Chapitre 3.
Je la suit, dans le garage, il n'y a pas de voiture mais beaucoup de placard, tous en métal. Il y a des étagères avec un bordel poussiéreux et sans nom posé dessus ainsi que des portes vélos. Il y a aussi une machine à laver et un sèche-linge, ainsi que des oignons, cagettes de pommes de terre et de légumes sur certaines étagère. Rien à voir avec nos garages à nous. Sur le sol c'est du bitume brut. Elle enlève ses chaussures avant d'entrée par la porte qui mène à la maison. Il y a un tas de paires de chaussures devant cette porte.
- J'enlève aussi mes chaussures ?
- Ouais, on vous apprends pas ça chez les bourges ? Elle me répond froidement, comme si elle n'était pas à son aise.
- On a des boniches pour nettoyer alors non.
Ma réparti n'est pas mal trouvée. Elle semble gênée. J'enlèves mes chaussures moi aussi. Et entres dans le couloir. Il y a quelques pièces fermées et un escalier puis on entre dans le salon-salle à manger.
- La cuisine est par là, il y a quelqu'un dans la salle de bain. Elle me montre une pièce du doigt.
- Comment tu sais qu'elle est prise ? Je ne l'ai pas vue vérifier.
- On entends l'eau qui coule.
J'écoute plus attentivement, elle a raison. J'entre dans la cuisine, un marmelade d'enfants sont debout et mangent des crêpes en se mettant du sucre ou du chocolat plein les doigts. Elle me tends quelque chose. Tiens il y a du savon, et après j'imagine que tu sais te servir d'un robinet. Son attention est attirée ailleurs.
- Zélie! Dans l'autre sens ta crêpe si tu veux pas en mettre partout !
La petite fille n'a pas six ans. Elle la porte et l'installe sur une chaise autour de la table dans l'autre pièce, la salle à manger.
- On mange à table bande de mioche.
Les gamins semblent lui obéir et sortent de la cuisine pour s'installer autours de la table. J'aperçois alors une vielle dame prêt de la gazinière. Il y a des ustensiles et des ingrédients éparpillés un peu partout.
- Marie-Victorine, laisse les ce sont des enfants. Tiens manges une crêpe. Elle s'appelle vraiment Marie-Victorine ?
- Mamie, c'est Eléonor. Lui répond-elle lasse. Ce qui semble être sa grand-mère se retourne.Oh mais tu es toute sale, va te laver on est pas chez les crafoins, je te gardes des crêpes. Tiens, je connais pas ce jeune homme ? Installes toi, je vais te faire une crêpe ! J'ai finis de me laver les mains.
- Euh...
Je croise le regard de la jeune fille qui, je viens de l'apprendre, se prénomme Eléonor. Son regard est fatigué et elle me fais un signe de tête pour que j'accepte l'invitation en haussant les épaules. J'ai l'impression de ne pas avoir le choix et que sa grand-mère pourrait m'étrangler si je ne lui obéissait pas. Le salon et la salle à manger forment une seule et même pièce, les meubles ne sont pas harmonieux et pourtant on s'y sent bien.
Eléonor c'est lavée les mains rapidement et ramène le plat de crêpe, du sucre, de la pâte à tartiner et de la vergeoise qu'elle pose sur la nappe en toile cirée. Elle m'indique une chaise des yeux et j'y prend place. Je me sent tout timide dans cette agitation, je n'ai pas l'habitude. Elle se dirige vers le salon. Pourquoi elle s'en va.
- Tonton ! Elle secoue une masse que je n'avais pas remarquée dans un des canapés. La déco est un peu vieillotte mais c'est propre.
- Laisses- moi dormir Eléonor.
- La tondeuse est en panne.
- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse.
-Rien, je veux juste que tu demandes à Pierre s'il peut nous prêter la sienne.
- Pour que ce soit moi qui soit emmerdé non merci... Je t'ai dit que je passerais la tondeuse laisses moi tranquille avec ça.
- Tu dis ça depuis trois semaines tonton ! Je te demandes rien, juste d'appeler Pierre, je passerais la tondeuse moi-même.
-Ouais, ouais.
Elle soupire puis sort de la pièce en même temps qu'un garçon de 14 ans entre.
-Qu'est-ce que tu foutais dans la salle de bain ?
- Je me branlais j'ai le droit non ? Lui répond-il en rigolant, elle lève les yeux au ciel.
- Qu'est-ce que tu veux sur ta crêpe. Me demande la mamie.
- Euh, comme vous voulez.
- Alors moi je préfères à la cassonade.
Elle étale généreusement trois grosses cuillères de vergeoise brune, pli la crêpe et me la fourre dans les mains sans que je n'ai le temps de dire ouf.
- Lucas va chercher de l'essuie main. Dit-elle.
Elle s'assoit difficilement. Un jeune garçon se lève pour se diriger vers la cuisine ça doit être Lucas. Combien il y a d'enfants ici ? La petite Zélie, 1, le petit Lucas, 2, la fille qui à annoncer la préparation des crêpes, 3, le garçon qui se branle, 4, et encore une autre petite fille qui doit avoir deux ou trois ans qui ne parle pas, 5. Et Eléonor, 6 même si ce n'est pas vraiment un enfant, elle semble avoir le même âge que moi. Mais où sont les parents ?
La grand-mère me sert une seconde crêpe, puis une troisième. Tout le monde parle et s'agite autour de la table, c'est un bordel harmonieux.
- Celle-là c'est pour Marie-Victorine ! Personne n'y touche.
-Eléonor mamie. Lui dit gentiment le garçon qui vient de se branler.
- Elle se ressemble tellement. Répond la grand-mère dans un soupire triste.
Est ce qu'elle a une sœur jumelle ? Eléonor revient rapidement, elle est toute propre, les cheveux détachés et mouillés, elle porte un jean et un t-shirt en lin noir au-dessus d'un débardeur noir lui aussi. Dans ces bras il y a encore un enfant et de 7.
Elle s'assoit près de sa grand-mère et pose l'enfant sur ses genoux, je pense que c'est un garçon même s'il a les cheveux long il est en âge de marcher mais semble encore tout endormi.
- Tu veux une crêpe bonhomme ? Lui demande-t-elle gentiment.
-Oui, avec du zocholat.
-Cho-co-lat. Elle la lui prépare et lui donne. Sa grand-mère lui tends celle qu'elle lui a réservée.
- Quand est-ce que tu nous coupe les cheveux ? Lui demande la fillette de tout à l'heure.
- Hum... dès que j'aurais ranger les outils et la cuisine, ça vous va ?
-Ouais
- Pendant que je fais ça, ça serais top si vous pouvez préparer vos affaires pour la rentrée.
- Ah non fait chier, on a le temps c'est Lundi. Dit l'un des garçon.
- Ouais mais on est déjà Samedi et demain vous savez qu'on aura pas la tête à sa... Sa voix se fait plus base et tout le monde se tait, ça lance un froid. Je ne sais pas pourquoi. Elle essaie de changer de sujet.
- Zélie tu sais ce que tu vas porter ? Moi j'ai l'impression d'être un spectateur.
-Oui, je vais mettre ma jupe et mon t-shirt de la reine des neiges.
- Tu rentres en CP c'est pour les bébés la reine des neiges. Lui répond la fillette qui nous a annoncé l'arrivée des crêpes.
- Alice. La reprend Eléonor. C'est pas gentil de dire ça.
- Ouais en plus t'as vue ce que tu veux mettre toi, t'as acheté un haut de pute. Lui répond le plus jeune des plus grands garçons. Elle lui donne un coup de coude et il lui donne un coup de poing dans le bras.
- Lucas ! Alice ! Ça suffit. C'est étrange, elle semble avoir une certaine autorité sur ces gamins et de s'occuper de choses importantes comme la rentrée. Alice tu me montreras ce haut je te dirais si ça fait pute.
- D'accord, et toi Eléonor tu vas mettre quoi ? Lui demande Alice.
- Je sais pas trop. Comme d'habitude surement.
- T'aurais pu t'acheter quelque chose de neuf. Lui dit le garçon qui se branle.
- Mouais. Tu sais qu'on a pas vraiment les moyens Tom.
- Tu nous a tous donner des tunes, je dis juste que tu aurais pu penser un peu à toi cette fois.
Elle rougit, elle fait comme si je n'étais pas là depuis tout à l'heure mais elle regarde dans ma direction pour s'assurer que je ne fais pas attention à leur conversation. Je fais mine de rien.
- Au fait t'es qui toi ? Me demande Tom, le garçon qui se branle d'environ 14 ans.
-Adelphe. Elle me regarde et lève un sourcil étonné de mon prénom.
- C'est pas un prénom ça !
- Si ça veut dire « frère » en grec je crois. Lui répond Eléonor. Comment elle sait ça ?
- Jamais entendu. Dit Zélie.
- De toute façon, il va partir, il a des trucs à faire. Répond Eléonor.
Jolie façon de me demander de dégager. J'ai encore envie de l'énerver..
- Ouais, viens récupérer tes cartons.
- Tu peux pas les sortir tout seul ? Dit elle sèchement.
- C'est pas à moi de le faire.
- Ok. Tiens, Tom prends Arthur s'il te plait.
- Ouais, tu viens avec moi ce soir ? Je vais faire un footing.
- Yes, seulement si tu me laisses gagner au sprint final.
- Ca marche. Je me suis levé et la suit hors de la maison, je remets mes chaussures dans le garage, moins rapidement quelle. Elle a eu le temps de sortir les cartons de mon coffre.
- C'est tous tes frères et sœurs?
- En quelque sorte. Je fronces les sourcils.
- Pourquoi c'est toi qui tond la pelouse ton oncle peut pas le faire ? Elle fronce les sourcils à son tour.
- Evites ça.
- Quoi ?
- De nous juger et de poser des questions. Elle répond de façon désagréable.
- Eléonor ramènes moi une bière du garage. Elle soupire, c'est son oncle qui vocifère à travers la maison.
- Deux minutes.
- Tu veux venir avec moi ? Pourquoi je lui demande ça ?
- Où ? Elle semble étonnée et s'attends à une blague.
- Je vais à un mariage.
- Alors là surement pas, et puis j'ai plein de truc à faire. Merci de t'être arrêté mais j'ai pas besoin de ta pitié. Toujours aussi sèche.
- Merci pour les crêpes, elles sont délicieuses.
- C'est pas moi qui t'es invité et c'est pas moi qui les ai faites. C'est pas moi que tu aurais dû remercier. Elle me fait comprendre que je manque d'éducation.
- Alors remercie ta grand-mère de ma part. Au fait pourquoi elle t'appelle Marie-Victorine ? Elle change de visage. De la colère ? De la tristesse ?
-Je t'ai dit de ne pas poser de question.
- Très bien, très bien. Je m'en vais. En espérant plus jamais te revoir. Dit-elle entre ses dents quand je suis plus loin et dos à elle mais j'entends quand même.
- Pareillement ! Je me retourne et lui fait un sourire hypocrite. Puis monte dans ma voiture.
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