« Chapitre 66 »
Chapitre 66
PDV EMILY
Nous étions samedi. Le samedi 6 juin 2015 exactement. Les jours défilaient, mais la présence de Samuel était toujours présente, enfin, psychiquement. Ce jour-là, c'était le « Premier round » du concours national de musique. J'avais complètement oublié ce concours à cause de tous mes problèmes qui se suivaient. Cependant, je ne voulais pas arrêter. Je devais gagner, pour moi, pour ma mère, et pour Samuel.
« EMILY ! » râla ma mère.
« Roh c'est bon ! J'arrive. » soufflai-je en descendant les escaliers avec mes deux valises à la main.
Nous avions chacun plusieurs valises. Nous n'allions pas rester une seule journée à Paris. Nous allions être logés et nourris gratuitement, et cela durant environ une semaine. En ce qui concernaient les cours, j'allais être excusée. La meilleure nouvelle que j'eus était celle qu'Ethan allait nous rejoindre à Paris le lendemain de notre arrivée. Il ne pouvait pas partir ce samedi avec nous, car il avait un match de hockey sur glace avec son équipe. Oui, Ethan faisait du hockey sur glace, et j'étais choquée de l'apprendre. Et dire que je l'avais su après presque 4 mois de relation ! Honte à moi..
« Enfin ! » se plaignit ma mère, me voyant arriver.
Je galérai néanmoins à faire rouler ces fichues roulettes situées sous mes deux valises. Elles ne roulaient qu'à moitié, ce qui m'énerva sensiblement.
« Allez, on met tout dans la voiture et on y go ! » s'enthousiasma-t-elle.
Ma mère adorait employer des mots anglais. Même si elle n'avait pas un excellent niveau, elle était quand même avancée par rapport aux autres parents. Elle m'aidait parfois pour la prononciation, à croire qu'elle avait une double-vie en temps qu'enseignante d'anglais.
Nous mîmes nos valises dans le coffre et deux à l'arrière de la voiture avant d'embarquer dans celle-ci. Ma mère énuméra tout ce qu'on devait prendre, afin de s'assurer que nous avions rien oublié. Affirmatif. Après la vérifications, elle démarra la voiture, et nous partîmes pour deux bonnes heures de route..
Le chemin avait été très rapide. Les trois quarts du trajet, je m'étais endormie. Et le reste du temps, je textotai avec Nounours et Naomie. Kate n'avait plus de téléphone portable car elle avait cassé quelques jours auparavant au lycée. Elle en avait failli pleurer. Il fallait dire que depuis « l'incident », elle était complètement bouleversée. Elle s'en remettait peu à peu, mais dès qu'il se passait un « petit truc », elle partait au quart de tour et était au bord des larmes. Elle était beaucoup moins forte qu'avant, psychologiquement et mentalement parlant.
Soudainement, alors que nous étions à seulement 20 kilomètres de Paris, je reçus un message de Léna. Elle avait été mise au courant du suicide de Samuel, et elle avait été attristée pour nous. Elle ne le connaissait pas beaucoup, elle ne l'avait croisé qu'une seule fois, mais lorsqu'elle nous avait aperçues, Kate et moi, elle était là pour nous aider à aller mieux. Léna s'était inscrite à notre lycée, et par conséquent, nous la voyions tous les jours. Nous étions à présent 4 dans notre groupe. Je ne comptais pas Ethan dans celui-ci, car c'était un garçon. (Chut, I'm not sexist.)
Léna m'avait envoyé :
~ J'espère que ton concours se passera bien ! N'oublie pas que nous sommes tous là pour toi. Bonne chance Fraifraise. ♥ ~
Je souris en voyant son message et lui répondis instantanément. Léna m'appelait Fraifraise lorsque nous étions plus petites, et j'étais tellement contente qu'elle se souvienne encore de ce détail. Moi, je l'appelais Framboise. C'était un petit jeu entre nous, très marrant.
« Nous entrons dans Paris ! Vous êtes prêts pour 8 jours de vacances ? » lança ma mère.
« OUAAAAIII !! » s'exclama avec enthousiasme mon petit frère.
