I- Premier Noël
Premier Noël
Il est encore tôt mais je ne dors plus, je profite de la vue. Il faut dire que je ne vois que rarement Eléonor dormir le matin. Bien qu'elle soigne sa coiffure avant de se coucher, ses cheveux sont ébouriffés le matin, ça lui va tellement bien cet air de sauvageonne. J'aime la voir dormir, ses traits sont reposés, son visage est pure. Sa jolie bouche ne ferme qu'à moitié et émet un léger souffle qui me chatouille le torse, cette bouche est si délicate que j'en ai presque des remords lorsque je l'embrasse, ma barbe naissante ne peut que l'abîmer. Lorsqu'elle dort, elle n'est pas sexy, elle est simplement belle, mais peut être que mon avis n'est pas objectif et que n'importe qui la jugerait hideuse.
Comme il fallait s'en douter, mon père a très mal accepté l'idée du divorce et lorsqu'il a compris que je ne reviendrais plus vers lui, il a décidé de nous rendre la vie impossible. Grand bien lui fasse, car je n'ai jamais été plus heureux que lorsqu'il m'a chassé de mon appartement froid et impersonnel. J'ai élu domicile chez Eléonor depuis maintenant une semaine, ma mère aussi d'ailleurs, ça ne change pas grand-chose, car depuis septembre j'ai l'impression de passer plus de temps chez elle que chez moi. Ce n'est que provisoire pour ma mère, elle cherche un logement, mais en attendant elle occupe la chambre de Tom qui a lui même élu domicile dans la chambre de Lucas et Alice, c'est un sacré bordel mais ça ne dérange personne, sauf mon père qui devient fou en voyant que ma mère et moi n'avons pas besoin de lui.
C'est pour cela que j'entends sa voix ce matin, derrière la porte. La maison se réveille doucement, non sans une certaine impatience tout de même.
- Hep Hep Hep! Personne ne descend, tout le monde n'est pas encore réveillé, chuchote ma mère.
- Est-ce que c'est moi que je peux réveiller Adelphe ?
Ça c'est la voix d'Arthur, et même si je pourrais la confondre avec celle de quelqu'un d'autre, cette faute de français à l'oral ne peut venir que de lui.
- Tu crois qu'il est l'heure? Questionne ma mère.
- Bah voui, le soleil il fait plus dodo.
J'imagine la moue angélique et innocente d'Arthur derrière cette porte. Il faut comprendre son impatience, le Père-Noël est sûrement passé pendant la nuit, du moins c'est ce qu'il croit.
- Et si tu réveillais ton papa avant ?
- Non j'ai peur quand papa il ronfle ça fait le bruit des monstres.
- On vient avec toi, si tu veux? Propose Alice, et j'entends les pas des enfants se précipiter dans la chambre de leur père.
L'agitation à l'étage vient de perturber le sommeil d'Eléonor, elle grogne quelque chose d'incompréhensible et remonte la couette sur son visage, ce qui me frustre quelque peu. Aujourd'hui elle n'a aucune envie de se réveiller, elle n'aime pas particulièrement Noël, il faut dire que moi non plus. Elle estime que c'est une perte d'énergie et d'argent, pour elle, c'est toute l'année que l'on doit prouver aux autres qu'on les aime. Mais je penses que cette année cette journée aura une autre saveur que les précédentes.
Depuis tout petit, nous passions Noël chez la sœur de mon père, qui accessoirement est ma tante. Les réveillons se déroulaient aussi chez elle, mais je ne les aies jamais vraiment apprécié, certes je recevaient un nombre incalculable de cadeau. Dans l'esprit consumériste et compétitif de mes parents il fallait toujours que ma sœur et moi aient plus de cadeaux que nos cousins, mais Noël ne rimait pas avec trêve et les coups de mon père ne s'absentaient pas pour l'occasion ainsi que l'affection de ma mère n'apparaissait pas comme par magie. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai compris que le Père-Noël n'existait pas, chaque année je lui demandait de me donner la force être un garçon sage digne de l'amour de mes parents mais je ne recevais que plus de coups et moins de tendresse.
À l'adolescence j'ai trouvé l'idée de Noël complètement ridicule. Ma famille est profondément catholique, alors "Vive Jésus" et célébrons ensemble sa naissance pendant la messe de minuit... Mais moi, même si je crois profondément en l'existence de Dieu, j'ai toujours eu du mal à comprendre la question de la trinité et tout ce qu'il s'en suit, alors la pratique religieuse est pour moi quelque chose d'inenvisageable. De plus, c'est à l'adolescence que l'Histoire a commencé à m'intéresser et c'est à ce moment-là que j'ai compris que Jésus n'était pas né le 25 décembre et que nous avons aucun moyen de l'affirmer. C'est le pape Libère qui a décidé de fixé cette date au IVe siècle en la greffant sur la fête païenne du "soleil invaincu" afin d'évangéliser les mécréants mais rien, aucune source, pas même la bible, ne confirme cette date de naissance. Pour moi, notre Noël d'aujourd'hui, avec le bonhomme joufflu rouge apportant les cadeaux n'est qu'une pure invention de la société de consommation qui tire ses origines d'une publicité pour le coca-cola... Alors autant dire que je n'ai jamais réellement trouvé de l'intérêt à cette fête que j'ai fini par qualifié d'ennuyante, rébarbative , complément à chier ou encore de piège à con. Jusqu'à ce jour...
Car aujourd'hui, je comprends un peu mieux la signification de ce mot Noël, outre l'origine soit disant religieuse ou celle marketing, cette journée est spéciale socialement parlant. Elle coupe l'année scolaire en deux, fait rêver les enfants, rends les gens superficiellement meilleurs et généreux le jour J, sa magie égaille l'hiver, et l'occasion permet d'offrir des présents à ceux que nous aimons et ça j'en ai pris conscience hier soir, quand nous sommes allés passer le réveillon chez Martine et Pierre qui avaient privatisé et décoré le café rien que pour nous accueillir, tous, ma mère et moi également, il y avait aussi quelques clients qui auraient passé le réveillon seul sans cette invitation de la part du couple.
Le moment était vraiment convivial, avec quelque chose de différent par rapport aux autres repas que j'ai eu l'occasion de passer avec eux. L'ambiance était plus festive qu'à l'ordinaire. L'égoïsme et le chacun pour soi avaient passé la soirée sur le seuil de la porte pour ne laisser rentrer que l'échange et la générosité. Mais ce qu'il m'a le plus touché, ce fut les regards émerveillés d'Arthur, Manon et Zélie quand ils ont distribué puis ouvert les cadeaux aux pieds du sapin pour l'occasion. Manon m'a apporté le mien et a attendu que je l'ouvre avant de prendre le sien. Je ne m'attendais pas à recevoir quoi que ce soit de Monique et Pierre ce soir-là mais ils ont dû penser qu'Elé et moi étions encore des enfants. Lorsque j'ai déballé le présent, je n'ai pu m'empêcher de sourire et Manon s'est assurée que je l'aimait avant de m'adresser un joyeux éclat de rire, ce qui, venant d'elle, est un véritable exploit. Le cadeau était à l'image du couple, un verre d'Orangina avec mon prénom gravé dessus, ils savent que je bois pas tout ce qu'il provient de "coca-cola compagny", et le fait d'avoir gravé mon prénom est un clin d'œil à mes manières de "petit bourgeois", comme ils le disent gentiment, puisque je déteste que l'on boit dans mon verre... En bref, cette soirée m'a fait comprendre que ce qu'il comptait à Noël s'était le partage, me faisant presque oublier les manipulations médiatique autour de cette date.
Je dois avouer, que ce qu'il m'a plu aussi, c'est que pour l'occasion Eléonor s' est laissée convaincre par ma mère de s'apprêter et de porter une robe. Elle était sublime, un vrai rayon de soleil qui a fait fondre toute la neige tombée ces deux dernières semaines. Ce fut pour moi, le plus beau cadeau de la soirée...
C'est pour cela que je pense que cette année, le jour de Noël sera différent, j'ai même pris plaisir à chercher des cadeaux pour tout le monde et particulièrement lorsque j'ai trouvé une idée pour celui d'Eléonor. Elle risque de détester sa surprise mais je sais que ça ne peut pas lui faire de mal.
- C'est moi qui réveille Eléonor!
S'écrit Patrick pour taquiner les enfants qui meurent d'envie de le faire depuis tout à l'heure, si je comprends bien ce qu'il se passe derrière cette porte. Et l'effet espéré s'opère, ils décident tous, sans exception, même Tom, de riposter un "Non, c'est moi!", avant de rentrer en trombe dans ce qui est devenu notre chambre à Elé et moi, pour tous venir s'écraser sur nous, dans ce lit microscopique ! Aie... Je penses que d'ici ce soir, je vais de nouveau penser que Noël c'est nul... Mais c'est sans compter le rire d'Elé qui me fait changer d'avis. Nous nous redressons difficilement, même ma mère et Patrick sont rentrés dans la chambre, il ne manque plus que la mamie d'Eléonor pour être au complet.
- Qu'est-ce qu'il se passe? Il y a quelque chose d'important aujourd'hui?
Eléonor fait mine d'avoir oublié et Arthur se met à bouder, dessus qu'elle oublie ce jour si important pour lui, il en parle chaque jour depuis la fête de la crèche ou le père Noël à fait son apparition. Manon se rapproche de moi, et se positionne comme pour me dire un secret, puis elle chuchote quelque chose dans mon oreille.
- Je crois que le Père-Noël est passé.
Cette petite fille est très timide et réservée. Elle ne parle pas beaucoup mes ses grands yeux tristes sont assez expressifs pour qu'on puisse la comprendre. Il est rare qu'elle s'exprime à quelqu'un d'autre qu'Eléonor, pourtant son langage est digne d'une enfant plus âgée. Je me penche vers elle pour lui confesser quelque chose.
- Je crois aussi, je l'ai entendu.
Un minuscule sourire se dessine sur son visage mais ses yeux s'illuminent. Pendant ce temps, Eléonor a fait tourner en bourrique Arthur, faisant mine de ne pas deviner quel jour nous sommes, puisqu'il ne se souvient plus du mot exact qui qualifie cette fête . "Hum, c'est la Saint-Valentin?" Demandait elle pour que le petit garçon lui réponde "Nan, avec le monsieur tout rouge!".
La journée commence dans la joie et les rires, et nous prenons le chemin de l'escalier, tous en pyjama, dans l'espoir de découvrir un surprise aux pieds du sapin. Hier soir, Eléonor était trop fatiguée pour se charger d'attendre que tous les enfants dorment avant de placer les cadeaux cachés aux quatre coins de la maison alors je m'en suis chargé avec Patrick. Lorsqu'elle découvre la masse que forme tous les paquets à côté de cet arbre en plastique elle est à la fois surprise et émerveillée, Patrick m'a dit que jamais il n'y en avait eu autant. Ma mère en est plus que satisfaite, elle n'a pas vraiment changé sur son côté consumériste sauf sur le fait que maintenant elle n'achète plus pour montrer qu'elle a de l'argent mais pour faire plaisir et à la vue de son sourire je penses pouvoir affirmer que ça la comble vraiment.
Le visage de Tom resplendit, ce jeune homme à un sens de la famille exacerbé et voir la joie de ses frères et sœurs ne peut être qu'à son affaire. Il s'applique à distribuer les gracieusetés avec beaucoup de sérieux, il y du papiers cadeau dans tous les sens, des emballages de jouets un peu partout et dans cette famille de musiciens il y a aussi pas mal de fausses notes pour accorder les nouveaux instruments déposé par le « Monsieur tout rouge ». Voici venu le moment idéal pour offrir mon cadeau à Eléonor, je sais qu'elle va le haïr et moi avec mais je sais aussi que c'est une très bonne idée. Chacun est occupé à découvrir leur nouveaux effets.
- Elé, tiens c'est mon cadeau.
Je prends sa main et y dépose la petite boite.
- Tu m'as fait un cadeau ?
- Non, non c'est juste un emballage, il y a rien dedans, c'est juste de la déco.
J'accompagne mes paroles exaspérées en levant les yeux au ciel devant cette naïveté plus que désarmante. Mais je lui pardonne rapidement à la vue de ce magnifique sourire. Elle tire sur le petit ruban en bolduc mais je l'ai tellement noué qu'elle finit par abandonner et récupère une paire de ciseau sur la table du salon. Elle me lance des regards à la fois inquiet et impatient. Une fois le ruban ôté, elle ouvre la petite boite. Les mil et une lumières de la guirlande qui éclaire le sapin viennent se refléter sur le métal de mon cadeau. Elle sourit et me regarde sans comprendre, assez surprise.
- Tu sais, si tu avais envie de me faire peur c'est raté. J'ai peur en voiture, je n'ai pas peur des voitures.
Sa remarque amusée me fait sourire. Dans l'écrin il n'y a pas une bague, ou autre bijoux. Seulement une voiture miniature et je comprends son incrédulité face à l'objet.
- Soulèves la voiture.
Elle s'exécute.
- Ok, là j'ai peur.
Son regard se teinte de panique, sous cette voiture il y a une clef. Maintenant je souris, je crois bien que d'ici trente secondes, quand elle comprendra où je veux en venir elle me tuera de sang-froid. Face à mon silence elle paraît beaucoup moins amusée.
- Adelphe, tu m'expliques ?
- Hum, c'est une miniature, je n'ai pas pu faire rentrer la vrai dans ta maison.
- Attends, je ne comprends pas, t'es quand même pas assez con pour m'offrir une bagnole. J'ai même pas le permis.
Je vois bien qu'elle se retiens pour ne pas s'emporter d'avantage, partagée entre des sentiments de panique, de colère et d'incompréhension.
- Oui, ça je sais, c'est pour ça que je t'ai inscrite dans une auto-école, d'ici quelques mois tu pourras la conduire.
Mon ton est beaucoup plus calme que le sien, je m'attendais à ce genre de réaction. J'ai bien conscience de lui offrir un cadeau empoisonné.
- Non mais je rêves, dis-moi que c'est une putain de blague ?
Elle se retiens vraiment pour ne pas hurler, toute sa famille se trouve autours de nous.
- Non ça l'ai pas.
Elle jette un œil à travers la pièce pour s'assurer que personne ne nous prête attention, et c'est le cas, tout le monde est occupé à quelque chose. Monter des jouets, ajouter des piles à certains objets, accorder des instruments, retrouver une notice égarer au milieu du tas de papier cadeau usagé voilà à quoi s'attelle toute la petite famille mais personne ne nous regarde.
- Putain Adelphe, tu te rends compte que tu m'offres une putain de bagnole ! Regardes mon cadeau tout pourri en comparaison et dis-moi que ce n'est pas irrationnel de ta part ! Pourquoi !? C'est quoi ton problème ! Tu sais très bien que jamais je ne conduirais cet engin de la mort. Qu'est ce qu'il t'ais passé par la tête bordel !
Elle ne crie pas, mais si elle le pouvait elle hurlerait. Toutefois elle se contente de murmurer ces mots dans un sifflement assez menaçant. Elle place la boite contre mon torse, comme si l'objet lui brulait les doigts et je l'attrape de façon mécanique.
- Je trouves que ton cadeau est loin d'être pourri.
Je le penses vraiment, le sien a eu le mérite de me combler de joie. Bien sûr qu'il n'est pas au même prix que le mien, mais il vaut symboliquement tellement plus que de l'argent que j'en suis pleinement satisfait.
- Un ballon Adelphe ! Un ballon débile avec des gribouillages dessus ! Sérieusement !? Un ballon, une voiture, tu ne fais pas la différence !?
La tension monte de son côté, je suis vraiment heureux que ce soit Noël car elle n'a pas envie de gâcher la fête mais si la situation avait été différente je m'en serais pris plein la tête.
- C'est pas des gribouillages ! C'est des dédicaces ! Et pas de n'importe qui !
Je fais mine de ne pas avoir entendu les autres détails de sa réplique et décide d'ignorer sa réaction.
- Une voiture ! Bordel Adelphe !
Face à mon mépris pour le reste de sa plaidoirie elle s'emporte et hurle. De ce fait, tout le monde se retourne et elle décide de s'exiler. Je la suis jusqu'à dans sa chambre. Je sens bien qu'elle va me crier dessus. Alors j'essaye tout de suite de la faire taire en l'embrassant mais elle me repousse.
- Alors là non ! Tu rêves tu m'embrasseras plus tant que tu n'as pas rendu ou brulé cette putain de voiture. C'est beaucoup trop et c'est complétement fou !
Cette fille est vraiment carrément différente et l'espace d'une seconde je me demande comment aurait réagi Chloé ou une autre fille à l'idée d'avoir une voiture neuve et sécurisée comme cadeau de Noël de ma part, et je suis intimement persuadé qu'elle me sauterait au cou. Quelque part, même si j'aurais aimé que ma surprise suscite un meilleur accueil, je suis quand même heureux de voir une fois de plus qu'Eléonor n'est pas une de ces pimbêche matérialiste et superficielle.
- Même pas un petit bisous sur la joue.
Je lui adresse un sourire charmeur et un clin d'œil.
- Adelphe, je n'ai pas envie de rire.
Elle s'assoit sur le rebord de son lit, place ses coudes sur ses genoux et prends sa tête entre ses mains, comme pour se contrôler, comme si elle allait exploser.
- Ecoutes bébé, je sais que ce cadeau ne t'enchante pas, mais crois-moi il te sera utile, et je serais là pour dépasser ta peur. Je viendrais avec toi pendant les leçons de conduite. Je serais là pour te rassurer. Je ne vais pas te laisser toute seule face à ta ça, je vais pas te lâcher ou t'abandonner. Fais-moi confiance.
Elle ne répond pas mais je sais qu'elle a entendu, pendant un instant elle réfléchit à mes propos jusqu'à émettre un drôle de râle de fond de gorge et de s'allonger violement sur le lit, sans jamais quitter son visage des mains. Alors je décides d'essayer de la convaincre.
- Ça a marché la première fois, non ? Tu m'as fait confiance et tout c'est bien passé, souviens toi.
Elle ouvre les yeux et me regarde enfin.
- Pourquoi tu me fais ça ?
Sa voix est empreinte d'une certaine douleur, comme si je la torturais un peu en lui faisant subir ça. Je m'assois près d'elle sur le lit.
- Parce que je sais que tu vas y arriver, je crois en toi, et je sais qu'ici tu as besoin d'une voiture. Pour les enfants, pour ton avenir professionnel, pour ta volonté d'autonomie.
- Je te déteste.
Je souris, elle est en colère contre moi mais prend en compte ce que je lui dis. Elle sait que j'ai raison, mais ne l'avouera jamais.
- Mais tu m'aimes un tout petit peu quand même ? Sur une échelle de 1 à 100 ?
Elle sourit légèrement.
- Hum, zéro virgule zéro zéro zéro zéro un.
Je sais qu'elle n'est pas sérieuse, pas du tout sérieuse même.
- Super ! Tout n'est pas perdu, il y a de l'espoir. Tu me fais un bisous quand même ?
Je lui tend la joue, elle sourit un peu plus et dépose ses lèvres sur ma barbe.
- C'est d'accord, je veux bien passer ce putain de permis si tu m'accompagne, mais je refuse que ce soit toi qui paye la voiture, dis-moi combien tu l'as achetée et je te rembourse.
Ce n'est pas une question, ni une requête c'est carrément un ordre. Je me place au-dessus de son corps, place mes jambes de part et d'autre de celui-ci et bloque ses poignets avec mes mains au-dessus de sa tête. Puis je m'affaire à déposer des baisers le long de son cou, ensuite je lâche ses mains et entame des baisés sur son ventre après avoir relevé son t-shirt, en traçant un chemin jusqu'à ses seins, délicieux. Une fois que son corps est assez alerte pour ne plus me résister, je décide de lui répondre en murmurant.
- Hors de question mon amour, c'est un cadeau.
- Adelphe, c'est beaucoup trop.
Sa voix est loin d'être aussi affirmée et confiance que l'instant précédent. C'est déloyale de ma part de faire naître en elle un désir certain pour arriver à mes fins. Je la manipule en utilisant ce point faible que je lui ai découvert il n'y pas si longtemps. Je m'en veut un peu d'utiliser cette stratégie pour obtenir d'elle se que je veux, mais c'est un cas de force majeur, il n'y avait pas d'autre solution. Je n'utiliserais jamais plus ce moyen pour la faire plier, promis. Quoi que, non, ce n'est pas très compliqué et ça me plait étrangement beaucoup.
- Chut !
Je continue mes baisés sur tout son corps en y joignant des caresses. Elle succombe je le sent, je n'imaginais pas que ça puisse être aussi simple, je m'attendais même à ce qu'on se dispute pendant une éternité à ce sujet. Je sais que le sujet reviendra sur le tapis mais je suis maintenant convaincu que ça ne sera plus un motif de séparation, alors qu'avant de lui donner ce cadeau j'étais loin d'en être certain. Ses muscles se contractent, sa bouche réclame mon contact et elle capitule. Ce Noël a définitivement une autre saveur que les précédents.
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Mes chers lecteurs, voici le premier chapitre bonus. Vous l'aurez compris, je ne vais pas faire de suite, seulement quelques chapitres bonus.
Je tiens à vous présenter mes excuses car je n'ai pas encore eu le temps de répondre à tous vos commentaires, j'ai pris un retard fou à cause d'un problème informatique et je penses que je vais être obligée de ne répondre qu'à ceux sur l'épilogue et la note. Je suis désolée pour les commentaires auxquels je n'ai pas donné de réponse, mais sachez que je les ai tous lu et qu'il me font énormément plaisir! Je prends en compte l'avis de chacun de vous et vos compliments me touchent énormément.
Comme vous le voyez, nous savons tous ce que le "destin" réserve à Adelphe, mais ça ne m'a pas empêché de faire un chapitre de son point de vue. Et je tenais à dire, puisque beaucoup d'entre vous me l'ont demandé, que, dans ma tête je sais exactement comment est décédé ce personnage, où, quand, à quel période etc... MAIS Je ne sais pas encore si je consacrerais un chapitre la dessus, car je ne veux rien écrire de tragique, je veux bien décrire la souffrance des personnages, mais je ne veux pas tomber dans le pathos, alors je ferrais peut-être allusion à ça dans un chapitre, mais je ne penses pas vous livrer les détails morbides que j'ai à l'esprit. (Ps: aucunes des hypothèses que vous avez formulé dans les commentaires n'est la bonne ;) )
En tout cas j'espère que ce chapitre (assez long, puisqu'en plus j'ai mis un temps fou à l'écrire) vous aura plu! N'hésitez pas à me faire part de vos critiques! J'aimerais savoir si ça vaut la peine d'écrire d'autres chapitres bonus ou si ça n'apporte rien de plus à l'histoire...
Encore une fois: MERCI pour tout! Plus d'1M de vue c'est carrément surprenant !
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