-10-
Le grand jour était enfin arrivé. Clara, après deux longues semaines de mission humanitaire, était sur le point de rentrer à la maison. Théo avait l'impression que son corps était sur le point de se transformer en pâte à modeler tant il était épuisé. Mais il s'était promis qu'il tiendrait jusqu'au bout. De toute façon, il n'y avait plus de retour en arrière. Après tout, les enfants avaient survécu à ses tentatives culinaires, et lui avait survécu aux leurs. Il fallait croire que ce chaos était désormais son quotidien. Il n'était pas prêt à l'accepter, mais il n'avait pas le choix.
Quand Clara entra dans la maison, elle s'arrêta un instant sur le seuil, ses yeux balayant la scène. La maison était... en quelque sorte toujours debout. C'était un miracle en soi. Des éclats de peinture étaient éparpillés dans le salon, quelques éclats de verre traînaient sous la table, et il y avait un étrange parfum dans l'air – probablement celui d'un gâteau qui avait mal tourné, mais dont on avait l'espoir de racheter la saveur.
Les enfants n'attendirent pas une seconde pour se jeter dans ses bras. Arthur la prit dans ses bras avec une énergie qui ne laissait présager que le début de ses aventures en mathématiques, tandis que Lola lui tendait un bouquet de fleurs sauvages qu'elle avait cueillies en chemin (elles étaient en fait des herbes des champs, mais l'intention était là). Zoé, elle, laissa échapper un petit cri joyeux et se lança dans une description de son dernier exploit de "s'infiltration", bien que Clara ne semblait pas prête à en entendre davantage.
Théo, quant à lui, se laissa tomber sur le canapé avec une sorte de soulagement mêlé à de l'épuisement. Ses yeux se fermèrent un instant. Une micro-sieste de cinq minutes. C'était tout ce dont il avait besoin.
Clara s'approcha lentement de lui, un sourire doux mais fatigué sur le visage. Elle le regarda s'effondrer, les pieds encore sous la table, la tête enfoncée dans le canapé comme s'il avait été frappé par un train. Ses lèvres se soulevèrent légèrement dans un sourire compatissant, et elle s'assit doucement à côté de lui.
— "Alors, comment ça s'est passé ? Tout le monde est toujours en vie ?" dit-elle d'un ton moqueur, mais bienveillant.
Théo émit un grognement, incapable de répondre. Il se contenta de lever une main comme pour la repousser, un sourire fatigué sur les lèvres. Puis, dans un souffle presque inaudible, il répondit :
— "Je vais bien. Mais... comment dire ? C'était... une aventure."
Clara sourit et, sans un mot de plus, le serra dans ses bras. C'était une étreinte silencieuse, remplie de gratitude et de réconfort, de ces moments où les mots sont inutiles et où l'on comprend tout en un simple geste.
Elle murmura doucement à son oreille :
— "Merci Théo. Ils ont eu besoin de toi, et toi... tu avais besoin d'eux."
Théo se laissa aller à la chaleur de ses mots, mais à cet instant, quelque chose se passa dans son cœur. Ces enfants... ces petites tornades... avaient finalement éveillé quelque chose en lui. Il n'était plus simplement un "tonton" débordé et épuisé. Non, il était devenu une partie de cette famille, avec toutes ses imperfections, ses disputes et ses sourires égarés. Et malgré le chaos incessant, il sentait qu'il n'avait jamais été aussi vivant.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro