
Chapitre 95.
Je suis allé à la bibliothèque municipale, car le silence est propice à la réflexion. Mais tout ce que j'en ai retiré c'est que c'est mauvais de trop réfléchir. Très mauvais. Avant j'étais quelqu'un de spontané. Maintenant je réfléchis trop, beaucoup trop. Alors j'ai essayé de trouver un moyen d'arrêter de réfléchir.
Alcool et drogue ? Je me suis posé la question, mais j'ai vue Cléa sous l'effet de ces substances et je ne penses pas que ce soit bon dans mon cas.
Le sexe ? Ça m'aiderais beaucoup en effet, avant c'était comme ça que je fonctionnais. Première contrariété et hop une fille, un coup et je me sentais mieux. Chloé serrait la personne idéale là, tout de suite, mais je détruirais Eléonor, et ça me détruirais par la même occasion et puis je n'ai pas envie d'elle. Si je dois coucher avec quelqu'un ça ne sera personne d autre qu'Elé mais je n'ai pas encore la force de la rejoindre, mon esprit est encore beaucoup trop à vif.
La musique ? Laisser courir mes doigts sur mon clavier, ressentir la vibration des notes jusqu'à ce que mon esprit soit loin, ou mais non, mon piano est chez moi et Elé y est.
Alors il ne me reste qu'une solution. Le sport. Ma blessure s'est refermée mais le médecin m'a déconseillé d'en pratiquer pendant encore une semaine au risque de la rouvrir, mais tant pis. J'ai besoin de courir, de jongler avec un ballon et de mettre quelques paniers.
Une fois sur le terrain de basket j'ai laissé mon corps s'épuiser pour que mon esprit se libère. Ça a marché un temps, il faut dire que je me suis acharné sur le panier pendant plus de trois heures. N'écoutant plus les signaux de douleurs envoyés à mon cerveaux et me concentrant seulement sur l'effort. Mais ensuite, j'étais épuisé, j'avais atteint mes limites physiques. J'avais ce goût de fer qui inonde la bouche hideusement, mes muscles étaient si tendus que ça en était douloureux et chaque parcelle de mon corps réclamait une hydratation. J'ai donc décidais de rentrer chez moi.
Une fois la porte franchis, sur les coups de 20 heures, j' ai immédiatement ressenti la présence d'Eléonor. Elle m'a rejointe dans l'entrée.
À cet instant elle me regarde, presque soulagée que je sois de nouveau près d'elle. Elle semble si douce, je la trouve si belle, je me demande comment font les autres mecs pour ne pas tomber amoureux d'elle.
- Est ce que ça va ? Demande elle inquiète.
Je ne réponds pas, simplement parce que je n'ai pas la réponse à la question.
Je m'approche un peu plus près de son corps, imperceptiblement, essayant de rompre la distance que je me suis efforcé de créer cette après-midi tout en ne sachant absolument pas comment elle a réagit face à ma fuite. J'ai peur de devoir lui rendre des compte et d'être contraint de lui expliquer longuement la raison de mon départ. À la bibliothèque j'ai culpabilisé de la laisser seule face à tant de bouleversement, et même si je comprendrais qu'elle me demande pourquoi je suis parti je crois que ça ne me plairais pas. Tout simplement car je n'ai pas envie d'en parler, et encore moins de me disputer avec elle, car ces dernier temps le dialogue entre elle est moi semble s'être rompu et je pense que le rétablissement de ce dialogue n'est pas à l'ordre du jour, ce matin encore la tension était palpable. Si elle m'impose une discussion je suis persuadé que ça partira en cacahuète.
Mais contre toute attente elle s'élance dans mes bras, elle me sert contre elle. Je suis un peu surpris par cet élan de tendresse. Je répond à son accolade et elle enfuit son visage dans le creux de mon cou. Elle semble heureuse de me retrouver. Ce n'ai pas à son habitude d'être si tactile et démonstrative de ses émotions. Mais elle est comme ça, même si elle ne confie pas ce qu'elle ressent, ses actes parlent pour elle, à moi de les interpréter, bien que ce fatiguant à la longue. Parfois les mots pourraient régler certains maux, mais je penses que son fonctionnement est celui ci, on pourrait croire qu'elle ne m'aime pas autant que moi vu de l'extérieur mais son attitude me prouve constamment le contraire.
