« Chapitre 34 »
Chapitre 34
PDV EMILY
Une semaine s'était écoulée, et j'allais ENFIN sortir de ce fichu hôpital. Les médecins m'avaient gardé afin de faire des « analyses ». C'était extrêmement long et pénible, de plus que lors des piqûres, mes veines avaient été tellement « invisibles » qu'ils avait dû me piquer une dizaine de fois avant de prendre mon sang. C'était atroce. J'avais des bleus désormais sur mon bras.
« Tu es prête ? » me demanda ma mère, me tendant sa main sûrement pour m'aider à marcher.
« Maman, je peux marcher toute seule ! Je n'ai mal qu'au bras, pas aux jambes.. » lançai-je.
« Oui mais je ne voudrais pas que tu tombes une seconde fois.. » s'inquiéta-t-elle.
Je soupirai. C'était tellement rabaissant de me dire que j'allais désormais avoir le statut de « maladroite fragile ».
« Maman, je vais faire attention. »
Elle haussa des épaules et ouvrit la porte pour moi. Je roulai des yeux face à cette attention qui me paraissait légèrement exagéré puis partis dans le couloir en direction de la sortie.
« Tu m'attends hein ! Nous avons des papiers à remplir pour ta sortie ! »
Des papiers. Des papiers. Des papiers.
Épuisant.
« Oui M'man. »
Je la suivis donc jusqu'à l'accueil où se tenait deux femmes assises sur leur chaise de bureau faces à leur écran d'ordinateur. J'étais pressée de sortir, surtout que j'avais raté deux séances de violon, ce qui m'inquiétait pour le concours. D'après les médecins, mon bras guérira entièrement avant fin avril. Sachant que le concours était en début mai, j'avais des chances de pouvoir participer au concours.
« Bonjour ! » salua ma mère à la guichetière.
« Bonjour ! Que puis-je pour vous ? » sourit-elle.
Je m'éloignai de l'accueil et allai m'installer sur l'un des fauteuils qui se trouvaient proche de l'entrée. Je pris un magazine au hasard afin de m'occuper en attendant l'achèvement des dernières « formalités ».
Alors que je lisais un intéressant article sur les Stars au quotidien, j'entendis mon prénom :
« Emily ? »
Je levai la tête et aperçus un homme d'une cinquantaine d'année, aux cheveux poivrés qui lui retombaient sur les épaules. Étrange personnage, me dis-je intérieurement.
« Oui ? »
« Tu ne me reconnais pas ? »
J'arquai un sourcil, comme pour montrer mon incompréhension. Le fait qu'un inconnu m'aborde ne me terrifiait pas, sachant que ma mère était à seulement quelques mètres de moi, mais je trouvais cela bizarre quand même.
« Euh.. non.. Désolée.. » répondis-je.
L'homme sembla touché, puis entrouvrit les lèvres afin de commencer à parler, mais il fut interrompu par ma mère qui arriva en trombe.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » s'exclama ma mère, serrant légèrement des poings.
Apparemment, ils se connaissaient.
« Je t'ai déjà dit de ne jamais approcher ma fille ! » ajouta-t-elle de nouveau, énervée.
Tout le monde nous regardait à présent. J'étais perdue, déboussolée. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait.
« Maman, c'est qui ? »
« Personne ! » me répondit-elle légèrement trop violemment.
Je me raidis sur mon fauteuil, surprise par son agressivité. Je ne la reconnaissais pas. Je n'avais vu ma mère que très rarement dans cet état, et cela ne présageait rien de bon.
« Je voulais juste voir si elle.. allait bien.. et.. prendre de ses nouvelles.. » bégaya l'homme.
« Elle va très bien comme tu peux le voir, maintenant pars ! »
J'écarquillai des yeux face à la violence des mots de ma mère. J'avais honte de tous ces regards qui nous fixaient. Je me sentais comme emprisonnée, surveillée de partout. J'étais comme une bête de foire.
« Son bras prouve le contraire.. » rétorqua l'homme.
« Je suis simplement tombée.. » lançai-je.
L'homme me regarda, sous le regard noir de ma mère, puis il vint m'approcher afin de me caresser doucement le bras.
