Chapitre 14.
La matinée passe rapidement et nous avons pris la route pour la fac. Je me suis garé sur le parking, et nous fessons la route ensemble jusqu'à la salle de l'examen. Notre groupe attend déjà à la porte. Eléonor m'ignore, comme si nous étions des inconnus.
- Salut Adelphe, ta passé la nuit avec ta nouvelle copine ? Demande un des garçons de notre classe en remarquant que je suis habillé de la même façon que la veille.
- Je suis pas sa copine. Répond-elle avec toujours ce même ton haineux.
- Alors tu peux sortir avec moi ce soir, je te trouves bonne.
Il dit ça pour l'énerver, elle l'ignore et s'éloigner de la foule pour s'isoler. J'ai envie de frapper ce mec. C'était la Eléonor vivante tout au long du trajet tandis que maintenant c'est la Eléonor désagréable et froide qui est revenue. Je la rejoint après le partiel.
- Ça c'est bien passé pour toi ?
- Pourquoi tu fais semblant de t'intéresser à moi. Retourne avec tes amis. C'est pas parce que tu connais plus de choses sur moi que j'ai besoin de ta pitié. Merci pour hier, mais ce n'est pas pour autant que nous sommes amis.
Elle est de nouveau horripilante. Rien avoir avec la fille qui s'est endormie dans mes bras hier et qui m'a servi mon petit déjeuné. Son téléphone sonne. Elle décroche, répond dans une langue inconnue énervée. Quelque chose qui sonne slave. Ça ressemble à langue parlée à Prague. J'y suis allé pendant les vacances. Je ne comprends rien. Elle s'éloigne.
Nous sommes samedi, elle ne m'a envoyé aucuns mail pour l'exposé. Je penses que je devrais demander des nouvelles de sa grand-mère. J'ai du mal à comprendre cette fille. Pourquoi elle me déteste autant. Pas que je l'aime. Je la déteste aussi, je la trouve trop désagréable et puis on est pas du même monde. Je rédiges un SMS.
« Salut, c'est Adelphe. Comment va ta grand-mère ? »
Je n'ai pas de réponses de l'après-midi. Elle me snobe et sa m'énerve. Mais en début de soirée je me souviens qu'elle ne peut pas répondre. Alors je l'appel.
- Allo ?
- C'est Adelphe. J'appel pour avoir des nouvelles de ta grand-mère.
- Elle va mieux, elle rentre demain matin.
- D'accord.
- C'est gentil d'avoir appelé. Au revoir.
Elle raccroche avant que je ne puisse dire autre chose. Je passe la soirée et le reste du week end avec Chloé, on sort et on baise.
Lundi, je décide de manger un sandwich à la fac, je n'ai pas envie de me faire à manger et ma mère ne m'a pas encore fait livrer mes courses cette semaine. J'arrives avant 13heures. Je vois Eléonor sortir de la BU et se dirigé dans le hall à côté de la cafeteria, il y a une borne pour recharger notre carte étudiant avec de l'argent afin d'accéder à certain service, comme là, l'accès au restaurant universitaire.
Je peux la voir de là où je suis. Je discute avec un pote dehors, mais le mur qui nous sépare est vitré. Elle recommence plusieurs fois la même manœuvre. Sans résultat, elle finis par frapper sur la machine. Tout le monde la regarde. Elle sort furieuse du hall, en claquant les portes. Je marche vite pour la suivre.
- Un problème ?
- Ouais, ma carte ne passe pas !
- Je t'invites.
- Non.
- C'est bon, je vais pas faire ça tous les jours, c'est juste pour une fois.
J'en ai marre d'être toujours en train de la supplier pour qu'elle accepte mon aide. Elle me cri dessus.
- C'est pas parce que t'es blindé de tunes que tu dois te prendre pour le roi du monde ! J'ai pas besoin de ta pitié ni de ton aide !
Elle se retourne pour reprendre son chemin et je hurle à mon tour. Tout le monde nous regardes, des étudiants sont installés sur des bancs de piquenique.
- C'est quoi ton putain de problème Eléonor ? Elle se retourne pour me faire face.
- C'est toi mon putain de problème. Elle crache ses mots et me regarde avec un air de dégout.
- Pourquoi tu me déteste comme ça, qu'est-ce que je t'ai fait ? Je m'approche d'elle, elle est dans une position agressive et moi aussi.
- TOI je te déteste pas.
- C'est nouveau ça !
- Non ! Je déteste l'image que tu te donnes. Celle du beau gosse arrogant, impétueux et arriviste. Elle me hurle dessus. Tu te crois meilleurs que tout le monde, tu fais l'intéressant. Tu juges constamment les gens autours de toi, c'est ce que je déteste en toi.
Je sais pas ce qui me prend, je l'embrasse. Oui je l'embrasse, avec haine. Parce que j'ai vraiment envie qu'elle s'arrête de parler. Parce qu'elle a raison mais aussi parce qu'elle sait que c'est pas vraiment moi, que c'est l'image que je me donne. Elle a compris sans que je lui dise.
J'ai envie d'embrasser ses lèvres. De la sentir contre moi. J'ai ressenti quelque chose de doux quand j'ai dormi avec elle, j'ai aimé lui tenir la main et la prendre dans mes bras. En embrassant ses lèvres je ressent la même chose. Mais elle me repousse violemment.
- Mais ça va vraiment pas chez toi ! C'est quoi ton problème à toi !?
- C'est toi mon problème ! T'es tellement désagréable, tu crois être la seule à avoir des problèmes, mais tu connais rien de moi ! Pourtant tu ne t' abstiens pas non plus pour me juger ! T'es toujours en train de tout contrôler, tu ne fais confiance à personne même pas en toi ! Tu crois qu'en repoussant tout le monde tu vas te protéger ! Tu joues à la fille froide et asociale mais en réalité tu crèves d'envie de pouvoir être normal !
Ses yeux se remplissent de larmes, mais elle les retiens. Je viens de lui faire du mal et je m'en veut. Elle est si forte et fragile à la fois. J'ai envie de la prendre dans mes bras.
- Je t'emmerde Adelphe.
Sa voix est basse. Puis elle s'en va. J'aimerais la retenir mais à quoi bon. Cette fille n'en vaut pas la peine, c'est un puits à emmerde. Je pianote sur mon portable.
- Chloé ?
- Ouais.
- Dans 15 minutes chez moi ?
- Ok, je suis là dans 10 min.
- Prépares toi je crèves la dalle.
J'évacue ma colère par le sexe. Mais physiquement je ne ressent aucun plaisir, je me vide c'est tout. Chloé pourrait être une poupée gonflable que ça ne changerais rien pour moi. Je repenses à la sensation que j'ai eu quand j'ai embrassé Eléonor et je n'arrive pas à la ressentir en fessant la même chose avec Chloé.
Ça me perturbe. Mais je veux pas penser à Eléonor, elle m'énerve cette fille, on sait jamais ce qu'elle pense, elle change d'humeur plus vite qu'elle respire. Je rate le premier cours de l'après-midi mais suit tous les autres. On finis à 17 heures, j'ignore Eléonor et elle aussi m'ignore tant mieux.
Je rentre chez moi, la femme de ménage est passée et les courses ont été livrées et rangées. Je décide de prendre une douche bien chaude, j'espère qu'elle n'auras pas d'ennuie sur la route, je m'inquiètes pour elle mais j'essaie d'arrêter.
On s'ignore tout le reste de la semaine. Je ne veux pas lui parler en cours. Jeudi soir je décides de l'appeler, on doit quand même travailler sur les exposés. Elle ne répond pas. Alors je me dis qu'elle n'a pas son portable sur elle. Je réessaye plus tard, sans réponses. J'essaie une troisième et dernière fois. C'est clair qu'elle m'ignore encore. Alors qu'elle aille se faire foutre.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro