Mission 5 : Rapprochement tacite
Jean-Jacques sentit quelque chose d'humide toucher son front, ce qui eut pour effet de le faire quitter le monde des rêves, ou plutôt celui des cauchemars. Rêver de son passé ainsi que de tout ce qu'il avait commis comme crimes et la manière dont il avait été traité n'était pas agréable.
Il ouvrit les yeux, lentement, et se fit agresser par toutes les notifications du système, survenues en son absence.
« Ding ! +120 points d'affinité ! Ding ! Vous avez débloqué deux nouvelles capacités ! Ding ! Il est actuellement 11h30 du soir ! Ding ! Vous avez gagné un nouveau titre : 'Séducteur en herbe', pour équiper ce titre et gagner 120 points de charme, veuillez confirmer ! »
JJ cligna des yeux face au nombre ahurissant de messages qui lui tombaient dessus.
« De quoi ?? Mais comment ?? Quel titre ?? Des points ?? D'où cela sort-il ?? », pensa-t-il.
« Ding ! Vous avez équipé le titre : 'Séducteur en herbe'. Dorénavant, votre score de charme dépasse les 100 points, la barre normale est dépassée. Félicitations utilisateur ! Pour avoir complété une caractéristique, vous gagnez un nouveau titre : 'Demoiselle en détresse'. Pour l'équiper, veuillez confirmer »
« Mais comment ?? Je n'ai rien confirmé du tout !! », s'insurgea mentalement l'écrivain.
« Ding ! Le nouveau titre : 'Demoiselle en détresse' s'ajoute à votre profil. Félicitations, félicitations, félicitations, les bonnes choses doivent être répétées trois fois ! »
« Système !! Qu'est-ce que tu fais ??? Je n'ai jamais demandé tout cela !! », s'écria intérieurement l'homme.
« Mes excuses hôte, le système 666, votre système actuel, a dû momentanément s'absenter à cause d'un appel au système central. Je ne suis qu'un petit système remplaçant, en attendant que votre système revienne ^^ ».
JJ resta stupéfait. C'était bien la première fois que le système le laissait tomber de cette manière. Enfin, il avait peut-être lui aussi des choses importantes à régler. En attendant, il se contenterait de celui-là.
« Qu'est-ce qui s'est passé ?, marmonna Jean-Jacques en se redressant, ce qui eut pour effet de faire tomber la serviette mouillée sur ses jambes.
- Il s'est passé que vous vous êtes évanoui, hôte ^^, expliqua le système d'un air joyeux.
- Et ?, renchérit l'écrivain.
- Et euh, c'est tout ? ^^'
- Comment ? Et donc, la serviette s'est déplacée toute seule ?, commença à fulminer JJ.
- Euh.. non hôte, c'est l'homme... euh attendez, je cherche dans mes fichiers... é-è, bégaya le pauvre système.
- Oui, il s'appelle bizarrement Voltaire ! Pourquoi autant de temps ??, s'énerva Jean-Jacques, qui avait visiblement besoin de passer ses nerfs sur quelque chose.
- Je- Je- Je- Je suis désolé hôte, je ne suis qu'un petit système remplaçant... Je n'ai pas l'habitude de faire face à ce genre de cas... bouhouhou pardon... je viens juste d'atteindre ma maturité et c'est ma première mission, je suis désolé bouhouhou », sanglota le système martyrisé.
Rousseau se tût, il n'avait pas prévu de faire pleurer son propre système. Il pensait qu'il était aussi renfermé que le sien. Il s'était visiblement trompé et était allé trop loin dans ses pensées. Il s'excusa mentalement envers ce système, ce qui lui permit de se calmer un peu.
« Et comment dois-je t'appeler ?, soupira JJ de désespoir, ou tu ne donnes pas de nom comme ton prédécesseur ?
- Oh non ! Je n'oserai jamais voler la réputation de votre système, hôte ! Je suis le système 28, aussi appelé Poire UwU. Vous pouvez m'appeler Poire ou 28, à votre guise hôte ! », s'exclama joyeusement le petit système de sa voix encore légèrement enfantine, toute tristesse évaporée.
