Chapitre 32.
Mardi, nous soutenons l'oral de notre premier exposé. La semaine prochaine c'est les vacances. Tout le monde semble surprit. Eléonor porte la tenue que nous avons acheté ensemble. Les mecs la regardent différemment avec dans les yeux une sorte de « je me la ferrais bien celle-là », et ça m'énerve mais il faut dire qu'elle est canon.
La surprise est pour sa tenue mais aussi pour notre duo qui fonctionne très bien, pour notre aisance à l'oral. Mais je vois bien qu'Eléonor n'est pas à son aise et qu'elle fait un gros effort sur elle. Comment je le sais ? Elle fait claquer son élastique.
- Très bien. Adelphe je ne vous savez pas aussi bon élève, ou alors j'imagine que c'est Eléonor qui a fait une grosse partie du travail. Insinue le professeur.
- Vous imaginez bien. Je réponds, je le laisse croire ce qu'il veut
- Non, c'est un travail de groupe, on a fourni autant de travail l'un que l'autre. Nous contredit Eléonor.
A la fin du cours le prof nous communique la note. On sort les derniers, Eléonor laisse exploser sa joie.
- On a eu 17 ! J'en reviens pas !
Elle me saute au cou comme la fois où on est sortis du salon de coiffure. Elle s'en rends compte trop tard et se tend en me lâchant. Elle bigaille.
- Euh pardon... Et elle s'en va.
Le lendemain elle ne vient pas en cours. J'imagines qu'elle a fini par abandonner. Mais je ne veux pas. Elle peut pas. Alors une fois les cours terminés je me décides à aller chez elle pour lui faire une leçon de moral. Je frappes à sa porte, assez fort. C'est Lucas qui m'ouvre.
- Entres.
- Elle est pas là Eléonor ?
- Si dans le salon. J'entre en enlevant mes chaussures. Une fois dans le salon je remarques deux bosses dans le canapé recouvertes de plaids. Il y a des bassines par terres. Certains enfants sont attablés et sont concentrés sur leur devoir, il y a des trousses et des cahiers un peu partout. Zélie récite une poésie à Eléonor.
- Bonsoir.
- Adelphe, un problème ?
- Ouais, tu m'as dit que tu allais continuer la fac, pourquoi t'es pas venue aujourd'hui alors ?
- Manon est malade. Je suis restée pour m'occuper d'elle et elle a contaminé Arthur. Je penses que c'est une gastro mais le médecin va passer dans la soirée.
- Oh, j'étais venue te gronder. Je lui fait un clin d'œil.
- Ça serais plus simple si j'arrêtais. Elle sourit. On va bientôt manger, maintenant que tu es là, tu veux rester ?
- Non, non je vais rentrer.
- Je te rappel que c'est TA nourriture. Il y en a assez pour tout le monde. A moins que tu ais quelque chose de prévu ?
- Euh, non j'allais rentrer chez moi.
- Restes, on va faire un time 's up après manger ça sera plus fun si t'es là. Me dit Lucas.
- Bon d'accord alors.
Je reste, les enfants finissent leurs devoirs. Eléonor vérifie que tout est bien fait. Elle met la table, et s'occupe de Manon qui vomis. La famille est passé en mode « à mort les microbes ». Eléonor nettoie tout ce qui passe dans les mains de Manon et Arthur au javel et oblige tout le monde à se laver les mains une bonne vingtaine de fois dans la soirée. Le médecin arrive enfin et prescrit des médicaments. Elle n'en a pas et je lui propose d'aller les chercher pour soulager les enfants rapidement. Elle accepte.
Ensuite on fait un time's up ensemble c'est plutôt marrant, on joue par équipe, il faut avoir le plus de carte possible, il y a trois manches. La première où on peut dire tout ce que l'on veut pour faire deviner le mot inscrit sur la carte. La seconde, on ne peut dire qu'un seul mot et la troisième il faut mimer. Et cette manche est particulièrement ridicule mais très drôle. Eléonor mime le koala à merveille.
Ensuite c'est l'heure d'aller se coucher pour les enfants et la vielle dame. L'oncle d'Eléonor n'est pas encore rentré, on est plus que tous les deux. Zélie dort dans la chambre d'Eléonor pour ne pas être contaminée par Manon et Arthur. Alors Eléonore s'est installée dans le canapé. Je décides qu'il est l'heure de partir.
- Bon allé, je vais y aller moi.
- Tu veux rester regarder un film ?
- Je sais pas trop...
- C'est ce que font les amis, non ? Et puis je t'assures qu'on a plus de lecteur casette et que c'est un DVD que je te proposes. Je souris.
- Bon, d'accord tu as quoi à me proposer ? Elle me tend une boite.
- Choisis, je vais me mettre en pyjama.
Il n'y a pas grand-chose dans la boite. Je choisis de regarder « Les Tuches » avec Jean Paul Rouve. On s'installe dans le même canapé.
- Tu veux un yaourt ou quelque chose ?
- J'ai plus faim. C'était bon tout à l'heure. C'est toi qui a cuisiné ?
C'était un bœuf aux haricots blanc et à la sauce tomate qui a du mijoter longtemps, très savoureux, avec du riz.
- Oui, j'aime bien quand j'ai tout ce qu'il faut et quand j'ai le temps. C'est ma grand-mère qui m'a appris les bases mais des fois j'invente.
Le film démarre. C'est drôle. Eléonor le connais par cœur et dis les répliques avant les acteurs.
- Mais tu vas te taire. Je fais semblant d'être exaspéré.
- Non je kiff ce film. Elle rigole.
Quand le film se termine elle me propose d'en regarder un autre. J'ai pas envie que ce moment s'arrête, alors j'accepte. On met Avatar, je choisis ce film par que je sais qu'il est long.
Au bout d'un moment, Eléonor penche de mon côté en s'endormant, sa tête touche presque mon épaule. On est plongé dans l'obscurité
- Tu veux que je te laisses dormir ? Elle secoue la tête.
- Non, je suis pas fatiguée.
- Menteuse.
- J'aime bien quand tu es avec moi.
- Moi aussi.
Je passe mon bras autour de ses épaules et sa tête touche ma poitrine. J'ai l'impression qu'elle s'endors, mais quelqu'un frappe à la porte en criant. Elle se redresse aussitôt, alerte.
- Eléonor, ma puce, vient ouvrir à Tonton ! J'ai oublié mes clés !
Elle se lève en soupirant, je la suit. Elle ouvre la porte sans la déverrouiller.
- C'était ouvert tonton. Et chut ! Tout le monde dort. Elle n'allume pas les lumières, celles de dehors suffissent.
- Ah mais c'est Adelphe ! Comment ça va mon pote ? Il lève le bras pour me frapper dans la main. Ce soir il a l'alcool joyeux. Il rate ma main.
- Tonton, chut, et montes te coucher.
- Tu sais quoi Eléonor ? Et bah ta tante c'est une pute ! Oui je dis bien une pute ! C'est inadmissible d'abandonner ses enfants.
- Tu fais la même chose quand tu te bourres la gueule. Lui répond-elle sèchement.
- C'est pas pareil. Moi je suis là !
- Aller va dormir.
- Bonne nuit les jeunes. Il monte en faisant pas mal de bruit, mais heureusement personne ne se réveille.
- T'en a pas marre de lui ?
- Si, mais il est pas méchant.
- T'es trop gentille.
- Non c'est juste que j'ai le sens de la famille. Elle sourit. Je la regardes.
- J'ai envie de t'embrasser Eléonor. Elle rougit. Mais je sais que tu veux pas de moi.
- J'ai jamais dit ça.
Elle part se rassoir dans le canapé. Quoi? What?
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