Journal : 3 septembre 2016
John,
Ce n'est pas évident pour moi de t'écrire cette lettre, d'autant plus qu'il y a une chance sur un million que tu la lises un jour. Je n'aurais jamais le courage de te l'envoyer, de tout t'avouer. Je ne suis pas en position de le faire, pas après tant d'années de silence. Surtout pas en sachant que tu es pris. Ce serait mal venu de ma part et je te respecte trop pour agir ainsi. Je veux que tu sois heureux, que tu aies la vie que tu mérites sans que je vienne t'ennuyer avec cette lettre.
Ça doit bientôt faire quatre ans jour pour jour que ça s'est terminé. Ce mot me gêne un peu, notre relation s'est arrêtée d'une manière plutôt étrange, tu ne trouves pas ? Il n'y a pas eu de disputes ou d'explications. Pas que je m'en souvienne du moins (je reviendrais sur ce point un peu plus tard). Il y a eu juste deux personnes qui ont arrêté de s'adresser la parole, d'une façon bien stupide il faut l'avouer. Comment avons-nous pu gâcher des années d'amitié en un claquement de doigt ?
Depuis quatre ans, j'ai tendance à tout me rejeter sur le dos alors qu'une relation implique deux personnes. Mais j'arrive pas à me mettre ça en tête, parce que je m'en veux beaucoup et que tu me manques au-delà de l'imaginable. J'ai eu mal en voyant que tu t'éloignais de moi et, le jour où tu es venu pour me parler, je t'ai ignoré parce que j'avais atrocement mal. Tu ne te souviens probablement pas de cette journée, mais moi si. J'y pense tous les jours, je me suis repassée la scène d'innombrables fois mentalement. À la seule différence qu'à chaque fois, je ne t'ignorais pas.
À chaque fois, je réparais mon erreur. Sauf que j'ouvre les yeux, je reviens sur terre et j'en souffre atrocement
Comme si ce n'était déjà pas assez douloureux, je dois vivre avec deux regrets : celui de ne pas m'être assez battue pour toi et celui d'une vie qu'on aurait pu avoir ensemble. Là, si tu lisais véritablement ma lettre, tu aurais probablement froncé des sourcils ou relu la phrase pour essayer de comprendre où est-ce que je voulais en venir. C'est assez difficile à expliquer. À la fois rapide parce que je pourrais me servir de quelques mots, mais aussi complexe parce que je devrais t'expliquer le pourquoi du comment alors que je ne suis sûre de rien.
Je ne sais pas si ce sont les regrets et ton absence qui les ont créés ou, au contraire, s'ils m'ont permis d'admettre la vérité et de comprendre ce que je ressens réellement pour toi depuis toutes ces années.
D'habitude, il faut être en couple avec une personne pour lui avouer de tels sentiments. J'ai tendance à ne rien faire de normal, alors je te le dis, ou plutôt, je te l'écris.
Je t'aime.
Je ne sais même pas si, un jour, ça a été réciproque ! Je me dis que le pendentif en forme de coeur, que je garde précieusement, me dit le contraire. Quand je dois sortir, j'essaie de le mettre le plus souvent possible. Parce qu'à chaque fois que je sors, je ne souhaite qu'une chose : te croiser. Un seule seconde me suffirait. Je me dis que si tu me voies avec le collier que tu m'as offert, tu comprendrais mes sentiments pour toi. Je sais, c'est un peu trop utopiste, optimiste, niais, conte de fées. Mais j'ai besoin de cet espoir.
Même s'il faut l'avouer, c'est vraiment masochiste de ma part d'espérer te croiser, de te voir venir vers moi, tout comme adorer rêver de toi. Quand ça arrive et que je me réveille en plein milieu, je tente de me rendormir, en vain. Parce que ma vie est un vrai cauchemars à côté de ces rêves en ta compagnie. Je me sens tellement bien quand ça arrive. Je suis apaisée, béate. Du moins, les premières heures après mon réveil parce que, peu à peu, je me rends compte que ce n'est pas la réalité. C'est juste celle que je voudrais.
Je me souviens d'un rêve en particulier. C'est vraiment quelque chose de bête mais j'y repense tout le temps.
Nous étions installés dans un car, l'un à côté de l'autre comme ça déjà pu nous arriver. Tu as simplement pris ma main. Mon coeur bondit encore dans ma poitrine rien que d'y penser.
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