Après le chaos monumental du petit-déjeuner, Théo prit une décision historique : il était temps de remplir le frigo et de restaurer un semblant d'ordre alimentaire. Armé de sa liste de courses griffonnée à la hâte sur un papier froissé, il rassembla la petite troupe devant la porte d'entrée.

— « Écoutez-moi bien. Nous allons au supermarché. L'objectif est simple : acheter de la nourriture, ne rien casser, ne rien exploser, et surtout... rester groupés. »

Les enfants hochèrent la tête avec un sérieux presque militaire. Enfin, presque tous. Arthur bricolait déjà une vieille télécommande pour en faire un « localisateur de promotions », Zoé fixait une paire de jumelles sur son front, Lola comptait les billets du porte-monnaie familial avec un air de PDG, et Tom... Tom tentait d'enfiler un sac réutilisable sur sa tête.

— « Tout va bien se passer... tout va bien se passer... » marmonna Théo en attachant sa ceinture dans la voiture.

Dès qu'ils franchirent les portes automatiques du supermarché, Théo sut qu'il avait fait une erreur stratégique monumentale.

— « INTERDICTION FORMELLE DE COURIR ! » cria-t-il trop tard.

Arthur avait déjà disparu dans l'allée des gadgets électroniques, Lola était perchée sur un chariot comme une reine sur son trône, donnant des ordres à un Tom surexcité qui poussait ledit chariot à une vitesse dangereuse, et Zoé... Zoé rampait déjà entre les étagères avec son carnet de détective.

— « Ça va être long... » soupira Théo, se massant les tempes.

*Arthur et le Scanner Universel*

Théo retrouva Arthur dans l'allée des appareils électroménagers. Il avait subtilisé un pistolet scanner de prix et le pointait sur tout ce qui lui tombait sous la main.

— « Arthur ! Qu'est-ce que tu fais avec ça ?! »

— « J'analyse le marché, tonton. Avec ce scanner, je peux connaître le prix de chaque chose. Même... toi. »

Il pointa le scanner vers Théo qui répondit avec lassitude :

— « Prix : zéro patience restante. »

Arthur ricana et scanna une pastèque géante avant de déclarer :

— « On la prend, elle est en promo. »

— « Arthur, on n'a pas besoin d'une pastèque de dix kilos. »

— « Mais elle est EN PROMO, TONTON ! »

Résigné, Théo prit la pastèque et la plaça dans le chariot qu'il venait de récupérer au passage.

*Lola, la Reine du Marketing*

Dans l'allée des céréales, Lola avait organisé une grande négociation commerciale avec un employé du magasin. Elle tenait trois boîtes de céréales dans les mains et pointait du doigt une quatrième en haut de l'étagère.

— « Écoutez-moi bien, jeune homme. Si j'achète ces trois boîtes, vous devez m'offrir la quatrième gratuitement. Sinon, je vais pleurer très fort et appeler votre responsable. »

L'employé, un adolescent à peine plus vieux qu'Arthur, cligna des yeux, visiblement déstabilisé.

— « Euh... je ne crois pas que ça marche comme ça, petite... »

— « Théo ! » hurla Lola avec autorité. « Viens gérer ce conflit diplomatique immédiatement ! »

Théo arriva, le visage fatigué.

— « Lola... prends UNE boîte. UNE. Et laisse ce pauvre garçon tranquille. »

Lola soupira, les yeux levés au ciel.

— « Très bien. Mais sache que tu viens de perdre une grande opportunité commerciale, jeune homme. »

*Zoé, Mission Espionnage*

Zoé avait disparu. Théo la retrouva enfin, tapie derrière une pyramide de boîtes de conserve.

— « Agent Z, rapport de mission. » dit-elle en lui tendant un morceau de papier froissé.

— « Qu'est-ce que c'est que ça ? » demanda Théo.

— « Une carte. J'ai repéré tous les coins stratégiques du magasin : bonbons, chocolats, jouets. Nous devons frapper vite et efficacement. »

— « Zoé... on ne va frapper nulle part. On va juste acheter ce qu'il y a sur la liste. »

Zoé le fixa avec un regard intense avant de murmurer :

— « Vous êtes faible, chef. »

Puis elle disparut à nouveau, rampant derrière un chariot abandonné.

*Tom et le Rayon Confiture*

Tom avait trouvé son paradis personnel : le rayon des confitures.

— « Tonton ! Regarde ! C'est le paradis des tartines ! »

Il prit un pot de confiture à la fraise, le serra contre sa joue et murmura :

— « Je t'aime, Confi. Je t'aime tellement. »

— « Tom, repose ce pot et arrête de lui parler comme si c'était ton meilleur ami. »

Tom leva les yeux vers Théo avec une sincérité déchirante :

— « Mais Tonton... il me comprend, lui. »

Théo lui prit doucement le pot des mains et le plaça dans le chariot.

Après ce qui semblait être une éternité, Théo réussit à rassembler tout le monde à la caisse. Arthur scannait encore des produits imaginaires avec son pistolet, Lola comptait les articles avec un air de contrôle total, Zoé observait les autres clients avec ses jumelles, et Tom... Tom avait réussi à s'enrouler dans du papier bulle trouvé près de la caisse.

— « Dernière ligne droite, tout le monde. On reste calmes. »

Mais c'était sans compter la Grande Tentation des Confiseries près de la caisse.

— « TONTON ! REGARDE ! DES BONBONS QUI PIQUENT ! » hurla Tom.

— « NON. Personne ne prend de bonbons. On est en mission, et la mission est presque terminée. »

Les enfants baissèrent la tête, vaincus.

Après avoir payé et chargé les sacs dans la voiture, Théo s'effondra sur le siège conducteur.

— « On ne refait plus jamais ça. Jamais. »

— « On peut revenir demain, tonton ? » demanda Arthur innocemment.

Théo répondit sans hésitation :

— « Non. Absolument pas. »

La voiture démarra, laissant derrière elle le supermarché et probablement quelques employés traumatisés.

Coucou Les loulous, on est au chapitre 4. Dites moi en commentaires, lequel des enfants est votre préféré.