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Chapitre 3 : Maggie craque

Dans la voiture de fonction, encore garée devant la maison de Carla Varet, Ewen ne démarra pas immédiatement. Il regardait sa collègue qui, lèvres pincées, fixait le vide droit devant elle.

« —Qu'est-ce qu'il t'arrive ? lui demanda-t-il avec attention. »

  Maggie se mordit la lèvre du bas et ses yeux se mirent à briller.

« —Tu sais, poursuivit son ami, tu peux pleurer si tu veux. Je pense que t'en as besoin. »

  À ces mots magiques, Maggie s'effondra sur son siège. Surpris par une réaction aussi intense, Ewen eut un sursaut avant de se reprendre et de poser sa main sur l'épaule de la jeune femme en un geste qui se voulait réconfortant.

« —Tu veux passer à la maison ? lui demanda-t-il. Ça va te faire du bien d'en parler avec Aurélie. »

   Maggie accepta la proposition. Les deux détectives retournèrent alors aux bureaux afin de déposer le véhicule de fonction et reprendre leurs propres voitures. Puis, ils partirent en direction de l'appartement qu'Ewen et Aurélie partageaient.

  Aurélie était la meilleure amie de Maggie depuis de nombreuses années. Toujours un soutien l'une pour l'autre, elles pouvaient compter sur leur amitié dans les coups durs.

  À peine la porte de l'appartement passé, la jeune femme en tenue décontractée, turban sur la tête, se précipita vers son amie qui avait encore les yeux et le bout du nez rougis par ses larmes. Elle la prit dans ses bras, car elle était l'une des rares personnes à avoir le droit de le faire, puis elle la dévisagea avec inquiétude.

« —Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Aurélie. C'est votre enquête ? Il s'est passé quelque chose ? C'est Alex ? Pourtant vous aviez l'air d'être si heureux hier soir. Il y a eu un problème avec ton frère ?

—Peut-être que tu pourrais la laisser entrer et respirer un instant avant de la harceler ? s'amusa gentiment Ewen.

—Oh oui ! Entre donc, entre ! »

  Aurélie aida son amie à se défaire de son sac à main, retirer sa veste, puis elle l'installa sur le canapé du salon. Les deux femmes étaient assises, les jambes repliées sous elles. La main sur le genou de Maggie, Aurélie attendait avec beaucoup d'inquiétude de savoir les raisons de son émotion. La détective pleurait silencieusement.

   Un peu à l'écart, mais tout de même présent, Ewen était assis plus loin sur le fauteuil à bascule où sa compagne avait l'habitude de se balancer en créant des macramés. Immobile, il gardait son équilibre en ancrant solidement ses pieds dans le sol et en posant ses coudes sur ses cuisses, mains jointes, menton posé dessus.

« —Tu sais, toi ? demanda Aurélie à Ewen.

—Non, lui répondit ce dernier, pas du tout.

—C'est Alex, articula péniblement Maggie.

—Quoi Alex ?! bondit presque sa meilleure amie. Il lui est arrivé quelque chose ? Oh non, ne me dis pas qu'il recommence avec ses breaks à la noix ?!

—Non, non... Il... Il veut un bébé. »

  Aurélie et Ewen se regardèrent perplexes.

« —Et donc, tenta de comprendre la jeune enturbannée, tu te mets dans cet état parce que l'homme de ta vie veut un enfant avec toi ?

—Tu ne te rends pas compte Aurélie ! Moi ! Avoir un enfant !

—Tu devais quand même te douter que ce jour arriverait. Il ne t'a jamais caché son envie de fonder une famille. Il te l'a demandé quand ?

—Juste avant que Patron appelle.

—Oh bah super, en plus vous n'avez même pas pu en parler ensuite. »

  Maggie se recroquevilla sur elle-même en enserrant ses jambes dans ses bras. Tout un magma émotionnel bouillonnait en elle.

« —Tu ne peux pas savoir combien cela m'effraie, fit-elle.

—J'imagine, dit Aurélie songeuse. Qu'est-ce qui te fait si peur ?

