Chapitre 7 - Intrus
Le réveil est difficile. Une migraine horrible a pris possession de ma tête. Qu'est-ce que j'ai fabriqué hier ? Surprise, je découvre que je suis dans mon lit, mais ne me rappelle pas m'y être couchée et ça... ce n'est pas normal. Il ne me semble pas avoir bu tant que ça, avec Jeanne. Quoi que ? Il faut à tout prix que j'aille boire un verre d'eau et surtout, que j'aille aux toilettes.
Je sors de ma chambre, mais reste pétrifiée. Un homme, dos à moi, dort sur mon canapé. Chez moi. Il est sur mon canapé, dans mon chez moi.
Il y a un homme sur mon canapé dans mon chez moi.
Mais qui est cet intrus ? Paniquée, c'est sur la pointe des pieds que je me dirige vers ma cuisine pour prendre un couteau. Heureusement, je ne les ai pas dans un tiroir, mais dans un bloc à l'américaine. Discrètement, je m'avance vers le canapé, lorsqu'au même moment, il se retourne et se fige en me voyant. Son regard fait des allers-retours entre mon arme et mon visage.
— Bordel, Caleb ! Que faites-vous ici ? hurlé-je en pointant le couteau vers lui.
— Wow, du calme, me dit-il, les mains en l'air. Je vous ai juste ramenée.
— Comment vous êtes entré ? interrogé-je, suspicieuse en le menaçant avec mon arme.
— Avec vos clés.
Ah.
— Vous avez enlevé mes habits ?
— Oui.
— Pardon ? demandé-je, incrédule.
Mon couteau continue de le menacer.
— Oui, mais dans le noir.
— Ça ne change rien ! crié-je.
— Ben oui, car je ne pouvais rien voir, tente-t-il de se justifier, essayant tant bien que mal de ne pas rire. Vous voulez bien baisser votre arme, s'il vous plaît ?
— Depuis où ?
— Quoi ?
— Vous m'avez ramenée d'où ? insisté-je, énervée.
— Du club, vous aviez de la peine à tenir debout et êtes rentrée avec moi, pour éviter le taxi.
— Ah oui, je m'en rappelle.
Non, je ne m'en rappelle pas.
Une sensation très désagréable arrive dans mon estomac et remonte. Trop. Beaucoup trop haut. Je lâche l'arme et mets une main sur ma bouche. Je crois que je vais vomir. Je cours à la salle de bain et claque la porte. Juste à temps, je me penche au-dessus de la cuvette où le contenu de mon estomac finit dans les toilettes. Je souffle, puis me relève en tirant la chasse.
Tout en passant de l'eau froide sur mon visage, les souvenirs épars de la soirée me reviennent. J'étais vraiment cuite. Je décide de prendre une douche rapide pour me remettre les idées en place, après avoir fermé la porte à clé.
Une fois séchée, j'enfile le t-shirt et me rends compte que je n'ai pas de pantalon. Bon, il m'a déshabillée... C'est tellement gênant. Et d'abord, comment a-t-il osé faire ça ? J'essaye d'aller dans le salon sans qu'il m'entende. Je le retrouve assis sur le canapé et son regard se lève vers moi. En courant, je vais enfiler un pantalon d'intérieur et reviens vers lui, les joues rouges.
— Ça va ? questionne-t-il.
— Très bien ! Vous voulez un café ? Ou autre chose ?
— Volontiers pour le café.
Il se frotte les yeux pour se réveiller, sûrement un peu plus en douceur qu'en voyant une fille le menacer d'un couteau. Je hoche la tête et pars à la cuisine en faire deux, puis reviens et pose les cafés sur la table basse. J'ajoute la bouteille de lait et le petit pot de sucre. Tout en soupirant, je m'assieds à côté de lui, mais fronce les sourcils.
— Que faisiez-vous là ?
Ma question le surprend. Il me dévisage et boit une gorgée de caféine.
— Je n'ai pas eu de vos nouvelles depuis deux semaines, alors que vous deviez revenir au bout d'une et m'aviez plus ou moins donné un rendez-vous, continué-je de manière neutre bien qu'un peu d'amertume en ressort.
Je prends une gorgée de café et attends sa réponse, tout en le fixant.
— Oh, répond-il, visiblement mal à l'aise. J'ai eu un changement de destination avec mon travail et je n'ai pu revenir que hier.
Au même moment, nous sommes interrompus par des coups donnés contre ma porte d'entrée. Je me lève, grimace à cause du mal de crâne et vais ouvrir. Je termine juste de déverrouiller la serrure qu'un ouragan de catégorie cinq se déchaîne sur moi.
