« Chapitre 14 »
CHAPITRE 14
PDV EMILY
« Bonjour.. » fut le premier mot que j'eus dit face à cette jeune femme semblant avoir la vingtaine. J'avais premièrement remarqué ses magnifiques cheveux roux remontés en un chignon fort chic ainsi que sa chemise à carreaux rouge, semblable à celles des bûcherons. Elle avait une paire de lunettes noire derrière laquelle se trouvaient de profonds yeux bleus contrastant avec ses tâches de rousseurs qui surplombaient ses joues. Dés qu'elle m'aperçut, elle me sourit et me répondit directement d'un « Bonjour Emily ». Sa voix était douce et apaisante, et son sourire ne faisait que la rendre chaleureuse et accueillante, déclenchant en moi une curiosité : celle de la connaître davantage.
« Tu vas bien ? »
Elle venait de me demander ça tout en me contemplant. Ses yeux posés sur moi ne faisaient que me sentir mal à l'aise et me faire rougir. Je lui répondis d'un hochement de tête, ce qui la fit rire.
« Tu n'as pas à te sentir mal à l'aise Emily, je ne vais pas te manger. » me rassura-t-elle.
Elle alla jusqu'à son bureau et sortit de son tiroir une pile de feuilles. Elle la posa sur la surface boisée puis chercha dans celle-ci.
« Ah voilà ! » s'exclama-t-elle avant de prendre dans ses mains une feuille jaune. « C'est un petit questionnaire sur toi, ta façon de penser, ton caractère. Enfin, j'aimerais tout simplement que tu y jettes un œil et y répondes afin que je puisse te connaître davantage. »
Je pris sa feuille.
« Je la remplirai. » souris-je.
« Super ! » s'enthousiasma-t-elle avant de s'asseoir sur un des fauteuils qui étaient posés face à la porte d'entrée. « Bon, sinon, raconte moi ta "carrière" musicale. » dit-elle en faisant des guillemets avec ses doigts à la prononciation du mot "carrière".
« Bah.. Y'a pas grand chose à dire.. je.. »
« Elle a d'excellents résultats ! Ma fille est une prodige de la musique ! » me coupa ma mère.
« Maman ! » me plaignis-je.
La jeune femme explosa de rire avant de nous regarder, l'une après l'autre, comme pour essayer de trouver les 7 différences, comme dans ces fameux jeux pour enfants.
« Je vois.. Modeste ? » s'interrogea la femme, fixant ma mère.
« Elle n'assume pas son talent ! » soupira ma mère, comme une adolescente.
J'avais l'impression que nous venions d'échanger les rôles. C'était fou comme ma mère pouvait être puérile dans certaines situations.
« Je n'ai pas de talents, je suis juste douée ! » rétorquai-je, n'aimant pas le fait que l'on me mette en valeur.
J'avais l'impression que ma mère voulait tout faire pour me faire paraître « la plus belle et la plus intelligente », mais je ne voulais pas. Je détestais lorsque l'on me complimentait, car j'avais l'impression que si je faisais un pas de travers, tout cela ne serait que mensonge. Paranoïaque que j'étais, je ne voulais pas les écouter.
« Emily, même ton ancien professeur disait que tu étais l'élève la plus douée qu'il n'avait jamais eu dans sa carrière. » renchérit-elle.
Argh, tous les souvenirs de cet homme qui m'avait fait connaître tous ces compositeurs et artistes que j'adorais tant, celui qui m'avait appris toutes les bases du violon, celui qui m'avait donné goût à jouer qui remontaient à la surface me fit vibrer intérieurement. J'avais l'impression que j'allais recraquer, encore. J'étais sur le point de verser ses stupides larmes. « Ce n'est pas le moment ! » hurlai-je intérieurement, m'obligeant à retenir ces émotions.
Ma mère, remarquant le malaise qui se trouvait désormais dans la pièce à cause de l'emploi de cette personne qui je chérissais énormément décida de changer de conversation et arrêta d'enfoncer le couteau dans la plaie :
« Sinon.. » Elle se tourna vers ma nouvelle professeure de violon. « Quelles sont vos horaires ? » lui demanda-t-elle.
Durant 15 bonnes longues minutes, elles s'échangèrent des horaires qui étaient soit trop tard, soit trop tôt, soit durant mes cours au lycée, mais elles parvinrent à me fixer des horaires durant la semaine et le week-end.
« Donc de 18 heures à 19 heures le mardi, et de 17 heures à 18 heures le dimanche ? » répéta Mademoiselle Rose, c'était son nom.
« Parfait ! » s'esclaffa ma mère.
J'allais riposter par un « Et moi ? On me demande pas mon avis ? », mais lorsque j'aperçus qu'il se faisait déjà tard, je mis de côté cette idée.
« Il se fait tard, nous allons y aller Emily. » me sourit ma mère, comme si elle venait de lire dans mes pensées.
Bizarre.
Je souris à Mlle Rose avant de sortir de la pièce. Ma mère et celle-ci se serrèrent la main, et nous partîmes de nouveau dans la voiture, mon violon toujours en main.
« Ah ! Tu n'as pas montré ton talent à Mlle Rose ! » s'exclama ma mère, apercevant mon étui sous mon bras.
Evidemment que non, maman, tu n'as fait que lui parler de moi et me lancer des fleurs, répondis-je intérieurement.
« Bah non, je n'ai pas eu le temps, mais de toute façon j'étais beaucoup trop stressée pour jouer quoi que ce soit. Je n'aurais fait qu'un vacarme qui aurait donné une mauvaise impression de moi. »
J'insistai bien sur le "mauvaise impression" afin qu'elle ne proteste pas. Je savais que j'étais l'une de ses plus grandes fiertés, et me savoir l'objet d'une honte ou d'une quelconque défaite pouvait la rendre malheureuse. Elle "pariait" trop sur moi à mon goût. Certains, j'étais douée au violon, mais il ne fallait pas non plus me prendre pour Vivaldi ou Beethoven.
Le reste du trajet se fit en silence, à mon plus grand bonheur. Il faisait très frais, et même si nous étions dans la voiture, j'avais la chair de poule, vous savez, cette petits points qui se forment sur le dessus de votre peau, la rendant granuleuse et repoussante ?
Une fois arrivées, je m'empressai de sortir de la voiture et montai directement dans ma chambre. J'étais tellement crevée que je ne pris même pas la peine de faire quoi que ce soit et m'endormis dans mon lit, toujours habillée.
« Tu crois que c'est lui ? » demanda Naomie à Kate.
Naomie, Kate et moi étions dans la cour de récréation. Il était actuellement 14h12 du lendemain de mon premier contact avec ma professeure de violon et nous avions pas cours durant une heure grâce à un professeur absent. Sûrement cette épidémie de grippe.
« Bah je n'sais pas, ça pourrait être n'importe qui.. » répondit Kate, perdue.
Kate et Naomie étaient en train de chercher qui avait bien pu mettre cette lettre anonyme dans son casier. En effet, le matin-même, elle avait trouvé une enveloppe tout ce qu'il y a de plus banal dans laquelle se trouvait un morceau de papier qu'elle s'était empressée de nous faire lire. « Tes yeux, tes lèvres, tes cheveux, tout me fait craquer chez toi. TU me fais craquer. » était écrit sur celui-ci.
Personnellement, je trouvai cela assez flippant, mais Kate et Naomie avaient l'air heureuse de voir que ma meilleure amie avait un "admirateur secret".
« Et toi Emily, tu en penses quoi ? » fit Kate.
« Hein, quoi ? »
Je secouai légèrement la tête. Etant dans mes pensées, je n'écoutais que très peu leur conversation.
« Roh. On parle de cette lettre. Tu penses que c'est qui ? »
« Bah.. Je n'sais pas.. Un pédophile ? »
Naomie hurla de rire, ce qui provoqua l'énervement de Kate qui serrait légèrement des poings. Elle prenait cette histoire trop à cœur à mon goût, mais j'étais mal placée pour la juger. L'année précédente, je m'étais enflammée juste car j'avais retrouvé une rose dans mon cahier. Hé oui, à croire que dans cette ville, des garçons romantiques pouvaient exister.
« Ne raconte pas n'importe quoi. Je sais que ça fait légèrement pervers, mais celui qui m'a envoyé ça doit sûrement être maladroit. » me contredit Kate.
« Ou peut-être veut-il simplement te.. »
Je ne finis pas ma phrase, lui laissant comprendre toute seule où je voulais en venir.
« Tu es vraiment sale ! » me lança-t-elle, écœurée.
«Toutes les hypothèses sont plausibles, ma chère aimée. »
Elle me frappa l'épaule, me faisant gémir de douleur, puis nous fûmes rejointes par un des prétendant de Naomie, qui venait prendre sûrement de ses nouvelles.
« Salut ! » sourit-il à Naomie.
Naomie me lança un regard discret, voulant dire « Faites quelque chose ! ». Le garçon avait l'air de beaucoup apprécier Naomie, ce qui n'avait pas l'air réciproque.
