Chapitre 19.
On se change, je suis content de revoir Eléonor en débardeur moulant, mais elle enfile rapidement un pull polaire. On prend la route et en fait je suis surpris. C'est elle qui gagne la course. On récupère les enfants, elle laisse la poussette et l'écharpe là-bas le matin, revient en courant. Le soir elle retourne les chercher en courant et rentre avec la poussette chez elle. Elle va les chercher souvent, quand ses horaires à la fac le lui permettent, le lundi, le jeudi et le vendredi.
On s'arrête à la boulangerie elle regarde avec gourmandise les pâtisseries, demande cinq baguettes, la petite Manon lui demande si elle peut avoir un bonbon. Elle regarde ce qu'elle a dans son portemonnaie et lui réponds gentiment que non mais une prochaine fois oui. Quand la vendeuse lui demande le fameux « ça sera tout ? » elle réponds oui et je remarque une petite pointe de tristesse dans sa voix. Elle donne tout le reste de la monnaie. La boulangère penses que j'attends pour être servis moi aussi.
- Monsieur. Me dit-elle avec un sourire. Je saute sur l'occasion.
- C'est des gâteaux de combien de part ?
- Ceux-là de 4 et ceux-là de 8.
- D'accord alors je vais en prendre un au fruits et un au chocolat chacun de 8 parts. La boulangère emballe les gâteaux dans des boites en cartons.
- Qu'est ce que tu fais ?
- Attends-moi dehors j'arrive. Je lui fait un clin d'œil. Elle sort avec la poussette et le bébé dans l'écharpe.
- Je vais prendre aussi 12 paquets de bonbons. Des assortiments, un peu de tout dans chaque.
- 12 ? Vous fêtez un anniversaire d'enfant ?
- Non, c'est juste par gourmandise. Je paye et ressort.
- Tu fêtes un anniversaire ?
- Non, je suis invité ce soir et on ne vient jamais les mains vide. Alors j'apporte le dessert.
- T'aurais pas dû. Elle semble gênée.
- Je t'ai vue, tu crever d'envie de le manger ce gâteau au chocolat. Je dis ça pour la faire rire mais elle se ferme.
- On a pas les moyens de s'offrir ce genre de chose, je galère à acheter des baguettes alors moi je peux pas me ramener chez toi avec des gâteaux qui coutent la peau du cul.
- Le problème c'est que j'achète des gâteaux ou c'est autre chose ? Elle soupire. Avant notre discussion je lui aurais dit « t'es pas assez bien pour que je t'invites chez moi », mais plus maintenant, je la comprends mieux.
- Autre chose.
- Dis-moi ce que c'est alors ?
- Je sais pas, ça me gêne et je culpabilise aussi. Normalement c'est à moi de faire ce genre de chose, je fais ce que je peux mais c'est jamais assez, ça me brise le cœur de refuser à Manon un bonbon ridicule. Elle semble triste.
- Alors tu veux que je rende ça ? J'en ai pris pour tout le monde. Je lui montre les paquets de bonbon. Elle sourit légèrement.
- Non, donnes leur ils vont être content.
- Tu sais, je fais pas ça pour te faire culpabiliser ni pour t'aider. C'est juste que ça me fais plaisir d'accord ? Elle hausse les épaules. Pas convaincue.
- D'accord. Par contre s'ils oublient, obliges les à te dire merci. Je lui tend un paquet.
- Tiens. Elle sourit.
- T'en a pris pour moi aussi ?
- Bah oui. Elle accepte le paquet. Mais je lui reprends des mains.
- Hep, on dit quoi sale gosse ?! Elle explose de rire.
- Tu m'as pas laissée le temps. Merci. J'aime bien la mélodie de son rire.
- De rien.
On rentre chez elle. Je distribue les paquets de bonbon. J'en ai pris pour les adultes et aussi pour l'ami de Tom ainsi qu'un en rabe. Les enfants sont très polis et semblent comprendre la valeur des choses. Ils me disent tous merci et me propose de partager avec moi leur bonbon. Ensuite ils s'échangent certains bonbons, pour avoir ceux qu'ils préfèrent ou donnent ceux qu'ils n'aiment pas à leur frère et sœur qui eux les aimes plus. Ils sont mignons, on remarque facilement que ces enfants n'ont jamais rien d'extraordinaire même s'ils ont tout ce dont ils ont besoin. Eléonor ne quitte plus son sourire en les regardants, elle est heureuse qu'ils soient contents.
- Merci pour eux.
- C'est juste un paquet de bonbon.
- C'est pas juste un paquet pour nous c'est beaucoup. On a pas les mêmes notions de valeur des choses toi et moi. Mais ça c'est vraiment gentil. Je crois que c'est la première fois qu'ils ont chacun un paquet. Quand on peut se le permettre on achète un seul paquet et on se le partage. Tu vois ?