Je me retournai et lui souris. J'aimais le voir de si bonne humeur. D'un seul coup, j'eus comme une image qui apparut dans ma tête. Celle de Matthew dans ce lit d'hôpital, lorsqu'il avait eu son accident. Je me rappellerai tous les jours de cet accident. J'avais eu tellement peur pour lui ! Maintenant, il allait beaucoup mieux.
Ma mère galéra à trouver une place pour se garer. Il fallait dire que dans la capital, la circulation était très dense. Après 5 bonnes minutes à la recherche d'un espace vide sur un trottoir, nous nous garâmes. Bien sûr, il fallait payer la place. Bande d'arnaqueurs de Parisiens, jurai-je intérieurement.
« Emily, tu as ta convocation ? » me questionna ma mère.
« Oui, t'inquiète. »
J'avais rangé soigneusement la convocation dans mon étui. Au moins j'étais sure de ne pas l'oublier. D'après ce que j'avais compris, cette deuxième partie du concours allait consister en deux parties : Un test de culture générale musicale, ainsi qu'un deuxième passage en scène. Nous serons notés dans les deux épreuves, et la moyenne des deux notes nous classera. Seuls les 25 premiers seront qualifiés pour la suite. Sachant que nous étions encore 150 dans « la course », j'avais donc 1 chance sur 6. (Pour une fois que ça sert les mathématiques..)
Nous commençâmes à marcher dans les rues de Paris. Matthew jouait avec ses pieds tout en marchant, tandis que ma mère commentait chaque magasin que nous croisions par des « Oh ! Je ne connaissais pas cette boutique, il faudrait y aller un de ces quatre ! » et des « Je connais ce magasin. C'est juste MA-GNI-FIQUE ! ». Ma mère pouvait être l'une de ces accrocs du shopping, mais même si elle adorait acheter, elle savait rester raisonnable, contrairement à moi qui dépenser tout l'argent que j'avais sur moi pour me faire plaisir un maximum sur le moment, puis regretter après.
« Tu sais comment on va à l'hôtel ? »
J'avais demandé ça avec une pointe de taquinerie. Ma mère rit et me fit : « La reine de l'orientation, c'est bibi ! ». J'explosai de rire, sous les yeux perdus de Matthew.
« Bref, sinon c'est juste là ! »
Je tournai la tête et vis effectivement un grand bâtiment assez luxueux sur lequel était inscrit en majuscule : HOTEL BRANK. La première réunion entre les 150 qualifiés du concours allaient se dérouler le lendemain, soit le dimanche 7 juin. Le jour de l'anniversaire de mon « père », qui à présent, n'existait plus pour moi.
Dès que nous pénétrâmes l'hôtel, je sentis que nous allions passer une semaine de folie.. !
PDV ETHAN
Durant toute la soirée j'avais pensé à Emily. Elle me manquait tellement. J'avais hâte de dormir pour la rejoindre le lendemain à Paris. J'allais prendre le train, car c'était plus pratique. Ma mère travaillait ce dimanche là, et elle ne pouvait donc pas m'emmener au près de mon Trésor.
Je n'arrivai pas à m'endormir. J'avais les yeux rivés sur mon plafond blanc. Il n'y avait rien d'intéressant sur cette surface unicolore, mais pourtant j'étais fasciné. Fasciné d'avoir la capacité de voir. Je commençai à me poser des questions comme « Et si j'avais été aveugle ? ». Bien évidemment, je n'avais pas la réponse à mes questions, comme d'habitude. Jamais je ne me posais de questions existentielles comme celles-ci la journée, c'était toujours lorsque je devais dormir que je me transformais en monstrueux philosophe chercheur de réponses inintéressantes et insignifiantes.
Malgré ça, j'arrivai enfin à m'endormir dans mes draps soyeux après 15 minutes de réflexion intense.
Le lendemain, la lumière matinale émise par le soleil m'éblouit le visage. Cette chaleur me revigore et m'aide à me lever de bonne humeur. J'avais pris l'habitude de dormir en laissant les volets ouverts, ce qui faisait que je me réveillais, non pas grâce à un réveil, mais grâce aux rayons du soleil.
Je descendis à la cuisine et aperçus ma mère, tête entre ses bras, sur la table.