Ni une ni deux, la voyant dans l'urgence d'être secourue, j'improvisai une envie pressante :
« Naomie ! J'ai besoin d'aller aux toilettes ! Vite ! Viens avec moi ! » m'écriai-je. « Désolée, problème de fille. » lançai-je au garçon avant de tirer Naomie loin de lui, courant vers les toilettes.
Une fois arrivées toutes les deux dans les toilettes qui étaient vides, Naomie commença :
« Merci ! Je ne voulais pas que ce lourd me drague encore. » soupira-t-elle.
« Pourtant il est plutôt mignon.. » souris-je.
« Emily.. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi..? » lança-t-elle, faussement désespérée.
« Bah.. »
J'allai répondre je-ne-savais-quoi lorsque je fus interrompue par la porte des toilettes qui claqua, avertissant que quelqu'un venait d'entrer en trombe à l'intérieur.
« Les filles ! Vous êtes sérieuses de m'avoir laissée toute seule avec ce lourd ?! » souffla-t-elle.
Je me mis à rire de plus belle. Nous l'avions oublié, honte à nous.
« Désolée ! Je t'avais complètement zappé.. » ris-je.
« Ce n'était pas drôle.. » fit-elle mine de bouder.
« Moooowh... Allez, boude pas. Tu vas t'en remettre. »
J'aimais être sadique, c'était terriblement amusant. Elles étaient habituées à mon caractère -de merde- et laissaient passer souvent mes paroles qui pouvaient être parfois blessantes.
Je pris Kate dans mes bras sous les yeux de Naomie, qui nous rejoignit quelques secondes après.
Nous passâmes le reste de l'heure dans le bâtiment afin de ne pas recroiser l'un de ses garçons qui ne cessaient de reluquer Kate et Naomie. J'aurais pu être jalouse que ces regards ne tombent pas sur moi, mais lorsque je vis les spécimens, j'étais plutôt soulagée de ne pas me les coltiner.
La sonnerie retentit, nous rappelant que les cours reprenaient, à notre plus grand désarroi.
Je m'empressai de monter à l'étage, rejoignant notre classe de SVT suivie de Kate qui ne cessait de me crier d'aller moins vite. Je ne voulais pas arriver en retard, déjà que j'étais à deux doigts de me prendre une heure de colle à cause de ces nouvelles règles de « Je ne dois jamais être en retard sous peine de sanctions. ». Je trouvais cela stupide, mais bon.
Arrivée devant la porte, je remarquai qu'ils n'étaient pas encore entrés. Je me retournai afin de faire face à Kate, mais je lâchai un léger cri de surprise lorsque j'aperçus une forte carrure devant moi.
« Mes oreilles ! » se plaignit Ethan.
« Tu m'as fait peur aussi ! D'où tu viens ? Je ne t'ai même pas vu arriver ! »
« C'est normal.. j'étais caché. »
Je levai un sourcil, lui faisant comprendre mon interrogation face à la raison pour laquelle il se cachait.
« Je t'attendais. » ajouta-t-il.
« Pourquoi ? » dis-je d'une manière neutre.
J'étais heureuse qu'il me dise ça.. allez savoir pourquoi. Peut-être que le fait de voir qu'il pensait à moi même pendant mon absence me faisait du bien ? C'était étrange.
« Je voulais te faire chier. »
Mon visage se décomposa. Était-il sérieux ?
« Sérieusement ? » demandai-je, dépitée.
Il hurla de rire, se pliant en deux. Je lui montrai mon incompréhension face à son comportement, ce qui le fit rire de plus belle. Désespérant.
« Tu aurais dû voir ta tête ma belle ! »
Ma belle ? Venait-il vraiment de m'appeler comme ça ? Mes joues virèrent au rouge, puis j'entrai rapidement en classe, voulant cacher la teinte honteuse que prenait mon visage.
Pourquoi je rougissais ? Fichue timidité. Je me sentais terriblement conne de rougir à la seule prononciation d'un surnom. Mais.. était-ce le surnom qu'il avait employé qui me mettait dans cet état, ou alors simplement le fait que ce soit LUI qui le dise ?
[Voici la suite de cette fiction ! Je suis extrêmement désolé de mon retard, mais je tiens à vous annoncer que j'ai récupéré mon ordinateur, ce qui veut dire que je publierai plus souvent ! Héhé, j'espère que vous avez aimé cette suite ! N'hésitez pas à poster vos commentaires, avis et critiques ! Je vous adore ! Bonne lecture à vous.. :3]
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