—De ne pas savoir m'en occuper. De ne pas arriver à l'aimer. Et le pire, le pire de tout, de ne pas être là à ses côtés. Et s'il m'arrivait quelque chose pendant une enquête ? On a déjà essayé de m'empoisonner, de me poignarder, de me tirer dessus, et de me faire brûler vive. Et je ne te parle même pas de toutes les tentatives avortées dont je n'ai jamais eu connaissance. »

  Aurélie prit un air soudainement très sérieux. Elle croisa rapidement le regard entendu d'Ewen avant de le rediriger vers sa meilleure amie.

« —On s'est déjà posé cette question, lâcha-t-elle finalement.

—Et du coup ? demanda Maggie très intéressée par la réponse.

—De nous deux, j'ai plus de probabilités d'être emportée par mon fichu cancer que lui, de mourir à cause de son boulot. »

  Maggie n'osa rien répondre, mais elle n'en eut pas besoin car Aurélie poursuivit dans un monologue dont il était difficile d'en saisir les réelles intentions :

« —J'aimerais tellement qu'on me dise que je suis enfin définitivement guérie. Que les rechutes s'arrêtent pour de bon. J'aimerais tellement pouvoir être libre de faire un bébé sans avoir peur d'être condamnée car je ne pourrais plus faire de chimio pendant la grossesse. Je souhaite plus que tout au monde qu'on m'annonce la fin de ma maladie pour que je sois sûre que je verrai grandir ces enfants. 

    « Excuse-moi Maggie mais, sans doute pour la première fois, je n'arrive pas à te comprendre. Oui, tu as été abîmée par la vie en grandissant dans une pouponnière, trop de foyers et de familles d'accueil avant de réussir à enfin trouver un équilibre auprès de gens qui t'aimaient. Oui, tu ne connais personne de ta famille à part ton frère que tu as retrouvé il n'y a pas tant de temps que ça.

    « Mais en attendant, tu as quand même réussi à te poser avec un homme formidable. Alex, même s'il a merdé un peu au début en n'arrivant pas à s'engager franchement, est patient avec toi. Il t'a ramassée à la petite cuillère et maintenant, il te rend heureuse. Vous vous aimez d'un amour inconditionnel. Vous avez une situation stable, vous êtes entourés d'amis, vous avez une magnifique maison prévue pour accueillir une famille. Et tu te mets dans cet état parce que, à présent, il veut cette famille ?

   « J'aimerais tellement pouvoir te consoler. Mais je n'y arrive pas. Cette fois, c'est trop dur. Il ne faut pas faire un bébé si on n'en a pas env... »

   Maggie se redressa d'un bond, les larmes ruisselant le long de ses joues parfaitement lisses. Elle coupa la parole à sa meilleure amie :

« —Je n'ai pas dit que je ne voulais pas d'enfant. J'ai dit que j'étais terrifiée à l'idée que le moment soit venu.

—Alex ne pourra pas t'attendre éternellement, lui dit Aurélie. Il vieillit.

—Je le sais... Mais j'ai eu une réaction terrible. Quand il me l'a demandé, je me suis reculée. Si tu avais vu son visage Aurélie, ça l'a tellement blessé... Je ne voulais pas ! C'était spontané, je n'ai même pas eu le temps de réfléchir. Je m'en veux tellement...

—Je crois que, plutôt que de perdre ton temps avec nous, tu devrais aller le retrouver. Parlez-en entre vous. Je suis sûre qu'il comprendra. »

   Maggie acquiesça et se leva afin de récupérer ses affaires. Elle salua ses deux amis et, sur le pas de la porte, se retourna une dernière fois vers eux avec un difficile sourire sur les lèvres :

« —Merci, lâcha-t-elle sincèrement. »

    Aurélie et Ewen lui sourirent tendrement.

« —De rien, lui répondit la jeune femme. Attend Maggie ! »

    Alors que la détective allait sortir, elle s'arrêta net.

« —Tu es une très belle personne, lui souffla Aurélie. N'en doute jamais. »

Après un ultime sourire, la détective sortit de l'appartement pour rentrer chez elle.

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