« Maman ? »
Elle ne répondit pas.
« Maman ? » répétai-je, cette fois-ci plus fortement.
Elle gémit doucement avant de lever la tête, scrutant avec insistance mon visage, comme pour essayer de me reconnaître.
« Qu'est-ce que t'as ? » demandai-je.
Elle était très étrange. On aurait dit qu'elle avait.. bu ?
« Rien rien Ethan.. J'me suis juste endormie sur la table. » me répondit-elle en recoiffant d'un vif geste de la main ses cheveux.
« Tu es sure ? »
Elle hésita quelques secondes avant de froncer des sourcils comme si je venais de lui demander la réponse d'une inéquation irrésolvable.
« Euh.. Oui oui. Bref, va jouer avec ta sœur.. Elle doit être toute seule.. ! » me fit-elle en me faisant « Oust » avec les mains.
Je la regardai, stupéfait de sa réaction. C'était évident : elle avait bu. La raison ? Aucune idée. Cependant, ce n'était pas ma préoccupation première. Ma mère était mature, et savait très bien que lorsqu'elle serait seule avec Farah à la maison, elle devrait s'en occuper correctement.
« Oui oui. Bref, je vais faire ma valise, je rejoins Emily tout à l'heure ! Tu n'oublies pas hein. »
Elle acquiesça d'un mouvement de tête et se rendormit instantanément sur la table. Je soufflai, lassé, puis allai m'amuser un peu avec Farah, qui effectivement, était seule en train de jouer à la console dans le salon..
PDV EMILY
Je me réveillai doucement dans cette chambre qui ne m'était pas familière. Je me souvins peu à peu que je n'étais plus dans mon lit habituel, mais bien dans celui de ce joli hôtel. Je m'étirai tout en baîllant sans pression lorsque j'aperçus que Matthew me regardait. Je me mis à rire, prise en flagrant délit de « non charismatique ». Matthew et moi avions dormi dans la même chambre cette nuit là, afin de laisser ma mère dormir dans la pièce d'à côté. Cependant, les nuits prochaines, ce serait Ethan et moi qui aurions une chambre pour nous seuls. Non pas que nous allions faire des « choses », mais nous voulions quand même un peu d'intimité. Ça me gênerait de dormir avec Ethan dans le même lit, sous les yeux de mon petit frère, qui de plus est très curieux.
« Bien dormi ? » baillai-je de nouveau, m'adressant à Matthew.
« Bieeeen ! Le lit est trop confortable ! »
Je souris. C'était vrai que les matelas étaient très.. mous ? Cette sensation de légèreté, de dormir sur de la mousse, était très agréable. C'était certain que si nous devions dormir dans cet hôtel toute notre vie, jamais nous n'aurions eu de mal de dos.
« T'as vu, il fait beau ? » me montra-t-il du doigt la fenêtre.
Je tirai le rideau bleu, nous donnant une vue magnifique sur la ville de Paris. Sachant que nous avions une chambre au troisième étage, nous voyions à peu près les dix rues aux alentours. Le soleil illuminait la ville qu'était déjà réveillée. Il était seulement 9h47, et il y avait énormément de bouchon. Ahlala.. Paris.
« Bon, faut que j'aille me préparer moi ! J'ai du boulot aujourd'hui. »
Matthew s'était rallongé sous sa couverture. A ce que je voyais, il était heureux d'être ici. Je le laissai se rendormir (?) puis partis prendre des affaires propres afin d'essayer la salle de bain aux couleurs argentées..
[Chapitre 66 terminé ! 3 ème chapitre que je publie aujourd'hui, alors que nous sommes un jeudi.. ! Sérieusement, dites le que je suis un bon écrivain ? MDDRRR. *Narcissisme.* Sinon, que pensez-vous de ce chapitre ?
Sachez que je lis tous vos commentaires, cependant je ne réponds pas à tous ! :/ N'oubliez pas de voter et partager mon histoire ! *-* Déjà 526K .. Ahlala. A cette vitesse, nous atteindrons les 600K en fin de semaine ! Je vous adore. ♥ Bisous cicatrisants. ♥]
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro