid en sortant, me dit-il.
_ Oui... »
Je l'enlevai. Lui, il était déjà en t-shirt. Il enleva son pantalon pendant qu'il se réchauffait. Il était avec son caleçon long de ski. C'était bien moulant ce genre de pantalon. Il avait des cuisses... Que je voulais toucher. Il se leva d'un coup. Je le regardai d'en bas. Il partit dans l'autre pièce qui devait être la cuisine. Je restai devant le feu à me poser tout un tas de questions. Jimin était mon rêve depuis six ans. Je rêvais d'être lui ou proche de lui, et maintenant, c'était chose faite. Enfin, je savais qu'à la fin de la semaine il allait m'oublier, mais j'avais pu skier avec lui. J'étais heureux. TaeHyung allait être fou quand je lui dirais pour le joueur qu'il rêve de trucider. Je repris le magazine des filles. Je les regardai bien cette fois. Elles étaient vraiment canons les américaines. J'étais tellement à fond que je n'entendis pas Jimin arriver. Je sentis son menton sur mon épaule. Il était derrière moi. Je continuai de regarder sans faire attention à lui mais c'était dur. Il me perturbait dès qu'il se pointait et me touchait.
_ « Ton genou, ça va ? Me demanda-t-il en me soufflant dans l'oreille.
_ Hum, et ton épaule ?
_ Un peu mal... J'aurais bien aimé un massage de mon kiné, dit-il en s'enlevant de mon épaule.
_ ... Je sais que je ne suis pas kiné, mais t'en veux un ? Je ne veux pas que tu te loupes à cause de moi, demain... Lui dis-je en fermant le magazine.
_ Je veux bien ! Dit-il comme s'il avait attendu que ça.
_ Allonge-toi. »
Il enleva son t-shirt... Impossible de décrocher mes yeux.
_ « Wouha... Dis-je sans réaliser que je l'avais dit à voix haute.
_ Quoi... ?
_ C'est... »
Je ne contrôlai plus mes gestes. Mes doigts touchèrent la peau chaude de son torse. C'était tellement dur. Puis même les muscles de ses bras ! Je savais qu'il fallait une force physique mais là, c'était juste sublime. Je sentis alors sa main sur la mienne. Je remontai mon regard dans le sien. Il m'appelait. Il voulait que je m'approche de lui. Je voulus retirer ma main. Il baissa son regard puis il se leva rapidement. Il allait dans la cuisine. Qu'est-ce qu'il m'avait prit ?! Pourquoi j'avais touché sans demander ? Il allait se faire des idées maintenant.
Ca faisait un moment qu'il était en cuisine. Il revint avec une casserole. Il la posa devant moi. Il s'asseyait.
_ « Mange, me dit-il en remettant son t-shirt.
_ Et toi ? Lui demandai-je en regardant le peu de nouilles. Il n'y a pas des boites de conserves ?
_ Elles sont périmés. Je n'ai trouvé que ça de mangeable. Alors mange, dit-il en souriant.
_ T'as ta course demain, c'est toi qui doit manger, dis-je en poussant la casserole devant lui.
_ Je n'ai pas très faim, j'ai un peu mal au ventre, dit-il en faisant la grimace.
_ ... »
Je mangeai un peu. Il regarda le reste des magazines quand j'entendis son ventre. Le menteur. Il avait faim. Je pris des nouilles avec mes baguettes. Je mis ma main dessous et je les amenai à sa bouche.
_ « Ouvre », lui dis-je en soufflant sur les nouilles car elles étaient chaudes.
Il ouvrit la bouche sans rien dire. J'insérai mes baguettes. Il mangea en souriant.
_ « Ché chaud, me dit-il la bouche pleine et en rigolant.
_ Je sais, t'en veux d'autre ?
_ Non, c'est bon... Merci. »
Je terminai la casserole. J'avais bien mangé. Je m'allongeai sur le sol en me tenant le bide.
_ « Piouf ! Ca fait du bien, dis-je.
_ ... »
Je me redressai. Il n'était plus là. J'attendis. Il n'était pas dans la cuisine sinon je l'entendrais. Ca faisait un moment maintenant. Je me levai. J'entendis des bruits venant de dehors. La peur me fit mal au ventre. Le parquet grinçait sous mon poids. J'allai dans le couloir. La lumière ne marchait pas...
_ « Jimin... ? » L'appelai-je.
Des bruits de pas se firent entendre au-dessus de ma tête. Est-ce que c'était lui qui était à l'étage ? J'avançai doucement dans le noir quand j'entendis une porte claquer. Je criai à cause de la peur. Les pas au-dessus de moi s'accélérèrent. J'entendis l'escalier craquer et je vis enfin Jimin. Il avait des couvertures plein les bras. Mais je m'en foutais. Je lui sautai au cou. Je le serrai fort.
