J'ai raté la journée de préparation cette année, de toute façon ça sert à rien. Les profs vont nous réexpliquer. Et puis j'ai pas pu aller en cours la première semaine, ils se sont plantés dans mon emploi du temps, dans mon groupe de TD, alors certains prof ne m'ont pas acceptés.

C'était un peu le bordel, j'ai un emploi du temps aménagé, car je travail, enfin si on veut. Du coup ils m'ont changé de groupe, je n'ai pas cours le Lundi matin, ni le vendredi, c'est cool. Je vais pouvoir me faire des soirée étudiante du jeudi jusqu'au dimanche sans être fracasse en cours !

En plus je retrouve certains potes de l'année dernière, c'est top. D'autre sont rester en première année, dommage. J'arrive en retard, pourtant on commence qu'à 13heures. Mais bon je suis toujours en retard, j'aime ça. J'entre discrètement dans la salle. Le prof fait l'appel, nous ne sommes pas en cours magistral mais en travaux dirigés en petit groupe.

- Nacer Abdel ?

- Oui.

- Novak Eléonor. Oui ! Je l'ai vue. Le professeur marque une pause. Ah un nouveau sur ma liste. Marillac Adelphe ?

- Oui. Je lève le bras nonchalamment.

- Ah le retardataire du fond de la classe qui veux se faire discret. Vous êtes en L2 Monsieur, c'est le moment de devenir un peu plus sérieux. Tout le monde se retourne. Sauf une fille au premier rang.

- Si dieu le veut ! Certaine personne glousse. Pourtant il n'y a rien de drôle.

- Laissez Dieu en dehors de ça vous voulez bien. Alors je continue...

C'est marrant la fille au premier rang, elle me fait penser à Eléonor. Ouais je sais ça fait déjà deux semaines que j'ai croisé cette fille et je sais pas pourquoi j'y penses encore. Elle était détestable. Pourtant je trouves que certaines filles lui ressemblent. Le cours est assez intéressant, nous sommes plongée dans le 19°siécle.

- Quelqu'un pourrait me dire, comment se porte la religion chrétienne durant notre siècle ?

- Mal, c'est un vrai déclin, il y a déchristianisation. Les gens ne croient plus en dieu avec la déshumanisation qu'ils vivent dans les usines à cause de la révolution industrielle.

- Hum... Quelqu'un d'autre ? Oui Eléonor ? Il regarde une fille au premier rang.

- Non, c'est pas vrai. La religion chrétienne est affaiblis que dans certains cas particuliers. Mais les papes comme Grégoire X par exemple s'inscrivent dans une véritable réaffirmation de leur pouvoir. Au début du 19°, la religion est un rempart face aux révolutions et aux bouleversements causés par l'instauration de l'Empire. Même si on pense qu'il y a séparation de l'Eglise et de l'Etat, sécularisation, en réalité ce n'est pas vraiment le cas, ça commence à la fin du siècle. En France c'est officiellement en 1905 et pas avant par exemple. Et puis les dévotions sont différentes, on vend plus de livres religieux et il y a un véritable culte pour la Vierge Marie. Ça soit disant apparition date de 1858 si je ne me trompe pas.

Waw ! C'est un truc de fou, qu'est-ce qu'elle fait là ?

- C'est exacte Eléonor, c'est le sujet de votre exposé c'est ça ?

- Oui.

- Je vois que vous avez bien entamé vos recherches. Vous êtes seule ?

- Oui.

- Ah, alors attendez. Le prof fouille dans ses papiers. J'avais oublié qu'il y a un nouvel élève sur ma liste du coup il n'a pas d'exposé. Adelphe ?

- Oui ? Elle ne se retourne pas, c'est la seule fille qui ne s'est pas retournée tout à l'heure, elle sait qui je suis et elle n'a pas envie d'avoir affaire à moi.

- Vous travaillerez avec Eléonor. Prenez en note le sujet, « Les religions en Europe au 19°siècles »

- Monsieur ?

- Oui Eléonor ?

- Je préférerais travailler seule si possible. Jolie façon de dire qu'elle ne veut pas travailler avec moi.

- Hélas, non, tout le monde a déjà son binôme et je veux que tout le monde passe. Elle soupire.

- Tant pis.

Les deux heures de TD se terminent. Je range mes affaires et essaie de rejoindre Eléonor. Moi ça me plait bien de travailler avec elle, je sais que je vais pouvoir la rendre folle. Elle se précipite pour ne pas me croiser. Je la rejoins dans le couloir et cris.

- Eléonor ! Elle s'arrête et soupire une fois de plus.

- Quoi ? Elle se retourne pour me faire face. Elle porte une veste blaser noir, un t-shirt fluide noir, un jeans noire et des bottines noires. Elle va à un enterrement où quoi ?! C'est trop fade comme tenue, ça ne révèle aucunes parties de son corps, ces fringues sont vielles.

- C'est un plaisir de te revoir.

- Epargnons nous les politesses hypocrites, moi c'est pas le cas. Pour l'exposé, je vais le faire seule. Une fois que j'ai terminé de le préparer je te le donne tu n'auras plus qu'à le lire le jour venue. Ça ira ? Me demande elle en prenant pour un mongole.

- Non.

- Comment ça non ? Elle s'énerve.

- C'est un travail de groupe.

- Je veux pas travailler en groupe avec toi.

- Tu vas être obligée de me supporter parce que j'ai l'intention de le faire aussi ce travail.

- Ah bon, parce que t'es le genre de mec qui bosse ? Permets moi d'en douter. En fait c'est elle qui m'énerve.

- Qu'est-ce que tu peux être puérile.

- Déjà je te permet pas de me dire ça et toi tu es vraiment arrogant. J'inspire profondément et serre les dents.

- Donnes-moi ton numéro.

- Euh, non... Elle semble embarrassée.

- Pourquoi, je t'ai déjà dit que j'allais pas te sauter dessus, t'es pas assez bien foutu pour que je m'intéresse à toi. Elle semble maintenant déstabilisée, mais se reprend rapidement.

- Je sais, tu veux que personne le sache, mais tu es gay. Qui ?! Moi ?! Homosexuel ! Beurk.

- Oh oh, mais on dirait que Mademoiselle essaie d'avoir de la répartie. On peut jouer à ça longtemps, mais il me faut ton numéro.

- J'ai pas de portable. Elle dit ça en baissant légèrement les yeux.

- Quoi ? Arrêtes de te foutre de moi.

- J'ai un téléphone avec un numéro, mais je n'ai pas d'abonnement, c'est juste pour qu'on puisse me joindre en cas d'urgence.

- C'est pour quand cet exposé ?

- Dans quatre semaines, juste avant la pause pédagogique.

- On a le temps. Je feint l'indifférence. Et ça marche, elle s'énerve. Exactement là où je voulais l'emmener.

- Non, on a pas le temps, il faut s'y mettre rapidement. Voilà pourquoi je veux pas travailler avec toi, tu vas tout foutre en l'air, rien faire et je vais devoir rattraper tout ta merde au dernier moment.

- Alors c'est une urgence pour toi cet exposé ?

- Oui ! Je peux pas permettre de rater mon année, papa, ne vas pas me rattraper le coup avec son argent moi ! Elle insiste bien sur le papa, elle crache ce mot même.

- Si c'est une urgence, alors tu peux me passer ton numéro. Je souris en coin. Elle soupire, car je lui montre que ses paroles ne m'atteignent pas. Alors que si, j'essaie de ne pas être un fils à papa justement.

- Je pourrais pas répondre à tes messages.

- Je t'appellerais.

- J'ai pas envie d'entendre ta voix.

- Je sais où tu habites, je peux très bien demander à ton frère de me donner ton numéro.

- J'ai pas de frère. J'ai une adresse mail à la fac, eleonor.novak@ et le truc habituel. Ça suffira.

- Novak, ton père est tchèque ou polonais ?

- J'en t'en pose moi des questions ? Non, alors mêles toi de ton cul. Elle se retourne et reprend son chemin de départ. Pourquoi elle est si susceptible quand je lui pose des questions ? Pourquoi elle est si désagréable ? Pourquoi elle m'énerve autant !?