Elle me regade froidement. J'ai l'impression qu'elle va me tuer. Elle s'approche lentement, les points serrés. J'avale difficilement ma salive.

- Ça fait plus d'une heure que je t'ai commissionnée. J'ai pris du retard sur la préparation du repas. Et ne me ments pas, Je t'ai vu arriver avec Shisui. Gronde-t-elle. Où as-tu trainée toute la journée ?

Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je tremble tellement que je glisse le long de la porte pour me retrouver assise en tailleur sur le sol. Et je fonds en larmes. Mes larmes ont pour effets de l'attendrir un peu. (Oui je suis une pleureuse, et alors?!).

Elle se rapproche de moi et retire les mèches qui recouvrent mon visage.

- Qu'y a-t-il ma chérie, pourquoi tu pleures ?

Sa voix est devenue si douce, ça me rassure. Alors je lui raconte ce qu'il m'est arrivée. Même les détails moins importants.

- C'est pour ça que j'ai tardé. Et maintenant, il veut qu'on aille ensemble rendre visite à itachi. Terminai-je.

- Quoi ?! Le fils du chef de la police de Konoha ?! Je ne savais pas que vous vous connaissiez... Tu dois absolument y aller! m'ordonne-t-elle.

- Noon ! soupirai-je. Et j'ai mal à la tête, je suis fatiguée. Sans parler du fait qu'il est trop bizarre, Itachi. Tu ne m'as pas écoutée ou quoi ? lui dis-je.

Et là je ne comprends pas sa réaction. Elle se lève, me laisse là, et retourne d'où elle venait. Elle emporte avec elle le sac de courses. Avant de disparaitre dans la cuisine, elle me lance un regard sombre. Du genre qui signifie " je vais te tuer si tu ne fais pas ce que je dis ". Bonjour la mère compréhensive et tout le tralala.

- Ecoutes-moi bien jeune fille ! Après le goûté tu iras avec Shisui rendre visite à Itachi, est-ce que c'est bien clair ?!

Son regard me terrifie. Qu'ai je fait pour mériter ça ? J'ai du mal à répondre. J'arrive à peine à secouer ma tête en signe de "oui chef".

Elle poursuit son chemin. Ce n'est que lorsqu'elle n'est plus dans mon champ de vision que je me permets de respirer. Waou!! Je me demande si toutes les mères sont comme ça.

Ma mère est très autoritaire. Mais elle est aussi très préoccupée. Je n'ai pas d'amis à part Shisui-kun. Alors, elle aimerait bien que j'en profite pour me faire plein d'amis de son entourage. J'en veux aussi mais pas du genre d'Itachi. C'est par le biais de Shisui qu'on s'est rencontré, et depuis il m'a laissé une mauvaise impression.

Un jour, je me rendais à la rivière près des champs. C'est là-bas que Shisui-kun m'apprend à dresser Sado. Et justement, J'y allais pour ça. Je portais mon petit chiot dans les bras. Il était trop mignon d'ailleurs. Une fois sur place, Shisui-kun n'était pas encore arrivé. Quelques minutes après, il m'avait rejoint accompagné d'un inconnu jusque là. Itachi Uchiwa.

Les clients de mon père parlent beaucoup de lui. À ce qu'il paraît c'est un vrai petit génie, tout comme Shisui-kun. Tout ça c'est bien beau, mais il reste un garçon très bizarre pour moi.

Il était souriant, il avait même joué à "va chercher" avec Sado. Mais derrière ce masque de garçon affectieux, se cache un être froid et sans sentiment. Peut-être que je me fais des idées. Mais avec mon don, je peux voir les auras des gens, Et parfois leur personnalité. Son regard était vide, mais aux yeux de tous, il semble plein de vie. Je ne sais pas, peut-être le fait d'être le fils du chef de la police l'oblige à se comporter d'une certaine manière. Et mon don m'a permise d'éviter beaucoup de mauvaises fréquentations.

Son regard me rappelle aussi celui de Kakashi-senpaï maintenant que j'y pense. En plus, lui il porte un masque. On arrive pas à deviner ce qu'il pense vraiment. En même temps, je ne l'ai vu qu'une fois, donc je ne peux pas donner d'avis concret.

