Chapitre 63.
Puis courageusement en inspirant très fort, elle planta son regard dans le miens.
- J'ai eu mes premières règles à Prague quand j'avais 12 ans. Et mon père...
Son visage se tord de douleur, elle reprend un inspiration avant de continuer.
- Mon père a vendu ma virginité.
Quoi ? Qu'est ce qu'elle dit !? C'est juste horrible, j'arrive pas à percuter.
- Pourquoi tu me l'as pas dit avant ?
Ses yeux expriment de la tristesse, de la honte et de la douleur.
- Bonjour, je m'appel Eléonor, je me suis faite violer par un homme qui a acheté ma virginité à mon père.
Sa voix se brise, elle se mort la lèvre pour ne pas que les larmes rejaillissent. Je reste sans voix, aucun son ne sort de ma bouche, elle se recroqueville encore plus sur elle-même, presque entièrement nue. Puis elle reprend la parole en essayant de garder des distances avec ce qu'elle s'apprête à me dire. Meurtrie.
- L'homme m'a arraché mes vêtements, puis il a caressé mon corps avec ses mains rugueuses. Je me débattais mais il était trop fort pour moi. J'hurlais mais personnes n'est venus. Je savais que mon père était dans la maison, mais il n'est pas venu. L'homme me disait des choses horribles, il s'est déshabillé en me maintenant les poignets au-dessus de ma tête. Ensuite il s'est allongé sur moi.
Plus elle en dis, plus j'ai envie qu'elle se taise, plus je reste muet, et plus mes larmes coulent.
- J'ai eu tellement mal quand il a essayé de rentrer en moi. J'avais envie de mourir. J'étais trop étroite ... Elle inspire pour continuer. J'ai hurlé de douleur, j'ai supplié qu'il arrête, mais il ne l'a pas fait. Alors je me suis tues, j'ai pleuré et j'ai attendu que ça s'arrête, que ça prenne fin. J'ai attendus longtemps, très longtemps, j'avais tellement mal. Adelphe je suis désolée... J'ai senti mon corps me quitter et mon âme partir tellement la douleur été intense, puis il a arrêté, en pensant que j'étais morte. Mon corps baigné dans le sang et une des filles qui vivaient avec mon père m'a amené à l'hôpital. C'est comme ça que ma grand-mère l'a sue, que j'ai pu rentrer en France. J'y arrives pas Adelphe, j'ai tellement peur que ça me fasses aussi mal. Ses larmes reprennent.Je ressens cette douleur quand tu t'appuis sur moi. J'ai crus que j'y arriverais. Mais j'y arrives pas. Pardonnes moi... Je suis désolée...
Elle me regarde, ses yeux me supplient de dire quelque chose, mais rien ne sort de ma bouche. Pourquoi je n'ai pas compris plus tôt? Pourquoi je n'ai pas réussis à voir cette douleur en elle? Pourtant j'aurais dû comprendre, je me souviens de la douleur sur son vissage la première fois qu'elle est venue chez moi et qu'elle a évoqué son père et puis il y a sa façon de vouloir se faire transparente qui auraient dû me mettre sur la voie.
- Je ne veux pas que ça recommence Adelphe.
Elle panique à nouveau. Tout ça me bouleverse et m'horrifie. Enfin des mots sortent de ma bouche.
- Je te ferrais jamais ça, ça ne recommenceras pas. Jamais.
- Pas toi Adelphe... son corps tremble à nouveau. Maintenant que je suis majeur, et que je ne suis plus sous l'autorité de ma grand-mère. Mon père veut me prostituer, c'est lui qui a appeler hier, il appelle souvent. J'ai tellement peur de lui, tellement peur que ça recommence, j'ai tellement peur qu'il arrives à m'avoir.
Je me lève, ravale mes larmes et me rhabille en vitesse.
- Adelphe, pars pas... Je t'en supplie.
Elle me regarde de ses yeux tristes, mais j'ai trop de colère.
- Tu vas où ? Elle va s'effondrer, les larmes ruissellent sur son visage.
- À Prague, je vais tuer cet enfoiré.
- Adelphe, je t'en supplie reste avec moi.
Je me précipite, pour la serrer dans mes bras. Je prends son visage entre mes mains pour bloquer son regard dans le mien.
- Je te promets qu'il ne te ferras plus jamais de mal, t'entends ? Je te le promets Eléonor.
Il y a de la haine, de la rage et du danger dans ma voix.
- Il n'est pas à Prague, il est ici, quelque part. Et un jour il réussira à m'avoir.
- Viens avec moi. Je te jures que je vais le trouver et que je vais le tuer.
- Je veux pas qu'il te salisse toi aussi. Je veux pas qu'il te change. Oh mon Dieu, j'aurais jamais dû te dire ça... Pardonnes moi. Tout est de ma faute.
Mes mains se pressent plus fort sur son visage la secouant un peu.
- Non ! Non ! Ne penses pas une chose pareil, t'y ai pour rien mon amour. Putain t'as rien fait pour ça. C'est pas toi, t'étais une enfant.
- Mais j'ai tout gâché entre nous. Tu ne m'aimes plus maintenant que tu sais, et tu n'auras plus envie d'être avec moi.
- Non, te dis pas ça bébé. Ça ne changes rien ? Je t'aime, rien ne peut changer ça. Jamais d'accord ? Tu m'entends ? Je t'aime Eléonor. On va prendre plus de temps, on va trouver des solutions mais je te jure qu'on y a arriveras mon amour, je te promet que ça ne gâche pas ce qu'il y a entre nous. On va y arriver ensemble tu m'entends ?
Elle hoche la tête. Mon débit de parole est rapide.
- Tu crois que c'est possible ?
- Tout est possible, on est fort ensemble. On va surmonter ça, je vais réussir à te faire oublier tout ça, je vais réussir à te rendre heureuse. Ça m'empêcheras pas d'avoir envie de toi chaque jour de ma vie. Ça m'empêcheras pas de te faire l'amour et ça t'empêcheras pas d'aimer ça et de ressentir du plaisir. Est ce que tu aimes quand je t'embrasses ?
- Oui.
- Alors embrasses moi.
On échange un baiser profond. Elle me tire les cheveux doucement et je caresse son dos. Elle s'arrête est me sourit.
- Tu vois, rien ne change ? C'est toujours toi et moi. Qu'importe ce que je saches ou non. Tout ce qui compte, c'est nous maintenant. Ma voix est plus douce, plus calme.
- Oui.
- Viens, je vais t'apprendre à lâcher prise et à ne penser qu'à ce que tu ressent sur le moment. Tu sais ce que tu fais quand tu es en voiture pour ne pas paniquer et penser à autre chose ?
- Euh non...
- Tu claques ton élastique à cheveux entre tes doigts.
- Je ne m'en rend pas compte.
- Je sais. On va trouver quelque chose pour que tu te concentres sur nous et non pas sur ton passé, d'accord? Si c'est trop pour toi, tu me dis « Adelphe arrêtes » pas "stop", pas "s'il te plait arrêtes", compris ? Elle hoche la tête. Dis le.
- Adelphe arrêtes.
- Est ce que tu te sent sale ?
- Oui.
- Viens. Et fais-moi confiance.
Je l'amènes en lui tenant la main dans la salle de bain. Je fais couler l'eau de la douche. Je ne sais pas pour elle mais moi j ai besoin de me laver de toute cette merde. De me purifier en quelque sorte et j imagine qu elle doit, elle aussi, se sentir souillée après ses révélations.
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