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Chapitre 10 : L'appel d'une mère en détresse

« —Je recontacte Baptiste ? demanda Ewen en triturant le post-it collé sur son bureau et sur lequel était inscrit le numéro de téléphone du professeur.

—Demain, lui répondit Béthanie en jetant un coup d'œil sur sa montre. Il est trop tard pour ça aujourd'hui. »

Les détectives réunirent leurs affaires pour rentrer chez eux. Maggie trainait à ranger son bureau. Elle ne voulait pas être de nouveau confrontée à Alex, à leur gêne mutuelle. Ewen avait remarqué le comportement de son amie. Il prit donc aussi son temps et, lorsqu'ils se retrouvèrent tous les deux dans l'open-space, il se lança :

« —Ça ne s'est pas arrangé du coup ? Je veux dire, avec Alex ?

—Pas vraiment. Il me dit qu'il comprendrait que je refuse, qu'il acceptera, mais il s'est complètement fermé quand je lui ai demandé un délai de réflexion. Ça reste tendu à la maison.

—Je vois... Au fait, je voulais te dire, essaie de ne pas trop en vouloir à Aurélie.

—De ?

—Qu'elle n'ait pas été attentive à ta détresse.

—Oh ! Non, peu importe, je comprends. Ça fait longtemps que vous avez ce projet ? »

Ewen eut un rire triste.

« —Non, c'est récent. Mais on ne peut même pas parler de projet. On sait déjà que, en l'état, c'est impossible.

—Je suis désolée pour vous.

—Je sais. On garde espoir. Le cancer régresse bien. Les médecins se permettent à nouveau d'être un peu plus optimistes. Ils espèrent que ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir d'ici deux ou trois ans.

—On continue à croiser les doigts alors.

—Ouep... »

Les deux amis se quittèrent enfin pour rentrer chez eux, avec chacun son fardeau.


« —Je peux avoir l'eau s'il te plaît ? demanda Maggie attablée avec Alex.

—Oui, tiens.

—Merci »

Voilà à peu près la totalité des échanges qu'ils eurent ce soir-là. Maggie avait quand même demandé au professeur si sa journée d'enseignement s'était bien passée. Il avait répondu brièvement et n'avait pas retourné la question à la détective. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas. C'était qu'il n'y arrivait pas.

Le lendemain matin, Maggie se rendit tôt aux bureaux. Elle voulait juste esquiver la gêne qui s'était installée entre son conjoint et elle. Alors, elle mit ce changement horaire sur le dos de son enquête. Seule dans l'open-space, Morgane ne se trouvait même pas derrière son bureau.

La jeune détective se servit un chocolat chaud qu'elle dégusta avec une brioche qu'elle avait achetée au passage, juste à l'ouverture de leur boulangerie favorite. Elle alluma son ordinateur, se replongea dans le blog de Caroline tout en relisant ses notes. Il fallait qu'elle éloigne Alex de ses pensées et se mobilise à 100% pour leur enquête.

Peu de temps après, Morgane fit enfin son apparition. Surprise, l'assistante de Patron se figea une milliseconde sur le seuil de la porte de l'open-space avant de saluer poliment sa collègue.

« —Déjà là ? s'enquit la nouvelle venue.

—Oui, lui répondit Maggie, j'avais besoin de me replonger dans mes notes. J'ai du mal à me concentrer en ce moment.

—J'ai cru comprendre. Besoin d'aide ?

—Non, ça va passer, merci Morgane. »

Après un sourire poli, l'assistante s'installa derrière son bureau et commença à travailler activement. Puis, peu à peu, leurs autres collègues arrivèrent. Bien qu'ils fussent, eux aussi, surpris de croiser Maggie, ils comprirent immédiatement la vraie raison de son arrivée précoce et ne posèrent donc aucune question.

« —On appelle Baptiste à quelle heure ? demanda Ewen.

—Il doit avoir école aujourd'hui, lui répondit Béthanie. Je pense que c'est mieux d'attendre la fin d'après-midi. »

Tous furent d'accord avec cette proposition.

« —Oh punaise ! s'exclama Béthanie en regardant sa montre. Il est déjà cette heure-là ! Il faut que j'y aille si je veux commencer à filer Laura Varet avant qu'elle parte au boulot. Salut ! »

Personne n'eut le temps de répondre que la détective était déjà partie.

La journée suivit son cours tranquillement. Tous étaient impatients d'échanger avec Baptiste le soir-même. C'est seulement vers 18h qu'Ewen composa le numéro de téléphone avant d'activer le haut-parleur.

« —Allô ?

—Salut Baptiste, c'est Ewen.

Oh, salut ! Ma compagnie te manque déjà ? »

Les yeux du détective brillèrent d'amusement. Il connaissait à peine cet homme, mais il l'appréciait pourtant déjà beaucoup.

« —Je crois qu'en fait, tu vas nous être plus utile que prévu.

Je t'écoute.

—On a été éplucher ton blog hier.

Et vous m'avez trouvé tellement incroyable que vous voulez me recruter ? Désolé, mais j'aime trop mon métier pour ça.

   Silence derrière lequel les détectives pouvaient presque entendre leur interlocuteur sourire.

Blague à part, qu'est-ce qui vous a intéressé ?

—Je pense qu'on devra effectivement collaborer avec toi.

—Vous vous êtes déjà décidés à infiltrer la secte ? C'est bientôt les grandes vacances, je vais avoir beaucoup de temps libre pour être à votre disposition. Et bénévolement, à condition que vous me laissiez écrire librement sur mon blog.

—On n'en est pas encore là. Par contre, on aimerait rencontrer la femme qui a réussi à s'enfuir de la secte.

—Ça risque d'être compliqué.

—Comment ça ?

—Je vous donne le numéro de téléphone de sa mère, vous allez comprendre. »

Les détectives entendirent Baptiste éloigner le téléphone de son oreille et le manipuler afin de mettre le haut-parleur à son tour pour dicter le numéro qu'il avait enregistré dans ses contacts.

« —Elle s'appelle Martine Dubocage. Et je pense qu'elle serait intéressée par vos services.

—Nous sommes détectives privés. Il faudra qu'elle paie. »

  Silence au bout du fil, puis un bruit de respiration déterminée se fit entendre.

« —S'il le faut, je prendrai en charge les frais occasionnés à cet effet.

—Pourquoi cet élan de générosité ?

Quand vous l'aurez appelée, vous comprendrez. »

Nouveau silence.

« —Tu voulais autre chose ?

—Non, ce sera tout pour le moment.

Ok. N'hésite pas à me rappeler pour qu'on se cale cette infiltration. »

Ewen soupira d'amusement, puis les deux hommes se saluèrent avant de raccrocher.

« —J'adore ce type, déclara spontanément Djamila suivie par l'acquiescement silencieux de Maggie.

—En plus il est beau gosse, célibataire, et il aime les enfants, le vendit Ewen avec un clin d'œil complice.

—Je m'infiltre avec lui où il veut, quand il veut... Attend, c'est quoi la douille ? Pourquoi un type drôle, mignon et qui aime les gamins est célibataire ?

—Apparemment il vient de se faire larguer par sa fiancée à quelques semaines du mariage, après avoir été trompé pendant plusieurs années.

—Le pauvre.

—Oh mon dieu c'est pas possible ! s'exclama soudain Ewen d'un ton très alarmiste.

—Quoi ?! s'affolèrent ses collègues.

—Djamila, tu es capable de ressentir de la pitié pour quelqu'un ? Pincez-moi je rêve !

—Mais que t'es con, lui répondit son amie mi-amusée mi-exaspérée. »

Ewen pouffa, fier de sa blague, imité par Maggie.

« —Bon, reprit Djamila avec sérieux, on l'appelle cette Martine ? »

  Ses collègues acquiescèrent et Maggie composa le numéro donné par le professeur. Plusieurs sonneries se firent entendre avant qu'un répondeur impersonnel ne prenne le relai. La jeune détective laissa un message vocal. Alors que la petite équipe réfléchissait s'il fallait attendre ou rappeler le lendemain, c'est la sonnerie du portable de Maggie qui trancha. Martine Dubocage rappelait.

« —Allô ? fit Maggie en décrochant. Madame Dubocage ?

Madame Aniéstère ? demanda une voix de femme méfiante.

—Annisterre, oui, c'est moi.

Que me voulez-vous ? Qui vous envoie ?

—Je viens de la part de, euh, Baptiste. Avec mes collègues, nous sommes détectives privés, et nous enquêtons à propos de la disparition d'une femme vendredi dernier. L'enquête semble nous emmener vers la piste des Naturels. Nous avons aussi appris que votre fille avait réussi à s'échapper de cette secte, donc nous souhaitions échanger avec elle. »

  Martine partit dans un rire incontrôlable et tellement nerveux qu'il en devenait dément. Ne sachant trop comment réagir, Maggie jeta un regard perdu à ses collègues qui ne surent pas l'aider davantage.

« —Euh... Madame Dubocage ? tenta la détective.

Mais c'est trop tard pour vous occuper de ma fille.

—Comment ça ?

Elle n'est plus là ma fille.

—Elle... elle est morte ?

Pas physiquement. Mais dans sa tête, oui. Ils lui ont grillé le cerveau. Elle est restée trop longtemps avec eux, elle ne pouvait plus revenir à la vie normale.

—Où est-elle maintenant ?

Elle y est retournée. Avant-hier. Elle m'a laissé un vulgaire mot sur un ticket de caisse de leur boutique de plantes de merde.

—Est-ce que vous seriez d'accord pour qu'on se rencontre et qu'on parle de tout ça ?

Alors ça y est, notre histoire intéresse enfin quelqu'un ?

—Je vous demande pardon ?

J'ai imploré la police de la retrouver. Ils n'ont jamais levé le petit doigt. S'ils l'avaient sortie de là avant, peut-être qu'elle serait redevenue normale. Là, ce n'est pas ma fille que j'ai eue à la maison. C'était une inconnue. Vous voulez prendre le relai ? Le ferez-vous sérieusement ?

—Le plus sérieusement du monde.

Filez-moi votre adresse. Je viens demain, dès 8h30. »

Maggie lui transmit l'adresse de leur agence. Martine la remercia et, sans un autre mot, raccrocha.

« —On a intérêt de savoir ce qu'on fait, fit un Ewen absolument pas serein. On ne peut pas se planter face à une mère qui va aussi mal.

—Je suis de plus en plus persuadée que Baptiste a raison et que nous allons devoir infiltrer cette secte, répondit Maggie. Elle nous attire avec une force contre laquelle nous ne pouvons pas lutter. »

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