[Vous m'excuserez des fautes, mais je n'avais pas envie de me relire. J'ai écrit cette partie d'une traite]

J'ignore pourquoi, mais ce soir j'ai ressenti le besoin de vous faire part de cette partie de ma vie.

Lorsque j'ai commencé à écrire ces lettres, mais surtout lorsque j'ai commencé à les publier, je ne m'attendais vraiment pas à ce qui allait se passer.

Écrire ces lettres m'a permis, l'espace d'un instant, de me sentir un peu plus légère. Grâce à elles, j'ai également pu voir qui était là pour moi et j'ai reçu beaucoup de soutiens de la part de mes amies Wattpad. En particulier de Laura, Anaïs, Viviane, Magiska, Sova, Noémie et Heloïse. Les filles, si vous lisez, je vous en remercie infiniment.

La période de publication était également une période de dépression. Je n'avais pas goût à la vie et seuls ma mère, mon frère et Wattpad, en terme général, arrivaient à me faire tenir. Je ne voyais pas du tout ce que j'allais pouvoir bien faire et comment j'allais réussir à avancer.

J'ai publié pour une raison égoïste, j'espérais bêtement que quelqu'un puisse trouver les mots adéquats pour retirer toute cette souffrance que j'avais en moi. En partie, celle causée par l'absence du garçon à qui j'écrivais ces lettres.

Si dans cet ouvrage, elles sont adressées à un certain John, il s'appelle en réalité Maxime. J'avais changé le nom, avec l'infime possibilité que quelqu'un de ma vie réelle puisse tomber dessus. Je ne voulais pas que ce soit trop évident. Je ne voulais pas lui causer de la peine ou que certaines personnes de son entourage viennent me reprocher de vouloir faire mon intéressante ou ce genre de choses.

Au final, j'ignore si mes dernières lettres vous ont bien expliqué la situation ou ce qui s'est passé ce 16 décembre 2017. Alors je l'écris, je vous l'explique, parce que je veux vous montrer que la vie peut parfois avec un happy ending... Ou un happy beginning dans mon cas.

Je me suis réveillée le 16 décembre 2016, un vendredi, comme tous les autres jours avant : empreinte de doutes, très triste et extrêmement perdue. Je me suis réveillée sans savoir que quelques minutes plus tard, j'allais voir quelque chose qui allait changer ma vie. Je me suis connectée sur Wattpad, puis sur Twitter et enfin sur Instagram. J'ai cette routine chaque matin, encore maintenant. La seule chose étrange qui s'est déroulée, c'est que j'ai reçu une notification de facebook m'informant qu'une personne n'étant pas dans ma liste d'amis m'avait envoyé un message. J'ai ouvert, un peu dubitative, et, une fois lu, j'étais pire que ça. J'étais tremblante de la tête aux pieds.

Maxime, l'homme qui occupait mes pensées, qui avait été mon meilleur ami pendant quatre ans avant d'occuper mes pensées pendant les quatre autres années, avait lu mes lettres.

Ouh, attendez un instant. Ne croyez pas que c'est lui qui m'a envoyé un message. Pas du tout ! C'était son meilleur ami qui n'avait d'ailleurs pas prévenu Maxime. Ce dernier n'osait pas du tout m'envoyer un message depuis qu'il avait découvert mes lettres, quelques jours auparavant. Ayant moi-même étais terrifiée par l'idée pendant plusieurs mois, je ne pouvais pas lui reprocher.

Je dois vous avouer que j'ai la fâcheuse tendance à voir le mal partout. Je n'ai pas répondu à son meilleur ami, pensant qu'il s'agissait d'un piège. D'une mauvaise blague... Je n'avais pas envie d'être blessée, pas encore, je ne l'aurais pas supporté.

Je n'ai rien envoyé de toute la journée. Je suis allée en cours dans un état second, je suis rentrée pleine de questionnements. Son meilleur ami m'a renvoyé des messages et, de fil en aiguille, nous avons fini par nous parler tous les deux. Maxime et Samantha se parlaient de nouveau après quatre ans d'un silence douloureux.

Nous avons passé tout le week-end à nous parler, finissant souvent par nous coucher à des heures bien tardives. Nous nous sommes revus. Nous nous sommes enlacés. Et finalement, quelque temps après, nous nous sommes embrassés et nous avons avoué nos sentiments à haute voix... ou plutôt en murmurant.