« Tu as mal ? »
Là, c'était flippant.
« Ne la touche pas ! » s'écria ma mère.
Deux hommes, sûrement des médecins, vinrent jusque nous.
« Il y a un problème ? » nous demanda l'un des deux médecins.
« Je.. » commençai-je.
« Oui ! Cet homme n'a pas l'autorisation d'approcher ma fille ! » s'exclama ma mère.
Je plaçai ma tête entre mes mains, signe de désespoir et de honte suprême. Je ne pouvais pas être plus affichée que ça. Certes, ma mère ne voulait sûrement pas que tout le monde nous regarde, mais elle ne faisait rien non plus pour être discrète.
« Bon, monsieur, nous vous demandera de quitter le bâtiment. » s'enquit de dire le second.
« Mais je voudrais seulement parler quelque minutes avec Emily ! » s'exclama l'homme.
Je lançai un regard interrogateur à ma mère qui m'ignora entièrement. Je grognai intérieurement de rage et de curiosité. Qui était cet homme, et que me voulait-il ? Elle pouvait bien me laisser parler avec lui quelques minutes ?
« Tu n'as pas à lui parler ! Tout a été dit lors du procès ! » rétorqua ma mère.
« Un procès ? » dis-je, confuse.
« Oui, ta mère m'a poursuivi en justice ! Contre toi ! » s'exclama l'homme.
Je remis une mèche de mes cheveux qui retombait devant mes yeux derrière mon oreille avant de me lever.
« C'est vrai ce qu'il dit Maman ? » l'interrogeai-je.
« Ne pose pas de questions. Sors et entre dans la voiture, je te rejoins. » m'ordonna-t-elle.
J'allai riposter, mais le regard froid et autoritaire qu'elle me lança afin d'accentuer ses paroles me glaça le sang. J'obéis donc et sors de l'hôpital. Cela faisait une semaine que je n'étais pas sortie du bâtiment, et sentir le vent frais sur mon visage me revigora amplement. J'accourus jusque la voiture avant d'entrer à l'intérieur. Je fus surprise de voir que ma mère n'avait pas fermé la portière à clé.
Une fois installée, côté passager, j'allumai la radio :
L'épidémie de grippe ne cesse de s'accroître ! En effet, le taux de malades ne cesse d'augmenter. Nous sommes passer en à peine une semaine d'un nombre de 40 000 atteins à 150 000 ! Ceci est énorme, et sachant que cette grippe est virale, nous vous conseillons donc à tous d'éviter tout contact avec les malades. Lavez-vous les mains plusieurs fois par jour. Après cela, nous allons parler de la météo ! ...
Je changeai de station et mis une station de musique. "Demons" de "Imagine Dragons" résonna dans l'enceinte de la voiture. J'essayai d'oublier le moment incompréhensible que je venais de passer en me chantant en même temps que le chanteur. Beaucoup plus mal, certes, mais beaucoup plus fort. Chanter m'aider à me sentir mieux et à penser à autre chose, alors je faisais vibrer mes cordes vocales.
Lorsque j'aperçus une femme qui me dévisageait de l'autre côté de la rue, je me rendis compte que j'avais laissé la fenêtre de la voiture ouverte, et que par conséquent, tout le monde m'entendait. Quelle honte..
Après plusieurs minutes, ma mère arriva en courant jusque la voiture. Une fois entrée dans celle-ci, je n'eus même pas le temps de poser une seule question qu'elle me coupa :
« Je t'expliquerai plus tard. »
Elle démarra. Son visage se concentra sur la route tandis que ses mains serraient le volant. Nous roulâmes durant de longues minutes, et lorsque j'aperçus que nous n'allions pas en direction de notre « chez nous », je demandai :
« On va où ? »
« Chez Tatie. »
Entendre ma mère parler de ma tante me sidérait. Cela faisait des années que nous n'avions plus aucun contact avec elle, et.. elle habitait à plus de 200 kilomètres ?!
« Mais elle habite à Toulouse ! » m'exclamai-je.
« Non, elle a déménagé tout près d'ici. Nous y serons dans une quinzaine de minutes. »
« Maman.. Qui était cet.. »
« Quelqu'un. » me coupa-t-elle. « Ecoute, je préfère t'expliquer lorsque nous serons arrivés. En attendant, retiens bien ce que je vais te dire : Tatie est devenue quelque peu.. excentrique. Tu devras.. »
« Oh non ! Ne me dis pas qu'elle est devenue comme Béatrice ? » m'exclamai-je, craignant sa réponse.
« Elle est devenue pire.. » grimaça ma mère.
Oh non.. Béatrice était une femme, une ancienne amie de ma mère. Nous allions tous les week-ends chez elle afin d'y boire le thé, et le chocolat pour ma part. Cette femme était.. folle ! A mes yeux, elle était une sorcière. Je ne comprenais pas du tout ce qu'elle voulait me faire comprendre ! Elle bougeait partout, et faisait des choses bizarres sans arrêt ! Une fois, je l'avais surprise en train de caresser le mur en lui murmurant certaines choses comme « Il va arriver.. » ou « Ne t'arrête pas, la fin est proche.. ». C'était terriblement terrifiant.
« Pourquoi tu nous emmènes chez elle alors ? » m'indignai-je.
« Tu as besoin de.. » Elle s'arrêta de parler afin de se placer sur une file d'attente. « De.. comprendre ce que tu ne sais pas. »
« Pour que je comprenne, il faut déjà que tu m'expliques ! »
« Justement, je veux t'expliquer là-bas.. »
Je secouai légèrement la tête de droite à gauche comme pour signifier « Mais dans quelle histoire je m'embarquais ? ».
« Ecoute.. Tatie est devenue très pointilleuse.. Tu devras éviter d'éternuer, de croiser les jambes à table, de regarder le plafond, de soupirer, de salir sa moquette préférée ou encore de renverser le chocolat qu'elle te servira. »
« Un chocolat ? »
« Oui, elle n'a que ça dans son armoire. C'est ce qu'elle me fait boire à chaque fois que je vais chez elle. Tu verras, il est délicieux. »
J'avais envie de lui répondre : « Mais qu'est-ce que je m'en fous qu'il soit délicieux ou pas ! Tu veux que je pète un câble ? » mais je me retins. Je sortis mon téléphone portable de ma poche, espérant avoir reçu un message d'Ethan, ce qui fut le cas.
~ Coucou ! Alors Princesse, tu vas mieux ? ~
Je souris et lui répondis :
~ Je viens de sortir de l'hôpital, mais je ne rentre pas tout de suite à la maison.. ~
Je rangeai mon téléphone dans la poche, alors que ma mère accéléra d'un seul coup, ce qui me fit me plaquer contre le cuir du siège.
Ethan était venu à plusieurs reprises me voir à l'hôpital. Il était inquiet, et je le comprenais, même si je lui avais répété à plusieurs reprises que ce n'était un bras cassé. Il m'avait chouchouté, ce que je trouvais mignon.
Après plusieurs minutes, nous arrivâmes devant une rue qui paraissait abandonné. Aucune voiture s'y trouvait garé et les vitres des maisons aux alentours étaient toutes rebouchées par des planches de bois clouées sur celles-ci. Je me serais cru dans un film américain si je savais que cela n'était pas réel. Ma mère se gara devant une maison qui, elle, contrairement aux autres, était habitable.
« Nous sommes arrivées. » annonça ma mère.
Super...
[Alors, avant toute chose, je voudrais m'excuser du retard que j'ai eu ! :( Je suis légèrement débordé en ce moment, et je me réveille très tard.. :/ Sinon, j'espère que cette suite vous a plu ! J'essaierai de publier le chapitre 35 demain.. (enfin, aujourd'hui du coup, vu qu'il est actuellement 3h53 du matin). Ce soir quoi ! :') Bref, n'hésitez pas à commenter et à voter !
AH ET AUSSI ET SURTOUT ! MERCI ÉNORMÉMENT POUR LES 120 K et quelques ! Ça me fait extrêmement plaisir, vous ne pouvez pas savoir ! De plus, je tiens à remercier toutes les personnes qui me laissent des messages privés ! C'est vraiment gentil ! *-* Bref, à très bientôt pour la suite des aventures d'Emily ! Bisous mélodieux ! *-*]
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