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11 - Derniers moments




L É O N I E


Je suis figée comme une statue. Je mets mes doigts sur mes lèvres encore brûlantes de son baiser. Un sourire béat se dessine sur mon visage en remontant dans mon appartement. Une fois la porte fermée, je me retourne et sursaute violemment.

— Bordel ! crié-je, la main sur le cœur, tant je suis effrayée.

Face à moi, Léonore et Patrick sont à même pas cinquante centimètres, bras croisés sur la poitrine, avec leur regard mi-sérieux, mi-malicieux.

Je vais les tuer.

— Vous êtes ensemble ? me demande Léonore avec un sourire que je ne sais pas trop comment définir.

— Honnêtement, je n'en sais rien.

— Mais lol, ne te fous pas de nous, lance Patrick.

— Mais lol, je ne me fous pas de vous. Sérieux. Et lâchez-moi, je n'ai pas à me justifier.

— Pfffaaaaaa, ils sont ensemble. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Il n'a pas arrêté de te mater toute la soirée, riposte Léonore.

— N'importe quoi !

— Pas faux ce qu'elle dit et tu as fait de même, remarque Patrick.

— C'est bon ! Lâchez-moi, on dirait des gamins ! Bonne nuit.

Je pars le plus vite possible dans la salle de bain, fuyant ce moment gênant. Ce qu'ils peuvent être lourds quand ils s'y mettent tous les deux. Après m'être lavé les dents et le visage, je me glisse dans mon lit, sur le dos, à côté de Léonore. Je sens un regard sur moi et grogne en fermant mes yeux plus fort.

Vous savez les jumelles qui ne font qu'un ? Eh bien, nous, c'est le cas. Quand nous sommes ensemble et même séparées, parfois. Ça peut être perturbant. Je tourne la tête et la vois avec un regard qui veut dire « maintenant que Pat' n'est pas là, raconte-moi tout, tout de suite. » Oh, et elle est sûrement fâchée que je ne lui en ai pas parlé plus tôt, mais en même temps, il n'y avait rien de croustillant à raconter. Du moins, jusqu'à ce soir.

— Bien, je te raconte, me résigné-je.

Un sourire victorieux vient éclairer son visage. Attentive, elle avale chacun de mes mots, puis prend la parole.

— C'est cool !

— C'est cool ? C'est tout ce que t'as à dire ? demandé-je, frustrée.

— Non, pardon, se reprend-elle. Je suis contente pour toi. La partie au restaurant est bien drôle. Je vois que tu te retiens, que tu n'oses pas. Mais vas-y, quoi ! Je pense que tu lui plais beaucoup et il est canon. Je l'ai trouvé super sympa et charmant, même si j'sais pas grand-chose sur lui.

— Justement, je ne sais pas grand-chose, confirmé-je. Tous ces voyages et absences, je ne veux pas d'une relation à distance.

— Tu sais, il y a des personnes qui ne dévoilent pas leur vie privée en deux secondes chrono. Qui ont besoin d'être proches pour en parler, tu vois ? Enfin, vous devez apprendre à vous connaître. Et pour la distance, t'es super indépendante. Ça pourrait aussi être positif et ça peut évoluer. Il peut tout à fait changer de métier.

— Oui, c'est vrai.

Nous papotons encore un petit moment, puis nous souhaitons bonne nuit. Je vérifie mon natel et suis surprise de voir un message non lu. Je le déverrouille avec mon index.

« Je pense qu'on peut se tutoyer maintenant, non ? ;) »

Je souris car je devine tout de suite que c'est lui.

« Je pense qu'on peut ;) ».

J'enregistre son numéro, puis pose mon téléphone sur la table de chevet. Je me demande quand même comment il a eu mon numéro, sûrement par monsieur Bowers ou la direction. Il sait facilement comment obtenir des informations.

*

Nous profitons d'aller marcher en montagne, bien qu'ils aient déjà l'habitude des valaisannes. Après deux heures d'effort, nous nous installons sur la terrasse d'une cabane qui nous offre une vue à couper le souffle sous un superbe ciel bleu. Notre commande passée, Patrick lance la conversation.

— Hé, les filles. Vous avez des nouvelles des parents ?

— Non, avoue Léonore.

— Je n'en ai pas non plus et je commence à m'inquiéter, dit-il.

— Moi aussi, confirmé-je.

— Vous savez dans quel pays ils sont ? demande Léonore.

— Aucune idée, indique Patrick.

— Il y a trois semaines, maman m'a appelée. Ils étaient en Égypte et comptaient partir pour le Soudan.

— Ah, t'as eu des nouvelles au moins, atteste amèrement Patrick.

— Je pense qu'elle comptait sur moi pour vous transmettre les nouvelles et j'ai complètement zappé, je suis désolée. Mais, tu sais comment ils sont avec leur téléphone, dis-je avec un sourire moqueur.

Léonore et Patrick se mettent à rire aussi, en confirmant d'un mouvement de tête. Nos parents ont décidé de voyager à travers le monde. Ils ont mis la villa en location et profitent de la vie, d'être en forme et de ne plus avoir à nous gérer pour accomplir le rêve de toute une vie : un tour du monde. Mais, charger leur portable et l'avoir allumé est encore quelque chose de très difficile pour eux. Ils sont partis il y a six mois et ils nous manquent beaucoup. Nous avons toujours été une famille très unie, même si, nous trois, nous sommes un peu éparpillés sur la Suisse, suivant nos carrières professionnelles. Nous avons gardé nos liens et notre complicité et nous nous appelons dès que nous doutons de nous, que nous avons besoin de conseils ou que nous voulons juste parler. Mais ils méritent tellement ce voyage que nous avons été très heureux pour eux quand ils nous ont annoncé la nouvelle.

Le soir, nous faisons simple en allant manger à la crêperie. Il ne nous reste plus qu'une journée et nous sommes très mitigés sur le programme, surtout que la météo n'arrête pas de changer.

En nous réveillant, nous découvrons un temps horrible. Une vraie tempête est en train de faire rage et plusieurs orages violents sont attendus. Nous prenons notre temps pour cuisiner notre dîner et l'après-midi, nous décidons d'aller voir un film au cinéma. En sortant de celui-ci, nous faisons une blague à monsieur Bowers. Léonore se fait passer pour une cliente au restaurant et il se fait avoir. Nous rions, puis je fais une visite complète de l'hôtel.

Puis vient le dur moment des adieux. Léonore et Patrick ont amené leur valise devant la porte d'entrée et ça me rend bien triste. Plusieurs heures de route les attendent. J'aurais adoré passer la semaine avec eux. Nous nous serrons fort dans les bras en nous promettant de ne plus attendre aussi longtemps avant de nous revoir.

Une fois ma porte fermée, quelques larmes coulent sur mes joues. C'est quand même difficile d'habiter si loin les uns des autres. Je suis heureuse que nous soyons aussi proches, malgré les aléas de la vie.


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