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Mission d'écriture n°2 : Le récit de Science-fiction

        Je rabats mon oreiller sur ma tête lorsque la voix de Constance arrive jusqu'à moi : encore une journée qui commence... Ma sœur fredonne un air enjoué, tandis qu'une odeur de pancakes se fait sentir. Maman doit encore préparer le petit déjeuner, alors qu'elle ne devrait même pas se lever. Elle a beau avoir une prothèse de jambe, elle ne s'est jamais remise de son accident de wagonnet, il y a deux ans. J'entends aussi le rire de mon père, un peu éraillé mais plein de joie. Je me demande comment ils peuvent être aussi énergiques le matin. Ou plutôt, je le sais trop bien.

        Résigné, je sors de sous ma couette et entreprends de remette de l'ordre à mes mèches châtain, devant le miroir de ma chambre. Beau gosse, dit maman. Moi, je vois un gamin, alors que j'ai vingt ans. Je sais, peu de jeunes hommes possèdent un miroir. Un truc de filles, dirait mon pote Candide. Mais peu de jeunes de l'université s'entraînent, comme moi, à sourire de manière crédible. Car ils doivent faire partie des Bonifiés, ceux qui ont reçu leur injection de B-H-2306, pour étudier. Or, tous les vaccinés au Bonus, le B-H-2306, sourient continuellement.

« Espérance ! Les pancakes sont prêts ! s'exclame mon père. »

        Je prend une grande inspiration face à mon reflet et hoche la tête. Une journée de plus... Tu peux le faire ! Gonflé à bloc, j'esquisse mon meilleur sourire et sors d'un pas enthousiaste.

« J'arrive, P'pa ! Mmmm, ça sent bon ! »

Comme prévu, mon père, ma mère et Constance sont là. Maman rayonne, même si elle utilise une canne pour rester debout aux fourneaux. Ma sœur l'aide et récupère les pancakes pour assurer le service tout en continuant de chantonner. Quant à papa, il boit son café mais n'en a pas besoin pour être dynamique.

« Comment ça va, fiston ?

- Bien, mentis-je de manière plus convaincante encore que la veille. Je pète la forme !

- Super, assieds-toi ! »

        Je m'exécute sans renchérir, toujours réactif. C'est comme ça chaque jour, ici comme à la fac. Mais ça n'a pas toujours été comme ça à la maison. La joie que nous vivions auparavant était plus profonde, plus vraie. Mais tout a basculé il y a deux ans, quand maman s'est faite percutée par un wagonnet électrique, quand on a été vaccinés. Cette euphorie intense et continue n'est qu'un masque, offert par le Conseil. Une simple façade, fabriquée par eux en croyant pouvoir ainsi réparer les dommages de l'accident qu'ils n'ont pas su prévenir. Mais cela n'a pas apaisé ma peine.

        « Vous savez quoi ? annonce Constance, en souriant exagérément. Je me suis renseignée et, si j'obtiens ma licence j'aurais droit à une injection cognitive ! »

Les yeux de mon père brillent de fierté. Ma mère applaudit.

« Oh,  c'est formidable, ma petite fille ! Enfin, grande, maintenant ! »

Mon visage reste neutre, cachant ma douleur.

« Mais tu ne peux pas faire ça ! Penses à Résilience, à la dernière fois qu'on l'a vu...

- C'était magnifique... me coupa la voix horriblement rêveuse de ma sœur. Il paraissait si paisible... »

        De peur de montrer mon désespoir, sentiment normalement inexistant chez les Bonifiés, je cours vers ma chambre, sous prétexte que je dois enfiler mon uniforme. Comment a-t-elle pu changer ainsi, à vouloir augmenter son intelligence ? Elle qui était si rebelle, qui détestait l'école ! Et surtout, comment Constance peut-elle idéaliser le départ de Résilience ? Il a tout perdu, bordel ! Il est parti, après cette foutue injection ! Comme celle qui a changé Constance, et mes parents. Le vaccin contre les mauvaises ondes, mais aussi contre ce que nous sommes.

        Arrivé dans mon refuge, je donne un coup de pied rageur à mon miroir, qui se brise. Là, je vois vraiment ce que je suis, ce que je ne peux pas montrer. Pas un homme uniquement joyeux, mais aussi furieux, triste, effrayé. Un homme brisé, comme cette glace, qui doit faire illusion face au danger.

★-★-★

        Je sors du wagonnet avec Constance et descend sur le mini-quai devant l'Université Brainstorm. Mon université. Enfin, celle qui m'offrait le meilleur avenir. Ce matin, j'ai cours d'intelligence Artificielle, puis de Biochimie Génétique, les secteurs influents de la société moderne. Si j'avais pu choisir, je serais entré dans l'armée. Mais ces métiers sont considérés comme inférieurs, réservés aux Amoindris, ces prisonniers de guerre ayant reçu une injection de  M-H-2306, d'effet inverse au B-H-2306. C'est donc contraint que je franchis les grandes portes de la bâtisse.

        Aussitôt, le bourdonnement du matin se fait entendre, et au moins dix camarades nous tombent dessus pour nous étreindre. J'ai l'habitude, à force, d'avoir pleins d'"amis" joyeux. Candide se détache de la foule, reconnaissable à ses dreads.

« Hey poto ! Ça va ? Enfin, ça ne sert à rien de demander ! lance-t-il avant d'éclater de rire. »

Je m'efforce de rire également, tout en enchaînant notre check unique en son genre. Malgré tout, je suis vraiment content de voir mon ami d'enfance. Lui était souriant et drôle avant même de recevoir le sérum B-H-2306. En revanche je ne peux pas en dire autant des autres...

        Innocent me tape l'épaule et sourit. C'était un ami de Résilience. Un autre garçon à qui je n'ai jamais parlé, en Master Génétique je crois, vient m'ébouriffer les cheveux, sans gêne.

« Salut, mini-Résilience !

- Espérance, je réponds simplement. »

Contenant mon agacement, je suis Candide sans rien dire. Je ne peux pas penser qu'ils sont hypocrites et veulent juste m'embêter, car ce sont des Bonifiés : ils sont incapables de méchanceté volontaire. Nous nous approchons de la salle informatique pour le cours d'IA quand j'aperçois les jumelles, Merveille et Prudence. La première, qui, je l'avoue, me fait de l'effet dès que je vois ses cheveux blonds, arrive dans ma direction. Pru, plus discrète, reste en retrait. Mon cœur s'emballe, car bien que je connaisse sa sœur, on ne s'est jamais abordés.

        « C'est vrai que t'es le frère de Résilience ? Il était beau garçon, si tu veux mon avis.

- MAIS LÂCHEZ-MOI AVEC ÇA ! »

Ç'en est trop. Merveille s'y met aussi ! Ils parlent tous de mon frère comme s'ils étaient leur ami, comme s'il était toujours là ! Et me dire qu'elle craquait pour lui... Peuvent-ils au moins ressentir de l'empathie, à défaut d'être chagrinés de son départ ? Personne ne sait ce qui lui est arrivé... Le sérum peut-il aussi effacer l'entraide et le soutien, des sentiments pourtant positifs ?Je prends conscience du silence alentour, avant que des murmures s'élèvent. Ils me prennent pour un Amoindri, un "Faible" qui ne sait que pleurer ou s'énerver. Un délinquant, condamné par une injection à une souffrance éternelle. 

        Un homme en blouse blanche traverse le foule et s'avance vers moi. Oh non... Après deux ans à tenir, comment ai-je pu baisser ma garde ? Je ne devrais ressentir ni chagrin, ni colère ! Ç'aurait été tellement plus facile... Impuissant, je laisse l'homme m'entraîner. Plus rien d'autre n'existe. En arrivant à l'infirmerie, je m'attends à ce que le Brainstormeur sorte une seringue de M-H-2306. De toute façon, ça ne changera rien : je suis déjà enfermé dans ma douleur, sans Malus. Néammoins, il me tend seulement un document.

« Voici votre dossier d'analyse ADN, annonce l'employé d'État. Comme redouté, nous avons décelé la même... particularité que chez votre frère, Résilience. Une mutation, qui vous rend insensible aux vaccins de B-H-2306, contre les émotions négatives, ou de M-H-2306, contre les émotions positives. Pour cette raison, nous sommes dans l'obligation d'en arriver à... la solution fatale. Je suis désolé. »

      Je suis abasourdi.

« Alors c'est ça ! Résilience ne réagissait pas à votre foutu sérum ! Après l'accident, il était contre vous, il se battait contre le contrôle mental que vous imposez aux gens, et vous avez voulu l'Amoindrir pendant notre vaccination ! Mais ça a échoué, alors vous l'avez tué ! C'est à cause de VOUS que Résilience n'est plus ! »

J'éclate en sanglots, et le Brainstormeur me tire vers une cellule de vaccination, où il m'enferme sans mot dire. Je hurle, je tape de toute mes forces sur la paroi de verre blindé, parce que ma vie en dépend. Pour me battre et suivre les traces de Résilience, qui ne rentrait pas dans les codes, mort pour que chacun puisse ressentir ce qu'il voulait. Je m'époumone, martèle cette barrière de mes mains meurtries. Les heures passent.

        Jusqu'à ce que, enfin, quelqu'un arrive. Une personne qui me délivrera, qu'importe la manière. Je reconnais ces tresses blondes : c'est Pru ! Pour première fois, je lis de la peur sur son visage, alors qu'elle apporte un pass magnétique. Serait-il possible... ? Ses mains tremblent lorsqu'elle m'ouvre et se précipite vers moi.

« Espérance, il faut qu'on parte, et vite ! J'ai obtenu ta libération en échange de notre silence, mais on doit s'exiler, et on n'a pas beaucoup de temps ! »

Je prends la main de Pru sans hésiter.

Pru la mutante, Pru la sincère. 

Pru la libératrice.

___

1500 mots (oui, finalement j'ai réussi à baisser 😂)

Ce n'est pas l'écrit dont je suis la plus fière, mais j'ai réussi à le modeler de telle sorte qu'il soit pas si mal au final.

Vous en pensez quoi (et sincèrement s'il vous plaît !) ? ^^

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