- J'attends des explications... commença la mère de Justine.
- Et très vite ! rajouta celle de Gabrielle.
Chacune avait le téléphone de sa fille respective dans la main et Justine repensa avec horreur à la conversation que les deux filles avaient eu la veille par message, sur l'heure de leur rendez-vous.
Les deux jeunes filles se regardèrent et Justine prit une grande inspiration avant de tout raconter. Depuis l'accident du premier jour jusqu'au soir même.
Évidemment, la mère de Justine eu un gros choc en découvrant que sa fille avait séché tous les cours de piscine depuis le début de sa sixième et celle de Gabrielle eu du mal à assimiler que la sienne lui ai emprunté sans permission, les clefs de son lieu de travail.

À la fin de son récit, Justine croisa le regard de Gabrielle et lui adressa un pauvre sourire désolé en guise d'excuse avant de baisser la tête en attendant le verdict de leurs deux mères.

Les deux femmes avaient toutes deux le visage sévère et fermé. Chacune avait eu très peur.
Et puis finalement, la mère de Justine posa la question qui lui brûlait les lèvres.
- Pourquoi tu ne me l'a pas dit ?
Justine prit une nouvelle inspiration et répondit d'une petite voix :
- Vous aviez l'air tellement content que je sorte de chez le psy... Et puis, de toute façon, lui, je l'aimais pas...
La mère soupira et acquiesça.
Mais la situation se résolvait bien trop vite pour la mère de Gabrielle.
- Attendez, commença-t-elle, et toi Gabrielle, pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
- Parce que j'étais sur que tu ne voudrais pas...
À son tour, la mère de Gabrielle soupira en secouant la tête.
- Tu me connais bien mal...
Puis elle se tourna vers Justine et dit :
- Et au fait, merci... Pour Gabrielle... Si tu n'avais pas été là, elle ne serait plus vivante à cette heure...
Finalement, la mère de Gabrielle invita Justine et sa mère à boire une tasse de thé avant qu'elles ne rentrent chez elles. Il commençait à se faire tard.
Gabrielle expliqua en long, en large et en travers la progression de Justine à la mère de cette dernière.
À la fin de la conversation, la mère de Justine avait décidé d'inscrire sa fille à des cours de natation pour qu'elle rattrape le retard accumulé durant trois ans d'absences systématiques aux cours de piscine proposés par son collègue.
Finalement, il était minuit passé lorsque la mère de Gabrielle fit remarquer l'heure tardive.
- Je ne veux pas vous mettre à la porte, expliqua-t-elle, mais je bosse demain, moi...
La mère de Justine sauta pratiquement de sa chaise en s'excusant d'être rester si tard. Gabrielle sourit en répliquant que ce n'était pas du tout un problème et embrassa Justine sur les deux joues.

Lorsque tout le monde se fût dit au revoir, Justine et sa mère regagnèrent la voiture garée dans l'allée. Justine, claquée, s'affala dans le siège avant aux cotés de sa mère. Ses paupières se fermaient toutes seules.
Finalement, juste avant qu'elle ne sombre dans le sommeil, elle sentit la voix de sa mère à son oreille.
- Bravo pour Gabrielle. Je suis fière de toi...
Justine sourit et comprit enfin l'ampleur de ce qu'elle avait fait.
Elle avait sauvé Gabrielle.
Elle avait fait ce qu'elle aurait dû faire il y a 10 ans.
Finalement, peut-être que ses profs avaient raison, sans doute apprennait-on de ses erreurs.