L'entraînement d'aujourd'hui a été intense. Même si j'arrive à contrôler mon chakra suffisamment bien, Il m'est encore difficile de maintenir une puissance constante une fois que je le libère. Je parviens quand même à trancher des arbres en faisant passer mon chakra dans la lame. Le problème c'est de le maintenir assez longtemps. Le temps d'un combat, surtout face à un ennemi puissant. Pour le moment, La seule technique que je maîtrise c'est la bourrasque de vent même si ça ressemble plus à un petit tourbillon. J'aimerais aussi apprendre à utiliser le mangékyo sharingan. Je devrais demander à Itachi de me montrer comment faire.

Ça fait un moment que j'ai finit l'entraînement et que je suis sur le chemin du retour. Je passe par un sentier qui suit la rivière. La même où on a retrouvé le corps de Shisui... Ce douloureux souvenir ne cesse de me hanter. Je me promets intérieurement de me venger si un jour je découvre qui lui a fait ça. Parce que quoi qu'on me dise, Je ne crois pas à cette histoire d'accident, encore moins en celle du suicide. Par ailleurs, Itachi m'a fait comprendre qu'il était à ses côtés avant sa mort, qu'il lui a fait des promesses et que Shisui est mort le sourire aux lèvres. Pourquoi ne m'a-t-il pas dit qui l'avait tué ? Est-ce que tout ça est lié au coup d'état prévu par mon clan ?

J'arrête de marcher, Trop emportée dans mes pensées. Je pourrais me cogner la tête contre un arbre. Itachi... Parfois je me dis que si j'avais été à sa place, j'aurais tout fait pour sauver mon meilleur ami. J'aurais même risqué ma vie pour lui. Parfois j'ai envie... De... Lui faire regretter... Soudain j'entends des sanglots. Ils viennent de la rivière. J'observe les alentours puis aperçois une silhouette à genou sur l'eau. J'en conclus qu'il s'agit d'un ninja. Aumoins un guénin... Je m'approche lentement de l'inconnu, une main posée sur la garde de mon Katana. Je ne me déplace plus sans lui, Depuis... Enfin, bon.

Plus je me rapproche, mieux je reconnais cette personne. Il n'y a plus que quelques centimètres qui nous séparent. C'est Itachi. Il est trempé de la tête aux pieds. Son corps tremble au même rythme que ses pleurs et ses reniflements. Son visage est baissé, Je ne sais pas s'il a remarqué ma présence. Il a l'air tellement désespéré. Que faire ? Comment aurait réagit Shisui ? C'est vrai que je lui en veux mais là j'ai plus de peine pour lui. Depuis la mort de notre ami, C'est comme si un fossé c'était creusé entre nous. Pourtant il n'aurait jamais souhaité que les choses se terminent ainsi. Je n'ai pas le droit de tourner le dos à mon ami.

Alors je me rapproche encore plus, Me mets à mon tour sur mes genoux, place mes mains autour de ses épaules, ce qui le fait sursauter. Je le serre dans mes bras, Comme le ferait n'importe quel ami. Ses pleurs redoublent d'intensité. Je ne m'y attendais pas. Il relève la tête pour la poser sur mon épaule droite puis il passe ses bras autour de ma taille. Son contact est froid, Me procurant des frissons au passage, pourtant je resserre mon étreinte autour de lui. Le voir ainsi me fend le coeur. L'entendre pleurer provoque une vague de tristesse en moi. À leur tour, Mes larmes parcourent mon visage. Nous restons ainsi un long moment avant qu'il ne se calme un peu.

- Onohana... Merci d'être là pour moi, murmure-t-il d'une voix rauque.

- Ce n'est rien, Je t'assure. Je me dois de t'aider en cas de soucis, dis-je, la voix cassée. Allez, viens, Je vais faire du feu pour se réchauffer.

Il accepte et nous quittons la rivière. Je sais bien que dans son état il n'est pas prêt à rentrer. Je n'aimerais pas être à sa place. En plus, Sa famille doit s'inquiéter en ce moment. Je rassemble des bouts de bois puis allume un feu grâce à la technique katon "boule de feu". Itachi s'est réfugié derrière un arbre pour retirer ses vêtements, les presser et les remettre avant de venir s'installer près du feu. Son visage est si pâle et son regard éteint. Je pense que parler lui fera du bien alors je me lance.

- Hé, Je ne veux pas passer pour celle qui se mêle de tout mais je pourrais savoir ce qui t'est arrivé ?

Il laisse ma question planer un moment.

- Je... Je ne sais pas. Je cherchais à fuir. Fuir cette vie, fuir ce monde, répond-il.

Il m'inquiète... Vraiment.

- Tu... Tu n'as pas essayé de mettre fin à tes jours, rassure-moi.

- Non. Je me suis laisser emporter par les eaux jusqu'ici. Je ne sais plus... J'en ai assez, assez de tout ça.