Durant deux semaines, je suis passée par toutes les émotions, que j'ai d'ailleurs partagées sur mon compte Twitter privé. Mes amies ont commencé à fangirler sur notre relation, à rire quant à la situation qui semblait tout droit sortie d'un livre. L'auteure prise à son propre piège, n'est-ce pas marrant ? Qui aurait cru qu'un recueil épistolaire réunirait deux amours ? Il faut l'avouer, ça fait un peu romance hollywoodienne. Je dois avouer que ça me plait.

Voilà. Ça aurait dû être la fin de l'histoire si on était dans un film. Mais moi, je suis gentille, je vous partage un peu plus de bonheur.

Ça fait désormais 317 jours que Maxime et moi, nous partageons nos vies. Sa mère m'a accueillie à bras ouverts, incroyablement contents de me revoir, de même pour le reste de sa famille qui m'ont acceptée à la seconde même où j'ai refait mon apparition. Quant à ma famille, je n'aurais pas pu rêver mieux. Dites-moi un peu, combien de belle-maman et gendre vous voyez jouer ensemble à Pokémon Go ? Je ne compte plus le nombre de fois où j'étais en train d'écrire, tandis que Maxime et maman se rendaient à un raid Pokémon. Quant à mon frère, rien de bien compliqué : ils sont tous deux des gamers alors ça a bien vite collé. J'ai également très bien intégré sa bande d'amis, en particulier son meilleur ami qui est devenu un ami très proche.

C'est drôle de se dire que, parfois, la personne qui vous faut est juste à côté de vous. Et le plus drôle dans tout ça, c'est que plus les jours passent, plus je découvre des choses que j'aime de lui, des choses que je ne connaissais pas il y a huit ans. Comme notre amour commun du cosplay ou des collections.

Je vous dis beaucoup de choses, qui ne vous intéressent pas forcément, car vous ne me connaissez pas ou que vous ne connaissez pas ma vie « réelle ». Mais je voulais vous expliquer et vous dire que parfois, des choses improbables peuvent se passer. J'étais au fond du trou et, comme par magie, quelque chose est venu m'en sortir. Parfois il suffit d'un événement, d'une personne ou d'une toute petite chose pour tout changer. Parfois il suffit simplement de garder espoir un peu plus longtemps. De se dire que demain serait une meilleure journée, même si ce n'est pas forcément vrai. Mais parfois, c'est le cas. Et il peut arriver que demain, soit la meilleure des journées que vous ayez connu et qu'elle change votre vie à jamais.

La mienne a été le 16 décembre 2016. J'ai arrêté d'avoir des pensées suicidaires quand mon cœur a enfin été complet. J'ai commencé à sourire. À vraiment sourire. J'ai commencé à me projeter. Et je sais que, dans quelques années, lorsque j'aurais mon chez moi et je tiendrais mon enfant dans mes bras (grand dieu, faites que ce soit une fille, Maxime et moi on n'arrive vraiment pas à se mettre d'accord sur les prénoms de garçons !)... Bref. Je disais donc, quand je tiendrais ma fille dans mes bras, je me rappellerais de ce vendredi matin où ma vie a pris une tournure des plus incroyables et je ferais de mon mieux pour lui insuffler l'espoir que tout peut s'arranger. Mais surtout, je lui ferais comprendre à quel point elle est magnifique et qu'elle doit être fière d'être qui elle est. Je lui dirais qu'elle peut avoir ce qu'elle veut et que personne n'a le droit de lui dire qu'elle n'en est pas capable. Je ferais de mon mieux pour qu'elle puisse avoir confiance en elle, comme son père l'a fait pour moi.

J'ai trois messages à faire passer.

Le premier, à mes amies, celles qui ont été là pendant ces mois pénibles et avec qui j'ai pu partager cette fabuleuse aventure. Je suis très heureuse que vous ayez été là et j'espère vous voir au mariage.

Le deuxième, à Maxime. Mon cœur, si tu passes par là (ou pas tant pis), sache que je t'aime plus que tout. Aussi cliché que cela puisse paraître, tu es l'amour de ma vie et j'ai hâte de pouvoir fonder notre famille.

Et enfin, le troisième, à toutes les lectrices et tous les lecteurs qui passeront par là. N'abandonnez pas. Pour rien au monde. N'écoutez pas ceux qui vous diront que vous ne valez rien. Parce que vous valez le coup. Vous êtes formidables. Vous êtes spéciaux.