Chapitre 40.
Je dors mal, très mal. Hier encore elle était ici, assise sur mon lit... Je savais que j'aurais jamais dû m'arrêter ce samedi après-midi. Je savais qu'il fallait que je me batte pour avoir un autre binôme. Je me doutais bien que c'était une idée à la con d'aller la voir pour la ramener à la fac et finir par l'embrasser. Pourquoi j'ai fait ça ? Putain si j'avais su que ça m'aurait fait aussi mal je me serais abstenu ! Qu'est-ce que je peux être con.
Peut-être que c'est pas plus mal finalement. C'est ce dont j'essaye de me persuader. Je me dis que de toute façon c'est pas la fille qu'il me faut. Déjà elle couche pas, ensuite elle a trop de contrainte dans sa vie, et puis j'ai pas envie de me caser avec une fille qui a six enfants à sa charge. Non moi il me faut une fille qui a toujours envie de baiser, qui est libre et disponible. Je peux très bien trouver quelqu'un comme ça avec qui en prime je pourrais être moi-même et me sentir aussi bien que quand je suis avec Eléonor.
- Allo ?
- Wech poto, alors qu'est-ce que tu fous on t'attends pour la Zombi Walk !
- Ah merde, bah pas ce soir les mecs j'ai un empêchement.
- Putain tu fais chier, ça va être l'éclate.
- Une prochaine fois. Amusez-vous bien.
J'ai somnolé toute la journée, il est encore tôt mais je vais me coucher, j'ai pas le goût de faire autre chose de toute façon. Je reste à rien faire comme ça un long moment. Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée j'ai pas envie de réfléchir parce que quand je le fait je me dis que ça pouvait pas se finir comme ça. Mais en fait si c'était couru d'avance. Je ne me lave même plus.
Lundi matin mon portable sonne et me réveille. Le numéro provient d'un fixe. Il me semble que c'est celui d'Eléonor.
- Allo Eléonor ?
- Euh non c'est Tom.
- Ah... (je sais pas pourquoi mais je suis déçu) Il y a un problème ?(maintenant je m'inquiète).
- Euh non pas vraiment. Enfin si. C'est quoi l'embrouille là ?
- De quoi ?
- Bah qu'est-ce que tu lui as dit à Eléonor ? Il s'est passé quoi, parce que vraiment elle est pas dans son état normal.
- Comment ça ?
- Elle fait que dormir, elle s'énerve pour un rien, elle est absente, elle nous fait plus à manger. Je sais que vous vous êtes disputé, je sais pas par rapport à quoi mais là faut faire quelque chose. Je te passe Cléa, elle m'a dit qu'elle voulait te parler.
- Euh bah va s'y.
- Allo ?
- Ouais.
- Bonjour, c'est Cléa, je sais qu'on se connait pas.
- Ça c'est clair.
- Mais en tout cas je connais bien Eléonor. Je sais comment elle fonctionne. C'est pas le genre de fille qui va te dire ce qu'elle ressent facilement. Elle sait pas faire, on lui a pas appris, on lui a jamais laisser le choix. Alors quand quelque chose lui tient à cœur, soit elle se ferme et devient froide.
(Je vois très bien de quoi elle parle, je la revois le soir où elle a lu les messages des filles).
- Quand c'est ça, ça va, tu joues aux devinettes et c'est bon. Soit elle se braque, elle te dit les choses qu'elle pense en te hurlant dessus parce qu'elle sait pas comment faire autrement. Une fois qu'elle a finis elle se ferme à nouveau, surtout si on reste insensible à ce qu'elle dit. Qu'elle ait tort ou raison, ça se casse en elle si tu ne réponds pas, elle campe sur ses positions et se persuade qu'elle a raison. Elé c'est le genre de fille qu'il faut pousser un peu, tu vois ? Elle a vécus trop de choses pour faire les premiers pas. Elle a trop souffert pour avoir confiance en elle et prendre le risque de se dévoiler.
- Pourquoi tu me dis ça ? Qu'est-ce que ça peut me faire, elle veut pas de moi de toute façon. Pour elle on est pas fait pour être ensemble.
- Elle t'a dit pourquoi ?
- En quelque sorte ouais, je suis trop bien pour elle alors un jour je l'abandonnerais en m'en rendant compte. Et puis peut-être quelle à raison.
- T'es aussi buté qu'elle en fait !
- Je suis pas buté, juste réaliste. Elle rigole à l'autre bout du téléphone.
- C'est exactement ce qu'elle m'a dit.
- Elle t'a parlé de notre dispute ? Je suis étonné.
- Non, elle me raconte pas ce genre de chose, même quand je lui tire les vers du nez. J'ai juste deviné qu'il y avait un problème.
- N'empêche qu'elle a raison.
- Ecoutes, Elé je la connais depuis la maternelle, on a été amies, on s'est éloignées, puis on est redevenues amies. On n'a pourtant jamais été loin l'une de l'autre, elle a fait beaucoup pour moi. Mais c'est pas le propos, je la connais bien et sincèrement je sais pas pourquoi mais tu lui fais du bien. Pourtant elle veut pas se l'avouer, elle veut pas lâcher prise, elle ferras jamais le premier pas, elle se bâtera pas pour te garder près d'elle.
(Ça je l'avais remarqué de moi-même, Merci Cléa, quelle perspicacité, pourtant je l'écoutes attentivement).
- Elle se bâtera pas, parce qu'elle estime qu'elle n'a pas le droit de le faire. Elle se sous-estime. Mais si toi tu sais qu'elle vaut beaucoup plus que ce qu'elle pense d'elle même, si tu as ne serais ce qu'un tout petit espoir que ça puisse marcher entre vous, bats toi. Bats toi pour deux. Tu comprends ce que je veux dire ?
- Et si j'ai pas cet espoir ?
- Alors soit lâches et abandonnes mais fait le dans les règles de l'art. Tom m'a dit que tu étais parti sans un mot, ça tu vois je crois que c'est le pire que tu pouvais lui faire. T'es partis sans un mot du jours au lendemain, comme sa mère, comme sa tante si tu vois ce que je veux dire. Tu devrais au moins lui dire au revoir.
- J'avais pas pensé à ça.
- Elle est compliqué, parfois faut un décodeur. En tout cas tu sais où la trouver, ce soir c'est le camping, c'est dans le troisième champs à côté de chez elle. Salut.
Elle raccroche avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit.
Je réfléchis à tout ce qu'elle vient de me dire, est ce que j'ai envie de me battre pour elle ? Qu'est-ce que je ferais vraiment pour être avec elle ?
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