- Oui j'ai compris.
- Tu veux m'aider à préparer le repas de ce soir ?
- Ouais pourquoi pas.
En fait non, mais j'ai envie de rester avec elle. Je mets les gâteaux dans le frigo.
- J'ai fait les courses ce matin, je sais pas si tu vas trouver de la place ?
Euh ? Elle a vraiment fait les courses ce matin ? J'appelle pas ça un frigo plein, j'ai la place pour mettre une troisième boite à gâteaux. Il n'y a presque rien. J'imaginez pas que ce soit aussi difficile pour eux de se nourrir. Je referme le frigo
- T'inquiète pas. Eléonor ? Elle se retourne pour me regarder
- Ouais ?
- Fais-moi un câlin. Elle semble gênée. Mais m'ouvres ses bras.
- Si tu veux.
Je la prends dans mes bras. Je sais pas, j'ai l'impression qu'elle en a besoin. Ce frigo vide et ma conversation avec elle m'ont fait réaliser que sa vie été loin d'être facile.
- Tu as quel âge Elé ?
- 19 ans pourquoi ?
- Comme ça.
Elle a 19 ans, elle a perdu sa mère et elle s'occupe de sa grand-mère malade. Elle a 19 ans mais elle occupe déjà le rôle d'une maman célibataire de 6 enfants. Je ne sais pas comment elle fait, mais je l'admire...
- A table !
Puisqu'il fait beau, Eléonor a installé la table à l'extérieur, pas loin du barbecue dont j'ai la charge, il fait encore jour mais le soleil ne va pas tarder à se coucher. Elle a allumé des bougies à la citronnelle pour repousser les moustiques et couvert les plus petits. Tout le monde prend place autour de la table. Zélie et Alice l'aide à ramener les plats de la cuisine au jardin. Il y a des tomates, des baguettes, des pommes de terres à l'eau, de la mayonnaise et du ketchup. J'ai fait griller des merguez et des saucisses. Monique et Pierre sont venus voir Mamie et sont restés manger. Il y a une super bonne ambiance, c'est conviviale.
- Il te manque quelque chose ? Me demande Eléonor prévenante.
- Non assieds-toi et manges c'est parfait. Elle s'assoit entre Arthur et Manon pour les aider à couper leurs aliments et moi je suis entre Manon et Zélie.
- Personne ne manque de rien ? Demande Eléonor.
- Non ma puce, t'inquiètes pas et on a tous des jambes pour aller le chercher.
- Dis Monique, demain après-midi je vais enlever Eléonor, c'est possible pour toi de garder les petits ? Monique a un grand sourire.
- Adelphe ! S'exclame Eléonor, avec de gros yeux l'air de dire que ce n'ai pas à moi de demander.
- Avec plaisir.
- Tu n'es pas obligée Monique. Répond Eléonor.
- Je sais, mais tu sais que j'aime beaucoup ces enfants ils sont adorables. Ça ne me pose aucun problème et puis tu as le droit de t'amuser un peu toi aussi. Pierre et Monique semblent être des amis de famille bien vaillant.
- Je suis d'accord. Répond Pierre. Tu peux pas tout gérer tout le temps toute seule, c'est admirable ce que tu fais pour ces gamins en même temps que tu étudies. Mais tu dois aussi penser à toi de temps en temps.
- J'aime pas les laisser seuls. Elle bougonne.
- On sait.
- Moi je trouves que Pierre à raison dit Tom. J'en ai marre que tu penses à nous avant de penser à toi.
- C'est parce que je vous aime. Elle lui tire la langue.
- Non aussi on t'aime c'est pour ça qu'on veut que tu t'amuses un peu. Il est très sensé cet enfant pour son âge. Il comprend les choses.
On finis de manger dans la joie et la bonne humeur, Monique, Alice, Eléonor et Zélie débarrassent. Je me suis levé pour aider mais Eléonor est intervenue pour que je me rassois « Ici, le soir ce sont les filles qui débarrassent. » « Ouais d'ailleurs c'est de l'arnaque on mange ici plus souvent le soir que le midi .» a répondu Alice. C'est pas faut. Elles ramènent les gâteaux, il fait noir à présent. La petite famille est émerveillée, c'est beau à voir, ils dégustent leur gâteau comme si c'était un pure délice. Plus personne n'a faim mais il reste quelques parts, Pierre et Mamie n'en n'ont pas voulu. Eléonor a proposé à tout le monde dans reprendre un morceau mais les enfants ont des petits estomacs et n'en ont pas repris à part Tom et elle. C'est un plaisir de la voir manger, on voit qu'elle se régale. J'aime bien la regarder.
Eléonor emmène les petits dormir, et sa grand-mère part se coucher elle aussi. Les enfants n'ont pas l'école demain et on reste dehors, éclairé à le bougie. Quand elle revient elle a dans les mains un petit sac rouge.
- Quelqu'un veut jouer au jungle speed ?
- Ouais !
- Moi je joue pas. Dit tonton.
- Allez Patrick. Lui dit Pierre.
- J'y arrive pas, je perds tout le temps ça va trop vite pour moi.
- Euh, j'y ai jamais jouer.
- Je vais t'apprendre c'est pas compliquer. Me dit Eléonor.
- Le but c'est d'avoir le plus de carte possible. Dit Lucas. Elle explose de rire.
- Tu veux qu'il perde ? Lui dit elle.
- Ouais c'est une chance de plus de gagner. Elle rigole.
- Enfaite le but c'est de ne plus en avoir le premier. Elle m'explique en détaille. C'est pas compliquer tu vas vite prendre le coup.
- D'accord.
Elle distribue toutes les cartes et la partie commence, c'est un jeu de rapidité et d'attention. C'est plutôt drôle, vraiment. Il y a des pièges, certaines cartes se ressemblent mais ne sont pas identique. Il y a des cris de perdants et des cris de gagnants. On est vite pris dans l'ambiance du jeu. Au début je perdais à chaque fois, ils se moquaient gentiment de moi mais ensuite j'ai réussi à remporter quelques duels. C'est Lucas qui gagne. Zélie s'installe sur les genoux d'Eléonor. Elle fatigue.
- Elé, je peux sortir ma guitare où il est trop tard ? Elle chuchote à l'oreille d'Alice mais tout le monde entend.
- Ouais, on les emmerdes les voisins.
- Je prends mon djembé ! Dis Lucas. Ils reviennent avec leurs instruments. Se mettent d'accord sur une mélodie que je reconnais. Eléonor et Monique se mettent à chanter avec Alice. Et Lucas tape le rythme sur la table.
Cendrillon pour ses vingt ans
Est la plus jolie des enfants
Son bel amant, le prince charmant
La prend sur son cheval blanc
Elle oublie le temps
Dans ce palais d'argent
Pour ne pas voir qu'un nouveau jour se lève
Elle ferme les yeux et dans ses rêves
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Cendrillon pour ses trente ans
Est la plus triste des mamans
Son prince charmant a foutu l'camp
Avec la belle au bois dormant
Elle a vu cent chevaux blanc
Loin d'elle emmener ses enfants
Elle commence à boire
A traîner dans les bars
Emmitouflée dans son cafard
Maintenant elle fait le trottoir
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Dix ans de cette vie ont suffit
A la changer en junkie
Et dans un sommeil infini
Cendrillon veut voit finir sa vie
Les lumières dansent
Dans l'ambulance
Mais elle tue sa dernière chance
Tout ça n'a plus d'importance
Elle part
Fin de l'histoire
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fais de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n'aiment pas devenir vieux »
La chanson est triste surtout quand on sait comment ils ont perdus leur mère, mais il la chante tous joyeusement. Ensuite ils chantent Wonderfull d'Oasis. Je les regardent partager ce moment. Je passe une agréable soirée. Ensuite vient le tour à la Fille du coupeur de joint de Thiphaine.
Puis Eléonor demande à Alice si elle peut faire la chanson Jeune et con de Saez. Elle peut et Lucas l'accompagne. Celle-là je la connais et je chante avec eux. Il est déjà 23 heures et Zélie c'est endormi.
- Tu veux que la porte pour la mettre dans son lit ?
- Ouais je veux bien, comme ça elle ne se réveille pas merci.
J'attrape la petite et on monte à l'étage, une fois couchée Eléonor lui enlève son gilet et son jeans pour qu'elle soit plus à l'aise sans la réveiller. La couvre puis l'embrasse. Elle s'occupe tellement bien de ces enfants. On descends, tout le monde aide à rentrer les chaises et les verres qu'ils restaient sur la table. Puis je décide que c'est l'heure de m'en allé pour moi aussi quand Pierre et Monique se retire. Eléonor me raccompagne jusqu'à la porte.
- Merci pour les gâteaux et les bonbons c'était super.
- Merci pour l'invitation, c'était top. Elle sourit.
- Contente que ça t'ai plus. Envoies moi un message quand tu es arrivés et fais attention à la route.
Je souris à mon tour en passant ma main dans mes cheveux, ils sont bruns et long et forment un bordel sophistiqué. Je n'ai pas vraiment envie de partir d'ici.
- T'inquiètes pas pour moi. Bonne nuit.
- Bonne route. Elle me sourit et je prends la route, elle me fait un signe de la main pour me dire au revoir quand je démarre.
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