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Chapitre 22 : Contrat signé

   Sonia, Maggie et Baptiste étaient assis autour de la table de salle à manger. La détective avait servi un verre de jus de pommes à chacun d'eux. 

« —Alors, commença sérieusement Sonia, toujours prêts à changer de vie ?

—Oui ! lui répondirent Maggie et Baptiste en chœur.

—Super, c'est tout ce que je souhaitais entendre. »

   Sans prévenir, Sonia se leva de sa chaise et se rendit vers le buffet où trônaient quelques photos d'une pseudo famille, complètement imaginaire. La femme se saisit de l'un des cadres et elle le regarda longuement. La photographie représentait deux enfants qui posaient devant un sapin de noël.

« —Vous êtes conscients que vous ne reverrez pas ces petits chérubins ? leur dit-elle avec un air triste.

—Ces petits chérubins doivent aujourd'hui être adolescents, récita parfaitement Baptiste. Ma sœur, leur maman, m'interdit de les voir depuis environ cinq ou six ans. C'est la photo du dernier noël que nous avons passé ensemble.

—Mais vous n'aurez pas la possibilité de réparer les pots cassés un jour.

—Je préfère faire le deuil de ma relation avec ma famille, mais vivre heureux en accord avec mes principes, qu'attendre indéfiniment qu'ils daignent répondre à nos appels un jour.

—Et vous, Sophie ?

—Je les ai très peu connus. De toute façon, je suivrai Jérémy où qu'il aille. Je suis fille unique et mes parents n'étaient même pas présents à notre mariage, ils n'en n'ont jamais rien eu à faire de moi. Je ne suis qu'une erreur de parcours pour eux. Mon mari est ma seule raison d'exister. »

Le récit bien appris de Maggie résonna étrangement vrai dans la pièce. Il n'avait guère été difficile pour la petite orpheline qu'elle était de faire passer un sentiment de rejet parental vis-à-vis d'elle. Trop facile même.

  Sonia reposa le cadre à sa place, puis elle revint occuper la chaise qu'elle venait d'abandonner. Elle se saisit de sa pochette qu'elle avait posée par terre, et elle en sortit tout un tas de documents.

« —Voici notre plaquette, fit-elle en tendant un dépliant à chacun de ses interlocuteurs. »

   Maggie et Baptiste s'en saisirent avec un intérêt non feint.

« —Et voici les contrats. »

  Sonia déposa plusieurs polycopiés devant le faux couple. Ils délaissèrent leurs dépliants pour se saisir des fameux contrats. La guide se racla la gorge avant de se lancer dans des explications apprises par cœur :

« —Ces documents stipulent que vous renoncez à tous vos biens matériels actuels. Cela signifie qu'il vous faudra rendre cet appartement, et que vos meubles deviendront notre propriété. Pas de panique, nous vous aiderons à vous occuper de tout. Vous aurez le droit de garder uniquement vos vêtements le temps que nous les remplacions peu à peu par des tenues issues du commerce éco-responsable.

  « Vous intégrerez une maisonnette qui sera adaptée à la composition de votre famille. Comme vous prévoyez d'avoir des enfants, la vôtre aura deux chambres. Bien sûr, il est toujours possible de déménager par la suite si besoin. Nous encourageons la procréation.

   « Vous ne paierez pas de loyer, mais vous devrez travailler. Jérémy, vous allez être heureux, nous vous avons trouvé un travail de professeur de sport pour nos collégiens et lycéens. Ce qui signifie que vous aurez encore le droit aux vacances en arrivant. Sophie, j'espère que nous avons fait le bon choix pour vous, vous serez maraichère. C'est notre emploi principal. Ne vous en faites pas, il y aura suffisamment de monde autour de vous pour vous apprendre le métier.

  « Il y a une hiérarchie à respecter. Vous commencez en bas de l'échelle, ce qui vous octroie les privilèges de base. Mais si vous travaillez bien et que vous rendez fiers vos protecteurs, vous pourrez facilement grimper l'échelle. Rien n'est inaccessible. Moi aussi j'ai commencé comme vous. Peut-être qu'un jour ce sera à votre tour d'aller chez un jeune couple pour leur expliquer toutes ces choses.

« Aussi, vous devrez renoncer à toute intervention médicale extérieure en cas de problème. Nous possédons toutes les connaissances et tous les professionnels qu'il faut pour vous soigner, qu'importe l'affection. Faire intervenir la science, qui va à l'encontre de la nature, c'est perturber vos énergies, parfois de manière irrémédiable. Si ça peut vous rassurer, tous nos morts le sont de décès naturels.

  « Enfin, ces contrats stipulent qu'il vous faudra renoncer à vos liens sociaux actuels. Comme je vous l'ai déjà expliqué, beaucoup de gens ne sont pas sensibles à notre mode de vie. S'ils s'en mêlent, ils risquent de mettre en péril notre organisation qui est actuellement heureuse et épanouie. »

  Sonia marqua une pause pour scruter les deux individus qu'elle avait face à elle. Ses iris violine se posèrent tour à tour sur eux. Maggie et Baptiste fixaient gravement les feuilles qu'ils tenaient entre leurs mains.

« —Alors ? demanda la guide. Je vais vous le demander une dernière fois : êtes-vous prêts à tous ces sacrifices pour une vie meilleure ? »

   Tout en parlant, elle avait tendu un stylo dans chacune de ses mains. Sans répondre verbalement, Maggie et Baptiste s'en saisirent afin d'apposer leur fausse signature au bas de chaque page. Leurs cœurs battaient à s'en décrocher de leurs poitrines. Ils savaient que ce qu'ils venaient de parapher n'avait aucune valeur légale. Ce n'était pas ça qui affolait leur rythme cardiaque. C'était l'avancée de leur mission vers un point de non-retour qui les dépassait. Ils ne savaient pas encore comment cela se terminerait, mais ils avaient l'intime conviction que rien ne serait plus jamais comme avant au terme de leur mission.

D'un même geste, Maggie et Baptiste relevèrent leurs stylos. Le visage de Sonia affichait un immense sourire, et son regard attendri était posé sur le faux couple.

« —Bienvenue dans une vie meilleure, murmura-t-elle. »

   Le duo hocha la tête, simulant un air reconnaissant. Sonia vida le reste de son verre et, alors qu'elle allait se lever, Maggie l'interpella :

« —Vous ne souhaitez pas dîner avec nous ?

—Oh cooomme c'est gentiiil Sophie ! se remit-elle à chantonner. Je préfère toutefois vous laisser passer cette soirée en amoureuuux, vous en avez besoiiin. Nous pourrons nous orgaaaniser ça dès demain ! J'ai déjà hâte de vous présenteeer ma petite famiiille. »

    Sonia retrouva son sérieux :

« —Je vous laisse préparer vos valises. Prenez vos vêtements et votre nécessaire de toilette. S'il y a des objets auxquels vous tenez tout particulièrement, n'hésitez pas à les embarquer aussi. Je vous donne rendez-vous à l'adresse indiquée sur la plaquette demain, à dix heures. Pensez-vous pouvoir y être ? Peut-être aurez-vous envie de faire une plus longue grasse matinée ?

—Non, lui répondit Maggie, dix heures c'est très bien.

—Vous avez raison. Pour tout vous dire, les grasses matinées sont délétères pour notre rythme biologique. Nous avons besoin d'être calés sur le rythme circadien. Bien ! Je vous dis à demain. Passez une excelleeente soirée ! »

Baptiste et Maggie remercièrent Sonia qui récupéra sa pochette avant de quitter l'appartement sans oublier d'envoyer un baiser au faux couple. Baptiste referma la porte d'entrée, puis il se tourna vers sa complice, sourire aux lèvres.

« —C'est parti ! s'enthousiasma-t-il. Je vais retrouver ma cousine ! »

   Maggie lui sourit affectueusement. Elle n'oubliait pas non plus Caroline et Chloé. Le lendemain, ils feraient partie intégrante de la secte. 

La soirée se déroula calmement. Plus leurs valises se remplissaient, plus le cœur de Maggie se serra. Affectueusement, Baptiste vint lui poser sa main sur l'épaule.

« —Tu es sûre que tu ne veux pas retourner voir Alex ce soir ? lui demanda-t-il avec bienveillance. »

  Maggie ne répondit pas tout de suite. Finalement, elle se résigna :

« —Non. On a besoin de ce break. »

  Dans la nuit, couchée seule dans le lit de la chambre parentale, tandis que Baptiste dormait profondément dans la chambre d'amis, la jeune femme tenait fermement son téléphone portable dans sa main. Elle écrivit un sms avant de l'effacer, puis de le retaper pour revenir encore une fois en arrière. Fermant les yeux, comme pour éviter d'inscrire son geste dans la réalité, elle propulsa son pouce droit sur l'écran du portable et envoya le message.


    Je t'aime
                

   Sept lettres envoyées à Alex. Bien que le réveil indiquât 23h42, Maggie vit que son message avait été lu presque aussitôt. La réponse tarda tellement à arriver que la jeune femme fut surprise d'entendre son vibreur à plus de minuit.


    Tu l'as envoyé à beaucoup de monde ce soir ?


   La jeune détective n'arrivait pas à saisir le sens de cette réponse. Il avait sûrement bu, il n'y avait pas d'autre explication à ce message sans queue ni tête. À cet instant, elle espérait qu'il était toujours chez sa mère, et surtout pas seul chez eux, à se morfondre avec un verre à la main. Mais elle était plutôt sceptique. Valérie était une femme de caractère qui n'aurait jamais permis à son fils de boire pour oublier. Une nouvelle fois, son cœur se serra. 

   Maggie n'osa pas le relancer, de peur de recevoir une vague de mots blessants, ordonnés par ce fléau appelé « alcool ». Elle préféra se réconforter en se disant que, cette fois, il lui avait répondu, c'était une petite avancée.

   Mouillant son oreiller de ses larmes, la jeune femme s'endormit à presque deux heures du matin.

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