Chapitre 1
Aujourd'hui est un jour plus ou moins comme les autres. Je dis ça comme ça, car comme tous les jours je travaille dans le verger, mais aujourd'hui il faudra rentrer plus tôt car c'est le jour de la moisson. Je grimpe dans les arbres pour chercher les fruits les plus hauts. C'est génial. On voit tous le verger, de haut. Je vois aussi mes cinq frères et soeurs courir et se chamailler comme toujours. Quand je suis triste ou quand je me sens seule, je monte à un arbre et tout redevient mieux.
- Rue ! Monte en haut pour chercher les fruits ! cria ma mère.
Je grimpa donc sur ordre de ma mère à un arbre pour attraper les meilleurs fruits tout en haut, et j'aperçois le drapeau blanc que les pacificateurs lèvent lors de la fin de la récolte. C'est toujours à moi de lancer le signal lorsque je l'aperçois car c'est toujours moi qui monte le plus haut. Je siffla les quatre notes habituels, que les geais moqueurs reprirent pour le diffuser dans tous le verger. Je cueillis mes fruits et rentra chez moi, en compagnie de ma soeur d'un an ma cadette, Floya.
- Tu n'as pas peur ? dit-elle.
- Peur de quoi ? répondis-je.
- De la Moisson, Rue.
La Moisson, évidemment. Tout le monde en avait peur. Tous ceux de mon âge tremblait rien qu'à entendre ce simple mot. Mais moi c'était différent. C'était aujourd'hui ma toute première Moisson. J'y avais déjà assissté, évidemment, mais je n'avais pas encore mon nom dans les listes. Et cette année j'avais pris des tesserae pour nourrir ma famille. Ce qui faisait que mon nom, celui de Rue Barnette, était mentionné plusieurs fois sur les morceaux de papiers. J'avais peur, et je ne pouvais absolument rien cacher à Floya. C'était la soeur que je préferait, et c'était la personne dont j'étais la plus proche.
- Oui j'ai peur, Floya. Je suis sincère, j'ai peur.
Devant le seuil de la maison, elle ne parla plus et je rentra, et fila dans la chambre que je partageais avec Floya. Ma mère nous avait préparé une robe pour chacune. Je fila dans la salle de bain pour me doucher et être propre pour la Moisson. J'enfila ma robe qui était verte, ma couleur préféré, celle des arbres et de la nature. Floya m'avait fait un petit bracelet pour me porter chance, avec quelques fils et fleurs qu'elle avait trouvé. Je ne voulais pas la quitter, c'était ma meilleure amie.
Le signal retentit pour nous dire de nous ranger devant le palais de justice. Ils me prirent une petite goutte de sang de mon index, et mirent mon empreinte sur une feuille en face de mon nom.
Je me rangea avec les enfants de mon âge. Derrière je voyais ma mère, mon père, Floya et mes autres frères et soeurs. Ils attendaient, comme moi, mais pas pour la même raison. Mais ils espéraient la même chose que moi : que ce ne soit pas mon nom qui sorte.
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