Cette visite à Itachi me stresse comme jamais. Mais c'est vrai que ça fait un bout de temps qu'on ne s'est pas vu. J'ai un petit pincement au cœur en pensant à ça. Je me demande s'il a changé, ou si son état s'est empiré. J'en frisonne d'inquiétude. Non, je ne veux pas imaginer un Itachi plus invivable.

Il n'est pas méchant, ni désagréable. Il ne semble pas avoir de mauvaises intentions. C'est juste que quand je le regarde, je le sens souffrir, mourrir. Inexistant sans son masque. Si seulement, si seulement je pouvais l'aider...

Je sursaute tout à coup, ramenée à la réalité. Une minute, qu'est ce que je fais dans mon lit ? J'étais pourtant assise devant la porte d'entrée.

- Ah, enfin tu te réveilles ! Tu nous as fait très peur, me dit mon père de sa voix calme et rassurante.

Il est près de moi, et me tend un bol de quelque chose qui ne m'inspire pas confiance.

- Qu'est ce qui s'est passé ? Je suis un peu perdue, lui demandai-je.

Il me sourit et me tend le bol.

- Ta mère t'a retrouvée allongée devant la porte. Elle t'a portée jusqu'à ton lit, puis elle m'a appelé, me répond-il franchement. Apparemment tu t'étais évanouie.

Il touche mon front pour vérifier ma température.

- Je ne me rappelle de rien. Je sais juste que j'étais devant l'entrée.

- Ne t'inquiète pas. Bois cette tisane, ça va te requinquer tu vas voir. C'est un remède de ma fabrication.

Oh, non ! Les remèdes de papa sont tous plus dégoutants les uns que les autres. Vous avez déjà senti l'amertume? Bah c'est l'odeur que ça a. Je tourne la tête. C'est hors de question qu'un truc pareil rentre dans ma bouche. Il constate mon désaccord.

- Tu ne voudrais pas que j'appelle ta mère à la rescousse, n'est-ce pas?!

Mon visage se décompose à l'idée de cette possibilité. Je saisis le bol et avale tout d'une traite.
C'est comme je l'imaginais. Visqueux, dégoulinant, chaud et super amère.

Alors que je tente d'oublier cet horrible goût encore trop présent en bouche, mon père se moque de moi. Et là ma mère rentre dans la pièce.

- Ça y est ? Elle a tout bu?

- Oui. Tout d'un coup !

Quoi ? Ils avaient préparé leur coup ? Je me suis faite avoir par eux. C'est décidé, je boude.

- C'est fait. Elle ira mieux désormais. Je dois retourner au magasin, dit-il tout en quittant ma chambre.

- A ce soir!! lui lance ma mère.

- Oui oui. Et toi, ma chérie, tu ne dis rien ? me demande-t-il.

Alors là, j'affiche le visage le plus frustré que je puisse. Ils me regardent bizarement, avant de rire. Ils se moquent de moi?! Quel genre de père est-il ? Pour ma mère, Ça ne m'étonne pas du tout.

- Allez, ne te faches pas ! C'était pour ton bien. Et puis, ton goûter est là sur ton chevet, si jamais tu as faim.

Elle me lance un grand sourire, puis tous les deux sortent de la pièce. Enfin seule. Je ne me suis même pas rendue compte de mon malaise. C'est claire désormais, je vais éviter de croiser des pierres sur mon chemin. Elles causent beaucoup de dégats.

Au moins, je n'ai pas de bosse. Je sens déjà que le remède de papa fait son effet. Je me sens moins lourde. Je décide alors de prendre mon goûté. Maman m'a fait un sandwich et du jus d'orange. C'est génial ! Une fois terminé, je dépose le plateau sur la table de chevet, et je me ralonge dans mon lit. Il est si confortable.

Je n'ai plus envie de partir d'ici. Mais alors que je suis sur le point de m'endormir, quelqu'un rentre dans ma chambre.

- Ma chérie, lèves-toi vite. Shisui est là!!!

Oh non ! Je voulais juste faire une pause. Et si possible, éviter d'aller chez Itachi. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

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[correction complète faite le 23-06-2018]

Ahahahah... Que pensez-vous de ce chapitre ? Les états d'âme d'Ono ? N'oubliez pas, vos avis comptent. À plus pour la suite.

~{re-correction le 30/05/2023 : pas grand chose à modifier. Les réactions d'Onohana m'ont faite rire.}~