— Léonie ! Tu n'as pas idée de la nuit torride que j'ai passée ! Ce mec est tellement canon et un dieu au lit ! Faut que je te raconte ça. Je pense que j'ai trouvé l'homme de ma vie, explique-t-elle en partant dans les aigus, puis me fait la bise.
— Hum, Jeanne, attends ... tenté-je.
— Il a de ces tablettes de chocolat ! Je les boufferais toutes ! Oh, lui aussi m'a délicieusement mangé, me coupe-t-elle en avançant vers le salon, toute joyeuse.
C'est là qu'elle voit Caleb et qu'elle se fige, la bouche grande ouverte. Bien fait ! En même temps, ce n'est pas tous les jours qu'elle découvre un homme dans mon appartement. C'est elle la croqueuse de mecs, pas moi.
— Ferme ta bouche, tu vas avaler une mouche, chuchoté-je.
Elle s'exécute directement et me regarde vexée, les joues écarlates. Je camoufle mon rire du mieux que je peux.
— Toi aussi, tu n'es pas rentrée seule, remarque-t-elle, me faisant plisser les yeux.
Caleb se lève du canapé et s'approche de nous.
— Enchanté, Caleb Carter.
— Jeanne.
Je me racle la gorge, amusée, et elle ajoute "Hansemann. Jeanne Hansemann." Caleb sourit, rieur et se pince les lèvres pour le cacher.
— Hum. Jeanne, je t'appelle plus tard, d'accord ?
Elle ne me répond pas et continue d'observer Caleb en souriant de toutes ses dents.
— Jeanne ! dis-je plus fort.
— Oh oui, pardon, d'accord. À plus.
Elle me fait la bise et salue Caleb, avant de s'en aller. Soulagée qu'elle soit partie, je me retourne vers lui. Je ne sais pas quel comportement adopter. Pourquoi j'ai dit à Jeanne de sortir, déjà ? Il boit quelques gorgées de son café en me souriant, me faisant rougir.
— Je peux emprunter votre salle de bain ? me demande-t-il.
— Bien sûr !
Il se lève et y va directement. Je profite pour aller m'habiller, puis saisis le parfum sur ma commode et en mets deux pschitt.
En revenant au salon, je le découvre en train de plier la couverture d'une manière très militaire, tout comme la façon qu'il a de remettre en place les coussins. Je ne me gêne pas pour étudier son corps.
— Vous avez fini de m'observer ?
Je sursaute. Bon sang, comment sait-il que je suis là ? J'ai été hyper discrète.
— Je ne vous observe pas. J'attends que vous ayez terminé votre manège, répliqué-je.
— J'ai terminé, répond-il en se retournant.
Il s'approche de moi et m'observe à son tour. Je lève un sourcil, arborant des traits moqueurs.
Qui observe qui, là ?
— Ça vous dit de venir manger au restaurant avec moi ?
— Il est à peine onze heures, remarqué-je.
— Il faut une demi-heure de route pour y aller.
Il a toujours réponse à tout. N'ayant aucune raison valable de refuser ni l'envie, j'accepte sa proposition.
— Je vais me changer, l'avertis-je.
— Non, inutile, vous êtes diablement belle comme ça, dit-il en souriant malicieusement.
— Merci, d'accord, réponds-je, gênée.
Je ne porte qu'un top et un short en jeans et ne cherche pas à comprendre. Je vais quand même à la salle de bain pour me faire une queue de cheval haute, appliquer un petit peu de fond de teint et un maquillage discret.
Il me précède pour sortir de l'appartement et je ferme la porte à clé, puis le suis jusqu'à son véhicule. La stupéfaction se lit sur mon visage quand je découvre une belle voiture de sport. Je ne suis jamais allée dans un bolide aussi puissant et luxueux, quelle classe.
Tel un gentleman, il ouvre la portière côté passager et m'invite à prendre place. Dès qu'il a fait le tour du véhicule, il s'assied à son tour, puis met en marche le moteur dont la puissance résonne dans toute la rue. Avec une rapidité surprenante, il s'engage sur la route principale et je m'accroche du mieux que je peux, vérifiant également que ma ceinture est bien attachée.
🌲🌲🌲
Hé oui, ce chapitre a pris une direction bien différente dans cette nouvelle version !
Natel = téléphone portable pour les Suisses 😉 hé oui, on ne dit jamais téléphone portable 🙂
Merci d'avoir lu le chapitre ❤️
Merci Audrey_CCW et Knaaki
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro