Chapitre 89

PDV EMILY

La semaine passa très rapidement. Nous avions passés une après-midi de folie ce mercredi là. Nous étions une bande de filles (et mon Nounours) très soudée. Ethan était devenu ami avec Naomie et Kate, cependant il me disait qu'avec Léna, ça ne passait pas. Il ne m'avait jamais expliqué pourquoi, car d'après lui « C'était comme ça, on ne pouvait rien y changer ». Je trouvais ça stupide, surtout que Léna était une fille vraiment adorable et gentille. En parlant d'elle, son intégration dans le lycée en plein milieu de l'année scolaire s'était extrêmement bien passée. Elle s'était faite des amis très rapidement, et elle avait pris un statut de « populaire » très rapidement. En même temps, en plus d'être belle, elle était très intelligente et gentille. Elle aidait tout le monde et était loin d'être hypocrite.

Même si Samuel restait dans nos mémoires, nous étions tous un peu mieux par rapport à ça. Il nous arrivait d'en parler, d'une manière nostalgique. Je remarquai la gêne de Kate lorsque nous abordions le sujet, et je la comprenais. Elle était là lors de son suicide, et elle seule savait comment c'était douleureux. J'essayais cependant d'être un maximum là pour elle, et ne jamais la laisser de côté, contrairement à Naomie qui commençait à s'éloigner de plus en plus de nous. J'étais triste et déçue, mais elle avait le droit d'avoir d'autres amis. Plus les jours passaient, et moins on la voyait. C'était dommage. Léna avait pris -en quelque sorte- sa place, même si Naomie n'était pas complètement partie.

« Tout le monde est prêt ? »

Nous nous regardâmes tous, et acquiesçions d'un mouvement de tête. Kate, Léna, Ethan, Matthew, ma mère et moi allions partir tous ensemble à Paris pour la finale qui allait se dérouler aujourd'hui. Je trouvais le fait de faire une finale de 12 candidats. Un seul d'entre nous allait gagner, et j'avais donc très peu de chance d'être pris. A ce sujet, un journaliste habitait non loin de chez moi était venu me poser des questions à la maison. Maman avait accepté qu'il entre, et je ne voyais aucun inconvénient à répondre à ses questions, tout autant qu'il m'avait proposé une petite somme pour « le dérangement ». Il m'avait demandé le pourquoi du comment je m'étais inscrite à ce concours, ou encore les sentiments que je ressentais lorsque j'étais sur scène ainsi que mon avis par rapport à mon parcours jusqu'ici.

J'étais parue dans le journal le lendemain. Il n'y avait pas de photos de moi -fort heureusement- mais il y avait un article consacré en mon nom. Je l'avais lu et j'étais heureuse de voir qu'il n'avait pas déformé mes propos. Au lycée, la veille, beaucoup d'adolescents à qui je parlais jamais était venu me féliciter juste après avoir su que j'étais en finale de ce concours. Personne n'était au courant avant ça, car je ne voulais pas que ça se sache, mais désormais c'était inévitable vue que la télévision s'en mêlait.

« Ethan, tu viens avec nous ! On est ensemble pour le trajet. » appelai-je Ethan.

« Oui oui, j'arrive ! »

Léna et Kate allaient faire le trajet avec la mère de Kate qui venait également. Nous nous étions tous rejoints chez moi afin de "fêter" mon parcours. Ma mère en avait également profité pour me faire des éloges, ce qui m'avait valu un rougissement semblable à celle d'une tomate. C'était terriblement gênant, surtout devant tout le monde.

« Let's go ! » s'exclama ma mère.

Nous sortîmes tous de la maison. Matthew alla s'installer devant avec ma mère, tandis qu'Ethan et moi montions à l'arrière. La mère de Kate, Kate et Léna allèrent dans la voiture -qui en passant était magnifique- de la mère de Kate puis démarrèrent avant nous. Ma mère démarra à son tour, et tous ensemble nous allâmes à Paris pour, nous l'espérions, ma réussite.

Ethan et moi nous disputions durant tout le trajet. Ce n'était pas une vraie dispute, mais nous nous chamaillions afin de s'occuper. Nous adorions nous taquiner, et nous avions trouver l'excuse du portable pour s'occuper.

« Dis-moi à qui tu parles ! » boudai-je faussement.

« Je ne parle à personne ! »

« Bah tu envoies des messages, c'est forcément à quelqu'un ! »

« Oui mais c'est une personne que tu ne connais pas ! »

Nous partions dans un délire quelque peu étrange..

« Je ne la connais pas ? Bah explique moi qui c'est ! »

Il se mit à rire et à me chatouiller afin de me calmer. Sous ses chatouilles, j'étais contrainte de céder et de rire à mon tour. Matthew souriait en nous regardant, sans dire un mot. Il paraissait légèrement psychopathe lorsqu'il nous regardait de cette sorte, mais je ne dis aucune remarque afin de rester concentrée sur Nounours.

« Calme-toi, ce n'est que ma tante. » 

Je soupirai de soulagement avant de me laisser retomber sur mon siège. Ethan vint poser sa main sur la mienne, et je la serrai. J'adorais ses mains. Non pas qu'elles avaient quelque chose de particulier, mais j'aimais les toucher, les regarder. Je m'amusai à bouger ses doigts lorsque ma mère tourna subitement à gauche comme pour éviter brusquement un poteau, me faisant tomber sur Ethan.

« Put*in de voiture de m*rde ! Sale c*nnard ! Tu l'as eu où ton permis d'm*rde ? » hurla ma mère par la fenêtre.

A part cela, tout était normal..

PDV KATE

« Maman, dépêche-toi, tu vas les perdre ! » m'impatientai-je.

« Ne t'inquiète pas, je gère. »

La voiture d'Emily commençait à s'éloigner, et je sentais que nous allions nous perdre si ma mère continuait de conduire aussi lentement. Léna, elle, se retenait de rire en me voyant me disputer avec ma mère. Je lui souris d'une manière désolée, et elle chuchota :

« Je comprends, c'est pareil avec ma mère. »

Elle replongea son nez dans son téléphone portable tandis que moi je regardais une nouvelle fois par le pare-brise. La voiture d'Emily était assez loin, et je craignais ne plus la voir.

« Mamaaaan ! » soupirai-je.

« Woh, tu vas te calmer jeune fille. C'est moi qui conduis, ok ? »

Je soufflai, ayant marre de la lenteur de ma mère. Elle était pire qu'une personne agée sur la route. Niveau prévention, elle était la meilleure. C'était sûr qu'à 65 km/h sur l'autoroute, nous n'avions que très peu de chance de déraper dans les champs alentours.

 Je laissais tomber l'engueulade avec ma mère, car quoi qu'il arrivait, elle n'allait pas m'écouter et continuer d'avancer aussi lentement qu'un vélo. Je posai ma tête sur le siège et regardai par la vitre les champs défiler. Le ciel était magnifiquement bleu, et il faisait très chaud, ce qui expliquait le fait que nous étons tous habillés en t-shirt, sauf Emily qui avait enfilé une jolie robe violette. Très vite, je partis dans mes pensées. Je commençai à réfléchir à ce qu'aurait été nos vies si Emily et moi ne nous étions pas rencontrées. Il était sûr qu'elle était ma meilleure amie, et que sans elle je n'en serais pas là. Elle était une fille tellement géniale, toujours la joie de vivre, et tout le temps là pour ses amis. Elle avait été là pour chacun de mes moments difficiles, et vice versa. On se tirait mutuellement vers le haut, autant psychologiquement qu'au niveau scolaire. Dès que l'une d'entre nous baissait les bras au sujet d'un contrôle, la seconde l'encourageait.

« On arrive quand ? »

Léna m'avait extirpée de mes pensées. J'avais sursauté comme une idiote, ce qui avait fait sourire mon amie.

« Ce n'est pas drôle, j'ai eu peur. » dis-je en posant ma main sur ma poitrine.

« Désolée, je n'savais pas qu't'étais concentrée sur les vaches. » rit-elle.

Je ne comprenais pas de quoi elle parlait, puis je remarquai les animaux de la ferme dans les prairies par la fenêtre. Elle pensait que je les regardais, or je ne les avais même pas remarqué.

« On arrive dans 45 minutes. » nous affirma ma mère.

Léna la remercia puis se concentra de nouveau sur son objet électronique, tandis que je me résignai à replonger dans mon subconscient, à la recherche de souvenir enfoui profondément, notamment ceux que j'avais avec lui..

PDV EMILY

Nous arrivâmes dans Paris, et les bouchons étaient terriblement intenses. En même temps, nous étions le week-end et tout le monde en profitait pour sortir. Je collai ma tête à la vitre, attendant patiemment que le feu vire au rouge. Finalement, les voitures commencèrent à avancer, et je sentis mon coeur me serrer. Le stress commençait à surgir. Je craignais de me ridiculiser. Certes, c'était le même sentiment à chaque fois, puis j'avais réussi à chaque épreuve, mais ce n'était pas parce que j'avais eu un excellent chemin jusque là que je n'allais pas finir sur une grosse défaite bien honteuse devant les caméras de la télévision. Ma mère avait dû remplir un formulaire et le signer pour avoir notre accord sur le fait d'être pris en vidéo. Le droit d'image.

Finalement, après les multiples jurons de ma mère et les soupirs d'Ethan, nous arrivâmes sur la parking qui était.. bondé ! On aurait cru que toute la France s'était réunie dans ce parking. Il n'y avait aucune place, et nous dûmes chercher plusieurs minutes avant de trouver deux places adjacentes pour notre voiture et celle des filles. Nous nous garâmes, puis la mère de Kate fit de même.

« Rahlala, la galère ! » s'exclama Kate en sortant de sa voiture.

« Tu ne me l'fais pas dire ! » soupirai-je à mon tour.

Nous nous regardâmes et rîmes. Je devinai qu'elle avait pris sur elle pour ne pas péter un plomb dans la voiture. 

« Bon, par contre il va falloir se dépêcher si nous voulons éviter les bouchons dans la bâtiment. » fit remarquer ma mère.

« Oui. Maman, passe-moi mon violon s'il te plaît ! »

Elle ouvrit le coffre et me le passa. Je le pris et le portai d'une main grâce à la poignée. Ma mère referma le coffre puis nous partîmes tous ensemble en direction du Conservatoire Nationale de Musique. Le soleil faisait briller ma peau légèrement bronzée. Ma robe violette m'arrivait au niveau des genoux. Une fleur en tissu de la même couleur que ma robe était accrochée à mes cheveux, donnant un air "chic" et "féminin". Je le remarquai facilement dans le regard des garçons qui me fixaient lorsque je passais devant eux. Ethan était jaloux, et le fait qu'il vienne me tenir la main le prouvait. Il voulait montrer à tous ces mecs que j'étais qu'à lui, ce qui était compréhensible.

« Tu sais, il n'y a que toi qui compte, hein ? » essayai-je de le rassurer alors que nous pénétrâmes le bâtiment.

« Je sais, mais je n'aime pas voir tous ces yeux posés sur toi. »

Je souris faiblement, compréhensive, puis marchai jusqu'à la salle d'attente. Dans le hall, des dizaines de personnes attendaient patiemment et certainement des proches. Plusieurs personnes me reluquèrent, apercevant mon étui. Ils en concluaient que j'étais l'une des douze candidates encore présentes en course.

Un homme vint me faire signe, me reconnaissant. C'était celui qui nous avait expliqué les règles de chaque épreuve. Je lui fis signe que j'allais le rejoindre puis il entra dans une pièce par une porte où était inscrit « Réservé au personnel ».

« Bon, je vais devoir y aller.. » dis-je à mes proches.

Ils vinrent me prendre dans leur bras un par un tout en me souhaitant bonne chance. Matthew me demanda de faire des montagnes russes, ce qui me fit rire. Ma mère avait les yeux mouillés, et elle me donnait envie de pleurer, tant l'émotion était là. Je stressais, mais j'étais surtout heureuse de les voir ici, m'accompagnant pour ce moment de ma vie qui allait être gravée en moi pour toujours..

[Ceci est l'avant dernier chapitre de ce tome ! Héhé. Il ne restera plus qu'un chapitre après celui là ! :3 Avouez vous êtes pressés ? Bref, le suspense est à son comble. Héhé. I'm sadic. J'espère que vous adorez l'histoire, et que vous ne vous lasserez jamais de me lire ! *-* N'hésitez pas à me faire part de vos impressions en commentaire ou même en privé, ça fait toujours plaisir ! *-* Encore merci pour les 900K, ça monte tellement ! *-* A ce rythme là, on va dépasser le million avant mercredi ! :') J'vous adore ! :3 Bonne lecture pour the final chapter ! ;) BISOUS SINCÈRES. ♥]