Chapitre 80
- Qu'est ce qui se passe Adelphe ?
- Rien. Je réponds froidement.
Nous sommes dans ma cuisine, Cléa dors encore paisiblement mais Damien arrivera d'ici une vingtaine de minutes. Je n'ai pas envie de voir sa sale tronche. Tout ça me gonfle. Je n'avais pas envie de me lever ce matin et de dormir toute la journée, en vain, je suis réveillé. Même en me retournant dans tout les sens je ne trouve plus le sommeil. Eléonor m'énerve. J'ai très peu dormi, mais il me semble qu'elle aussi. C'est très tendu depuis que j'ai retrouvé sa compagnie à l'aube du jour.
- Je vois bien qu'il y a un problème. Me dit elle gentiment pour essayer de crever l'abcès.
- Ah bon ? Dis je avec sarcasme.
Je me gratte la nuque en regardant le contenue de mon placard. Qu'est ce que je cherche moi déjà ?
- Parles, s'il te plait.
Elle attend vraiment des réponses. Elle est aveugle ou quoi, je n ai aucune envie de communiquer en ce moment. Bordel, où je range ces putains de céréales ?!
- Non.
- C'est Cléa le problème ?
- Non.
- Adelphe.
- Si c'est un peu ça. Mais je veux pas en parler. Finis je par lâcher sèchement pour qu'elle me laisse tranquille, qu'elle retourne dormir avec sa pote tiens.
- C'est parce que je t'ai forcé à l'emmener ici ?
- Non.
- Adelphe, s'il te plait, parles moi. Je n'aime pas cette situation.
Je soupire d'agacement.
- Il y a rien, Elé. Oublis.
Elle soupire de désolation.
- C'est parce que Damien va venir chez toi ?
Ok, là j'en ai vraiment marre, qu'est ce qui lui prend d'insister autant!?
- Putain Elé, laisses moi tranquille ok ? Arrête de m'harceler avec tes questions de merde dès le matin.
Son visage se décompose mais elle n'ajoute rien.
Je ne devrais pas être aussi virulent mais c'est plus fort que moi. J'ai la désagréable sensation d'avoir été rejeté. Elle n'a rien fait intentionnellement mais elle a choisi de rejoindre son amie plutôt que de rester avec moi. Je suis la cinquième roues du carrosse et ça me fait chier. Je referme la porte du placard, ou plutôt je la claque puisque ma recherche de céréale matinale est vaine. Je pars me réfugier dans ma chambre.
Allongé sur mon lit, je ne tarde pas à entendre une petite main frapper à ma porte. Je ne réponds pas. Eléonor rentre tout de même. Elle vient s'allonger près de moi, et me fait un câlin. Je m'attendais à tout sauf à ça. Pourquoi elle est si tendre alors que je lui parle de la sorte? Je ne la repousse pas. Mais je me tend.
- Qu'est ce que tu veux ?
Mon ton est sec. Elle me regarde déstabilisée.
- Je ne sais pas. Dit-elle sincèrement.
- Alors laisse moi.
Elle se recule. Je lui tourne le dos.
-Putain tu vas me dire ce qu'il passe. Qu'est-ce que j'ai fait !?
Voilà, maintenant elle aussi est énervée. Assez fort pour que je me décide à parler.
- Qu'est ce qu'il y a bordel !?
- Il y a que j'en ai marre de passer toujours en dernier. Tu trouves toujours une excuse pour éviter d'être avec moi. Lui dis je après m'être de nouveau retourné pour la voir.
- Pardon !? Elle crit presque, éberluée.
- Ouais, tu as très bien entendu. Quand c'est pas tes cousins, c'est tes amis. Et moi, dans tout ça, je ne comptes pas.
Je lui reproche enfin ce qu'il me gêne.
- J'espères vraiment que tu blagues !
- Non.
Je la regarde dans les yeux, comme pour insister sur ce propos. Elle se lève, et quitte ma chambre. Sur le pas de la porte elle se retourne et me lance un regard plein de reproche.
- Je t'ai tellement consacré de temps que je n'ai même pas vue que ma meilleure amie allez mal! Alors si tu ne vois pas tous les efforts que je fais pour toi, tant pis, mais je vais pas en faire plus.. Dans deux heures je serais parties. Dit elle, décidée et distante.
- Bon débarra.
De toute façon on ne peut pas parler avec elle. Elle me regarde avec quelque chose dans les yeux qui ressemble à de la haine mêlé à du dégout et de la déception.
Je savais que j'aurais dû éviter de me lever ce matin. Je n'ai aucune envie de la retenir, qu'elle s'en aille je me porterais bien mieux sans elle.
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