Chapitre 79.
Nous entrons dans une petite maison surpeuplée. Pourquoi les voisins n'ont ils pas encore appelé la police avec tout ce boucan ? Il est deux heures du matin, je fatigues un peu et la musique me donne mal à la tête. Je trouve la chanson qui couvre les brouhahas de très mauvais goût dans cette situation. Elle relate "l'histoire d'un ado à qui l'on proposa une simple bedo, il ne refusa pas..." Et qui finit très mal pour cet ado. Malgré ça je suis Eléonor dans sa quête. Elle traverse le salon en poussant assez violemment les gens qui lui barrent la route. Elle aperçoit un garçon aux cheveux blond tressés en forme de rasta et se précipite sur lui. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire elle lui envoie une gifle en plein visage. Outch.
- Elle est où ? Dit elle énervée.
Le gars se tient la joue.
- Moi aussi je suis content de te voir Eléonor. Il lui répond d'une façon très suffisante ce qui énerve d autant plus Eléonor.
- C'est pas le moment Alexis !
Elle siffle. Il lève les yeux au ciel.
- Elle est dans le garage, à côté de la machine à laver. Finit il par lâcher sous la menace des yeux devenus noirs de ma petite amie.
- Et il n' y personne avec elle !? S'exclame t-elle, à la fois apeurée et ahurie.
Alexis s'apprête à lui répondre mais elle le coupe.
- Non ! Je ne veux pas en savoir plus.
Elle se précipite ensuite vers le garage. Comment connait elle cette maison ? Et ce mec ? Je me suis toujours dis qu'elle fréquentait peu de gens parce qu'à la Fac elle m'a toujours parue associable. Mais je constate qu'elle connais pas mal de monde dans cette ville. Elle franchit une porte et arrive dans un garage. D'ici la musique est moins forte mais elle m'exaspère toujours autant. Eléonor trouve enfin la cachette de Cléa et se place devant elle. Elle ne ressemble en rien à la Cléa que je connais. C'est terrifiant, elle est prostrée dans un coin et tremble de tout son corps.
Vue l'état d'Eléonor j'ai d'abord cru qu'elle allait lui arracher la tête, la frapper et ensuite discuter. Mais elle ne fit rien de tout cela. Elle resta très calme, docile, et rassurante. Tout en contraste avec le comportement de Cléa qui délire, hallucine et semble complétement stressée, elle cri et panique. C'est impressionnant à voir. J'imagine qu'elle est en plein Bad trip. Eléonor ne me porte aucune attention mais je suis assez proche pour entendre ce qu'il se dit.
- Cléa c'est moi. C'est Eléonor. Je suis avec toi maintenant tout va bien. Son ton est posé.
- Il est ici Damien ?
Dit elle après avoir posée ses mains sur celle de son amie qui reste enfermée dans un mutisme profond.
- Je ne l'ai pas vue. Ajoute elle.
- Il est partie, il ne veut plus de moi. Finit par dire Cléa dont les yeux expriment un véritable chagrin.
Eléonor perçoit cette douleur et s'empresse de changer de sujet.
- Tu as soif ?
- Oui.
- Je reviens d'accord, je te laisse mais je reviens, je pars seulement te chercher de quoi boire.
Eléonor quitte son amie sans me jeter de coup d'œil. Elle n'a même pas sollicité mon aide, pourtant je suis à quelques centimètres d'elle. J'ai cette désagréable impression d'être un spectateur. De ne servir à rien. Pas seulement ce soir, mais dans la vie de tous les jours. Je suis un spectateur de la vie d'Eléonor et non pas un acteur. Du moins c'est ce que je ressent. C'en est presque douloureux. Elle revient avec une bouteille d'eau et une veste qu'elle a prise je ne sais où, à je ne sais qui.
- Tiens, je vais t'aider à mettre ça, pour ne pas que tu ais froid.
Elle dépose le vêtement sur ses épaules puis elle s'assoit près de Cléa et lui ouvre la bouteille. Cléa tremble, mais son état n'est plus le même qu'à notre arrivée. Elle s'est un peu apaisée. Eléonor lui parle et la rassure.
- Je veux partir d'ici...
- Je vais t'aider à rentrer chez toi.
- Non ! Pas chez mes parents, tu ne peux pas me faire ça ! Cri Cléa.
- Il n'y a plus de place chez moi Cléa... Essaie de raisonner Eléonor.
- Je t'en supplie, non, s'il te plait Eléonor.
La jeune fille recommence à paniquer, et Eléonor lève enfin le regard vers moi.
- Est ce qu'elle peut dormir chez toi ?
- De toute façon on ne va pas la laisser là. Un des canapé fait lit.
J'ai essayé de faire en sorte que mon ton semble le plus indifférent possible mais ça n'a pas été le cas, un certain agacement était perceptible. Eléonor est trop préoccupée par son amie pour qu'elle le remarquer.
- Merci, c'est gentil. Cléa passe-moi ton téléphone ?
- Tu vas appeler mes parents ?
- Non, promis.
Cléa lui tend son appareil. Eléonor se relève et s'éloigne de son amie mais moi je suis assez près d'elle pour entendre la conversation.
- Non ce n'est pas Cléa, c'est Eléonor. (Pause)
- J'en ai rien à ciré qu'il soit 3heures du matin. Demain à 9 heures tu ramènes ta face de bulot écrasé chez Adelphe ou je te jure que je viens moi-même te chercher mais avant je te ligote, et je brûle chacun de tes doigts de pieds au chalumeau. Tu m'as bien comprise !? (Pause)
- Non, non, je t'appelles comme ça pour le fun. Ironise t elle. Bien sûr qu'il y a un problème abrutis ! (Pause).
- A ton avis !? Alors oui demain 9h tu es là, je t'enverrais l'adresse par sms. Si tu ne viens pas je te crame vraiment les orteils.
Elle raccroche, son énervement au téléphone était palpable, comme lorsqu'elle cherchait Cléa. Pourtant elle redevient calme et aide son amie à se relever après lui avoir rendu son téléphone. On se dirige vers ma voiture, Cléa est un vrai poids mort compliqué à manier.
- C'était quoi cette menace? Sérieusement, tu aurais pu trouver mieux que de lui cramer les orteils. Dis je pour détendre l'atmosphère, sur le ton de la plaisanterie.
- Il est trois heures du matin, je ne penses pas pouvoir trouver mieux. Dit-elle froidement.
Bon, bah, atmosphère tendue : 1, Adelphe : 0.
Le trajet ce passe dans un silence de mort parfois perturbé par des sursauts provenant du corps sans âme de Cléa sur la banquette arrière.
Une fois chez moi, je défait le canapé lit. Eléonor aide Cléa à se coucher et ramène un sceau et un gant de toilette humide qu'elle pause sur son front. Le Bad trip de Cléa est maintenant terminé, son corps semble plus apaisé que son esprit.
- Ça t'embête si je dors avec elle ? Me demande Eléonor.
- Fais ce que tu veux. Dis je froidement puis je rejoint ma chambre résigné.
Atmosphère tendue : 2, Adelphe : 0.
Tout cela m'énerve, pourquoi me fait elle toujours passer en second dans sa vie ? Je suis fatigué et lasse de cette soirée. Je ne sais pas ce qui m'incommode le plus ? Que Cléa nous a empêché de passer un bon moment, que Cléa soit là ou qu'Eléonor préfère dormir avec elle plutôt qu'avec moi ? En même temps je m'en fou et ça me fait chier, la soirée est gâchée de toute façon. Une fois dans ma chambre, allongé seul dans mon grand lit, je m'endors d'épuisement.
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