____CHAPITRE 39____

-Je comprends enfin ses réelles intentions pour son ennemi mais je crois qu'il m'adore plus que cette mission-

ꕥ___Jude___ꕥ

- Je suis désolé Mlle Davis mais votre père est clair, je ne peux pas vous ouvrir cette porte.

Voilà cinq minutes que je veux convaincre le garde de me faire passer dans la pièce derrière la porte afin de visionner les enregistrements des caméras d'hier. Mais têtu comme il est, il ne me laisse pas passer. Je prépare déjà ma valise à outils pour le tuer si nécessaire et ça ne tardera pas à arriver.

Malheureusement je veux mes réponses, je les aurais coûte que coûte et ça ne sera pas un homme comme lui qui va m'en empêcher. Je ne veux pas le vexer mais il ressemble fortement à Cruella dans les 101 Dalmatiens. Sa teinture est mal répartie. En bref, il est moche.

Il me regarde dans les yeux. Je le fusille du regard concentré à saisir la chose dans ma poche qui me fera sûrement gagner plus de temps. Quand j'attrape la seringue entre mes mains, je n'hésite pas une seconde avant qu'il ne découvre la mascarade et la plante dans le cou. 

Son visage se décompose et ses pupilles se dilatent, il retire la seringue et la regarde furtivement.

- Mlle Davis...

Plouf. Le corps tombe au sol.

Je cherche les clés dans sa veste et regarde autour de moi espérant ne pas me faire repérer par d'autres hommes de couloir. Je déverrouille ensuite la porte qui délimite le couloir des centaines de caméras de ce bâtiment.

Je prends l'homme avec moi, l'étal comme du beurre sur le sol et referme la porte à clé. On n'est jamais sûr avec les hommes de Matthieu.

Et enfin, quand ma tête se retourne, je vois un mur bombé de vidéosurveillance. Chaque faits et gestes, paroles, chuchotements; dans les couloirs, dans les salles et même dans la salle de sport comme le montre la caméra 36 en haut, à gauche.

Je racle ma gorge en remémorant ce jour qui n'est rien d'autre qu'un passé lointain mais un espoir proche. Je l'espère.

- Alors, Jake, qu'est ce que tu as pu me dire quand je dormais dans tes bras ?

Je rebobine la caméra qui se situe dans le couloir, montrant les chambres des femmes à l'heure précise où Jake m'a vu effondrer en mille morceaux devant lui. Quand il m'a prise dans ses bras.

Je tapote la table avec mes ongles (D'ailleurs je dois les refaire). Le seul bruit que j'entends sont mes doigts sur le bois et la seule caméra qui m'intéresse. Toutes les autres sont muettes pour que je puisse réellement entendre ce qu'il me dit.

Les minutes défilent, il est rentré dans ma chambre sans un mot. La seule chose que j'ai pu voir de différent est sa façon de me porter sereinement et quand son regard a l'opportunité de me regarder celui-ci est tellement intriguant.

Je suis venu ici pour ça. Pour savoir si Jake a pu me chuchoter des choses que je n'aurai pas pu entendre mais visiblement non. Je sens une part de déception. Je suis déçue. Donc tout ce que je m'imagine n'est qu'une illusion ?

J'écrase mon corps contre le dos de la chaise et souffle de désespoir. Ça n'arrivera jamais. Pourquoi je continue d'espérer ?

Pourtant, tandis que je m'apprêtais à remettre les caméras en ordre, quelque chose ou du moins quelqu'un m'interpelle dans mon action. Je zoom sur la silhouette de Jake et sur celui qui se présente à côté de lui après sa bataille contre l'équilibre. Jake parle avec l'homme une mini seconde et le laisse rapidement tranquille. Sûrement un homme voulant remplir ses désirs sexuels avec des nanas consentantes.

Sauf que ce n'est pas un homme lambda. L'homme qui vient de sortir de la chambre, les cheveux ébouriffés, le souffle saccadé n'est rien d'autre que Cole. Mon tonton.

Et ce que j'entends de sa part est tout sauf d'un homme qui doit garder son sérieux et son calme. Jake quant à lui est peureux et déréglé mentalement face à lui, comme si Cole lui procure un sentiment de malaise.

La tête du bodyguard n'est plus du tout serein. Il pète un plomb après que Cole ait pu lui toucher le tissu de son vêtement.

« Beau cul Baker ! J'en suis sûr que tu dois être plus doué qu'il y a neuf ans ! Wow tu me donnes envie de te rebaiser une seconde fois !»

« Putain les orgasmes c'est tellement bon. Tu ne voudrais pas en refaire une ? Juste tous les deux, ensemble ? »

« NE ME TOUCHE PAS ! Ne me touche pas merde ! Fais chier, fais chier, fais chier »

Jake panique à la vue de Cole. Un tout autre aspect que je n'ai pas réussi à sortir de ma bouche et qu'il n'a pas laissé paraître quand nous étions en réunion.

Sauf que si...

Quand Jake a vu Cole lors de son apparition dans le bureau de mon père, son teint a vite changé. Il est devenu pâle, différent et hésitant. Il était choqué de voir ou revoir Cole.

«Il m'a détruit, il a tué mes parents Jude»

«C'est de ma faute merde ! Tout est de ma faute ! Si j'avais été bien violé, tout ça ne serait pas arrivé !»

«MES PARENTS SONT MORTS PUTAIN DE MERDE !»

«Tout ça à cause de ce connard à chier ! Putain il mérite la mort ! Je mérite la mort !»

«Jude si tu devais choisir entre Cole et moi. Qui ça serait ?»

«Jude, je connais Cole, je connais ce salop et je sais ce qu'il est capable de faire même à vos proches. Meleğim, je te promets de dire la vérité que t'attends depuis si longtemps si tu ne te mets pas à travers mon chemin»

«Laisse-moi exécuter cet homme. Pour l'amour du ciel et le pouvoir qu'il exerce sur ton père»

Pour l'amour de ses parents, Jake veut exécuter Cole...

Car Cole, celui que je pensais être est l'unique et seul connard dans ce réseau qui a eu l'audace de commettre un délit aussi grave dans la vie de quelqu'un.

Il a tué les parents de l'homme que j'aime et l'a violé sans aucun remords par la suite.

Jake voulait m'avertir de cela depuis le début. Mais il ne l'a pas fait. Il ne l'a pas dit par peur que je le juge pour qui il était dans le passé. Un enfant malheureux rempli de traumatismes.

__SALLE DE RÉUNION__

Ma gorge est sèche. Je ne parle plus depuis que j'ai su la vérité sur Cole. Je voudrais retourner dans une dimension temporelle afin de dégager les esprits sales que j'ai pu imaginer jusqu'à présent.

Et maintenant que ce dernier est parti, plutôt équipé à la recherche de Ryle, je me sens un peu plus légère. Sachant qu'il n'est pas à côté de Jake. Qu'il ne peut pas le toucher si facilement. Seulement si c'est avec Bluetooth. Ce que je ne pense absolument pas.

- Reste calme, serein et ne laisse rien paraître de suspect. Souviens-toi, tu es là-bas pour l'inciter à accepter ce pacte.

Matthieu le guide dans son élément. Micro oreillette dissimulée au niveau de son tympan, lunette à caméra intégrée, nous pouvons voir ses faits et gestes même si nous avons pu tracer les caméras interne de l'endroit où les deux hommes principaux se situent. Un ranch dans une place pommée afin de ne pas se faire cramer par les flics.

- Tu en veux ?

La voix rauque de Jake m'apaise instantanément. C'est mon remède dans les moments aussi stressant que celui qu'on est en train de passé. J'incline la tête vers ses yeux et lui sourit naturellement. Il mérite mon sourire. Il mérite tout l'univers pour ce qu'il a pu vaincre depuis sa plus tendre enfance.

- J'ai pas dit si tu voulais dévorer mes yeux, j'ai dit si tu voulais des chips. Tranche-t-il.

Je secoue la tête afin de dégager les magnifiques pupilles que j'ai pu admirer. Par la suite, je baisse la tête vers le paquet qu'il me tend. Je l'attrape de suite dans mes mains.

- Tu n'es pas trop à fond sur la mission Jake. Fige-je allusion au paquet de chips.

- Au moins si ce connard meurt là-bas, je n'en serais pas le meurtrier. Pas vrai ? Même si j'aurai préféré le tuer à ma façon.

Jake est sûr de ce meurtre préliminaire et l'exécutera malgré les confusions. Il a l'opportunité de vouloir tuer son violeur et le meurtrier de ses parents et ça ne sera pas moi qui pourrait lui empêcher cela. 

Quant à moi je garde le secret pour moi-même et ne le dis pas. Hors de question de lui dire dans un moment pareil. Dans un moment si important pour Matthieu. Jake pétera sûrement un plomb.

- Cole Park c'est bien ça ? Ravie de vous avoir parmi nous. Vous avez quelque chose qui pourrait m'intéresser.

La voix de Ryle à travers la caméra me répugne de plus en plus. Cet homme va mourir dans un temps qui prendra seulement cinq minutes.

Seulement, la main de Jake qui prend la peine de caresser ma cuisse est un tout autre sentiment.

- On doit rester concentré Jake. Bouge ta main. Prévenais-je face à ce sourire satisfait.

Je pose le paquet de chips sur la table ronde.

Matthieu est devant nous accompagné de quelques hommes de main. Il leur fait particulièrement confiance.
Quant à nous, nous sommes derrière. Tous les deux, en train de visionner la caméra sur le vidéoprojecteur. Mais la qualité est tellement merdique que ça me donne des nausées.

Pourtant cette idée m'en a donné une plus sombre. Nous sommes derrière. Personne ne nous voit. La discussion des deux concernés dissimule les bruitages minimes.

Très bien, si c'est ce que Jake veut, pourquoi ne pas le décompresser dans ce moment si inutile pour lui ?

Je me lève de la chaise et remet ma robe en satin en place, tout en la baissant correctement. Ce n'est pas la meilleure matière qu'on a eu à faire. Elle glisse tellement que je pourrais tomber de ma chaise en bois.

Il me regarde faire. Je balaye mes cheveux en arrière et décide de me poser sur ses cuisses.

Bien que je sois tranquille dessus, je cherche hardiment une bonne place sur ses cuisses et entend un halètement de surprise envahir sa cage thoracique.

- Jude, n'ose même pas faire ça alors que nous sommes en plein travail.

- Tu distingues tout de même le mot travail dans ce désastre ? Manger des chips en pensant que cet échange est un film Disney n'est pas un travail sérieux venant de toi.

- Tu penses que mon travail est seulement de tirer sur les gens meleğim ? Hé bien. Mon deuxième boulot est le meilleur de tous.

- Je t'en prie, dis le moi.

Il pointa la table derrière nous après m'avoir pris la mâchoire entre ses doigts. Il rapproche sa bouche de mon oreille. Sa voix chuchotante est celle que je préfère. Sûr, dur et désireux.

- Te baiser sur cette table aurait été mon second boulot si nous étions seulement deux, Jude Angel Davis.

La boule dans mon ventre ne cesse d'augmenter. Je ne sais guère qui lui a donné le don de pétrifier ses victimes avec de simples mots.

- Tu as perdu ta voix mon ange ?

Mon ange.

La première fois que ce surnom sort de ses lèvres. Malgré cela, je désire poser mon opinion. Meleğim est mille fois mieux. Je me sens unique. Je me sens divinement bien traité avec ce surnom.

- Ce n'est pas tes allusions sexuelles qui me feront perdre ma voix. Suppose-je les bras croisés.

- Je pense que tu perdras assez rapidement. Tu perds déjà Davis.

Je secoue la tête à l'entente de ses mots. Qu'est-ce qu'il venait de dire ?

- Il aura besoin d'aller au pressing. Mais je ne serais pas contre de le garder tel qu'il est. C'est-à-dire mouillée. Et devine qui en est la cause. Toi Jude. Tu as taché mon pantalon.

Je baisse la tête vers ma robe remontée sur ses cuisses et remarque presque le tissu de ma fine lingerie. Je crie de stupéfaction et me lève, gênée par la situation.

Il me regarde, son sourire au coin de sa bouche que j'ai subitement envie de l'arracher même si ça lui va incroyablement bien.

- Jude ! Qu'est ce que tu as à crier ? Me demande Matthieu agacé par mes hurlements.

J'ai vraiment hurlé ? Assez pour que tout le monde dans cette salle m'entende ?

Jude cherche une excuse. Rapidement. Sinon tu te feras passer pour une faible devant l'ego surdimensionné de Jake.

- Un rat. Il y a un rat ici !

Le mensonge prend l'ascenseur et la vérité prend l'escalier...On retentera ce mensonge la prochaine fois Jude.

Je me mets sur une chaise et pointe le sol sans vraiment comprendre ce que je pointe puisqu'il n'y a aucun rat.

- Un rat ? Répète-t-il sous le faible rire de Jake.

- Oui un rat ! Matthieu, il y a un rat ici !

- Jude ce n'est pas le moment, on est en mission. Assieds-toi et ne fais pas de bruit. Jake cherche ce rat qu'on en finisse.

Il s'incline vers l'ordinateur. Le garde du corps me regarde en souriant. Je souffle et prends un air sérieux. Puis descend de la chaise en baissant également la robe qui s'est remontée face à mes agissements.

- Un rat Jude ? Vraiment ? Dit-il en rigolant presque.

Je répète sa phrase par amusement et me rapproche de l'écran qui diffuse l'échange au complet.

Passons à autre chose. Ne pensons pas au fait que j'ai laissé ma trace sur le pantalon de Jake. Argh merde Jude tu étais obligée ? Quelle débutante en matière de plaisir.

Cole se trouve face à Ryle, mallette sur ses cuisses. Tous les deux sont assis face à face. Autour d'eux se trouvent les hommes de notre ennemi en cas d'attaque. Malheureusement il n'aura même pas le temps de se préparer.

- Dites-moi. Qu'est ce qui vous ramène tout droit du Mexique M. Park.

- Vos territoires sont une excellente source d'amusement et de tranquillité. Je voudrais bien en choisir un pour me relaxer. M'imaginer sous un palmier, aux Bahamas.

Il rit jaune. À croire que son rire passe inaperçu. J'ai même l'impression que c'est pour se foutre de sa gueule. Oui il se fout réellement de sa gueule.

- Pour cela il faudra me faire voir les étoiles M. Park. Combien vous m'en donner ?

- Ou alors...pourquoi ne pas me donner tous vos territoires mon cher Ryle ?

Il pose ses jambes sur la table et les croisent ensemble sous le regard perplexe de notre adversaire. Demande un café tant que tu y es salop.

- Vous pensez que c'est quelque chose que j'ai gagné au loto ? Ça m'a demandé des années d'expériences et de stratagèmes pour les avoirs.

Mon cul ouais. Prendre des territoires sans le demander à qui que ce soit c'est vachement des années d'expériences.

- Alors vous ne serez pas contre un journal qui met en évidence vos stratagèmes Ryle. Vous vous voyez sur les journaux des villes du monde entier ? « Ryle Carter suspecté de marchandises triangulaires illégales au fin fond de l'Asie, de l'Europe etc... »

Il forme des poings sous la table par agacement. Ses hommes pointent leur arme sur Cole mais ce premier leur demande de les baisser.

Bon choix Ryle. On ne voudrait pas que tu meurs seulement avant les cinq minutes qu'il te reste quand même.

- Choisissez bien Ryle. Donnez-moi vos territoires et tout se passera correctement pour vous.

- Dans le cas contraire ?

- Dans le cas contraire, je ferai de vos secrets un monde fan de votre rôle dans cette société assoiffée de violence.

- Aïe ! M'exclama-je en posant vivement ma main sur ma bouche quand les hommes autour de moi lèvent la tête vers mes yeux.

Si celui qui m'a giflé la fesse est Jake, je prendrai sa tête comme cadeau de Nouvel an.

- Pardon...Continuons de visionner.

- Je ne sais pas comment tu ferais pour supporter plusieurs fessés en l'espace de quelques secondes meleğim. Me susurre-t-il au creux de l'oreille.

C'est bien lui.

- Ferme là et écoute ce fichu pacte Jake. Ajoutai-je les dents serrées, ma tête dirigé vers la sienne.

Il me sourit et je lui souris même si je voudrais utiliser sa tête comme ballon de basket-ball. Il glisse sa main vers mon dos dénudé dû au style de la robe.

Pourtant sa main tremblante quand on entend un coup de feu foudroyer le silence dans la pièce.

-À suivre-

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