« Ce système est vraiment étrange », pensa Rousseau.
Un coup retentit contre la porte de sa chambre. Jean-Jacques remarqua, à ce moment-là, qu'il était allongé sur son lit et toujours vêtu de sa chemise ainsi que de ses incroyables porte-jarretelles (dont vous pouvez bénéficier de 30% de réduction grâce au code JJXVOLT dans la boutique « Paris-Jarretelle » à l'adresse Kant.com).
« HÉÉÉÉÉ non, n'entrez, n'entrez pas », balbutia JJ tout en se recouvrant maladroitement du drap.
L'interlocuteur sembla avoir mal entendu (ou peut-être avait-il fait exprès ?) car la porte s'ouvrit tout de même. Voltaire regarda un Jean-Jacques effaré se cacher sous les draps et s'enfouir dessous.
Un silence de quelques secondes s'écoula ainsi avant que l'un des deux ne réagisse.
« Hôte ? Vous jouez à cache-cache ? :D », s'enquit le système naïvement.
Rousseau n'eut pas le temps de répondre que le drap fut tiré, le dévoilant complètement aux yeux d'un Volt complètement blasé, ou tout du moins de ce que laissait transparaître son visage.
« Tu n'as rien à cacher Jean-Jacques, j'ai déjà vu, expliqua calmement l'avocat en soupirant.
- Vu ? VU ???? Qu'est-ce que tu as VU exactement ??? », insista l'écrivain sur le mot.
Voltaire se contenta de soupirer une énième fois avant de s'approcher d'un JJ sauvage, un bol à la main.
« Quelle est cette horreur ?? », s'abhorra Rousseau tout en tentant de se cacher sous l'oreiller.
« Hôte, sans vouloir vous offenser, vous êtes trop gros pour vous cacher derrière l'oreiller héhé », avoua le système dans sa plus grande bonté.
Comme s'il l'ignorait !
« C'est une simple tisane. Tu as en besoin vu que tu viens de t'évanouir devant moi. C'est aussi bénéfique que la camomille, expliqua doucement Volt.
- Hors de question que je boive ça ! J'ai horreur de l'amertume !, s'écria Jean-Jacques avant de se taire et de plaquer ses mains devant sa bouche.
- AH ! C'est donc pour cette raison. Hé bien, je n'ai qu'à rajouter du miel pour adoucir le tout », lâcha l'avocat.
Au grand désarroi de Rousseau, cela prit seulement quelques secondes à cet homme pour verser du miel dans la tisane avant de lui tendre le bol. Mais, même ainsi, JJ exécrait toujours les tisanes.
Il était, après tout, hors de question qu'il n'avale cette chose répugnante et gluante. Il eut vaguement une pensée pour un miel si beau gâché dans ce liquide repoussant.
« Jean-Jacques, bois la tisane, c'est pour ton bien », ordonna Volt tout en se rapprochant de lui.
Mais l'écrivain restait muet, les mains toujours plaquées devant lui, et secoua négativement la tête.
L'avocat fronça les sourcils et s'approcha de Rousseau. S'engagea une bataille épique entre les deux afin de boire le breuvage maudit pour l'un et miraculeux pour l'autre, sous les yeux d'un système enchanté.
À la fin, les deux parties restaient égales. Voltaire n'avait pas réussi à décrocher les mains de l'énergumène devant lui. Après tout, il n'avait qu'une seule main de libre.
« Hôte ! Tout ça pour une tisane ! Vous pourriez la boire ! », insista Poire.
Jean-Jacques tressaillit, ne voulant pas se remémorer les souvenirs que lui apportait cette boisson.
« Jean-Jacques, ne fais pas l'enfant... Pourquoi refuses-tu de boire ? », demanda tendrement l'avocat.
Cependant, Rousseau ne pipa mot, se contentant de rester silencieux.
« L'hôte devrait parler, la patience de votre compagnon Voltaire commence à atteindre sa limite », lâcha 28.
JJ faillit s'étouffer en entendant le nom « compagnon ». Ils n'étaient même pas ensemble !
« Très bien..., souffla son interlocuteur, il va alors falloir que j'emploie une autre méthode ».
« Une autre méthode ??, se demanda l'écrivain en son for intérieur, qu'est-ce qu'il allait faire ? L'attacher au lit ?? Le ligoter ?? Le presser de force contre le matelas ?? »
Un sentiment d'excitation remonta le long de sa colonne vertébrale à ces pensées.
« Hôte !!! Vos pensées sont vraiment perverses et impures !! O/////O », s'exclama Poire, complètement dépassé par la perversité de son client.
Jean-Jacques se figea en l'entendant. C'est vrai, pourquoi s'excitait-il de cela ? C'était Voltaire quand même ! Cet homme était tellement prude, propre et pur comparé à lui, comment oserait-il, ne serait-ce, que s'entacher en le touchant ?
Le bruit d'un bol posé sèchement sur la table de nuit le rappela à l'ordre. Jean-Jacques cligna des yeux en voyant que la tisane n'était plus dans le récipient.
« Minute, où est-elle alors ?? », s'interrogea-t-il.
Voltaire se rapprocha brusquement de lui et vint se placer au-dessus de son corps. Il délia de force les mains de l'écrivain, à la grande surprise de ce dernier, les plaça en amont de sa tête, tout en tenant ses poignets, et fit un geste qui laissa bouche bée le système et Rousseau. Voltaire l'embrassa et en profita pour faire couler le breuvage, directement de bouche à bouche. Les yeux de l'écrivain s'agrandirent au fur et à mesure.
« Finalement, cette tisane n'est pas si mauvaise... » pensa Rousseau en se laissant faire et en se laissant guider par le baiser.
« AAAAAH HÔTE !!! AAAAAH JE NE SUIS PLUS LÀ AAAAH !! J'ai l'impression d'assister à une de ces nombreuses scènes entre mon père et mon système mère, je ne veux pas voir ça >//////< », s'écria un système complètement gêné, ne sachant plus où se mettre (comme l'autrice d'ailleurs).
Lorsque l'avocat eut enfin terminé, il relâcha l'écrivain, totalement à bout de souffle, et se redressa, le dominant de toute sa hauteur (non Tuyau, Volt est plus grand que JJ dans cette réalité), donnant une impression importante de domination à Jean-Jacques, comme s'il n'était qu'une petite proie dans les griffes du lion. Et cela lui plaisait.
« JE... Pitié, sortez-moi de là, je ne veux plus voir ça :') », supplia le pauvre Poire.
Toutefois, Voltaire ne semblait pas encore avoir compris l'humeur de l'autre homme.
« Jean-Jacques, désolé si je t'ai fait mal. Je m'excuse encore pour mon impertinence et-, s'excusait l'avocat.
- Oh non, tu peux recommencer quand tu veux », chuchota un JJ à moitié perdu dans une sorte de brume.
La surprise s'empara de Volt avant qu'un éclair de compréhension le frappe.
« Hôte, de ce que m'a laissé le système précédent, vous êtes amoureux de l'homme Voltaire. Et de ce que je vois, il l'a compris... Hôte, vous m'écoutez ??? », interrogea le système anxieux.
De ce que le système avait effectivement compris, Rousseau n'avait pas fait exprès de lâcher cette phrase. Il pensait qu'elle n'avait été dite que dans sa tête mais l'autre partie l'avait parfaitement entendue.
Il se mit à rougir d'un coup, ne sachant plus où se mettre dans une situation aussi délicate. Il voulut se couvrir les yeux avec ses mains, néanmoins Voltaire les attrapa et les remit dans la position initiale, c'est-à-dire, au-dessus de sa tête.
« Jean-Jacques ≈, n'y a-t-il pas quelque chose que tu voudrais m'avouer ?, susurra l'avocat à son oreille.
- JE. Mais, fnuienfjkz, bredouilla vaguement l'écrivain à cause de la proximité soudaine et du souffle chaud sur sa nuque et son oreille.
- Dis-moi si tu m'aimes, expliqua Volt, je ne veux pas faire ce genre de choses avec un simple amant ».
Rousseau en resta sidéré. Venait-il de lui avouer implicitement qu'il l'aimait ? Lui ? L'écrivain paria ? Le raté de la société ? Celui que personne n'aimait ?
Inconsciemment, des larmes perlèrent à ses yeux et coulèrent sur son visage. À cette vue, Volt le lâcha, pensant qu'il lui avait fait véritablement mal et le tira dans son étreinte.
« Pardon, je ne voulais pas te faire pleurer, lui avoua-t-il sincèrement, je suis désolé si je t'ai fait mal. Je t'aime Jean-Jacques. La dernière chose que je voudrais te faire est celle de te blesser... ».
JJ sanglota de plus belle, ne s'attendant pas du tout à des aveux aussi prompts.
« Ding ! Mission complétée ! Faire avouer ses sentiments à l'hôte. +50 points de récompense pour la mission principale. Votre total de points s'élève dorénavant à 220 points ! Bien joué hôte ! », félicita le petit système 28.
Cependant, pour une fois, Jean-Jacques se moquait éperdument de ces points, se contentant de se laisser bercer par les paroles douces et les gestes réconfortants de la personne contre laquelle il se blottissait actuellement.
Deux mois auparavant, si on lui avait dit qu'il serait dans les bras de cet homme à se faire câliner, il leur aurait ri au nez. Mais maintenant, il ne pouvait que se sentir mieux en étant dans cette étreinte rassurante et chaleureuse. Il avait oublié depuis longtemps ce qu'était la véritable chaleur humaine, ou... y avait-il déjà vraiment goûté ? Ou n'était-ce qu'un défaut de sa mémoire qui lui jouait des tours ?
Il se laissa encore un peu caresser par cette présence douce puis il lui avoua à mi-voix :
« Moi aussi, je t'aime... Volt... ».
Cette confession était si dure à arracher de son cœur et Voltaire s'en doutait. Il lui murmura simplement quelques mots doux avant de s'allonger sur le dos, plaçant Jean-Jacques contre lui, sa tête reposant contre son cou, des larmes pouvant être encore aperçues de temps à autre. Voltaire déposa des baisers doux sur son front, apaisant le cœur déchiré de l'écrivain.
Jean-Jacques entendit les voix devenir de plus en plus lointaines. Le système n'avait plus rien dit, se contentant d'être silencieux. Tout ce qu'il sentait était cette douce chaleur et il s'endormit paisiblement.
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Coucou ! J'ai enfin terminé ce chapitre ouf ! Et j'avais pourtant les idées en tête hoho. Au départ, j'avais l'intention de finir sur une scène légèrement implicite mais euh... je me suis dit que ce serait voler la vedette au chapitre massage de "Mon Meilleur Ennemi" donc je préfère finir sur une scène toute mignonne ! UwU
Ne vous inquiétez pas, ils feront des galipettes dans les prochains (et je vous rassure, non, je ne l'écrirai pas XD).
Y a-t-il suffisamment de choses dites ? Qu'avez -vous pensé des aveux ? Sont-ils dits trop rapidement ? Après, c'est toujours en lien avec le chapitre précédent donc bon ^^'.
Qu'avez-vous pensé du système 28 ? N'est-il pas encore plus adorable que le système précédent XD ? Ceux qui auront lu RAS devraient comprendre ces idées de systèmes mdr. Pour Poire, son prénom est rapidement expliqué, c'est une bonne poire XD (il est très naïf hoho).
La maturité chez un système représente le passage à l'âge adulte, il se transforme de paramètre à système et donc se détache des systèmes mère et père. Tout ceci sera expliqué plus loin dans RAS (pas ici, aucun intérêt). Ne vous inquiétez pas, l'ancien système revient vite XD, surtout pour donner des conseils (faut pas compter sur Poire pour donner des conseils au lit XD).
Enfin, pour Poire, vous connaissez probablement son système mère. Tout du moins, tout sera dit dans RAS ^^.
Bref, j'espère que cela vous a plu et si vous avez des questions, n'hésitez pas UwU.
FF
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