_ « Ne me laisse plus seul, lui is-je en essayant de calmer mon cœur.
_ Excuse-moi... » Dit-il en me serrant.
Je le lâchai et je pris les couvertures qu'il avait fait tomber. Je passais pour un idiot et un peureux. C'était la honte franchement. Je mis bien les couvertures devant le feu. Je m'enroulai dans une après avoir enlevé mon gros pantalon de ski. J'étais plus qu'en caleçon long, comme Jimin. Je restai assis, enroulé dans la grosse couette. Je le sentis s'appuyer dans mon dos. Il passa ses bras autour de moi et sa tête sur mon épaule.
_ « T'as froid ? Me demanda-t-il dans un soupir.
_ Non... Ca va, lui dis-je à voix basse.
_ Dis-moi... Commença-t-il en s'asseyant à côté de moi. T'as une copine ?
_ Une copine ? Non... Et toi ? Lui demandai-je.
_ Non plus. T'es amoureux ?
_ ... Non, sinon j'aurais une copine, lui dis-je en souriant.
_ Je le suis, moi.
_ Ha bon ? Lui demandai-je, un peu déçu. Pourquoi tu ne sors pas avec elle ?
_ Parce qu'elle ne m'aime pas.
_ Elle est nulle alors. T'es doué, super, marrant, gentil et t'es hyper bien foutu, pourquoi elle ne t'aime pas ? Lui demandai-je en m'énervant contre cette fille.
_ Je ne sais pas. Elle me fait des compliments mais elle ne m'aime pas... Me dit-il toujours en me fixant.
_ Elle est idiote ! Elle ne sait pas ce qu'elle rate, sérieux ! Elle m'énerve !
_ Tu t'énerves ? Me demanda-t-il.
_ Je parle de la fille que t'aim... »
Encore un bisou sur la joue. Pourquoi il faisait ça ? Ca me fit rougir. Je tournai la tête. Il mit ses doigts sur mon menton et il tourna ma tête face à la sienne.
_ « Pourquoi tu ne m'aimes pas ? » Me demanda-t-il dans un souffle.
Le choc. J'ouvris grand les yeux pour essayer de réaliser qu'il avait ses lèvres sur les miennes. Je bâtis plusieurs fois les paupières. C'était tellement doux. Je me sentis partir pour rejoindre son baiser. Je fermai peu à peu les yeux. Je bougeai mes lèvres contre les siennes. Il mit une main sur ma cuisse. Il s'approcha pour faire en sorte que je m'allonge sur les couvertures. Il avait réussi. Je m'allongeai et il se mit sur moi. C'était la première fois que j'embrassais un mec. La première que je voulais le faire... Sentir son matériel, moulé par son pantalon, contre le mien me donnait chaud. Il était hot ce type. Je me laissai totalement faire. Il passa ses doigts sur ma cuisse puis, il les mit sur mon paquet. Il tripota mon membre et mes testicules, à travers le tissu fin. Je mis alors mes mains dans son dos. Je le caressai. Sa langue vint enfin dans ma bouche. Il léchait la mienne, la suçait... Je descendis une main sur ses fesses. C'était dur. Au bout d'un long moment de tripotage en bas, je fis une grimace de douleur. Mon membre ne pouvait pas bander correctement, vu qu'il pressait le sien contre. Ca faisait mal mais qu'est-ce que c'était excitant ! Ma première fois dans une maison étrangement abandonnée avec un skieur de renom que j'admire depuis que je suis gosse. Que rêver de mieux ? Il se déshabilla enfin. J'étais encore plus admiratif devant son corps car il était à moi pour un moment... Je vis enfin son objet dur. Ma main s'y promena le long avec plaisir et sensualité. Il en était heureux. Il me déshabilla en même temps. Il fut content de me voir nu. La cicatrice de mon genou ne le dégoutait pas. Il passa ses mains dessus et même ses lèvres. J'étais prêt. Prêt à enfin faire l'amour.
Des aboiements. J'ouvris doucement les yeux. La lumière du soleil ne m'avait même pas réveillée par rapport à d'habitude. Je mis ma main devant mes yeux. J'avais super bien dormi. Je regardai la source de chaleur, à côté de moi. Jimin. Il dormait encore. Je remarquai qu'on était nu. On était allongé sur une épaisse couverture avec une autre sur nos deux corps. Il dormait profondément vu sa respiration. J'entendis une nouvelle fois les aboiements. Je me redressai. Des gens parlaient à l'extérieur. Je ne reconnaissais pas les voix. Je me cachai sous la couette pour faire genre que je dormais. La porte s'ouvrit. J'entendis des pas.
_ « Ce sont eux ? Demanda la voix du manager de Jimin.
_ Oui, ils dorment » Dit la voix de mon père.
Merde... ! On était dans la grosse merde vu qu'on était nu... Je sentis Jimin bouger. Oui, il devait se réveiller avant moi pour analyser la situation. Il gémit doucement. C'était mignon. J'avais envie de sortir ma tête pour voir sa bouille endormie.
_ « Jimin... Lève-toi ! Ton épreuve est dans quatre heures ! Lui dit son manager.
_ ... Hum... Oui. » Dit-il avec la tête dans le gaz.
Je le sentis se lever. Il avait oublié qu'il était nu ? J'entendis les réactions du manager et de mon père. Quelqu'un tira la couette pour voir que j'avais les yeux bien ouverts. Le froid parcourut tout mon corps. Je mis mes mains sur ma partie, comme Jimin. Je restai assis sur le sol.
_ « C'est quoi ce bordel ?! Cria son manager.
_ ... Qu'est-ce que ça peut te faire ?! Lui dit Jimin.
_ Tu te fous de moi ?!
_ On vous laisse vous rhabiller, nous dit mon père en prenant le manager par le bras pour le sortir.
_ Merci... » Dis-je en baissant les yeux.
Jimin et moi, on se regarda. Je n'imaginais pas notre réveil comme ça, après avoir passé une folle nuit. Il remit son boxer puis son caleçon. On ne se parlait pas. Je me rhabillai aussi. On était tous les deux debout.
_ « ... Tu veux oublier ? Me demanda-t-il.
_ Oublier ? Quoi ?
_ Cette nuit...
_ Non ! Lui dis-je. Enfin... Sauf si tu veux, toi. Je peux comprendre, après tout, je n'avais pas d'expérience, donc ça devait être nul, je suis désolé... Dis-je en sentant les larmes monter et mon cœur se fissurer en petits morceaux.
_ Mais non ! C'était... Super, me dit-il en me prenant dans ses bras. Et je ne veux rien oublier, moi. J'ai dit que j'étais amoureux, souviens-toi. Mais toi, tu ne l'es pas...
_ Je veux rester dans tes bras, lui avouai-je. Est-ce que c'est être amoureux ? Lui demandai-je en le regardant dans les yeux.
_ C'est le début, je crois, dit-il en souriant. Tu seras là quand je descendrais ?
_ Oui, tu le sais. Mais... Pour ton manager et mon père ?
_ On s'en fout... J'ai craqué sur toi dès que tu m'es rentré dedans, dit-il en souriant. Et quand j'ai appris que t'étais un fan ... J'étais foutu. »
Il venait de me tuer aussi. La séparation allait être la chose la plus dure maintenant. On devait rejoindre mon père et le manager. On descendit à la station sans dire un mot. Jimin devait aller se préparer. On se sépara. J'étais avec mon père et on retourna à notre station. On ne se parlait toujours pas.
_ « Je suis désolé, lui dis-je enfin.
_ Pourquoi ? Me dit-il froidement.
_ Pour cette nuit. T'as dû t'inquiéter mais tout est de ma faute. J'avais mal au ventre, donc on s'est arrêté et la neige était trop haute pour qu'on puisse repartir. On n'avait pas de réseau en plus...
_ Oui, j'étais inquiet. Mais je suis content que t'aille bien.
_ ... Pourquoi t'as l'air en colère toujours ? C'est... A cause de Jimin et moi ? Lui demandai-je.
_ Pourquoi je serais en colère pour ça ? Je me doutais qu'il t'appréciait plus qu'amicalement. Mais... Maintenant, les jeunes perdent tellement vite leur virginité. »
C'était le fait d'avoir couché avec Jimin qui le dérangeait. Je baissai la tête. Mais il avait raison. Tout c'était fait tellement vite avec Jimin. Ca ne faisait que quelques jours qu'on se connaissait. Puis... Je l'avais déjà pénétré. Je comprenais mon père. On arriva et on monta dans notre chambre. Il me demanda de m'asseoir à côté de lui sur son lit. Je l'écoutai. Je baissai la tête comme quand je faisais une connerie.
_ « Ecoute, dit-il en passant son bras sur mon épaule. Je n'ai rien contre votre relation, et j'espère qu'elle continuera autant de temps que tu le souhaiteras, dit-il en souriant. Je te soutiendrais, mon fils.
_ Merci, papa, lui dis-je en souriant.
_ Alors... Vous l'avez vraiment fait ?
_ Hum... Oui.
_ Vous... Vous vous êtes protégé quand même ? Me demanda-t-il.
_ ... On était dans une maison abandonnée, comment tu veux qu'on se protège ? Lui demandai-je.
_ Je t'ai toujours dit d'avoir ....
_ Un préservatif sur moi... Terminai-je sa phrase. Je le sais mais là, je ne me doutais pas que j'allais coucher avec lui ! Et arrête de me parler de ça, c'est gênant, dis-je en me levant.
_ T'es un grand timide, mon fils » Dit-il en rigolant.
Je lui demandai de me lâcher. Il rigola tout seul.
L'heure était arrivée. La finale. J'étais stressé. Jimin était le prochain. Le norvégien avait fait un temps impressionnant. Je ne savais pas si Jimin allait réussir. Il était le dernier à passer. Tout reposait sur lui. Le classement final dépendait de lui. Il partit ! Mon cœur s'arrêta pendant la minute. Je le trouvais encore plus talentueux et beau qu'avant. Il avait une telle grâce. Et ses cuisses musclées, auxquelles j'avais pu gouter cette nuit. Il arriva... Il descendit vers nous. Il respirait vite et il regarda le tableau pour avoir son temps. Tout le monde était en suspens. Il s'effondra. A quelques centièmes près. Il avait gagné. Il était champion du monde de ski alpin. Je sautai par-dessus la barrière pour courir jusqu'à lui. Il était allongé sur le sol en train de pleurer. Tout le monde criait de joie et le félicitait. Je lui sautai dessus. J'étais allongé sur lui. Je pleurai avec lui. J'étais tellement heureux. Il me prit dans ses bras.
_ « J'ai gagné ! J'ai gagné Kookie !! » Cria-t-il.
Il se releva, donc moi aussi. Il enleva ses skis et il prit son manager et son coach dans ses bras. Mon père me rejoignit. Il vint ensuite saluer mon père et le remercier pour ses conseils. Il se retourna vers moi. Il me fit un grand sourire et il m'embrassa. Devant tout le monde... Il me lâcha et j'essuyai ses larmes. J'étais tellement heureux pour lui. Il devait alors voir les journalistes et tout. Il partit. Je restai avec mon père, qui me prit dans ses bras.
_ « Il le mérite vraiment, c'est un vrai champion ce gamin.
_ Oui... Je vais pouvoir reprendre le ski, papa... »
Il était heureux. C'était vraiment le meilleur moment de ma vie.
Le lendemain. On avait fêté sa victoire toute la nuit. Il y avait eu une grande fête. On était crevé mais c'était le moment, pour moi et mon père, de rentrer à Séoul. On était tous les trois devant notre hôtel. Jimin mit ma valise dans le coffre du taxi.
_ « Vous rentrez quand ? Lui demanda mon père.
_ Dans deux jours, dit-il en souriant.
_ ... On se reverra ? Lui demandai-je.
_ Idiot ! Dit-il en me frappant et en souriant. Bien sûr qu'on se reverra. Tous les jours même !
_ Tous les jours ?! Lui demandai-je en souriant. T'as de l'espoir...
_ Il en faut toujours. Hein, coach ?! Dit-il à mon père.
_ Coach ?! Criai-je en regardant mon père.
_ T'avais raison... Je suis fait pour le ski, me dit-il en souriant. J'ai accepté d'être son coach.
_ ... Avant, ça ne m'aurait pas gêné, mais là, le coach de mon... Enfin, de Jimin...
_ De ton petit ami, tu peux le dire, tu sais, me dit Jimin en passant son bras autour de mon cou.
_ Je t'attends dans la voiture », me dit mon père avec un clin d'œil.
Il nous laissa tous les deux. Ca a été la meilleure semaine de ma vie...
_ « On se revoit dans deux jours ? Me demanda-t-il.
_ Je vais pouvoir t'approcher ? Lui demandai-je. T'es une star maintenant.
_ Tu parles, peu de personne s'intéresse au ski alpin. Ils ne savent pas ce qu'ils loupent ! Mais on se revoit dans deux jours...
_ Oui... »
Il m'embrassa. Il ouvrit ma portière et je montai. Il la ferma et j'ouvris la fenêtre.
_ « Bon voyage ! Me dit-il.
_ A lundi ! »
Ce fut comme ça qu'on se quitta. J'espérais vraiment le revoir et avoir la même relation avec lui. Il n'était plus qu'un simple poster au-dessus de mon lit... Il était réel et il venait d'entrer dans ma vie.
Fin
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro