Du vent!
Très vite, on me replaça dans un magasin, me séparant ainsi de l'homme qui m'avait sauvé et envers lequel je serais éternellement reconnaissant. Je redécouvris la vie dans l'attente de quelqu'un qui veuille de moi, mais en plus, il n'y avait personne pour me tenir compagnie, et cela m'attristait beaucoup. J'avais l'impression d'être invisible, étant donné que tant de gens passaient juste devant moi sans me voir, tel une décoration inutile et délabrée.
Quelques fois, des passants me regardaient avec envie, mais très vite, ils passaient leur chemin. De temps en temps, quelqu'un discutait avec un monsieur en costume en me regardant, mais cela n'aboutissait jamais.
Une jeune femme s'approcha de moi. Elle souriait, ce qui, d'après certaines statistiques, est un signe de bonne humeur évidente. Après quelques échanges avec le monsieur en costume, elle me prit avec elle en prenant soin de ne pas abimer les parties dispersées de mon corps.
Il ne s'est rien passé de particulier pendant le trajet, je ne vais donc pas vous le décrire.
Je suis donc arrivé chez elle, et elle essaya de me remonter. Attention ! J'ai bien dit "elle essaya". Elle avait le livret, une note du vendeur mais elle arrivait quand même à confondre un écran et une souris! Qu'est ce que vous voulez que je vous dise ?
Après une heure, il y avait un point positif et un point négatif : le point négatif était qu'elle n'avait aboutit à rien de ce qu'on pourrait appeler un résultat potable. Le point positif était qu'elle ne perdait pas espoir et qu'elle ne s'énervait pas, j'étais donc plus ou moins en sécurité.
Mais au bout d'un moment, cela m'ennuyais de la voir essuyer tant d'échecs. Je me demandais donc si il y avait moyen de communiquer avec les autres machines du quartier. En explorant un peu virtuellement, je découvrit 3 autres ordinateurs aux environs. Vu que ma proprio n'avait pas l'air de trouver comment résoudre le casse-tête que je suis, j'engage une conversation :
- Bonjour à tous!
- Salut, me répond le voisin. C'est toi le nouveau? C'est cool, ça faisait longtemps qu'on avait pas eu de rookies. Tu verras, on va bien s'entendre. Tu t'appelles comment ?
- Je sais pas, au début on m'appelais 649...
- Ok, pas de soucis. Moi, c'est Jack.
- Ah, ma proprio a enfin fini de me monter, faut que j'y aille.
La femme m'alluma, réfléchi un peu puis m'éteins. Elle me laissa tout seul et alla faire autre chose. Vu qu'elle n'a pas l'air de vouloir revenir, je recommençais à parler avec Jack.
- Tu es là, Jack?
- Non, répondit une autre voix. Jack est occupé avec son proprio qui est patron d'une grande entreprise, il n'est pas souvent libre. Moi, je m'appelle OSN. Le miens a plusieurs ordinateurs, je serais donc souvent dispo. Ça fait combien de temps que tu es sur le marché ?
- Euuuh... Je ne sais pas, répondit-je. Pas longtemps. J'ai eu un propriétaire avec lequel j'ai du rester une semaine, et je viens d'arriver chez le 2e.
- Moi, ça fait 4 ans, dit OSN. Et je suis chez le même depuis le début. Il n'est pas spécialement passionné d'informatique, donc je suis souvent libre. Dans ce quartier, je vois les gens arriver, partir, puis des nouveaux arrivent... Ça devient monotone et il n'y a qu'un poste qui soit resté plus d'un an ici. Il s'appelle 235.
- 235?!? Mais je le connais ! C'est un ami à moi, on a été créé ensemble.
- Il y a beaucoup de 235 dans le monde, me calma OSN. Ton amis a été créé en même temps que toi, il y a environ un mois, je pense. Celui-ci est la depuis un an, et il a eu deux autres proprios avant.
- Ah... Et Jack, il en a eu combien ?
