15 - Concert
L É O N I E
Il est neuf heures quand mon réveil sonne. Nous partons en fin de matinée et je dois encore préparer mes affaires. Un jour, j'arriverai à le faire la veille. Bon, c'est ce que j'avais prévu, mais j'ai été légèrement interrompue par un beau mec irrésistible. Je l'éteins en râlant, à cause de mon manque de sommeil. Cependant, aucun regret. Je me retourne et en reste bouche bée. Il est là. Il n'est pas parti.
Il va neiger ?
Il dort toujours, allongé sur le dos, un bras derrière sa tête. Le drap arrive sous son ventre. Je le contemple en souriant. Je suis chanceuse de l'avoir dans mon lit, n'est-ce pas ? Je lève mes yeux vers son visage et sursaute en voyant qu'il fait la même chose que moi. Un sourire malicieux étire ses lèvres, avant de m'attirer contre lui et de m'embrasser.
— Il faut que je me lève, chuchoté-je dans son oreille.
Il continue en m'ignorant royalement et descend dans mon cou, puis sur mes seins. J'essaye de l'arrêter, sans vraiment le vouloir.
C'est trop bon !
Des coups sont frappés contre ma porte et nous interrompent. Un petit grognement pas très élégant résonne dans sa gorge.
— Fait chier, dit-il si doucement que je l'entends de justesse.
Caleb se cache sous le drap. Gamin. Je me lève, enfile un t-shirt et un training en sautillant. Je traverse l'appartement, puis ouvre ma porte d'entrée. Je n'aurai jamais pensé me retrouver face à lui, chez moi.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? demandé-je avec reproche.
La journée avait si bien commencé ...
— Je voulais te parler.
— À neuf heures du mat' ? Bon, Laurent, je vais être claire une bonne fois pour toutes, alors écoute-moi bien. Je ne suis pas intéressée, OK ? Alors maintenant, passe à autre chose, car t'es limite en train de me harceler ! m'emporté-je. Au revoir et bonne journée.
Je ferme la porte, mais il m'en empêche avec son pied.
— Pars d'ici ou j'appelle les flics ! menacé-je.
— Tu n'oserais pas. Laisse-moi juste entrer pour boire un café et discuter.
— Non ! S'il te plaît, laisse-moi, demandé-je plus doucement.
— Léonie, insiste-t-il gravement.
— Laurent ... S'il te plaît ... Va-t'en.
Soudain, la porte s'ouvre violemment et Laurent sursaute en portant son regard derrière moi. D'ailleurs, j'ai aussi sursauté. Caleb met sa main sur mon épaule et le regarde droit dans les yeux.
— Elle t'a dit de partir d'ici, donc tu dégages immédiatement. Sinon, c'est moi qui te mets dehors et ce ne sera pas par les escaliers.
Je suis étonnée par le ton effrayant qu'il emploie. C'est le même homme qui me faisait des bisous tout à l'heure ? Je regarde Laurent, tout son corps est tendu et ses yeux mitraillent Caleb. Je suis extrêmement soulagée qu'il soit derrière moi, je ne me voyais pas l'appeler à l'aide. Enfin, je ne sais pas si c'est une bonne idée qu'il soit intervenu. Laurent ne bouge pas d'un iota, les poings serrés.
Hors de question qu'ils se battent.
— Laurent, tu pars tout de suite ou j'appelle les flics et j'en parle à Bowers ! tenté-je.
Il analyse une fois de plus Caleb derrière moi, puis souffle.
— OK, je me casse !
Il tourne les talons et s'engouffre dans les escaliers. Un soupir de soulagement m'échappe. La main de Caleb vient se poser sur ma hanche et je me retourne pour l'embrasser.
— Merci.
— Je t'en prie. Ça fait longtemps qu'il te tourne autour comme ça ?
— Euh, quelques semaines, mais jusqu'à ce matin, il ne faisait que me proposer qu'on se voie.
— Hum. D'accord.
— Tu as faim ? demandé-je en fermant la porte.
— Je suis affamé.
— Carrément ?
— Totalement. Mais d'abord, on doit faire un truc, m'informe-t-il.
— Ah bon ?
Je ne vois pas du tout ce que nous devons faire. Je le regarde, étonnée. Il me chope à la taille pour me mettre sur son épaule comme un vulgaire sac de cinq kilos, les mains sur mes fesses pour me tenir. J'éclate de rire. Il allume l'eau de la douche et me dépose dans la baignoire.
— Bordel, c'est glacé Caleb et je suis habillée !
— Je sais. Je t'avais dit que je me vengerai, me rappelle-t-il malicieusement.
Je le regarde vexée et tremblante de froid, puis ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Je me suis bien fait avoir. Il augmente la température de l'eau et se glisse également sous la douche, après avoir enlevé son caleçon.
J'ai chaud...
s
Ma valise est prête et la voiture aussi. Caleb est parti il y a dix minutes et Jeanne arrive, visiblement aussi excitée que moi. Je mets son sac de voyage dans le coffre et nous prenons la route, musique à fond !
Après plus de cinq heures de route, en ayant un peu perdu nos voix à force de chanter comme des folles, nous nous arrêtons à l'hôtel que nous avons réservé, proche de l'Arena. Nous posons nos affaires en chambre, faisons un brin de toilette et filons à la salle en bus, qui se trouve à quelques arrêts. Nous y arrivons vers les dix-huit heures et c'est parti pour deux heures d'attente. Heureusement, il fait super bon et il y a déjà de l'ambiance. Nous profitons pour manger un sandwich tout en reprenant en cœur les paroles avec d'autres fans. C'est vraiment une super ambiance, j'adore.
Ça y est, nous y sommes. Bien centrées et à quelques pas de la scène. Les Sound of Harmony se mettent en place et la foule est en délire ! Certaines filles ont vraiment l'air de sortir de l'asile, tant elles hurlent. Faut vraiment qu'elles se calment. Le guitariste gratte les premiers sons et tout le monde se tait. Il commence par une des chansons les plus douces. Gentiment, certains commencent à chanter avec le chanteur du groupe, Maël Taylor. Jeanne me lance un regard qui traduit nos pensées ... Trop sexy la rock star ! C'est tellement génial de pouvoir les voir en vrai.
Ses chansons sont si magnifiques et envoutantes ! Elles sont profondes et remplies de tristesse, mais aussi d'amour. Un amour très puissant. Je suis complètement transportée par leur musique. Depuis que j'ai découvert ce groupe, je ne me lasse pas de les écouter. Soudain, je sens quelqu'un mettre sa main autour de ma taille. Je me retourne pour le gifler, mais ma main est stoppée en l'air et j'écarquille les yeux de surprises. Je rêve ? Caleb se tient devant moi, un sourire immense sur le visage. Il a troqué son costard pour un t-shirt noir uni, un jeans bleu foncé et des baskets noires. Identiques aux miennes. Ce style lui va bien, je n'ai pas l'habitude de le voir comme ça. Je lui saute au cou et l'embrasse passionnément.
— Mais comment ? Qu'est-ce que tu ?
Je n'arrive même pas à aligner mes mots.
— Ce n'est pas pour rien qu'April est mon assistante depuis six ans, dit-il avec un clin d'œil.
Je grimace, toujours honteuse pour cette histoire et l'embrasse encore. Je me retourne vers Jeanne afin de lui tapoter l'épaule. Elle pivote, puis ouvre grand les yeux. Je fais les présentations rapidement, même s'ils se sont déjà vus. Elle nous regarde, souriante et reporte son attention sur la scène. Nous faisons de même et Caleb se met derrière moi, les bras autour de ma taille, sa tête s'appuie sur mon épaule. C'est encore mieux que dans un rêve. La musique m'entraîne dans l'univers des SOH. Je suis en apesanteur, bercée par cette musique qui fait battre mon cœur. Par moment, des frissons remontent le long de mon dos. C'est l'effet qu'elle peut avoir sur mon corps.
Nous arrivons à lafin du concert et il a été au-delà de ce que j'avais imaginé. Ils sont vraimentincroyables ! Le batteur nous annonce qu'ils ont une surprise et nousdécouvrons une fille monter sur scène. Un technicien lui passe un micro et ellevient prendre place à côté de Maël. Je n'y crois pas ! Il s'agit de Malia ! Lacopine du chanteur, ou sa femme ? Oui, je crois qu'ils sont mariés. Dès qu'elleest reconnue, le public s'enflamme et pousse des hurlements à détruire lestympans. Quelle surprise ! Ils commencent leur duo et c'est clair, jefonds comme une guimauve. Mon cœur bat au rythme de leur mélodie. Le duo estencore plus incroyable en vrai que sur les vidéos. On voit bien la magie, lacomplicité et l'amour qu'il y a entre eux. C'est définitivement le meilleurconcert de ma vie et je n'arrive toujours pas à croire que Caleb soit là. Jepense sincèrement pouvoir dire que cette soirée fera partie des plus beauxmoments de ma vie.
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