Chapitre 96.
Comme c'est bon de plonger son corps dans une eau bouillante, je dirais que c'est apaisant. Le sel me pique légèrement la plait de l'abdomen mais c'est supportable. Je plonge la tête sous l'eau en retenant ma respiration. Tout semble plus calme. Les bruits de la vie ne m'atteignent plus, je me sent comme protégé. Surement un sentiment procuré par mes tous premiers souvenirs dont je n'ai plus l'entière conscience. Venant donc, peut-être, du souvenir oublié de mes premiers moments de vie dans le ventre de ma mère. Je soupire sous l'eau, créant ainsi un bain à remous, tout me ramène à ça... Tout me ramène à la possibilité qu'Eléonor soit enceinte. Je sors ma tête de l'eau pour reprendre mon souffle, angoissant de nouveau face à l'idée de devenir père.
J'ouvre les yeux une fois que le liquide se soit dissipé. Eléonor vient de rentrer dans la salle de bain, je décide de lui sourire. Finalement seul sa présence peut réellement m'apaiser et me consoler même si nous avons de sérieux problèmes de communication. Elle me sourit brièvement mais se met à me regarder gravement. Je ne la quitte pas des yeux, car je pense que son regard peut me permettre de lire en elle. Elle rassemble sa chevelure brune sur le haut de son crane dans un chignon flou, laissant échapper quelques mèches. Ce petit geste m hypnotise. Puis... Mais qu'est ce qu'elle fait ? Son pull passe au-dessus de sa tête, puis son jeans glisse sur ses jambes. Je suis d'abord surpris mais je prend rapidement conscience d'avoir rêvé plus d'une fois de cette scène d'effeuillage . Alors je décide de profiter du spectacle et me laisser porter par le moment.
Son débardeur disparaît, puis son soutient gorge s'écrase au sol au même titre que sa petite culotte. Son corps nu est offert à ma vue. Je l'observe minutieusement, sa peau est légèrement couverte de chair de poule. Parsemés sur son corps, des grains de beautés, plus ou moins grand, dansent, et l'envie me prend de les relier du doigts, traçant ainsi une ligne de caresse. Je la trouve majestueuse, elle n'a pas conscience d'avoir un aussi beau corps de femme, elle n'est pas longiligne, je n'ai jamais aimé les ficelles. Ses hanches sont larges et ses fesses rebondies, ses seins tout rond mais son corps reste mince et sa taille fine. Que dire de ses jambes? Tout en longueurs, charnues sans être épaisses.
Elle se rapproche, je me redresse, elle a l'intention de rentrer dans la baignoire, alors je lui laisse de la place. Lorsque son corps pénètre dans le bain, je niveau de l'eau monte. Elle s'assoit dos à moi et se place entre mes jambes, je l'entoure de mes bras.
Elle a l'air ailleurs, elle n'a pas envie de parler, ses mains jouent avec l'eau. Elle est comme hypnotisée par l'eau redevenue plate. Son corps nue contre le miens me trouble. Une sorte d'électricité renait dans mon ventre. Sa peau mouillée sent particulièrement bon, j'enfuie mon visage dans son cou, pour mieux humer sa douce odeur. Comme un psychopathe. Cette idée me fait sourire. Enfin mon corps se détend, mon esprit échauffé se calme peu à peu. Maintenant qu'elle est là, contre moi, tout vas bien et tout iras bien. Nos mains se rejoignent et nos doigts s'entremêlent.
Je profite de ce moment calme et pure. Je n'entreprends rien de sexuel, non pas que je n'en ai pas envie, mais je penses simplement que ce moment n'est propice qu'au repos. C'est une sorte de retrouvaille. Je ferme les yeux pour écouter le bruit de ses respirations. Inconsciemment, la mienne se calle sur la sienne et nos cœurs battent à l'unisson.
La platitude de l'eau stagnante est troublée lorsqu'Elé se retourne pour me faire face, sa poitrine est dissimulée par les flots, mais admirer son beau visage me suffit. Elle m'a tellement manquée. Les cils qui entourent ses yeux bleus rendent son regard si intense qu'il est parfois difficile de le soutenir, mais pas cette fois, j'ai comme l'impression qu'ils me dévoilent son âme.