- Ça sent bon, tu fais cuire quelque chose ? Dis je pour changer de sujet.
Je n'ai pas envie de parler de choses sérieuses là tout de suite, dans l'entrée... Mais je la garde dans mes bras, je n'ai plus envie d'être loin d'elle, plus maintenant. C'est même inconcevable pour moi, son absence cette après-midi a eu le mérite de me prouver une fois de plus qu'être avec elle est la meilleure chose qu'il soit. En la tenant dans mes bras je sais à présent qui je suis, et je n'ai plus l'impression d'être si perdu qu'il y a quelques heures, j'imagine que son élan affectif y est pour beaucoup. Maintenant je sais qu'elle ne me trouve pas repoussant.
- Euh... Tu ne m'en veux pas ? J'ai essayé de trouver un truc pour m'occuper l'esprit et j'ai vidé la moitié de ton frigo. Se justifie t elle un peu gênée.
A ce que je vois, elle aussi a eu besoin d'apaiser les tourments de son âme. Tout les moyens sont bons pour prendre du recul, si pour elle ça passe par la cuisine, elle peut même cambrioler l'épicerie du coup pour se satisfaire que ça me serai égal.
- Est ce que tu as faim ? Me propose t elle, voyant que je ne répondais pas,
- Plutôt ouais, mais je vais d'abord aller prendre un bain, j'ai mal partout.
Son regard se fait inquiet.
- Tu t'es battu ? Je souris.
- Non, j'ai juste un peu forcer sur l'entrainement de basket. Je n'arrive plus à décontracter mes muscles même avec les étirements.
- Je ne sais pas vraiment faire ça, mais si tu veux je peux essayer de te masser.
- Après manger, ouais si ça ne passe pas, ça ne sera pas de refus.
Et rien qu'imaginer ses mains délicates caresser mes muscles donne à mon corps des frissons et à mon esprit de pervers des idées salaces. Je préfère tout de même me laver avant, ma propre odeur m'écœure et je ne comprend toujours pas pourquoi Elé ne s'est pas précipitée pour ouvrir les fenêtres dès mon arrivée, encore moins qu'elle se tienne toujours contre moi à cet instant.
- Mets du gros sel dans ton bain, ça t'aideras surement.
- Du gros sel ?
J'ai un sourire moqueur sur le visage, s'est assez absurde comme idée.
- Te moque pas des recettes bien-être de ma grand-mère. Dit elle en rigolant.
Je dépose un baisé sur sa joue et la laisse partir, car son attention est attirée par un bruit de cuisson dans la cuisine. J'ai cette impression que quelque chose vient de changer en moi, ou entre nous. Peut être que dans le calme nous avons compris que même si tout est compliqué, nous pouvons faire face ensemble.
Je rentre dans la salle de bain et fait couler de l'eau très chaude dans la grande baignoire après avoir tout de même récupéré du gros sel en cuisine. Cette idée me fait sourire, mais si je ne tente pas cette recette miracle mon esprit d'aventurier et celui d'expérimentateur scientifique risquent d'être déçus.
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Voilà voilà, ce chapitre est assez calme et il ne de passe pas grand chose avec Eléonor mais puisque Adelphe a eu le temps de faire le point j'imagine que vous comprenez mieux ce qu'il se passe dans sa tête ( du moins j'espère) puisque les chapitres précédents étaient un peu flou...
Pour ceux qui veulent voter pour mon histoire dans ce concours voici le lien :
http://w.tt/1MiAVcq ( enfin si ça marche, sinon ce n est pas grave ;) )
Merci pour vos lectures et vos commentaires, vous êtes de plus en plus nombreux , c est avec stupeur que je me suis rendue compte que l'histoire comptait déjà plus de 320k. Alors merci infiniment, et n'hésitez pas à me faire part de vos avis dans les commentaires ou même en message privé!
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