Chapitre 37.
Je me douche le dernier, quand je sors tout le monde s'apprête à mettre la table. Le comportement d'Eléonor a changé, elle est froide, distante. Que s'est-il passé ? On manges, les filles débarrassent et font la vaisselle. Puis tout le monde part se coucher. Une fois seule, je la prend dans mes bras, mais elle me repousse gentiment. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je monte me coucher. Dit-elle.
- Eléonor qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien, je suis juste fatiguée, il est tard. Elle gravit les escaliers.
C'est vrai ça ? Quel heure il est ? Je cherche mon portable et je le trouve, il est posé sur le buffet de la salle. J'ai cinq appels en absence depuis ce matin de Chloé. Et deux messages. Un de Chloé« Tu me manques mon bichon, rejoins moi j'ai chaud, j'ai envie de toi » rien d'inhabituel et un autre d'une fille que j'ai rencontré en soirée une fois, « Salut Adelphe, j'ai beaucoup aimé la dernière fois, j'ai envie de te revoir. Bisous... <3 ». Je ne réponds pas et décide de la rejoindre, il est 22 heures.
- Bébé, tu dors ?
- Oui.
Je rentre dans le lit en la poussant un peu, elle s'éloigne de moi le plus possible. Son corps part s'écraser contre le mur. Je décides de la chatouiller, la torture pourra peut-être la faire parler. Je pensais que ça la ferrais rire, mais non elle se tend et me demande fermement d'arrêter et elle se tourne pour me montrer le dos. Qu'est-ce qu'elle a ? Où est sa bonne humeur de tout à l'heure ? J'embrasse son bras, puis remonte jusqu'à son cou.
- Tu boudes ? Je l'embrasse dans les cheveux.
- Non... J'allume la petite lumière de sa table de chevet.
- Regardes moi Eléonor.
C'est un ordre, elle se retourne et je vois une sorte de tristesse dans ses yeux.
- Dis moi tout de suite ce qu'il se passe ou je m'en vais.
Ça la désarçonne mais elle ne me répond pas pour autant, alors je mets mes menaces à exécution. C'est le genre de fille qu'il faut pousser un peu pour qu'elle dise ce qu'elle a sur le cœur, pour la faire sortir de sa carapace. Je sors du lit et avance vers la porte. Elle semble vexée, blessée maintenant.
- Tu vas les rejoindre?
Je me retourne. De quoi elle parle ?
- Rejoindre quoi ?
- Chloé et Sophia ?
Elle dit ça avec un air de dégout mais aussi de tristesse. Je décide de faire demi-tour. Elle s'est assise sur le lit, son morceau de chiffon qui lui sert de doudou dans la main, je m'assoit en face d'elle.
- Je rêve ou tu es jalouse ? Elle lève un sourcil.
- Alors là pas du tout.
Elle fuit mon regard et baisse la tête pour examiner son chiffon.
- Tu as lus les messages c'est ça ?
- Non...
- Ne me mens pas.
- Oui, mais j'ai pas fait exprès... Ton téléphone a sonné, je suis venue te l'amener mais tu étais sous la douche et tu n'as pas entendu. Ça a raccrocher et je les ai lus sans le vouloir.
En temps normal je déteste qu'on lise mes messages, mais elle c'est différent, j'ai rien à lui cacher.
- Et ça ta rendue jalouse. C'est pour ça que t'es si froide depuis tout à l'heure ?
- C'est pas de la jalousie...
Elle est mignonne, elle a toujours les yeux river sur le chiffon.
- Alors qu'est ce que c'est ?
- Je sais pas...
Elle ne parle pas un moment et je la regarde en attendant une réponse.
- ... Bon si d'accord, c'est peut-être un peu de la jalousie, mais il y a pas que ça. Elle devient toute rouge.
- Dis-moi, ce qu'il y a d'autre ?
Elle inspire pour se donner du courage. C'est pas la Eléonore forte et intrépide que j'ai vu tout à l'heure. C'est la Eléonore vulnérable et brisée.
- J'ai tellement de questions sur ce qui se passe entre nous... ça va tellement vite... et j'ai aucunes réponses à mes questions...
Je la laisse parler, elle cherches ses mots.
- ... J'arrives pas à comprendre certaines choses... Comme pourquoi tu es avec moi par exemple.
Elle se tait, ne me regarde toujours pas. Je prends son menton dans mes mains pour relever son visage vers moi.
- Pour un tas de raison.
- Mais je suis pas comme les filles avec qui tu es normalement, on ne couche même pas ensemble, alors qu'elles, elles ne demande que ça, à la limite du harcèlement. Je souris.
- Harcèlement ? T'y va pas un peu fort ?
Elle me lance un regard du genre « fermes là, j'ai raison, ma jalousie parle pour moi, tu as tords ». Bon d'accord, il faut que je lui parle. Du moins il faut que j'essaie de la rassurer.
- Moi aussi je me pose un tas de questions. Toi et moi ça me fait peur, je crois que dans toute ma vie j'ai jamais eu aussi peur. Je ressent des choses inédites. Moi aussi il y a un tas de truc que je comprends pas. Tout ce que je sais c'est que je me sent bien et que je veux être avec toi. Je veux plus... En fait j'ai besoin de plus que de coucher avec toi.
- Mais pourquoi moi Adelphe ?
Son manque de confiance en elle vient de refaire surface.
- Parce que t'es pas les autres filles. Parce que tu me fais rire. Parce que tu fais me sentir vivant. Parce que t'es putain de bonne aussi quand tu te balade en culotte.
Elle sourit légèrement en rougissant et me pousse gentiment. Je redeviens sérieux.
- Pour des tas de raisons. Pourquoi toi ? C'est une question que je me poses souvent et à chaque fois j'ai une nouvelle réponse à donner...
- Mais essaie de te mettre à ma place. Imagines que les rôles soient inversés. Toi tu es la fille paumée qui n'a jamais embrassé de garçon et qui en invite pourtant un à rester avec elle. Et moi je suis le garçon que les filles s'arrachent, beau, charmant, populaire. Et imagine que ce soit moi qui reçoive ce genre de message. Je comprends pas ce qu'il m'arrive Adelphe, je sais pas pourquoi ça me fait cet effet-là.
- J'imagines.
Et j'imagine vraiment, rien que l'idée qu'elle puisse recevoir ce genre de message d'autres mecs me met hors de moi.
- C'est de la jalousie bébé, mêlé à un peu de peur. Viens dans mes bras...
Je la serre contre moi. Puis je la soulève, elle émet un petit cris de surprise. Je la porte comme une princesse au rez de chaussé.
- Où tu m'emmènes ? J'attrape mon portable et nous installe dans un des canapés.
- Tiens. Réponds à Sophia. Dis-lui ce que tu veux, mais insistes bien sur le fait que tu es à moi et que je suis à toi , que tu ne me partage pas.
- Qu'est ce qui s'est passé entre vous ?
- Tu veux vraiment savoir ?
- Oui.
- Je l'ai rencontré à une soirée, et on a couché ensemble une seule fois.
- Elle te plait ? Son ton n'est pas hostile mais sa voix se brise sur la fin.
- Sincèrement ? Non. Je ne me souviens même de la couleur de ses cheveux ni celle de ses yeux. Elle ferme les yeux.
- De quels couleurs sont les miens ? Je rigole.
- Ils sont bleus clairs. Magnifiques. Avec des petits serpentins gris qui forment des petits dessins dans le fond. Quand tu souris ils pétillent, quand tu es énervée il deviennent plus foncés, quand tu m'embrasses tes pupilles se dilatent et on ne voit presque plus le bleu. Hum, qu'est- ce que je peux dire d'autre pour les revoir à nouveau ? Hum, ah oui ! Ils sont cerclés de noir grisé, ce sont les plus beaux yeux du monde.
Elle les ouvres, et me sourit, un vrai sourire... Ouf j'ai eu peur de ne plus jamais le revoir sur son visage.
- Bien tu as réussi le teste avec succès. Dit elle.
Je lui mets le portable dans la main. Je regardes ce qu'elle écrit et ça me fait rire. Je revois la Eléonor combattante de tout à l'heure, qui défend ce qui est à elle. « Lui il a pas aimé sale trainée, il se souvient même pas de tes yeux et il veut plus te revoir, jamais, il en a même pas envie. T'avises pas de lui envoyer d'autres messages parce que je suis sa copine et il est à moi. »
- C'est trop ? Elle me regarde interrogatrice.
- Hum... C'est tout ? Je peux pas m'empêcher de sourire.
- Je voulais mettre Salope à la fin, mais j'ai quand même un peu de retenue. J'explose de rire.
- Te gènes pas bébé. J'ai dit d'écrire tout ce que tu voulais.
- Bon d'accord. Elle tape le mot et l'envoie.
- Allez rend le moi maintenant.
- Je peux faire la même chose avec Chloé ? Elle me tend quand même le portable.
- Non, laisses moi ce plaisir.
Je l'appel et met le hautparleur. Quand Chloé décroche je sens Eléonor se tendre.
- Bonsoir mon bichon.
- Chloé, je t'ai déjà dit de pas m'appeler comme ça.
- Tu viens ce soir à la soirée ? J'ai envie de faire des trucs cochons.
- Non je viens pas à la soirée. Et moi j'ai plus envie. On arrête tout ça maintenant.
- Mais pourquoi, c'est bien entre nous...
- Non ça me plait plus.
- T'es distant en ce moment, ça fait quoi deux semaines que tu m'évites ? Qu'est-ce que t'as Adelphe ? Ça va pas ?
- Si ça va très bien au contraire. Mais je veux plus qu'on se voit en tant que plan cul, et si tu peux pas être mon amie sans le sexe et bah je veux plus te voir tout court.
- Mais pourquoi ?
Eléonor me regarde, un peu surprise, un peu sur ses gardes aussi.
- Parce que je crois que je suis amoureux.
- De moi ?
- Non ! Je m'exclame au téléphone. D'une fille géniale.
Je lui adresse un clin d'œil.
- Je la connais ?
- Je sais pas, c'est Eléonor.
- La fille avec qui tu fais tes exposés ?
- Celle-là même.
- Je t'aurais jamais imaginé avec ce genre de fille... Elle est pas...
- Pas comme toi.
- Oui.
- Ça change rien au fait que c'est finis ce qu'on fessait.
- J'ai pas vraiment le choix ?
- Non.
- D'accord, alors j'espères que tu seras heureux avec elle. Tu le mérites Adelphe. Ça me fait chier de perdre mon plan cul, mais je suis vraiment contente pour toi.
Maintenant Eléonor me regarde étonnée.
- Bon aller, je te laisse. Je raccroche. Voilà, est ce que le problème est résolu ?
Elle sourit, puis enfouit son visage dans mon cou en me serrant fort. Elle murmure.
- Désolée d'être comme ça...
- Pas besoin d'être désolée. Dis-moi bébé, demain les petits retournent à la crèche ?
- Bah oui, ils sont en pleine forme.
- Tu as quelque chose à faire ?
- Je dois faire les courses demain matin oui mais c'est tout. Je pensais faire mes devoirs. Pourquoi ?
- Je me disais qu'on pourrait faire les courses vite fait le matin. Et passer la journée ensemble, juste toi et moi. Profiter que les enfants soient à l'école et que nous sommes en vacances pour sortir. Qu'est-ce que tu en penses ?
- J'en penses que c'est une bonne idée.
- Parfait, mais si je dépenses de l'argent tu me promets de pas râler ?
- Ça va être difficile. Elle rigole. Je l'embrasse, on remonte dans sa chambre.
Le lit n'est prévue que pour une personne, mais je ne me suis jamais senti aussi bien dans un lit que maintenant. On s'endors l'un contre l'autre... Ce fût une journée riche en rebondissement. D'abord elle m'invite à rester, ensuite j'apprends à la découvrir un peu plus dans ses bras sans qu'elle ne me juge, puis je la vois se transformer en furie, après ça je l'aperçois presque nue (waw!), enfin elle me repousse par jalousie, et surtout je m'endors en aillant fait des projets d'avenir avec elle, certes ils ne concernent qu'une journée mais c'est déjà beaucoup.
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