- Tu sais, je ne le fais pas exprès.
Je fronce les sourcils.
- De quoi tu parles mon amour ?
- D'être compliquée et de te décevoir.
Ses yeux magnifiques se remplissent de tristesse, je déteste ça.
- De me décevoir ?
Elle hoche la tête, et la baisse légèrement fuyant mon regard. C'est tellement évident pour elle, mais ça ne l'ai pas pour moi.
- A quoi tu penses quand tu dis ça ?
Je prends son menton dans ma main pour relever son visage. Je veux replonger dans ses prunelles pour lire dans son esprit.
- Je ne sais pas exactement mais c'est ce que je ressent.
- Dans quels situations ?
- Hum... Par exemple la soirée après le match de basket, quand je suis partie. Quand je suis partie avec Cléa, peut-être même quand je suis revenue et qu'il y avait Chloé. Quand je suis partie après qu'on ait couché ensemble. Ou encore tout à l'heure. Quelque part je sens que je te déçois, mais je ne le fais vraiment pas exprès.
- Je ne sais pas quoi te dire bébé. Tu ne m'as pas déçue. Enfin pas vraiment... Je ne peux pas dire que le fait que tu partes loin de moi ne me déçoit pas. Mais toi même tu ne m'as jamais déçue. Enfin, je trouve ça hallucinant que ce soit toi qui pense me décevoir... Dans l'histoire c'est moi qui te déçois tout le temps.
- Pas vraiment puisque je suis là.
Est ce que ça veut dire quelle me pardonne mes erreurs ?
- Pourtant je n'arrêtes pas de jouer au con.
- Mais toi tu ne fuis jamais, tu te bats... Moi je pars à chaque fois que ça commence à être compliqué, pas toi.
- Qu'est-ce que tu crois que j'ai fait cette après-midi ?
- Tu as réfléchis ?
- Non bébé, j'ai fuis.
- Non, t'es revenus, tu as juste pris un peu de temps pour toi. Je suis désolée de ne pas réussir à être aussi courageuse que toi et me lancer à corps perdue dans tout ça.
- Tu ne fuis pas bébé.
- Si, bien sûr que si, je ne fais que ça. Je ne fais que te fuir. Je ne fais que partir loin toi. Je ne me bat pas pour nous.
Elle s'emporte, comme si ce fait la révoltait.
- Le simple fait que tu sois dans ce bain avec moi malgré l'épisode Chloé prouve que ce que tu dis est faux.
Ces mots ont le pouvoir de calmer son emportement et sa voix devient plus basse.
- Non, justement, je n'aurais pas dû prendre la fuite. Je n'ai pas eu le courage d'affronter ça. Tu sais, je t'ai donné toutes les cartes pour que tu me détruises, alors quand ça va mal pour moi je fuis. Mais je t'assure que je ne le fait pas exprès.
Ça sonne comme une confession, et je sens qu'elle regrette vraiment d'avoir ce genre de comportement. J'ai besoin de la rassurer, je n'aime pas quand elle se reproche des choses.
- Elé, à ta place, si j'avais vu un mec te lécher de la crème à même le corps j'aurais fui moi aussi.
- Non, toi tu aurais attaqué le problème, tu aurais frappé le mec. Tu aurais affronté les choses. Mais moi j'ai préférée déguerpir le plus loin de toi possible.
- Tu as surement raison, mais tu sais je te suivrais toujours. Je ferais toujours tout pour te rattraper.
Elle caresse mon visage. Je crois que cette phrase lui permet de prendre conscience que nous sommes complémentaires.
- Tu sais, j'ai un peu envie de t'embrasser là.
Je souris.
- Qu'est ce que t'attends?
Elle cède à son envie et ses lèvres touchent les miennes, l'eau devient plus mouvementée, et des petites vagues apparaissent autour de nos corps qui se rapprochent. Je lui rend son baisé. Ce que c'est bon. Lorsque notre baisé s'achève de façon naturelle, j'ai terriblement envie d'elle.
- Est-ce que ça va bibou ?
Cette fois je suis capable de répondre à sa question.
- Mieux.
Je crois que son visage se détend un peu, mais une question me reste à l'esprit.
- Tu penses pouvoir me pardonner?
- Je ne t'en veux plus, avec du recul j'ai même réussis à te comprendre, ça me fait toujours mal d avoir vu cette fille te faire ça, mais je veux l'oublier, je crois que ça ne s'effacera pas si facilement de ma tête. Pourtant je veux continuer à avoir confiance en toi, si tu peux éviter de recommencer j'imagine que je t en serait reconnaissante.
Un sentiment profond de culpabilité m'envahit. Je suis persuadé de ne pas mériter cette fille.
- Désolé de t'avoir fait tout ce mal.
Elle hausse les épaules.
- Ce qui me fait le plus mal, c'est quand nous sommes séparé. C'est douloureux de t'aimer mais c'est bien pire de s'efforcer à penser que je ne t'aime plus et que sans cet amour douloureux c'est mieux.
- Je suis fou de toi Elé, je me sent tellement complet et serein quand tu es avec moi ...
Elle me sourit. Nous avons dis tout ce que nous avons à nous dire, le silence s'impose après cette discussion à cœur ouvert. Je sais qu'elle a fait un gros effort pour essayer et de me faire comprendre ses états d'âme. Ce silence et ce calme est amplement mérité. Quelques instants plus tard, mon ventre se manifeste.
- Viens, on va manger. Me dit elle, toujours attentive et à l écoute des besoins de ses proches.
- On peut manger à poil ?
Elle rigole, mais je suis sérieux moi, je n'ai pas du tout envie qu'elle se rhabille. Mes envies d'elle ne me quittent plus, et j'ai mis que très peu de temps pour me faire à l'idée qu'elle resterait nue toute la soirée et tout la nuit, même si cette perspective n'a pas été clairement formulée et confirmée.
- Nous ne sommes pas chez les nudistes.
- Non, chez moi, alors je fais ce que je veux.
- T'es vraiment pervers. Dit elle en rigolant.
- S'il te plait bébé, je n'ai pas envie que tu te rhabilles. Dis-je en boudant un peu.
- Et bah dans ce cas nous devrions manger dans la baignoire. C'est un bon compromis non ? Dit elle en souriant.
Cette fille m'impressionnera toujours. Moi qui croyait qu'elle hurlerai et se rhabillerai en vitesse, mal à l'aise, voilà qu'elle me propose une solution capable de me satisfaire autant qu'elle.
- Putain, si tu savais comme je t'aime !
Je l'embrasse énergiquement et sort rapidement de l'eau pour mettre cette idée à exécution.
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Mes chers lecteurs, je vous remercie pour ce nombre impressionnant de lectures, pour vos commentaires (malheureusement il m'arrive de ne pas les voir), vos votes et tout ça! C'est vraiment incroyable et complément surréaliste mais merci!
Vous remarquez que je publie moins régulièrement, je m'en excuse mais je suis très prise en ce moment et des problèmes techniques me barrent la route très souvent. D'un autre côté je suis tout de même contente de ce ralentissement car je sais que la fin de l'histoire et proche ( même si j'ai encore énormément d'idée et que les personnages d'Adelphe et Eléonor me hantent, il faut une fin à tout ;) ). Toutefois je n'ai pas plus envie que vous que l'aventure s'arrête ....
J'espère que vous aimerez ce chapitre, un peu long, mais qui je pense était indispensable. Eléonor a été la première à vouloir aplatir les choses, ce qui peut surprendre connaissant sa difficulté à livrer ses ressentis, mais elle aime Adelphe et elle savait qu'il avait besoin que ce soit elle qui fasse le premier pas. Certains trouvent qu'Eléonor ne montre pas assez ses sentiments pour Adelphe mais je penses que c'est dans ces petites choses que les preuves d'amour se font...
Encore merci! Je publie la suite dès que possible ! ❤️
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