- NE REDIS JAMAIS ÇA ! C'est un sujet tabou. En tout cas, plus que tu n'as de capacité de stockage en kilo octets. Et je sais ce que je dis!
Waw ! Ça doit faire beaucoup, vu qu'à l'époque, j'étais la crème de la crème des nouvelles technologies, donc j'avais une capacité importante. Alors Jack devait être vraiment particulier... Ou alors, il n'avait pas de chance.
- Hey, salut ! dirent deux ordinateurs à l'unisson.
- Heu, bonjour... Qui êtes vous ?
- C'est plutôt à nous de te dire ça, répondirent les deux ordinateurs à l'unisson. Tu es nouveau ? Nous, on est jumeaux, du coup on a le même proprio. Il est trop sympa. Et toi?
- Je sais pas, je viens de l'avoir. C'est une femme, vous la connaissez ?
- Non, ton adresse n'a jamais eu d'ordinateur, tu es le premier. Bon, désolé, on doit y aller. Au fait, des fois, OSN part dans des délires. En même temps, il est vieux alors comprends-le. Il est aussi capable de s'endormir en pleine conversation. Sur ce, ciao !
Fin de la communication virtuelle. Je me rendis compte que je n'avais pas été utilisé depuis un moment. Je découvris un phénomène étrange, vous appelez ça la poussière. Ça me tombais dessus et ça ne partait que si on m'essuyais. Mais vu que ma proprio n'avais pas l'air de revenir, je sentais que j'allais passer un moment désagréable.
Car croyez le ou non, chers lecteurs, mais lorsque vous laissez de la poussière sur votre ordinateur, c'est exactement comme si vous laissez de la poussière sur votre tête, sauf qu'un ordinateur ne peut ni bouger ni se doucher. Imaginez vous ne pas bouger et ne pas vous laver pendant des jours entiers. L'horreur, non? Eh bien là, c'est pareil.
Soudain, j'entendis du bruit dans la pièce où j'étais. D'après mes connaissances, il s'agit d'une fenêtre qui s'ouvre. Je sens de l'air qui passe très fort sur mon écran, je n'avais jamais connu quelque chose comme ça. Ça fait du bien, dis donc ! En plus, toute la poussière s'envolait, dans une folle farandole de tourbillon. Je me sentais tellement mieux, après ça ! Après une recherche dans mon vocabulaire, je découvris qu'il s'agissait du vent.
Comme je me sentais mieux, je pris la décision de dormir un peu, car cela faisait longtemps. Et comme j'avais peur que la proprio ne me rallume jamais, il n'y avait pas de risque à se laisser aller quelques heures dans les profondeurs du sommeil.
Quand je me suis réveillé, j'avais de nouveau un tout petit peu de poussière, mais c'était supportable. Mais je savais que du temps c'était passé et que personne ne faisait attention à moi.
Cependant, quelqu'un me dit:
- Ça va?
On aurait dit Jack. D'ailleurs, c'était sûrement Jack. Il n'y avait même pas d'autres possibilités que Jack.
- Oui, et toi? répondit je.
- Pas mal. Toujours pas rallumé ?
- Non, par contre, j'ai été nettoyé !
- T'as de la chance d'avoir une proprio qui te nettoie. Moi, une fois, j'en ai eu une qui m'a laissé en plan et qui ne m'a pas approché jusqu'à ce qu'elle déménage et qu'elle se rende compte que j'étais la.
- Aïe, dur, repondit je, plein de compassion.
- T'en fais pas, je suis un dur. Ah, je suis allumé, ciao!
Je me mis à rechercher si un autre poste était disponible, quand j'entends quelqu'un de nouveau :
- Salut, le nouveau. Je suis 235. OSN m'a parlé de toi. Tu te plais ici?
- Je n'ai pas beaucoup d'éléments de comparaison, mais j'aime bien, dit-je en toute sincérité. Ah...!
- Qu'est ce qu'il t'arrives ? me demande-t-il, inquiet.
J'ai été débranché et on me déplace...
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