- Je suis rentrée ! Cris Eléonor dans l'entrée.

Tout le monde accourt et lui saute littéralement dessus.

- Content de te voir frangine ! Dit Tom.

- Moi de même frangin. Comment ça va ? Elle demande à tout le monde.

- Niquel et toi ?

- La super forme. Je suis contente d'être à la maison.

- Elé vient voir, je sais lire des phrases sans me tromper !

- Sérieux ?!

- Et moi j'ai eu un 19 en rédaction. Dit Alice.

- Waw je veux lire ça aussi. Laissez-moi juste rentrer et poser mes affaires.

- Tu sais zé pas fais pipi dans ma couche cette nuit, je suis un grand.

- Félicitation loulou ! Les enfants se dispersent pour montrer leurs exploits à Eléonor. Elle me prend la main.

- J'ai manqué autant de chose que ça ? Me demande elle.

- Non c'est juste que tu leur a manqué. Ils ont envie te montrer qu'ils sont digne de ta fierté.

- C'est mignon.

Elle m'embrasse puis rejoint sa famille pour rattraper le temps perdue.

- Ça sent vraiment bon Cécile. Vous avez préparé quelque chose ?

- Tu ! Je t'en supplies tutoie moi. Oui, j'ai préparé du Chich Taouk. Tu aimes ?

- Euh... je ne sais même pas ce que c'est.

- Des brochettes de poulet à la libanaise, j'ai fait une purée de lentille avec j'espères que vous aimerez. Tout est bio ne t'inquiètes pas.

- Waw, merci, depuis quand on mange bio? Dit-elle en riant. Merci beaucoup d'avoir fait tout ça. C'est vraiment gentil.

- Ça me fait plaisir.

Eléonor lui sourit. Puis elle essaie de reprendre du service et de recommencer à s'occuper de la maison, sauf que j'avais prévu ça et que tout est fait. La maison est irréprochable, j'ai même réparé le robinet de la salle de bain. Tout est prêt, les devoirs de tout le monde sont à jours, les plus petits sont déjà lavés et en pyjama. Je voulais lui montrer qu'elle pouvait nous faire confiance et que tout se passait bien en son absence. Elle n'a plus rien à faire.

- Aller on va prendre le bain.

- Déjà fait. Dit Manon.

- Euh, je peux peut être aider à préparer vos affaires pour demain ?

- C'est prêt.

- Mettre la table ?

- C'est fait. Dit Alice.

- Qu'est-ce que je peux faire alors ?

- Rien.

- Oh.

Le regard d'Eléonor est perdu, comme désorienté. Elle s'assoit dans un des canapés. Je la rejoint. Elle n'a pas l'air dans son état normal. Je passe mon bras autour d'elle.

- Ça va ?

- Hum, hum. Elle se force à sourire. Je vais me changer, je sent l'hôpital.

Elle se lève et se précipite à l'étage. J'attends un peu puis décide de la rejoindre. Elle est assise sur le sol, l'esprit dans le vague. Etrange. Je m'assoit près d'elle.

- Dis-moi ce qu'il y a ? Tu ne te sent pas bien?

- Non ça va.

- Alors qu'est ce que tu as ?

Elle me regarde avec ses grands yeux tristes.

- Je suis inutiles Adelphe.

Ses yeux se remplissent de larme. Elle se mord la lèvre pour ne pas les laisser couler.

- Pourquoi tu dis ça ? C'est pas vrai.

- Je sers à rien, regarde, tout vas mieux quand je suis pas là... On mange même bio maintenant...

Elle se met à pleurer doucement. Je la sert dans mes bras en rigolant un peu.

- T'es loin d'être inutile. Ça fait un peu plus de 4 jours que je suis ici et je peux te dire que ce que tu fais d'habitude est loin d'être inutile.

- Elle hausse les épaules et essuies ses larmes.

- Si tu ne nous avais pas expliqué ton organisation on aurait rien pu gérer. Je t'assures que t'as l'impression que tout roule sur des roulettes. Mais on vient juste de trouver comment faire. Encore ce matin, j'ai amené les enfants à l'école et on a oublié le sac de Zélie. Je paris que toi tu vérifies toujours que tout le monde a son sac. Elle sourit. On voulait juste que ce soit parfait pour qu'en rentrant tu puisses te reposer. T'aurais voulu que ce soit un carnage ?

- Tu ne trouves pas que je suis inutile alors ?

- Loin de là...

- Merci d'avoir fait tout ça. C'est vraiment gentil.

- On ne voulait pas que tu te sentes inutile.

- C'est juste que c'est bizarre pour moi. Si je m'absente plus d'une journée d'habitude, après il faut une semaine pour tout remettre en place, j'imaginais que ça serais le cas. Mais en fait je crois que je suis aussi soulagée que tout ce soit bien passé.

Elle me regarde et je l'embrasse.

- Aller viens il est bientôt l'heure de manger.

Une fois à table. Son oncle fait une annonce.

- Les enfants, puisqu'Eléonor est revenue je vais me faire hospitaliser demain. Est-ce que ça pose un problème ?

- Absolument pas. On est content que tu n'ai pas changé d'avis.

- On est conscient de tes efforts papa.

- C'est super Tonton, je suis fière de toi. Son oncle sourit à tout le monde.

- On viendra te voir. Dit Alice.

- Avec plaisir !

Ma mère sourit à Patrick qui lui sourit en retour. Le repas reprend son cours.

- Eléonor, est ce qu'Adelphe t'a dit que nous divorçons ?

- Oui. Félicitation ? Répond Eléonor avec un sourire. Ma mère explose de rire.

- On me l'avais pas encore faite celle-là.

- Si vous ne voulez pas retourner là-bas, vous pouvez rester ici le temps de trouver quelque chose.

- Tutoies moi s'il te plait... C'est vrai ?

- Bah oui, c'est la moindre des choses. Je ne sais pas vraiment comment on va faire pour les chambres. Mais oui.

- Je pars demain elle peut prendre la mienne, ce soir je dormirais dans le canapé. Dit son oncle.

- Vraiment ?

- Si ça ne pose pas de problème aux enfants ?

- Absolument pas. Elle est cool la mère d'Adelphe. Répond Lucas.

- Alors bienvenue.

- Très bien, mais je continus de m'occuper du nettoyage, de la cuisine et de donner un coup de mains ici. D'accord ?

- Marché conclut.

- Du coup pour tous vous remercier, Samedi ça vous dis de faire du shopping ?

- Ouais trop ! Crient les filles.

- Pas nous. Répondent les mecs.

- Eléonor ?

- Euh, bah je ne sais pas trop...

- Allez ça pourras être sympa, une journée entre fille. Et le soir pour faire plaisir aux mecs on ira dans une brasserie, on ferras des partis de billard.

- Cool ! J'ai jamais jouer au billard. Dit Lucas.

- Aller ne leur refuse pas ce plaisir.

- Mais qui va s'occuper d'Arthur pendant la journée ? C'est moi qui lui répond.

- Moi.

- Aller, ça me ferait plaisir, ça fait longtemps que je n'ai pas dépensé de l'argent pour quelqu'un d'autre que moi lors d'une virée entre fille.

Ma mère est plus que motivée et j'ai l'impression qu'Eléonor n'a pas le cœur de lui dire non.

- Bon d'accord.

- Ouais ! Trop bien. S'exclament les enfants en se tapant dans la main.