Il commence à s'agiter. Ses mains et ses lèvres tremblent. Il vaut mieux ne plus lui poser de questions. Je le prends à nouveau dans mes bras, Dans l'espoir que ma chaleur combinée à celle du feu pourront le calmer. Il arrête de trembler au bout d'un moment. Il commence à faire nuit et je commence à avoir faim. S'entraîner demande beaucoup d'énergie que je dois récupérer en mangeant. Ce qui veut dire qu'on va bientôt devoir rentrer.

Je ne devrais plus l'embêter et pourtant j'ai des comptes à régler avec lui. Je dois lui dire. Je prends mon courage à deux mains.

- Dis, Itachi, qu'est-ce qui te met dans de tels états ? Je ne t'avais jamais vu comme ça. Est-ce à cause de la mort de Shisui ? demandai-je.

Je n'obtiens aucune réponse. Il m'énerve à la fin à vouloir tout garder pour lui. Je suis là et pourtant il agit comme si un mur se dressait entre nous. Je soupire et relâche mon étreinte. Je ne vais pas abandonner pour autant. Surtout pas après ce que m'a avoué mon père. Je fixe le feu qui nous éclaire et nous réchauffe. Konoha... Le pays du feu... Tous ces principes qu'on m'a inculquée jusqu'à maintenant... Ils comptent vraiment bafouer tout ça ?! À quoi bon? Je brise le silence en premier comme depuis le début de ce monologue.

- Tu sais, l'autre jour mon père m'a avoué quelque chose. Il m'a dit que le clan avait l'intention de mener un coup d'état. Et je comprends leurs ambitions, Je comprends leur colère.

Étonnement, Il réagit enfin en me dévisageant. Je peux lire dans ses yeux un mélange de tristesse et de rage. Il y'a aussi de la peur. Moi aussi j'ai peur. Je détourne les yeux pour fixer à nouveau les flammes rouges et oranges.

- Je n'ai pas l'intention de les suivre dans cette folie. J'étais jeune à l'époque mais j'ai connu la guerre. Nous étions dans une espèce de salle sombre, Mes parents et moi et tous les membres du village qui n'étaient pas aptes à se battre. Nous étions serrés les uns sur les autres. Il y'avait des pleures, des cris, de la famine, de la peur... Lui racontai-je.

Je le fixe à nouveau. Son regard s'est comme qui dirait adouci même si j'y lis encore de la peur.

- Je ne veux pas faire subir ça à mon clan, encore moins à mon village. Je ne veux plus la guerre, Je veux la paix ! reprenai-je.

Je n'ai pas le temps de comprendre que ses lèvres se retrouvent plaquées contre les miennes. Il me faut un instant pour réaliser qu'il m'embrasse. La transition entre ses lèvres froides et les miennes qui sont chaudes est étrange. Je ne résiste pas longtemps et me laisse aller à ce doux plaisir. Il place ses mains autour de mon visage, appuyant un peu plus nos lèvres les unes contre les autres. J'ai comme des papillons dans le bas ventre et des frissons dans le dos. Qu'est-ce que ça signifie ? Après quelques secondes, Il libère enfin mon visage. Je peux respirer à nouveau. Je dois avoir les joues rouges comme des tomates en ce moment. Discrètement, Je vois ses joues rouges. Je me couvre le visage avec les mains.

- Oh lala ! C'était si soudain. Je ne m'y attendais pas. Je... C'est mon... Premier baiser, bafouillai-je.

Je l'entends rire doucement. Enfin ! Mon coeur se gonfle de bonheur. Pourquoi ?

- Pour moi aussi, C'était le premier. Avoue-t-il.

Je suis encore plus gênée.

- Pourquoi as-tu fait ça ? demandai-je.

Je l'affronte du regard. Nos deux visages sont rouges. Mais je ne baisse pas les yeux. Il prend une grande inspiration.

- Moi aussi je veux la paix. Je veux que Sasuké grandisse dans un monde où la guerre n'existe pas. Je veux que ni toi ni lui ne souffriez à cause de l'égoïsme des hommes. Je ferai tout pour vous protéger.

Ses paroles me vont droit au coeur. J'esquisse un léger sourire.  Nonchalamment, Il se lève et me tend sa main. Je le regarde, surprise.

- Il est temps de rentrer maintenant, Il commence à se faire tard. Je vais te raccompagner, annonce-t-il.

J'accepte son aide. Nous éteignons le feu avec de la terre avant de partir. Le retour à la maison se fait dans le calme. Arrivés devant chez moi, Il me fait une bise sur le coin des lèvres puis me dit aurevoir. Je n'arrive même pas à répondre tellement choquée par autant d'audace venant de lui.

Je retrouve ma chambre quelques minutes après. Je m'affale sur mon lit comme un escargot. Plus j'y pense, plus je crois l'avoir entendu murmurer " je sais ce qu'il me reste à faire". De quoi parlait-il ? Mais le plus important c'est de savoir si le fait de s'être embrassés fait de nous des amoureux...

Oui ou non ?

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Fière d'avoir écrit ce chapitre.
D'après vous, Comment va se terminer cette romance toute naissante ?
À bientôt pour la suite.