Chapitre 6
Je suis réveillée par Caleb qui me secoue doucement l'épaule.
- Salut. J'ai appris que tu n'étais pas morte.
Il fait une pause puis reprend :
- Je voulais savoir si tu m'en voulais de ne pas être allé au laboratoire d'armement.
J'ai les yeux encore gonflés par le sommeil mais je réussi à voir des larmes rouler sur ses joues. Je suis alors prise de pitié. Mon frère pendant trois ans et demi devait culpabiliser de m'avoir laisser y aller à sa place.
- Mais bien sûr que non, je réponds pour le rassurer. C'est moi qui ai pris la décision d'y aller. C'était une décision réfléchie, je voulais sauver la mémoire de chaque personne de cette ville même si cela mettait ma vie en danger.
Je le prends alors dans me bras. Mais il me repousse doucement et me demande en fronçant ses sourcils :
- Tu avais donc déjà penser pendant les semaines de préparation à y aller à ma place ? Quatre avait raison, cette décision te ressemble parfaitement.
- Il a dit ça ? Tu peux me dire où je pourrais le trouver ? C'est bizarre, il n'est même pas venu me voir depuis que je suis rentrée.
- Aucune idée. Je te rappelle que je suis érudit, je ne vis pas avec les Audacieux.
Sa réponse est valable mais son ton avait quelque chose d'étrange. Une sorte d'embarras mêlée à de la peur. Je décide de changer de sujet pour le mettre plus à l'aise :
- Tu peux me dire ce qu'il s'est passé une fois que vous êtes rentrés et ce qui a changé dans la ville ?
- Après avoir raconté ce qu'il y avait à l'extérieur de la clôture, tout le monde était d'accord pour garder les factions mais c'était certain qu'il fallait faire des changements. On a d'abord interdit à la population de devenir sans factions pour éviter les rebellions et on attribué une faction à tous ceux qui n'en avait pas. Ensuite, un conseil avec deux membres de chaque faction a été créé pour qu'il soit plus à l'image de notre société. Après sa création, le conseil a décidé d'autoriser les membres de toutes les factions de se rendre dans les autres pour visiter sa famille, des amis...
Je le regarde les yeux grands ouverts.
- Wouah, j'aurais pas mieux penser. Mais qui a décidé tout ça ?
- Euh... C'est Quatre. C'est lui que toute la population a décidé d'écouter. Il a utilisé tout son temps pour améliorer la ville.
Caleb attrape son sac à dos et en sort un muffin au chocolat.
- Tiens, me dit-il, pour ton petit-déjeuner.
- Merci.
Je croque dans le muffin continue la bouche pleine :
- T'as choisi un poste chez les érudits ?
- Ouais, bien sûr. Je suis enseignant dans l'école et pendant mon temps libre, je travaille sur les sérums. Tu sais combien de sérums existent aujourd'hui ?
- Alors, il y a le sérum de simulation chez les audacieux, le sérum de paix chez les fraternels, le sérum de vérité chez les sincères et le sérum de mémoire qu'on a trouvé au Bureau, j'ennonce en comptant sur mes doigts. Donc ça fait quatre !
- Eh bien, il y en a un cinquième, encore jamais utilisé à ce jour. C'est le sérum de temps.
- Qu'est ce qu'il fait ?
- Il efface juste une partie de ta mémoire. La partie de ta mémoire la plus récente, c'est-à-dire que tu ne peux pas effacer par exemple le jour de la Cérémonie du Choix sans effacer tous les événements qui ont eu lieu après. La quantité de sérum injecté définie le nombre de jours, de mois ou même d'années effacés.
Je vois le visage de Caleb s'éclairé, fasciné par ce qu'il me raconte.
- Ce sérum permet donc de revivre un moment de sa vie pour le changer si on a fait un mauvais choix, par exemple ? je demande assez intéressée par le sujet.
- Pas vraiment. Seuls les divergents sont capables de le faire parce qu'ils se rappellent de la partie de leur vie qu'on a effacé. Les autres ne se doutent de rien et vont donc reprendre les mêmes décisions.
- Mais à quoi sert ce sérum alors ?
- Je sais pas vraiment. Je fais toujours des recherches dessus mais il a été créé il y a longtemps et il est très compliqué à utiliser.
- Pourquoi ?
- Réfléchis, tu es obligée de l'injecter à toute la population sinon ça pose des problèmes. Imagine que j'efface presque toute ta mémoire et que tu redeviennes une enfant, ce serait compliqué parce que tu n'aurais plus de famille. Nos parents sont morts et je ne suis plus un enfant.
Je le regarde avec de grands yeux effarés. Qu'est-ce qui lui est passé par la tête pour dire ces horreurs ?
- Je suis désolé, je n'aurais pas dû prendre cet exemple.
Il baisse la tête et tripote le bout de son tshirt l'air préoccupé.
- Qu'est ce qu'il y a ? je lui demande un peu agacée par ses enfantillages.
- J'ai une copine, il lâche d'un coup d'une voix rauque. Elle s'appelle Rose. Elle a un an de plus que moi. C'est une native érudite et elle travaille sur les progrès de la médecine. J'aimerais bien que tu la rencontres.
J'ai l'impression qu'un seau d'eau froide me tombe sur la tête. L'idée de voir mon frère sortir avec une fille n'est pas envisageable dans ma tête. Mais cette nouvelle ne fait que me rappeler que tout a changé ici et si je veux reprendre ma vie normalement j'ai besoin de savoir la vérité. J'ai besoin de savoir ce qui a changé chez Tobias, la raison qui fait qu'il ne vient pas me voir. Je dois parler à ma meilleure amie immédiatement.
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